Post Master Episode 3: Génération COVID

Absence de vision long terme

Pendant toute la durée de la pandémie mondiale, de la clôture de nos lieux de vie, à la tombée des masques, nous avons vécu dans le présent. Un temps présent angoissant, épuisant et douloureux qui nous a empêché toute projection. 

Or, à vingt ans, nous avons besoin de projections. 

Pour se rappeler pourquoi on trime à la fac, pour s’encourager lorsqu’il faut aller taffer après les cours, pour se raccrocher à quelque chose quand certaines fois les doutes nous font perdre le sens. 

Mais la pandémie nous à arraché toute perspective de projection. 

Alors, nous avons vécu au jour le jour en essayant d’oublier ce que nous avions prévu de faire et en se raccrochant « au monde d’après ». Au début, nous avons même essayé de voir le verre à moitié plein et toutes les opportunités que toute cette situation nous offrait: du temps avec nos proche, un retour sur soi, un espace artistique … 

Mais rapidement nous avons pris conscience du prix de cette crise. 

Des vies enlevées derrières les chiffres, des corps brisés par la maladie, des angoisses profondément ancrées. Nous ne seront plus jamais les mêmes et le nouveau futur qui s’écrirait ne sera pas celui que nous avions rêvé d’écrire. 

La spécificité supplémentaire de cette situation, c’est que nous ne l’avons pas choisi, aucun.e d’entre nous. Elle nous est tombée dessus et nous avons du composée avec. Alors nous avons rencontré la résilience, le lâché prise, nous avons pris conscience de toutes ces choses qui ne dépendent pas de nous. 

Je trouve que cette prise de conscience a rendu d’autant plus difficile la reprise de la vie. Lorsque les restaurants, les bibliothèques, les cinémas ont réouvert, lorsqu’il a fallu repartir travailler « en présentiel », je crois que c’est à ce moment là que j’ai pris conscience des conséquence de cette crise, profondément ancrées en moi et installées pour longtemps. 

J’étais incapable de me reposer, d’être heureuse, dans l’instant. Toujours collée à mes écrans, j’attendais la prochaine annonce gouvernementale, la prochaine crise. Mon cerveau et mon corps étaient étaient en mode survie et ils n’avais pas prévu d’en ressortir d’aussi tôt. Surtout que si la vie telle que l’on la connaissait c’était arrêtée, le temps, lui, a continué à tourner …. 

Suppression des moments symboliques

Le temps, je me suis longtemps battue contre lui. Avide de tout vivre, de tout expérimenter, je courrais après les heures, les minutes, les secondes. Mais à la sortie des confinements, lors de la grande réouverture, j’ai compris que le temps que le COVID nous avait pris ne nous serait jamais rendue. 

  • Nous ne vivrons jamais notre dernière année de lycée. 
  • Nous ne rencontrerons jamais notre nièce pour la première fois. 
  • Nous n’assisterons pas à notre remise de diplôme. 
  • Nous ne réaliseront pas ce premier voyage ensemble à New York. 
  • Nous ne dirons pas au revoir à notre grand-mère une dernière fois

Le COVID a arrêté nos vie, mais la terre, elle, a continué de tourner et le temps avec elle. 

Tous ces moments symboliques ne nous seront pas rendu et nous allons devoir vivre avec cette idée. Nous allons devoir recréer une nouvelle vision, de nouveau rêves, de nouveaux espoirs pour le futur en acceptant que peut être, certaines personnes n’y assisterons pas ou qu’elles ne se passeront pas là ou nous l’avions espéré. 

Parce que à vingt ans nous sommes à des moments clés de nos vies: le Post Master en fait partie. 

Bien sur, il faut voir le verre à moitié plein mais il faut se rendre à l’évidence:

  • Notre fin d’étude a un gout amer lorsque qu’elle n’est pas fêtée comme il se doit 
  • Notre rentrée sur le marché du travail a été une telle galère, qu’elle nous a laissé désorienté.e.s, déçu.e.s et désabusé.e.s 
  • L’entrepreneuriat n’est pas une aventure aussi existante lorsque tous les marchés et secteurs d’activités sont à l’arrêt ou au ralenti. 

Combien d’entre nous on fini par prendre un job alimentaire par manque d’emploi dans leur branche ? Combien sont aujourd’hui sous-payé.e.s par des employeurs frileux d’offrir des conditions décentes à des jeunes diplômé.e.s face à une situation économique instable ? Combien vivent encore chez leur parants parce qu’ils.elles ont du choisir entre indépendance et travail de sens ? 

Ces réalités reflètent bien la réalité vécue par notre génération vivant une période clé de nos vie dans un contexte socio-économique instable et incertain. 

Conséquences sur notre santé mentale

Bien sur, cette situation ne nous a pas laissé indemne. 

Déjà pendant la pandémie, nous n’avons pas tous et toutes vécu la crise dans les mêmes conditions. Un enfermement obligatoire n’est ainsi pas la même chose dans une maison de campagne avec jardin et dans une chambre du CROUS à 14m2. 

Ensuite, la fatigue a accentué les doutes les angoisses.

Une enquête réalisée par Ipsos pour la Fondation FondaMental a ainsi révélé l’état plus que préoccupant de la santé mentale des 18-24 ans pendant et après la pandémie. Publiée le 28 janvier 2021 dans le Parisien, celle-ci indique ainsi que, parmi un échantillon national de 404 jeunes:

  • 32% des 18-24 ans ont un trouble de santé mentale (+11 points par rapport à l’ensemble de la population)
  • 40% rapportent un trouble anxieux généralisé (+9 points par rapport à l’ensemble des Français)
  • Presque 3 jeunes sur 10 ont pensé qu’il vaudrait mieux qu’ils soient morts ou ont songé à se blesser

Observés dès le début de la pandémie, ces troubles n’ont que peu décru depuis, au contraire, une majorité de 18-24 ans continuent de vivre avec aujourd’hui encore. Ajoutez à ceci la situation géo-politique mondiale et l’instabilité économique, difficile aujourd’hui de retrouver la sérénité. 

Alors comment retrouver des perspectives ? 

Dès la semaine prochaine, nous entrons dans la suite de cette série Post Master avec enfin, des pistes à explorer pour solutionner notre Post Master Made in 2022

Il sera question dans un premier temps de retrouver le sens; dans ce nouveau rôle social – comme salarié.e ou comme entrepreneur.se -, dans cette nouvelle dynamique de vie, mais également face au champs des possibles qu’ouvre cette nouvelle étape. 

Et toi, comment fait-tu pour réaliser ton Post Master avec sérénité malgré les conséquences de la pandémie sur ta vie ? 
Nous arrivons à la fin de ce second épisode de ma nouvelle série d’article Post Master. J’espère que celui-ci vous a plus. Je suis curieuse de savoir quelle est votre expérience cette période si unique dans l'histoire de notre société moderne et ses conséquences sur votre Post Master, n’hésitez pas à me partager votre vécu et vos réaction sur les pages LinkedIn et Instagram de @regardsleblog

En attendant, je vous souhaite une belle fin de semaine et vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel article

Ella

Post Master Episode 2: Les autres et soi

Attentes sociales

Je te peux pas compter le nombre de fois ou j’ai entendu: « Tu as les capacités, fais des études ! » et honnêtement cela m’allait bien. Mais cette injonction à faire des études, parce que « Tu en as les moyens » ou partie que « C’est le mieux à faire pour réussir sa vie », m’a empêché tout regard critique sur cette démarche. 

Soyons clair, je ne regrette aucunement d’avoir fait des études « longues », bien au contraire … Si cela dépendait de moi j’aurais même continué longtemps, avec un second Master et la thèse reste dans un coin de mon esprit. Néanmoins, avec un peu de recul, je ne peux m’empêcher de penser à toutes ces injonctions extérieures qui ont guidé mon parcours universitaire: 

  • Les études courtes sont pour ceux et celles qui n’ont pas le niveau scolaire 
  • Les domaines scientifiques sont plus porteurs 
  • La sélectivité des universités rend plus attractifs vos diplômes 
  • Les activités parallèle à vos études sont un atout clés pour un potentiel recrutement 
  • L’internationalisation des parcours est accessible à tous et toutes 

Je vais m’arrêter là car la liste est longue. 

Quoi qu’il en soit ces injonctions, souvent mensongères, nous guident vers un parcours plus raisonnable que raisonné, qui freine nos rêves, ambitions et désirs au profit d’une vision « réaliste ». 

Cette vision est souvent guidée par les peurs. De nos ainé.e.s, de nos enseignant.e.s, des économistes et conseiller.e.s d’orientation. Tous et toutes auront tendance à nous amené vers la sécurité commune plutôt que vers l’accomplissement personnel, souvent au péril de nos envies premières. 

Alors les études sont-elle faites que pour nous faire rentrer dans le moule ? 

J’espère que non et plus encore, j’ose croire qu’elles peuvent nous amené à développer un certain regard critique (le fameux « Je pense donc je suis »), plutôt que de nous brider. Néanmoins, elle nous entraînent là ou on a besoin de nous et pas forcément là ou on veut aller …

Et après ? 

Parce que si nous réussissons coûte que coûte à suivre notre quête personnel tout au long de nos études, il y a quand même des grandes chances que l’entrée dans « la vie active », nous fasse doucement revenir sur le droit chemin.

Quel est le prix de notre indépendance ? 

C’est vraiment la question clé de mon année Post Master. Comment allier travail épanouissant et rémunérateur, sans perdre le sens ? Parce que maintenant mes études terminées, je me dois de voler de mes propres ailes. Une indépendance qui va d’ailleurs me permettre de prendre mes propres décision en conscience, loin des injonctions parentales. 

Mais l’indépendance financière est-elle réellement accumulante avec désir de sens en Post Master ? 

Il suffit de voir les grilles de salaire et de participer à quelques entretiens pour voir que c’est loin d’être évident. Parce que les expériences bénévoles et de stage sont loin d’être valorisées à traitement égal avec des contrats salariés, les jeunes diplômé.e.s sont considéré.e.s comme « sans expérience » et sans expérience, la rémunération est tout de suite plus faible … 

En faisant des études, en France aujourd’hui, nous avançons avec cette certitude que ce graal nous donnera un pass VIP vers notre vie professionnelle rêvée, qu’elle soit salariée, entrepreneuse ou fonctionnaire. Pourtant ces attentes sont difficiles à atteindre et nous pouvons même arriver à nous demander si elles sont vraiment atteignables aujourd’hui. Bac + Master = vie professionnelle épanouis, un mirage aujourd’hui ? 

Et toi, as-tu ressenti des injonctions sociales au moment de faire tes études ou te rentrer dans la vie actives ? Lesquelles ? 

Projections parentales

Je ne pouvais pas parler du Post Master sans m’arrêter sur les projections parentales. 

Parce qu’après avoir validé mon Master je pensais sincèrement avoir coché toutes les cases: parcours scolaire irréprochable, études supérieures réussies avec brio, engagement associatifs à foison en parallèle et expériences internationales dans mon sac à dos, comme cerises sur le gâteau. 

Pourtant, lorsque j’ai compris que je pourrais pas vivre de mes activités en freelance et que le lancement de mon entreprise nécessitait des fonds financiers que je n’avais pas, j’ai du me rendre  à l’évidence: indépendance et épanouissement professionnel n’allaient pas rimer tout de suite. 

Alors j’ai commencé à chercher du travail. En Background mes parents étaient plus excité.e.s que moi et y aller chacun.e avec leurs petits critères: dans la région, salaire à 1600 net minimum, sans déplacements fréquents, plutôt dans la fonction publique … 

J’ai essayé un nombre incalculable de refus, enchainé les interviews, puis trouver le graal (en tout cas en apparence): j’avais un premier CDD ! 

La fierté de mes parents étaient égale à la hauteur de mes doutes mais j’ai foncé: à moi l’indépendance financière ! 

Sommes nous un génération de sens ? 

C’est vraiment une question qui me taraude lorsque j’échange avec ceux et celles de ma génération. Parce que ce modèle: études Bac+5, CDD, CDI (ou titularisation) ne nous fais plus rêver. J’irais même au delà, pour beaucoup il nous débecte. 

Pourquoi cette quête assoiffée ? 

Cette fois encore je crois que nous la devons à nos parents. Parce que nous les avait vu trimer, essayer les licenciement, les fermetures économiques, les managers sadiques et les heures supplémentaires non rémunérées. Nous les voyons aujourd’hui se battre pour des retraites, comme un fin en soi après des années de labeur. Parce que le travail, au sens de torture, pour beaucoup ils.elles l’ont connu. 

Et si nous étions surtout censé.e.s ? 

En refusants ce modèle, je crois que nous cherchons surtout à vivre ici et maintenant. À nous épanouir dans des jobs passions, plutôt que dans des jobs prisons, quitte à revoir nos modes de vie à la baisse. 

Génération crises donc génération essentialiste ? 

Avouons le, nous avons déjà vécu beaucoup trop de crises à 20 ans, sociales, économiques et sanitaire:

  • Génération attentats 
  • Génération gilets jaunes
  • Génération sacrifiée (COVID)
  • Génération récession 
  • Génération fin du monde (crise écologique) 

Et si au milieu de toutes ces angoisses, nous avions trouver une besoin urgent de vivre ici et maintenant ? Voilà peut-être d’ou vient cette quête de sens, si éloignée des projections de nos parents. 

Le sens pour faire face à la fatalité, une belle parade finalement, non ? 

Ça te parles quand je te dis projections parentales ? Es-tu plutôt team sécurité de l’emploi ou quête de sens acharnée ? 

Nos propres limites

Enfin, nous arrivons au face à face avec nous même. 

C’est la difficulté principale avec les sauts dans le vide, ils nous renvoient souvent devant nos plus grandes peurs; celles que l’on garde bien au chaud au fond de notre inconscient et qui viennent rappeler leur existence lors des soirs d’angoisse. 

C’est ainsi qu’il est facile de répondre finalement à l’appel de la sécurité, du CDD, surtout lorsqu’il s’agit de pouvoir manger. Il est facile de se complaire dans une routine finement orchestrée, même quand celle-ci pompe notre énergie, nos rêves et nos envies. Enfin, il est facile de suivre le chemin tracé, par la société ou nos cher.e.s parents, quitte à y perdre notre âme d’enfant. 

Je suis la première à mettre résigné à un moment donné. Parce que finalement c’était peut être ça la « vie d’adulte »: de la résignation. Peut-être qu’avoir des enfants un jour suffira pour combler le vide de mes rêves de petite fille abandonnés, gentiment rangés derrière l’appartement mal isolé et le CDD bancal que j’avais réussi à obtenir. 

Puis je me suis rappelée de mes cours de philosophie au lycée qui m’ont apprise le Je et le Ici et maintenant. Je me suis rappelée de mes cours de Littérature classique à la Fac qui m’ont appris la beauté des mots et la force de l’art. Je me suis rappelé de mes cours de Pédagogie inclusive en Master qui m’ont guidé vers la professionnelle que je voulais être. 

Je me suis rappelé que mes études m’avais donné la théorie et qu’il était grand temps que je la mettre en pratique. 

Vous comme moi, nous mettrons peut être des années à réussir à allier indépendance financière et épanouissement professionnel, mais nous devons tendre vers cela. Pas seulement pour la société ou pour les autres, mais parce que nous le devons à nos rêves d’enfants. 

Je crois que c’est la richesse de notre génération, qui vit aujourd’hui le Post Master; nous allons devoir nous réinventer perpétuellement pour trouver notre place dans un monde qui vit à deux cent à l’heure. 

Cela ne sera pas facile, mais cela nous permettra de repousser nos propres limites et d’éviter de nous laisser emporter par le flot continu de peurs, de doutes et de colères qui plane dans l’air. Un flot créé et dirigé par les générations qui nous ont précédé et qui ont vécu tourné vers le futur, en oubliant de prendre soin d’eux.elles et de notre planète, ici et maintenant. 

Je crois que c’est ce que nous ne devons pas oublier pour poursuivre notre chemin, pendant nos études, notre vie active et même après: l’avenir s’écrit dans le jour qui se cueille (Carpe Diem). Vivre aujourd’hui c’est préparer son avenir et si celui-ci doit être amené à changer alors ainsi soit-il mais que cela vienne de nous d’abord. 

De toute façon: ta vie, tes choix. 

Et toi, c’est quoi les limites que tu te met aujourd’hui dans tes choix professionnels et personnels ? 

Nous arrivons à la fin de ce second épisode de ma nouvelle série d’article Post Master. J’espère que celui-ci vous a plus. Je suis curieuse de savoir quelle est votre expérience sur ces freins, de vous-même et des autres, n’hésitez pas à me partager votre vécu et vos réactions sur les pages LinkedIn et Instagram de @regardsleblog. 

En attendant, je vous souhaite une belle fin de semaine et vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel article.

Ella

L’ÉCOLE POUR TOUS.TES BONUS

Les outils numériques éducatifs: Vecteurs d’inclusion ?

La révolution numérique est en marche. Partout, dans les écoles, collèges et lycées, les moyens matériels et financiers sont démultipliés pour pallier à ce nouveau besoin. Le projet Territoires numériques éducatifs porté par le Réseau Canopé, à travers la plateforme Canotech en est l’exemple même. Du côté des startups, les solutions Edtech ont le vent en poupe. ENT, Chatbot, IA, l’école devient un nouveau marché technologique à explorer. Mais d’ou viennent ces outils numériques éducatifs ? Et à une époque ou l’inclusion scolaire est au coeur des débats éducatifs, les solutions Edtech favorisent-elles vraiment cette dynamique inclusive ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les outils numériques éducatifs ne datent pas d’aujourd’hui, bien au contraire. Dès les années 60’ se sont développés différents mouvements sémiologiques au sein du Centre d’Etudes de Communication de Masse (CECMAS) notamment, dirigés par Roland Barthes et cherchant à observer comment les outils numériques et médiatiques pouvaient être utilisés dans le champ éducatif. La question des contenus, qui se devaient d’être adaptés au maximum au cadre scolaire, a notamment était grandement questionné. La chercheuse Geneviève Jacquinot les a ainsi étudié dans ses premiers travaux : Les Sciences de l’éducation (1967) et les Sciences de l’Information et de la Communication (1972).

ENT – Espaces Numériques de Travail 

Les premiers courants d’étude ayant pour départ les nouvelles technologies dans le milieu éducatif ont mis en évidence « la conception des environnements techniques » (Alberto, 2004). Ces derniers s’intéressent alors aux principes de conception, au développement et à l’évaluation des outils utiles à l’apprentissage, dans une démarche collective. Basée sur une collaboration entre psychologues, didacticiens et ergonomes, cette nouvelle approche prône le dépassement technique au profit d’une simplification de l’organisation d’abord administrative des établissements. 

Ces travaux vont finalement aboutir dans les années 2000 au développement des ENT – Espaces Numériques de Travail, une révolution dans le secteur éducatif : « Un espace numérique de travail (Virtual Learning Environment en anglais) désigne un ensemble d’outils en ligne qui permet un accès à distance à des ressources numériques. Ce terme est couramment utilisé dans les collèges, les lycées et les universités françaises pour désigner un portail internet. Il commence à être également utilisé dans le primaire. On parle aussi d’environnement numérique de travail, de bureau virtuel, de cartable en ligne et de plate-forme de travail collaboratif » [Définition CNIL]. Par une approche globale de la gestion administrative des établissements (appels, absences, retards, changements d’heure ou de salle de cours, boite mail intégrée, emploi du temps), les ENT ont été le premier outil numérique à trouver une place centrale au sein du secteur éducatif. 

Aujourd’hui complétés par des BOT [logiciel opérant de manière autonome et automatique, contraction de « robot »], sous forme de réponses préétablies pouvant être envoyées aux élèves via un tchat intégré, les ENT continuent de s’adapter devenant de plus en plus complètent et nécessaires.

Ecole à la maison 

C’est notamment dans un contexte d’école à la maison, comme nous avons pu le vivre dernièrement pendant la COVID que les ENT deviennent essentielles dans la pratique scolaire. Véritable pont entre les établissement scolaires (administratif), les professeur.e.s (pédagogique) et les élèves, ils permettent d’assurer une continuité pédagogique. Dans ce sens différents outils sont aujourd’hui utilisés pour permettre la tenue d’exercices interactifs à distance ; nous pouvons prendre notamment l’exemple de Netquiz pro, logiciel permettant de construire des exercices et tests en ligne sous différentes formes (associations, classements, choix multiples…) puis de donner la possibilité au professeur.e.s d’analyser les réponses globales des élèves pour ensuite adapter son cours. 

Directement dans le contexte de classe, les outils numériques peuvent se présenter sous la forme d’assistant éducatif, notamment grâce à la technologie de l’Intelligence Artificielle. En complément du cours ils permettent ainsi d’entrainer les élèves vers un exercice de groupe, une expérience ou encore une analyse de document grâce à une technologie autonome. Nous pouvons prendre l’exemple de Math 8, conçu et commercialisé par l’entreprise Double You Kids et qui se présente sous la forme d’assistants vocaux éducatifs, en français et en anglais, utilisable sous la forme d’une application. Ses programmes d’exercices et de documents interactifs sont en lien avec le programme de l’Education Nationale, comme c’est le cas dans la plupart des outils présents aujourd’hui sur le marché. Permettant au professeur.e de se détacher d’un groupe et donc de se concentrer sur d’autres élèves en plus petits groupes, ces outils permettent une pédagogie plus attentive aux besoins et difficultés de chacun. Comme nous allons le voir dans notre dernière partie c’est justement une des plus-values au cœur des outils numériques éducatifs, celle de pouvoir rendre la démarche éducative plus personnalisée, adaptée et respectable du rythme de chacun. 

Plus classiques, les outils de partage, de documents, d’informations comme les CLOUDS ont pris une place importante dans les pratiques scolaires. Que ce soit dans la préparation des exposés ou des oraux de bacs, ils sont maintenant classiques pour les élèves d’utiliser Google form, Share ou encore CANVA. De la même façon, les tableaux collaboratifs et cartes heuristiques (cartes mentales) numériques ont permis de dynamiser les travaux de groupe et de passer au-delà des questions de distance et de présentiel. 

Malgré cela, la question de la connectivité reste à résoudre pour faire en sorte de rendre à accessibles tous ces outils au plus grand nombre. En effet, comme nous avons pu le voir pendant le système d’école à la maison dû au confinement, les élèves et étudiant.e.s se sont retrouvé.e.s dans des situations inégalitaires. Leur réussite scolaire s’est vu dépendre du jour au lendemain d’un seul vecteur : leur connectivité. Une problématique centrale pour les spécialistes du numérique éducatif qui risque d’être au cœur des préoccupations dans les années à venir.

Individualisation des parcours 

Si l’on met de côté la question de la connectivité que nous venons d’aborder, les outils numériques éducatifs permettent une individualisation des parcours scolaires. En adaptant les outils, les infrastructures, les outils numériques permettent une inclusion importante des élèves à besoins particuliers. En particulier pour les troubles neurologiques, comme les troubles DYS et autistiques, les outils numériques éducatifs permettent un coup de pouce non négligeable et adapté à chaque besoin. De la même façon, grâce à l’analyse des données personnelles intégrées dans les outils numériques, les professeur.e.s sont en capacité d’observer les difficultés et lacunes précises de chaque élève. Une pratique controversée, qui permet pourtant, lorsqu’elle est encadrée de faire la différence en proposant des formations et outils personnalisés. Afin de façon plus basique, les outils numériques de production, comme les traitements de texte, bibliothèques numériques ou encore tableaux permettent à chaque élève de se connecter à son travail à tout moment avec seulement ses codes, un outil numérique et une connexion internet.

Tout d’abord donc, les outils numériques d’adaptation, multiples et spécifiques à chaque besoin permettent une inclusion complète des élèves à besoins particuliers grâce à une transformation des documents. Nous pouvons notamment citer les adaptateurs visuels ou/et sonores de documents web comme Adapte mon web, qui, grâce à un assistant vocal lise les textes écrits ou au contraire rédige en direct un texte entendu ou dicté. La traduction instantanée en braille ou langue des signes permet également une grande adaptabilité pour les élèves malvoyants et/ou malentendants. L’application Read&Write de Kaligo par exemple, met à disposition des textes en braille de textes au programme ou propose des vidéo surtitres en langue des signes, toujours en adéquation avec le programme de l’Education Nationale. Des outils sont également mis à disposition pour les équipes éducatives souhaitant adapter leurs cours ou des proches accompagnants leurs enfants dans ses devoirs à la maison. C’est pour ce publique que la plateforme du Ministère de l’Education Nationale, Canopé a mis à disposition des mallettes pédagogiques : Accessiprof.  Proposant des méthodologies et exercices adaptés aux troubles DYS, notamment, la mallette permet une mise en commun des outils adaptés et la création d’une dynamique de partage pour les professeur.e.s, parfois dépassé.e.s par certains élèves à besoins particuliers. 

Finalement, les outils numériques de production, tel que les traitements de texte, les tableurs ou encore les bibliothèques numériques permettent aux élèves / étudiant.e.s une autonomie de travail. Que ce soit au sein de l’établissement scolaire, chez eux ou depuis un autre espace de travail ayant une connexion [bibliothèques, musées…], ils sont libres de travailler en autonomie. De plus, en dehors de la limite de connectivité, chaque élève / étudiant.e.s se trouve avec les mêmes informations et outils, mis à disposition généralement par les établissements grâce à des abonnements d’établissement et des licences groupées. Les outils numériques ont ainsi permis de créer d’immenses bibliothèques de savoirs disponibles ainsi que des outils multiples et pratiques disponibles, partout, tout le temps. 

Depuis une vingtaine d’années, les outils numériques éducatifs ont transformé le paysage scolaire. Au niveau collectif, ils ont permis de fluidifier les démarches pratiques et administratives, diversifier les outils pédagogiques et développer les partages interactifs entre les professeurs, les élèves / étudiant.e.s et les personnel.le.s administratifs. Au niveau individuel, ils ont permis une plus grande adaptabilité du système éducatif en incluant les élèves à besoins particuliers dans les activités et cours, grâce à des outils adaptés. Dans un même temps, grâce à l’utilisation des données personnelles, ils ont permis d’individualiser les expériences scolaires en donnant l’opportunité au corps enseignant d’adapter ses exercices et programmes en fonction des résultats de chaque élève. Les outils de production ont également permis de renforcer l’autonomie de travail des élèves et étudiant.e.s, simplifiant ainsi l’approche éducative et la rendant plus équitable. Néanmoins, la question de la connectivité, au cœur de la question de numérique éducatif aujourd’hui, oblige à une certaine prudence. Ainsi, si les outils numériques peuvent être considérés comme une des plus grandes avancées pour l’éducation, elle peut aussi venir creuser un peu plus les inégalités entre les élèves, les établissements et les régions.  

Extrait issus de ma Note de problématique, réalisée dans le cadre de mon Master 1 Sciences de l’éducation, à l’UPEC.

Les outils numériques éducatifs font partie intégrante de ces nouvelles références éducatives loin d’être une évidence pour tous.tes les professionnel.le.s du secteur. Issus d’un environnement Tech, ils ne répondent pas toujours aux besoins et réalités des écoles. Néanmoins, leurs solutions peuvent, certaines fois, s’inscrire réellement dans une évolution des pratiques inclusives.

Je suis curieuse de découvrir vos solutions EdTech de référence ou des outils numériques éducatifs que vous souhaitez découvrir, alors à vos claviers pour ce nouveau partage d’expérience !

Si vous êtes un.e professionnel.le.s de l’éducation et que vous portez un projet d’école inclusive ou que vous souhaitez en être, n’hésitez pas à nous partager vos projets, idées et envies en commentaire ou sur les réseaux sociaux du blog: LinkedInInstagramFacebook. Votre Regard est ici au coeur de tout ! 

Belle semaine malgré le changement d’heure …

Ella

L’école pour tous.tes Ep7

Marie Toullec, chercheuse en Sciences de l’éducation et professeure à l’INSPE de Nantes

Cette semaine, je vous propose une perspective universitaire de la notion Ecole inclusive. Au cours de mon Mémoire de recherche, réalisé pendant mon Master 2, j’ai eu a coeur de m’appuyer sur des professionnel.le.s, des écoles, des institutions dirigeantes, des laboratoires de recherche. Celle que je vous présente aujourd’hui est un peu de tout ça: ancienne professeure de écoles, chercheuse en Sciences de l’éducation, professeure à l’INSPE de Nantes, Marie Toullec est une passionnée de l’éducation, passionnante. En vous retranscrivant ici une partie de notre (long) entretien, je vous offre une perspective globale sur la question de l’école inclusive; de la formation des professionnel.le.s de l’éducation, à la réalité de notre système éducatif, historiquement élitiste.

Dans cet entretien avec Marie Toullec, j’avais la question de la scolarisation des élèves neuro-typiques en ligne de mire. Pour cela, j’ai essayé d’aiguiller la chercheuse; des politiques éducatives françaises, aux autres réalités européennes, en passant par les conséquences de ce manque d’inclusion sur les rapports des parents à l’école publique. Nous sommes ici loin d’un format vulgarisé et accessible pour tous.tes, comme je tente de le faire en général, néanmoins, je trouvais cela intéressant de prendre le temps de creuser plus en détail, toute la complexité de notre système éducatif.

« Je suis une maîtresse de conférences à l’université de Nantes et à l’INSPE de l’Académie de Nantes. Spécifiquement, je suis en fait Chargée de mission pour les écoles inclusive et je suis aussi responsable d’un Master, Métiers de l’adaptation, amené à évoluer autour des pratiques inclusives. 

J’ai un parcours assez classique qu’on retrouve en sciences de l’éducation, j’ai été enseignante du premier degré, ensuite enseignante spécialisée dans la grande difficulté scolaire, puis conseillère pédagogique. J’ai ensuite repris des études un petit peu tardivement et j’ai soutenu ma thèse de doctorat en 2006. Dans ce cadre, mon objectif était d’étudier de quelle manière les professeur.e.s font pour aider les élèves en difficulté, qu’ils.elles soient des professeur.e.s en classe ordinaire ou des professeurs spécialisés.  Il s’agissait également d’étudier l’articulation des dispositifs. Les résultats de mes recherches, en 2007, ont démontré que les aides qui étaient prodigués aux élèves qui rencontraient des difficultés étaient faites de manière étanche et parallèle, c’est à dire qu’il y avait peu de croisement entre le réseau d’aide et les apprentissages des savoirs, ce qui fait que les 2 systèmes classe et réseaux travaillaient en parallèle et parfois était complètement étanche (…) ». 

  • Ma première question concerne les politiques éducatives adaptés pour les élèves neuro-typiques : Pouvez-vous me parler un peu de l’évolution des politiques éducatives en France ces dernières années ? Quelles est la différence entre l’éducation qui était, dite, spécialisée et aujourd’hui l’école inclusive ?

« L’école française elle a toujours été Ségrégative.  C’est à dire qu’arrivait à l’école les élèves qui pouvaient suivre. Ceux restant, soit ils restaient à la maison, soit ils étaient dans des institutions séparées de l’école. Ce modèle s’est poursuivi jusque tard, enfin tout le 18e, tout le 19e, parce que les premiers établissements spécialisés, les instituts pour aveugles, les instituts pour sourds, sont arrivés ensuite, tardivement.  

Lors de l’ouverture de l’école à une classe spécialisée, on y a mis tout le monde qui ne pouvait pas suivre dans des classes ordinaires, donc ce qui avait des difficultés, ceux qui présentaient des difficultés parce qu’ils avaient handicap, ce qui avaient des problèmes de comportement, enfin voilà. Ce fut le cas jusque-là fin des années 80, ou sous Jospin, qui était Ministre de l’éducation nationale, une loi a été votée. 

Les classes de perfectionnement sont devenus des classes inclues dans des classes d’intégration scolaire, donc c’est à partir de ce moment-là qu’est apparu le terme d’intégration. Le terme d’intégration, représente le fait de faire en sorte qu’il y ait de plus en plus d’élèves qui jusque là n’étaient pas dans l’école et qui sont maintenant intégré.e.s dans le système éducatif. Il y avait donc cette idée que pour arriver dans l’école il fallait quand même être suffisamment adapté à l’école. Pour cela, on fait d’abord une sorte de « rééducation » dans des établissements spécialisés ou dans le dispositif spécialisé et puis une fois que ça va mieux, on est intégrés dans l’école. Donc l’intégration elle est intéressante parce que y a plus d’élèves, qui sont plus d’enfants ou d’adolescent.e.s non scolarisés jusqu’à présent qui sont arrivés dans les écoles, mais en même temps ça ne nécessitait pas de demander pas à l’école de se transformer puisque c’était une juxtaposition en fait des classes aux spécifiques et des classes dites ordinaires. 

Ce système s’est d’abord mis en place dans le premier degré, ou il y a des Unités Pédagogiques d’Intégration, en 91 je crois de mémoire, donc ont créé un passage de la ségrégation à l’intégration. Et en même temps en Europe la Déclaration de Salamanque de 1994 arrive et inscrit dans les textes que tous les élèves ont leur place dans l’école. Commence donc à se dessiner en Europe un principe de scolarisation. En France, il a fallu vraiment attendre 2005, avec la Loi en faveur des personnes handicapées pour avoir un une définition du handicap, parce que jusque-là il n’y avait jamais eu noir sur blanc une redéfinition du handicap, tournant le dos à la déficience. On parle alors d’altération durable et d’une « situation de handicap. 

Néanmoins, dans le rapport dans la loi de 2005, il n’y a pas la question de l’école inclusive, elle arrive seulement dans la loi de 2013, donc c’est tardif … Si aujourd’hui on parle d’inclusion scolaire c’est grâce à la loi de 2019, la dernière, qui parle de scolarisation inclusive. On voit arriver depuis 2019 la scolarisation parce que dans les faits, l’idée de l’arrivée d’élèves différents à l’école ça pouvait s’en tenir à un accueil. C’est bien qu’ils viennent parce qu’ils sont avec les autres et c’est important aussi que les autres voient des élèves handicapés. Donc voir apparaître de plus en plus dans les textes, le fait que tout élève doit bénéficier d’une d’un accès au même savoir positionne la question, non pas dans l’accueil, mais dans l’accessibilité des savoirs, Or, c’est compliqué. On voit qu’il y a des difficultés à se saisir de cette scolarisation inclusive qui a pour conséquence de modifier la forme scolaire de manière à faire en sorte que chacun puisse avoir accès aux apprentissages. Cette question de la forme scolaire elle est délicate ; par exemple on entend les enseignants dire « Ah bah la Dimitri il va en inclusion », pour dire aller en classe dite de référence, en classe ordinaire, sauf que en fait ça ne traduit pas l’inclusion, ça traduit l’ancienne forme intégrative ! Il est en ULIS et de temps en temps il va en classe ordinaire parce que bah il peut assumer la classe ordinaire voilà. Pourtant aujourd’hui ce n’est pas ça l’objectif, c’est à dire qu’aujourd’hui la dimension inclusive demande aux élèves d’être scolarisés en classe ordinaire, point. D’être considéré comme les autres élèves, la classe ordinaire est leur lieu de vie et d’apprentissage.  Mais ce dispositif dépend beaucoup des capacités des enseignants coordonnateur à travailler avec l’enseignant.e de la classe pour rendre plus accessible, soutenir le parcours de l’élève dans la classe ordinaire. Vous voyez, c’est quand même un sacré changement par rapport au fait d’aller de temps en temps dans les classes ordinaires… »

  • Je vous parlais de comparer avec d’autres pays européens, déjà il y a des grandes différences avec le systèmes espagnols et italiens notamment, qui sont quand même plus avancés au niveau de cette notion d’inclusion. Es une question culturelle par rapport à l’école française qui favoriserait le résultat plutôt que le soutien aux élèves en difficulté, la qualité à la quantité ? 

« C’est délicat de répondre, mais manifestement l’école française est quand même une école élitiste, dans le sens ou c’est une école qui réussit très bien avec les très bons mais qui peine avec ceux et celles en difficulté. Si on regarde le niveau européen, au niveau international même, les résultats français démontrent une école discriminante, c’est à dire que c’est une école ou l’écart entre les élèves est très important, l’écart entre les plus forts et les plus faibles. Il y a des pays dans lesquels les écarts sont beaucoup plus faibles, certes on prône un diplôme de bac pour tous les élèves avec 80% de réussite mais enfin y a les bacs professionnels qui permettent de remonter significativement ces résultats. Dans les faits, il y a un certain nombre de questions liées à cet élitisme puisque ceux sont souvent les élèves issus des mêmes milieux sociaux qui vont en bac général et ceux issus des autres qui vont en bac professionnel … 

De même, quand on écoute les enseignants, ils disent toujours « Oui on veut bien scolariser des élèves en situation de handicap, mais ces élèves là il serait mieux avec des professionnel.le.s adapté.e.s, dans un lieu spécifique et puis leur présence va impacter le parcours scolaire des autres ». Pourtant ces 2 arguments que soulèvent les enseignants ont été rétorqués par la recherche, c’est à dire qu’un élève en situation de handicap ou un élève avec de grandes difficultés, permet aux autres élèves de mieux progresser et dans une classe la présence d’élèves aux besoins éducatifs spécifiques n’a pas d’incidence négative sur le parcours scolaire et le parcours d’apprentissage des autres élèves. Cette vision relève de de conception de ceux qui sont qui prône la question de la différenciation pédagogique. 

J’ai la chance d’être la présidente du jury concernant la création des programmes scolaires en primaire et en fait quand on regarde les statistiques il y a encore des formes de résistance, par exemple vis-à-vis de la scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers. La raison ? Les enseignant.e.s disent qu’iels ne sont pas formé.e.s. Les enseignant.e.s vont être donc polarisé.e.s par le handicap de l’élève et vont considérer qu’il faut établir un diagnostic, ce qui ne fait pas parti de leur certification. Pourtant, le CAFEIR, mis en place depuis 2017, certification d’enseignant spécialisé essaye de s’éloigner de la pathologie pour se centrer plus sur l’accessibilité, avec des apprentissages, avec parfois une compensation technique ou humaine. Le but est de rendre accessible des savoirs à des élèves dans leur hétérogénéité ». 

  • Néanmoins, cela reste une minorité de professionnels qui se forme de leur propre initiative, c’est à dire que malgré le fait que on a inscrit la notion d’inclusion dans les textes, cela reste des volontés personnelles qui amène ces enseignants à s’intéresser …

« Effectivement, il y a un problème de poste, c’est à dire que dans l’éducation nationale il y a un certain nombre de postes en fait qui sont labellisés enseignant.e.s spécialisé.e.s, les autres ne le sont pas du tout. Néanmoins, il faut que maintenant le tiers des compétences des enseignant.e.s spécialisé.e.s sont dédiées à les rendre personne ressource au sein des établissements, pour qu’ils.elles puissent accompagner leurs collègues dans cette démarche vers l’inclusion. Cela permet notamment de changer l’idée que l’enseignant.e spécialisé.e ne s’adresse qu’à des élèves à besoins éducatifs particuliers, c’est aussi une bascule qui s’opère dans les missions des enseignant.e.s spécialisé.e.s ; s’ils ont une formation sur le handicap ils.elles accompagnent également leurs collègues et les établissements pour transmettre cette dimension inclusive.

Entre 2005 et 2018 le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisé.e.s a été multiplié par 3 et le nombre d’élèves en situation de handicap accompagné.e.s (AESH) a été multiplié par 6 donc il y a une demande exponentielle d’accompagnement humain. Mais en même temps, la France se laisse piéger ou se laisse prendre à son propre piège, puisqu’elle a envisagé l’accompagnement plutôt individuel. On pouvait donc d’attendre à ce que cette demande explose et finisse pas poser problème au système qui n’est pas fait pour faire face. C’est-à-dire qu’au lieur de mettre en place un système d’accompagnement des enseignement.e.s, c’est à dire dans toute classe de faire en sorte que l’enseignant.e soit accompagné.e d’un.e personne référente, un peu comme ça se passe en Italie, la France a choisi de faire accompagner les élèves individuellement

Cela empêche certainement une hétérogénéité des publics dont ses élèves à besoins éducatifs particuliers, ce qui aurait fait quelque chose de très différent, une certaine dynamique inclusive … »

  • Lorsque j’ai commencé à étudier la question de la scolarisation des élèves neurotypiques l’année dernière, j’ai observé que beaucoup de familles avec des enfants neurotypiques finissaient par aller voir vers les établissements privés, qui justement avait un accompagnement peut être plus personnalisé ou du moins c’était l’effet qui était qui était mis en avant. Donc moi la question que je me pose c’est, est ce que c’est une dynamique qui est amenée à se développer ? 

« Vous avez ça en privé parce que les effectifs sont moindres, néanmoins un accompagnement personnalisé pas forcément. On revient à la ségrégation sociale ou local et aux disparités sociales. Le public n’est pas un public tout-venant maintenant, l’autre choix qu’ont les parents le fonctionnement du privé, l’encadrement est peut-être plus important mais selon ce qui est proposé aux parents bah les prix vont aussi augmenter. Avec ces systèmes, l’école devient quand même un vaste marché et effectivement là on voit que y a des conceptions, des croyances, qui vont qui vont faire que certains parents qui ont les moyens vont pouvoir payer un certain type d’établissement à leurs enfants. 

Il y a aussi une grande implication de méthodes qui viennent des pays anglo-saxons, beaucoup d’Amérique du Nord ou on va avoir des méthodes, par exemple sur les élèves spectre autistique, des méthodes comme ABBA, comme TEACH, des méthodes comportementalistes. C’est alors compliqué parce que les parents sont persuadés, ont foi en ces méthodes, donc après on sait que la force de persuasion d’une méthode par exemple va avoir un impact favorable parce qu’effectivement il va y avoir un soutien très important de l’enfant, de l’adolescent. Maintenant, du point de vue de la recherche, il n’y a pas, à ma connaissance de recherche qui ont démontré des résultats probants d’une méthode en particulier. Par exemple, si on regarde les travaux de Delphine Gage qui était au Canada et qui est maintenant en Nouvelle-Zélande, elle a montré toute l’importance pour les élèves avec TSA d’être aussi scolariser avec les élèves ordinaires parce que c’est le contact avec les élèves ordinaires qui va pouvoir normaliser les relations qu’iels vont avoir avec les autres. Cela créé ainsi un faisceau de réponse, dans une certaine souplesse, mais voyez on entend parler de plus en plus des théories de Montessori. Ce sont vraiment des méthodes anciennes qui reviennent aujourd’hui et c’est comme pour toute méthode, il y a des avantages, il y a des limites et il y a des risques voilà.

Un autre exemple, les écoles Freinet, il y a des avantages, il y a des limites, il y a des risques, le plus important est de limiter les risques. Parfois l’individu rencontre des obstacles particuliers, on l’isole du reste et on s’aperçoit qu’il sera de plus en plus de dissocier des attentes collectives et donc les écarts vont s’accentuer. Donc voilà, il y a des prescriptions institutionnelles, qui sont très nombreuses, trop nombreuses, et du coup il y a vraiment une sorte de jungle des dispositifs, qui font que c’est très peu lisible. Finalement les enseignants restent dans un confort professionnel, on ne peut pas leur en vouloir mais cela empêche d’inclure les élèves qui sortent des normes. 

Je ne suis pas allée en Espagne mais quand on va dans des établissements nord-américains, ou en Angleterre, il y a d’autres espaces d’étude qui permettent une émancipation des élèves, par des travaux collectifs par exemple. La France peine à s’y mettre, peine à proposer un réel travail architectural pour penser autrement l’établissement ; avec des petites salles, des très grandes salles, il y a des espaces de classe plus classiques mais qui peuvent s’ouvrir sur un autre espace, un cdi qui va s’ouvrir sur une terrasse ou on peut aller lire …

Mais vous voyez que l’école est le produit d’une histoire et je pense que chaque pays fait des choix de politique éducative en fonction de cette histoire, multiple, riche, complexe ». 

  • Peut-on faire un point sur les budgets ? Sont-ils mis au bon endroit ou au contraire ne sont-ils pas mis sur des réformes de remises en question des programmes, pour avoir des meilleurs résultats au niveau européen (nouveau bac) ?

« C’est vrai qu’aujourd’hui, il y a vraiment une inflation au niveau des modifications de programme. Auparavant, un programme avait une dizaine d’années aujourd’hui il ne dure que le temps d’un ministre. Chaque ministre apporte sa « touche personnelle » par des modifications extrêmement profondes. A chaque ministre il y a une redéfinition des programmes, même si on s’aperçois que les difficultés elles, perdurent. C’est vraiment une jungle, des acronymes qui n’arrêtent pas et dans lesquels personne ne se retrouve plus. Voyez, c’est mon champ de spécialité. Nous avons en France une politique centralisée et l’on pense que les décrets, les circulaires vont être appliqués de la même manière. Or, il y a des réécritures par les territoires, Il y a bien entendu des éléments qui vont cadrer quand même là la structure générale on a une multitude de retraduction qui font qu’au final il n’y a pas du tout du tous les mêmes emplois des de dispositifs.

(…) La France est d’ailleurs le seul pays d’Europe demandant une double certification à ces étudiant.e.s enseignant.e.s : le concours et le Master. Ce côté administratif, si j’ose dire, complexe innutilement les études, sans mettre l’accent sur ce qui peut faire vraiment la différence dans leurs pratiques professionnelles.  Donc pour être honnête, nous sommes dans un pays niveau européen très atypique et cette typicité forge des systèmes de contrainte et que ces contraintes elles ont des répercussions sur le processus de formation des enseignants. Cela désengage quelque part aussi les enseignants, on le voit bien ». 

  • C’était une de mes questions mais je crois que l’on y a répondu ; pour favoriser cette inclusion quels sont les outils mis à disposition ? 

« D’habitude dans l’armature institutionnelle, il y a des décrets et des circulaires. Depuis l’arrivée de J.M Blanquer il y a un 4e élément que l’on pourrait nommer Vade-mecum, c’est à dire des aides aux enseignants. Par exemple il y a des vade-mecum sur accueillir un message dans une école ou dans un établissement du 2nd degré, il y a des vade-mecum pour l’enseignement supérieur l’enseignement, sur le l’inclusion enfin ou en tout cas scolarisation inclusive…

Maintenant, cela se vaut outillon, mais qu’est-ce que c’est véritablement un outil ? On va par exemple trouver des documents sur les plans individuels il en existe 4 : PAP, PRE, PAI. Ils sont à titre informatif mais si c’est appeler un outil, pas sûr que ça soit un instrument du côté des pratiques. La différence c’est qu’un outil finalement ça tient plutôt de de quelque chose que l’on va pouvoir faire mais un instrument c’est quelque chose qui va transformer les pratiques. Moi qui travaille depuis longtemps sur les pratiques des AESH, il y a un vade-necum pour dire qu’elles sont les missions des AESH, mais cela ne pas jusqu’à dire concrètement ce que les professionnel.le.s doivent faire dans le classe ; ils ni pratiques, ni théoriques, ils sont informatifs on va dire et dans le monde scolaire aujourd’hui en France, on va trouver beaucoup de ces écrits qui sont ni théoriques ni pratiques.  

C’est un peu dommage parce que finalement, au fil des ans, on n’arrive pas à documenter les enseignants plus que c’est ça. Il y a une liberté pédagogique et heureusement mais en même temps les enseignants doivent se débrouiller seul.e.s dans leurs pratiques. Pour les aider, tout reste à faire et le tout est énorme. Par exemple, dans un programme on dit ce qu’on va faire mais il va falloir transformer ses compétences, c’est à dire choisir spécifiquement des objectifs de cours, des critères pour évaluer des outils … On change les programmes quand on ajoute un socle sans avoir vraiment un travail coopératif pour mettre sous les mots ce que ça signifie vraiment, on laisse tout ce travail aux équipes d’école et les équipes écoles ont plutôt tendance à laisser ce travail à chaque enseignant ». 


La complexité du système français, aux politiques éducatives changeantes et trompeuses, aux plans économiques bancals et (trop) souvent décalés, aux pédagogies multiples mais bien généralement loin d’être accompagnées de formations, rend sa mise en pratique, sur le terrain, difficile et inégalitaire. J’espère que le Regard, passionnant de Marie Toullec vous aura permis d’y voir plus clair … N’hésitez pas à nous partager votre propre vécu de professionnel.le.s de l’éducation, en commentaire ou sur les réseaux sociaux du blog !

La semaine prochaine, nous nous pencherons sur les Outils numériques éducatifs. Souvent prônés comme LA solution pour une école inclusive, ils se démultiplient chaque jour sur le sol français, sans pour autant être toujours adaptés aux besoins et réalités des professionnel.le.s de l’éducation.

Si vous êtes un.e professionnel.le.s de l’éducation et que vous portez un projet d’école inclusive ou que vous souhaitez en être, n’hésitez pas à nous partager vos projets, idées et envies en commentaire ou sur les réseaux sociaux du blog: LinkedInInstagramFacebook. Votre Regard est ici au coeur de tout ! 

Belle semaine et Carpe Diem …

Ella

L’école pour tous.tes Ep6

L’inclusion scolaire des élèves avec Troubles du Spectre Autistique en France

Parmi le concept de l’école inclusive, nous avons longtemps parlé en priorité des élèves en situation de handicaps, physique ou mentaux. Les troubles du neuro-développement ne sont intervenus que très récemment dans l’équation, notamment en France. En souhaitant vous parler spécifiquement de l’inclusion des élèves avec TSA, il s’agit pour moi de pointer les failles du système inclusif, basé sur des protocoles généralisés, pauvres en moyens, humains, financiers et matériels. Un système qui peine d’autant plus face à la diversité des spécificités et des difficultés liées aux TSA.

Ce sixième épisode est une fois de plus documenté, puisque issu de mon Mémoire de recherche. Néanmoins, cette fois, j’ai souhaité m’appuyer en priorité sur des acteur.trice.s de terrain. Dans ce cadre, j’ai réalisé deux entretiens avec Marie Toullec, chercheuse en Sciences de l’éducation et professeur à l’INSHEA de Nantes et Valérie Gauzé, bénévole au sein de l’association Autisme Pau Béarn et maman d’un enfant autisteafin de connaitre leurs expertises et leurs expériences de l’école inclusive tournée vers les élèves avec TSA en France.

Une scolarisation récente

En France, la scolarisation des enfants avec TSA est une histoire récente qui remonte à une trentaine d’années. Auparavant, cette population se trouvait incluse dans la catégorie des maladies mentales et donc généralement hospitalisée en hôpital psychiatrique (lorsqu’il y avait diagnostiqué).  Il faudra attendre les années 1980 pour que, sous la pression des associations de parents, une scolarisation en milieu ordinaire dans des classes dites intégrées soit envisagée. Cette scolarisation se poursuivra dans les Clis et les UPI (transformées en Ulis) puis dans les établissements spécialisés dans les années quatre-vingt-dix, et enfin en inclusion dans les classes ordinaires des écoles et des collèges, à partir des années 2000.

C’est notamment le psychologue américain Eric Schopler et le programme Teacch, diffusé en France dans les années 90, qui a marqué cette période de transition, entre maladie psychiatrique et trouble neurodéveloppemental. Spécifiquement, dans les classifications internationales, c’est la notion de « trouble envahissant du développement » qui est choisie comme catégorie et a permis par le suite au chercheur.se.s de débuter leur travail de recherche, en quête de solutions pédagogiques de prise en charge. 

Méthode Teacch

Parmi ces chercheur.se.s, E. Shopler va développer la méthode Teacch – Traitement and Education of Autistic and related Communication Handicapped Children – afin de proposer une méthode complète d’accompagnement des enfants avec TSA, basée sur l’éducation. Il s’agit, pour l’époque, d’une méthode complètement innovante puisqu’elle exclue tout soins médicaux, pour se baser sur une approche psychothérapique. En s’adaptant au profil de chaque enfant, elle obtient rapidement l’adhésion des parents et familles d’enfants et adolescent.e.s avec TSA rapidement. Néanmoins, il est à noter que la méthode Teacch, tout la méthode ABA qui va venir par la suite, va rester en périphérie du système éducatif classique, frileux de telles innovations. Ce sont donc surtout les établissements privés sous contrats, souvent considérés comme « alternatif » qui vont l’utiliser et qui l’utilisent encore aujourd’hui.  

En parallèle, il faut attendre 1996 pour qu’un additif à la loi de 1975 fasse ressortir l’autisme des « maladies mentales évolutives » dans la loi française. Cette reconnaissance de l’autisme comme un handicap à part entière va permettre d’orienter plus facilement les familles vers le secteur médio-éducatif, chargé de faire le lien entre monde médical et milieu scolaire. C’est également la mobilisation des parents et familles qui va permettre l’ouverture, en 1985, de la première classe intégrée pour enfants autistes en école publique, dans la vallée de Chevreuse, à Bures-sur-Yvette. D’autres classes ouvrirons par la suite dans des écoles volontaires, malgré le scepticisme poignant de la population, encore largement gangrénée par des années de classement en maladie psychique. 

Mobilisation des parents et familles

Dans la dernière décennie, la mobilisation des parents et familles n’a pas flanché en France, à laquelle s’est ajouté une certaine reconnaissance médiatique des personnes autistes, notamment pour leurs exploits sur le terrain scientifique. C’est en particulier le syndrome d’Asperger, connu comme étant une forme d’autisme à haut potentiel intellectuel, qui a permis de faire basculer l’opinion publique. Ainsi le film Rain Man a eu un grand retentissement dans notre société. Il a contribué aussi à faire évoluer notre représentation de l’autisme. L’acteur Dustin Hoffman y a interprété un autiste dans le milieu du spectre autistique, avec ce que Laurent Mottron appelle « des pics de compétence », qui n’avait rien à voir avec la représentation restrictive de de l’autiste replié sur lui-même et ne communiquant pas avec son entourage.

Aujourd’hui, il existe en France une cinquantaine de classes spécialisées autisme, ouvertes plutôt dans les écoles primaires et secondaires, à l’initiative des parents pour la majorité d’entre elles. En plus de la méthode Teacch, d’autres outils ont vu le jour comme le PECS (Système de communication par échange d’images) et l’ABA (Analyse appliqué du comportement). Malgré le fait qu’elles suscitent encore de nombreuses critiques du côté de certains chercheur.se.s français.e.s, ces méthodes restent nécessaire à l’appréhension des TSA en milieu éducatif. 

Un modèle d’accompagnement individualisé

La problématique de formation des professionnel.le.s éducatifs est au cœur de la question de la scolarisation des élèves avec TSA, comme me le confirmait la chercheuse Marie Toullec en mai dernier :

«  Entre 2005 et 2018 le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisé.e.s a été multiplié par 3 et le nombre d’élèves en situation de handicap accompagné.e.s (AESH) a été multiplié par 6 donc il y a une demande exponentielle d’accompagnement humain. Mais en même temps, la France se laisse piéger ou se laisse prendre à son propre piège, puisqu’elle a envisagé l’accompagnement plutôt individuel. On pouvait donc d’attendre à ce que cette demande explose et finisse pas poser un problème au système qui n’est pas fait pour faire face. C’est-à-dire qu’au lieu de mettre en place un système d’accompagnement des enseignements, c’est à dire dans toute classe de faire en sorte que l’enseignant soit accompagné d’un.e personne référente, un peu comme ça se passe en Italie, la France a choisi de faire accompagner les élèves individuellement ».

Cette question d’un choix de modèle « individualisé », fonctionnant notamment grâce à la présence des AESH reste sensible notamment auprès des associations de parents d’élèves avec TSA, dénonçant une prise en charge à deux vitesses. En effet, celle-ci induit la fermeture accélérée des IME, allant à sens inverse du système d’école inclusive pour le gouvernement, mais pourtant nécessaires dans la prise en charges d’élèves avec des handicaps lourds (dont certaines formes d’autismes). 

L’inclusion à tout prix

Ainsi, après l’apparition de la notion de « scolarisation » dans la circulaire du 8 mars 2005, l’état est venu substituer la notion « d’obligation éducative » [Loi du 30 juin 1975], en annonçant le droit de chaque élève de pouvoir bénéficier d’un enseignement, adapté à ses besoins et capacités. Cette nouvelle modalité de scolarisation a obligé les établissements scolaire à travailler en réseaux avec, notamment, les de nombreux professionnel.le.s médico-sociaux (psychologues, psychothérapeutes, ergothérapeute…), par le biais de des MDPH et des associations notamment. 

Ce travail en collaboration est régi en France par de nombreuses conventions et documents administratifs, comme me le précisait Valérie Gauzé, bénévole au sein de l’association Autisme Pau Béarn et maman d’un enfant autiste, lors de notre échange téléphonique en mai dernier. Ces nombreuses démarches administratives freinent la prise en charge des élèves avec TSA et continuent de ralentir leur véritable « inclusion scolaire ». Une nouvelle spécificité administrative française, loin d’être enviée par nos voisins européens … 

Afin continuer votre exploration sur la situation de l'école inclusive en France, je vous propose la lecture de deux Revues scientifiques très complètes, publié par l'INSHEA :
- SCOLARISATION DES ÉLÈVES AVEC AUTISME EN FRANCE : TRENTE ANS D'HISTOIRE… Christine Philip I.N.S.H.E.A. | « La nouvelle revue de l'adaptation et de la scolarisation » 2012/4 N° 60
- LA SCOLARISATION DES ENFANTS AYANT UN TROUBLE DU SPECTRE DE L'AUTISME PAR L'INTERMÉDIAIRE DU SOUTIEN AU COMPORTEMENT POSITIF Thiago Araujo Lopes, Mélina Rivard, Diane Morin, Jacques Forget I.N.S.H.E.A. | « La nouvelle revue de l'adaptation et de la scolarisation » 2012/4 N° 60 

Je vous invite également à écouter ou réécouter les épisodes de mon podcast Voix d'école*, donnant la parole à ceux et celles qui font l'école aujourd'hui, le 7ème épisode vient tout juste de sortir ! : 
https://voixdecole.podbean.com/e/voix-d-ecole-n°7-bonus-2-un-concept-en-bref-les-troubles-du-neuro-developpement/

*Deezer, Spotify et Apple podcast

La prise en compte des élèves avec TSA est difficile en France et démontre bien, à mon sens, les limites d’un systèmes éducatif inclusif. Chaque élève avec TSA demande un accompagnement spécifique en fonction de sa neuroatypicité, ce qui limite les protocoles de prise en charge, au coeur de notre système français. De plus, le recourt aux AESH, sous fond d’un Accompagnement personnalisé demande énormément de moyens, humains, matériels et financiers, loin d’être une réalité au sein des écoles. Une fois de plus, si vous êtes intéressé.e.s par ma bibliographie et ma filmographie complète n’hésitez pas à venir vers moi, en commentaire, en MP ou par mail. 

La semaine prochaine, je réfléchis à vous proposer une version courte de mon échange passionnant avec la chercheuse Marie Toullec, chercheuse en Sciences de l’éducation et professeur à l’INSPE de Nantes. Si vous souhaitez découvrir de nouvelles facettes spécifiques de l’école inclusive, n’hésitez pas à me faire part de vos idées en commentaires ou sur les réseaux sociaux du blog.

Si vous êtes un.e professionnel.le.s de l’éducation et que vous portez un projet d’école inclusive ou que vous souhaitez en être, n’hésitez pas à nous partager vos projets, idées et envies en commentaire ou sur les réseaux sociaux du blog: LinkedInInstagramFacebook. Votre Regard est ici au coeur de tout ! 

Belle semaine sous le soleil d’automne, 

Ella

L’école pour tous.tes Ep5

L’école inclusive au Canada: autorités éducatives, recherches universitaires et culture inclusive

Nous continuons aujourd’hui à dé-zoomer notre Regard sur l’école inclusive en traversant l’Atlantique. Lorsque l’on parle d’école inclusive, mais également du bien être à l’école ou encore des pédagogies alternatives, le Canada arrive très rapidement comme système de référence. En effet, chez nos amis franco-anglophones, l’éducation est au coeur des préoccupations, sociales, politiques et universitaires depuis plusieurs années. Un intérêt qui leur a permis, vous allez le voir, d’intégrer à leurs systèmes éducatifs des éléments fondamentaux de l’école inclusive, tour d’horizon …

Si l’épisode 4 vous proposez déjà une vision bien différente, historique, sociale et politique, le gap est ici d’autant plus grand. Le Canada est un pays d’Amérique du Nord, ne l’oubliez pas, un pays immense par ailleurs, qui jongle entre une multitude d’identités culturelles, américaines, françaises, autochtones … Cette diversité rend d’autant plus essentiel l’aspect inclusif des systèmes éducatifs ! Comme pour les épisodes précédents, j’ai nourri cet épisode à travers de nombreuses recherches, lecture d’ouvrages scientifiques et projections de documentaires, vous pourrez retrouver certaines références en fin d’article.

Une culture inclusive déjà installée

Contrairement à la France, la « culture de l’inclusion » est arrivée au Canada il y a plus de 40 ans, notamment avec le rapport One Million Children ; un appel à la société canadienne pour l’inclusion, à l’époque, centrée sur les enfants en situation de handicap. Les acteurs de l’éducation demandaient alors déjà un nouveau système d’éducation passant tout d’abord par une amélioration du système de formation des enseignant.e.s ainsi qu’un respect égal pour les enfants porteurs de handicapes à celui donné aux enfants dit « normaux ». 

Dès lors, le système canadien éducatif s’est basé sur l’idée que tous les enfants devraient apprendre ensemble et ce « indépendamment de leurs caractéristiques particulières ». Des pratiques plus inclusives ont donc été encouragées, reposant sur la présence d’une « culture de changement au sein des écoles », ainsi que sur la transformation de l’organisation scolaire et des représentations de la diversité à toutes les échelles, administratives, professorales puis parmi les élèves. Un changement global, au niveau politique et social, qui avait pour but d’entrainer une évolution des pratiques et des savoirs des anciennes générations et la création d’une nouvelle société plus inclusive. 

En prenant conscience de la complexité de ce processus, la société canadienne a associé aux aspects opérationnels des chercheur.se.s, chargé.e.s d’étudier l’évolution des pratiques et de proposer différents modèles alternatifs. On peut citer notamment l’étude du Docteur Moreau (2010), s’intéressant au rôle de leadership exercé par la direction des écoles dans le processus d’inclusion ou encore celle des Docteurs Garbo et Albanese (2006) sur l’importance de la formation initiale des enseignants pour la réussite de modèle inclusif dans le système scolaire.

Le Canada est reconnu pour son système éducative et ses avancées en matière de recherche sur le sujet ; le système éducatif français (pays historiquement social) est lui omniprésent sur la scène internationale (notamment par les établissements français à l’étranger), alors qu’est-ce-qui explique cette différence de 40 ans dans la prise en compte de la notion d’inclusion ? 

Une différence historique d’abord sans doute. L’école française est vieille, comme l’Europe le vieux continent, elle est issue d’une tradition classique, religieuse, judéo-chrétienne, avec en son cœur un système du maitre (figure d’autorité) et des élèves (apprenants passifs), empêchant l’échange libéré prôné par la classe inversée canadienne. L’estrade et les tables à deux en bois ont laissé place aux tableaux numériques et tables individuelles plus moderne, mais le système reste le même. De plus, l’école française est divisée en deux, voire trois : les écoles publiques, les écoles privées en contrat avec l’état et les écoles privées hors contrat. Une division qui ne laisse pas beaucoup de place à la diversité et à l’inclusion. 

Le Canada pour sa part, pays jeune d’Amérique du Nord basé sur une organisation libérale, riche d’une multi culturalité grandissante (l’immigration est toujours plus nombreuse chaque année), jouit d’un passif beaucoup plus faible, le libérant sans doute des contraintes traditionnalistes. Les grands principes d’inclusion, de liberté, de diversité ce sont facilement fait une place dans ce pays immense aux cultures et langues diverses, au sein d’une société en attente d’union. Ce sont donc ces valeurs qui ont uni, tôt. Puisque contrairement à la France il y avait tout à fonder, nous pouvons imaginer qu’il était plus simple d’intégrer l’inclusion. 

Des autorités éducatives différenciés

Au Canada, les directives en matière d’éducation relèvent depuis toujours des autorités fédérales, des gouvernements provinciaux et territoriaux, ce sont donc ensuite ces instances qui se sont emparées du problème pour mettre en place des solutions concrètes. Ainsi, chacune des administrations publiques définissent les « besoins spéciaux » différemment, tout en se basant sur le Plan d’enseignement individualisé (PEI) utilisé dans l’ensemble du Canada. Selon la région on peut ensuite parler de plan de soutien individuel pour l’élève, plan d’inclusion et d’intervention, plan de programme individualisé ou encore de programme d’enseignement personnalisé, l’objectif reste le même et la responsabilité revient toujours au directeur ou à la directrice d’école :

« En Colombie-Britannique, en Alberta, au Manitoba, en Ontario, au Québec, en Nouvelle-Écosse, à l’Île du Prince-Édouard, à Terre Neuve-et-Labrador, au Nunavut, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon, le processus du PEi exige que l’élève soit d’abord évalué, ou autrement identifié, afin de déterminer ses forces pour ensuite adapter son programme d’éducation en conséquence. En Saskatchewan, une évaluation officielle est mentionnée dans la politique, mais une analyse holistique des besoins de l’élève devrait être menée pour déterminer ses besoins en classe. Au Nouveau Brunswick, le processus du Programme d’enseignement personnalisé (pEp) indique que l’élève peut recevoir des services même s’il n’y a aucune identification issue d’une évaluation formelle, mais on demande que soient fournis les résultats d’une évaluation informelle ou formelle dans le cas d’une demande de consultation pour un élève auprès d’une enseignante ressource et d’une équipe interne de services aux élèves ».

Une des principales limites de ce système tient à son financement. En effet, la plupart des administrations régionales allouent des fonds selon une formule de financement globale, son montant est alors fondé sur le nombre d’élèves soutenus (Ontario ou Yukon par exemple), le nombre d’établissements (Manitoba par exemple) ou arrondissements scolaires prédéfinis (Colombie-Britannique par exemple). Certains fonctionnements inégalitaires limitent les budgets des établissements spécialisés et donc ensuite le nombre d’embauches vers des professionnel.le.s adapté.e.s, creusant les inégalités entre les régions elles-mêmes.

Le fait que le système d’inclusion soit dirigé et organiser de manière différente à de grandes conséquences sur la prise en compte de la notion d’inclusion. Ainsi en France c’est le Ministère de l’Education Nationale qui vote et fait appliquer les lois et décrets en matière d’éducation, donnant ainsi à tous les établissements les mêmes programmes, politiques et budgets. Au Canada en revanche, la grandeur géographique du pays et la division politique en matière d’éducation par région, divisent. Chaque région jouit ainsi positivement, d’une plus grande liberté mais se doit de gérer son budget ; les choix politiques de chacun en matière d’éducation risquent alors de creuser les inégalités.

Il est intéressant d’observer cette différence de plus près quand on connait les critiques faites aujourd’hui au système français comme étant trop centralisé. Les régions demandent une plus grande liberté de mouvement qui leur permettrait de faire leurs propres choix en fonction de leurs besoins spécifiques. Or, c’est le choix qui a été fait par les dirigeants canadiens qui aujourd’hui dénoncent des inégalités budgétaires entre ces régions. 

Il s’agit là d’un point central dans la problématique d’inclusion.

Comment organiser un système égalitaire, commun à tous.tes en prenant en compte les diversités et besoins spécifiques de chacun ?

La Recherche en pôle centralisateur

Enfin, un point important pour moi dans le système canadien, le différenciant par ailleurs de ceux français et espagnol est la place donnée à la Recherche dans ce système en transformation. 

Comme nous avons pu le voir, le Canada, dès le début de ses expérimentations vers une école inclusive,a donné une place aux chercheur.se.s en leur donnant la mission « d’étudier l’évolution des pratiques et de proposer différents modèles alternatifs ». Un choix judicieux qui a permis une prise de distance avec les choix politiques pris et un regard critique important dans l’évolution et la remise en question permanente de ces choix. En laissant une place aux chercheur.se.s dans ce processus politique, le Canada s’est assuré un filet de protection intéressant, rassurant l’opinion publique et légitimant ses actions sur la scène politique internationale (il est intéressant de relever qu’au début de ces expérimentations le pays était l’un des premier à faire ces choix).

Et la recherche française où est-elle ? Elle est présente bien sûr, mais en retrait. Pour preuve, il suffit d’observer le faible nombre de documents scientifiques français que l’on peut trouver sur le sujet (même en bibliothèques et librairies socialisées comme à France Education International), contre le nombre – très – important de documents canadiens du même genre ; la différence est flagrante. C’est un choix politique que de donner de l’importance à la recherche dans les décisions d’état, un choix qui n’est pas souvent fait en France. Pour illustrer mes propos, je peux bien sur relever la Loi sur la recherche du gouvernement d’Edouard Philippe de février 2019 dénoncée comme « précaire pour la recherche avec l’augmentation des contrats précaires » par les chercheur.se.s, professeur.e.s d’université et doctorant.e.s descendu.e.s en nombre dans la rue entre février et mars 2020.

Afin continuer votre exploration sur la situation de l'école inclusive au Canada, je vous propose la lecture d'une revue scientifique canadienne, datant de 2015, ainsi que la projection d'un débat international, organisé par l'INSHEA en 2013:
- Centre canadien de politique alternative (juin 2015) : « Invalidité et inclusion dans l’éducation canadienne : politique, procédure et pratique », sous la direction d’Helena Towle
- INSHEA, débat « L’inclusion scolaire : qu’en est-il ? » par Christine Philip, maitre de conférences à l’INSHEA

Je vous invite également à écouter ou réécouter les 6 épisodes de mon podcast Voix d'école, donnant la parole à ceux et celles qui font l'école aujourd'hui, le 7ème sort cette semaine ! :

Deezer, Spotify et Apple podcast 

Le Canada est un pays et un système éducatif qui me tient à coeur, j’espère vous avoir fait comprendre pourquoi dans ce 5ème épisode … L’Ecole se doit d’être vu comme un système, au delà d’une simple institution, il s’agit de faire travailler ensemble des politiques, des chercheur.se.s, des acteur.trice.s de terrain. L’école inclusive ne peut devenir certaine sans ce travail de fond, demandant des investissements, humains, financiers, temporels.

Comme la semaine dernière, si vous êtes intéressé.e.s par ma bibliographie et ma filmographie complète n’hésitez pas à venir vers moi, en commentaire, en MP ou par mail. 

Cette article clôture le cycle de Regards différenciés sur les systèmes inclusifs. Dès la semaine prochaine, je vous propose de revenir à ce qui fait l’Ecole inclusive en nous penchant sur le cas spécifiques des élèves avec TSA (Troubles du Spectre Autistique). Classés comme troubles du neuro-développement, les élèves avec TSA souffrent d’une mauvaise reconnaissance de leurs spécificités, rendant complexe leur inclusion en milieu scolaire ordinaire …

Si vous êtes un.e professionnel.le.s de l’éducation et que vous portez un projet d’école inclusive ou que vous souhaitez en être, n’hésitez pas à nous partager vos projets, idées et envies en commentaire ou sur les réseaux sociaux du blog: LinkedInInstagramFacebook. Votre Regard est ici au coeur de tout ! 

Belle semaine à vous et à vos proches,

Ella

L’école pour tous.tes Ep4

L’école inclusive en Espagne: politiques, réalité sociale et plans économiques 

Aujourd’hui, je vous propose de prendre de la hauteur sur la question de l’inclusion scolaire. Parce que des réalités sociales il en existe beaucoup, des systèmes spécifiques, plus ou moins adapté sont développés par centaines, il est intéressant d’aller voir ailleurs. Cet ailleurs pour nous aujourd’hui, c’est l’Espagne. Pays transfrontalier, européen tout comme la France, l’Espagne a pourtant un système éducatif bien plus inclusif, même si comportant des lacunes, vous allez le voir.

Ce quatrième épisode vous offre une perspective bien différente et il est important de prendre conscience qu’il s’agit là d’un système éducatif différent, d’une histoire socio-éducative aux origines autres. Si vous êtes intéressé.e.s par un exposé plus développé de cette histoire éducative Espagnole, n’hésitez pas à me le faire savoir (en commentaire ou sur les réseaux sociaux du blog) pour un potentiel prochain article. Comme pour l’épisode 3, j’ai nourri cet épisode à travers de nombreuses recherches, lecture d’ouvrages scientifiques et projections de documentaires, vous pourrez retrouver certaines références en fin d’article.

Un système inclusif de référence en Europe

L’Espagne est un des pays d’Europe avec le plus de lois et de législations intégrants la notion d’inclusion, notamment en milieu scolaire. La première date de 1974. Intitulé ‘Ley de integración, celle-ci a pour la première fois parlé d’inclure les élèves aux besoins éducatifs spécifiques, ayant un handicap lourd ou non, au sein du système éducatif classique. En 1985, l’Espagne a également promulgué le ‘Decreto de Ordenación de la Educación Especial’ mettant en application la loi antérieure. 

L’Espagne a également ratifié la Convention Internationale sur les droits des personnes en situation de handicap, promulguée en 2006 (LEO). Par la suite, en 2013, la ‘Ley General de Derechos sobre las Personas con Discapacidades’, a été voté par le gouvernement espagnol. Celle-ci réitère les engagements pris par le pays auprès de l’ONU en 2006 et fixe des objectifs précis quant à la mise en place de cette inclusion au sein de la société. Elle reconnait ainsi l’éducation gratuite pour tous et toutes et intègre le processus d’inclusion entant qu’élément nécessaire à une politique éducative juste et équitable.   

Parmi les bases de l’éducation inclusive espagnole, nous pouvons relever six points essentiels, partagés par toutes les régions du pays, libres de les mettre par la suite en application comme bon leur semble :

  • Education de tous les élèves au sein d’un système unique
  • Augmentation des moyens, financiers comme humains, pour valoriser le concept de NEE
  • Utilisation des Centros de Educación Especial seulement dans les cas ou il n’est pas possible d’inclure l’élève dans le système éducatif ordinaire
  • Elaboration de Règlements de la diversité (par région puis établissement)
  • Amélioration de la formation des professeur.e.s sur ce thème de l’inclusion
  • Création progressive de classes ouvertes Educación Especial au sein des écoles ordinaires

Dans cette dynamique, la notion d’inclusion a été intégrée à la formation des professionnel.le.s de l’éducation et spécifiquement des professeures d’écoles primaires. Ainsi, dans les cursus Educación Primaria, dans toute l’Espagne, il y a un cours spécifique dédié à l’inclusion des élèves aux besoins éducatifs spécifiques, anciennement appelé Educación Especial. Néanmoins, le contenu de ses cours dépend de chaque université, elles-mêmes dépendent des lois régionales. Ainsi, les plans de cours ne sont pas régularisés au niveau national, en cohérence avec la politique décentralisée du pays. 

Un système économique éducatif spécifique

Le système éducatif espagnol s’est forgé en déclinant le modèle économique général en un modèle économique de l’éducation. Celui-ci se divise en deux perspectives : une microéconomie, économie des individus et une macroéconomie, économie des moyens en éducations [Pédagogies, outils, formations mis au service de l’éducation par les institutions dirigeantes ; nationales et régionales dans le cadre de l’Espagne]. Pour contribuer à un système des plus équitable possible, entre les projections institutionnelles et les besoins sur le terrain, cette économie de l’éducation s’appuie elle-même une sociologie de l’éducation qui détermine en les coûts humains de chaque démarches et projections. Ainsi, les politiques éducatives sont réfléchies en amont pour s’insérer dans un modèle socio-économique en adéquation avec les besoins sociaux et les moyens financiers.

Cette dynamique socio-éducative qui s’intègre complètement dans une économie de l’éducation spécifique, rend fluide les prises de décisions en intégrant toutes les parties prenantes des projets. De plus, cette triple approche permet d’adapter en permanence les textes et les mises en pratique sur le terrain, donnant une cohérence globale aux politiques éducatives. Ainsi, l’éducation est considérée comme un « capital humain », autrement dit, un droit absolu et nécessaire qui permet à chaque individu de trouver sa place dans la société. En mettant les moyens sur ce capital humain, l’Etat et les Gouvernements régionaux sont certains d’assurer une longévité à leurs actions et pratiques. 

Cette théorie du Capital, donne 5 fonctions à l’économie de l’éducation :

  1. Les recherches | Elles permettent d’assurer une continuité aux modèles pédagogiques, intégrés au sein d’une dynamique de recherche éducative nationale.
  2. La culture des talents individuels | L’éducation se donne ainsi pour mission de faire éclore en chacun le meilleur de ses capacités et mettant en avant, les potentiels de chaque individu. 
  3. L’agent socialisateur | L’école permet aux individus de se rencontrer et de former des groupes sociaux se reconnaissant et créant des dynamiques socio-économiques, elles-mêmes issus de la formation académique des individus. 
  4. L’enseignement | La fonction traditionnelle de l’éducation est celle de transmettre les savoirs pour élever les individus dans la société. 
  5. L’élévation du pays | L’économie de l’éducation, ou le fait de dédier un modèle économique à l’éducation, permet de financer une dynamique nationale sur le long terme. 

En projetant l’éducation comme un moyen pour la nation de faire des « bénéfices » sur le long terme en formant les citoyen.ne.s dans leur ensemble, cette théorie positionne l’école comme nécessaire, sur le plan humain, financier et politique. En Espagne, la notion d’éducation inclusive est arrivée sur la scène politique entre 1970 et 2006 avec 7 lois et décrets clé.e.s :

  • 1970 : La loi général de l’éducation et des finances de la réforme éducative | Qui a considéré l’« Education spéciale » comme un système parallèle ordinaire.
  • 1975 : La création de l’Institut National de l’Education spéciale.
  • 1978 : Le Plan National de l’Education spéciale | Création notamment des principes d’Intégration scolaire et d’Individualisation de l’enseignement.
  • 1985 : Décret 334/1985 d’ordonnance de l’Education spéciale |Intégration des élèves avec un handicap en écoles dites ordinaires.
  • 1995 : Décret 696/1995 d’ordonnance de l’Education spéciale des élèves avec des besoins éducatifs spécifiques.
  • 2002 : Loi organique 10/2002 sur la Qualité de l’éducation (LOCE).
  • 2006 : Loi organique de l’éducation 2/2006. 

Un recours aux Centres spéciaux critiqué

Au fur et à mesure de l’application de ces textes dans les établissements scolaire, des travaux de recherche ont également été réalisés par des groupes de chercheur.se.s au sein d’universités partenaires. Nous pouvons notamment citer le groupe MEC de 1987, dirigé par le chercheur Marchesi pour évaluer le Programme d’Intégration scolaire en Espagne. Réalisé dans 173 écoles volontaires, cette étude a notamment permis de relever la nécessité d’inclure les élèves aux besoins éducatifs spécifiques dans les classes ordinaires, pour leur épanouissement personnel mais également pour créer une certaine mixité sociale dans les groupes pédagogiques. Dans ce même sens, elle dénonçait le manque de moyens humains et matériels pour assurer cette inclusion. Nous pouvons également citer le travail du groupe de chercheur.e.s Alvarez y colaboradores, « Fonctionnement de l’intégration en enseignement obligatoire, perception enseignante », datant de 2008. En réalisant un questionnaire auprès de 242 enseignant.e.s, celui a observé l’Education secondaire obligatoire et dénoncé la mauvaise intégration des élèves aux besoins éducatifs spécifiques, encore trop stigmatisés et trop opeu accompagné.e.s. C’est notamment à partir de ce rapport qu’ont été réfléchis les dernières politiques éducatives inclusives, dont la Ley de Educación para la Mejora de la Calidad EducativaLOMCE – datant de 2013.

Cette situation fait également échaux aux différences de moyens entre les Centres spéciaux (à majorité privés) et les écoles ordinaires (à majorité privées). Ce modèle, passé de l’intégratif à l’inclusif, n’a pas forcément été suivie de meilleures prise en charge budgétaires au niveau des établissements ordinaire, ce que déplore les directeur.trice.s et enseignant.e.s spécialisés, comme Jesús Garcia, Directeurr de l’école C.E.E Virgen del Pilar. Dans le documentaire «Educación inclusiva en Andalucía», réalisé par Canal Sur Televisión, il dénonce le manque de dotations spécifiques dédiées à l’accueil des élèves neurotypiques pour notamment leur permettre d’avoir des outils pédagogiques adaptées. 

Néanmoins, tous les professionnel.le.s présents dans le documentaire sont d’accord quant à l’importance de telles politiques inclusives au sein écoles ordinaires, comme l’explique Jonathan Sarria, Professeur d’Education spéciale au collège publique, Jacaranda : « Je crois que nous sommes [CF : la classe d’inclusion], une réelle opportunité pour l’ensemble du centre scolaire. En effet, les élèves du collège Jacaranda, depuis qu’ils.elles ont 3 ans sont habitué.e.s à avoir dans leurs classes des élèves aux besoins différents. Ils savent que certain.e.s de leurs camarades peuvent avoir besoin d’un accompagnement spécifique, d’être aidé.e et ont peut observer qu’ils.elles sont eux même habitué.e à s’aider les un.e.s les autres. Je crois vraiment que ce système inclusif créer plus d’attitudes solidaires et empathiques, dans l’école et en dehors. Ces enfants sont habitué.e.s à la différence et cette sensibilité est nécessaire dans le monde actuel ».  

Les politiques éducatives espagnoles dédiées à l’inclusion des élèves aux besoins éducatifs spécifiques ont énormément évolué ces dernières années en Espagne, tout en s’intégrant dans une dynamique d’économie éducative spécifique. La décentralisation des pouvoir, à permis aux régions autonomes de s’adapter aux besoins spécifiques de leur population, notamment grâce à une organisations en triptyque : écoles – associations – gouvernance régionale. Néanmoins, certaines incohérences persistent, notamment dans la différence de moyens budgétaires débloqués, entre les Centres spéciaux et les écoles ordinaires. Des incohérences qui empêchent une prise en charge inclusive complète et juste pour tous.tes.  

Afin continuer votre exploration sur la situation de l'école inclusive en Espagne, je vous propose le visionnage d'un documentaire, réalisé par la chaine espagnole Canal Sur, ainsi qu'un ouvrage scientifique de la chercheuse Maria S. Dauder (les deux références sont en espagnol, une bonne occasion de pratiquer la Idioma del sol...) :
- « Educación inclusiva en Andalucía », réalisé par Canal Sur Televisión – 8 octobre 2019
- Maria S. Dauder, “Las altas capacidades en la escuela inclusiva. Los Marramiaus de la calle Caballa Descarada”. (2016 – Segunda edición). Edición Horsori Editorial. 

Je vous invite également à écouter ou réécouter les 6 épisodes de mon podcast Voix d'école, donnant la parole à ceux et celles qui font l'école aujourd'hui:

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Je suis très heureuse d’avoir partagé avec vous la perspective espagnole. Très inspirante, j’aime beaucoup l’approche humaniste de nos voisins hispaniques, favorisant l’inclusion comme transition sociale, au delà d’une simple transition éducative. J’espère que vous avez apprécié cette mise en perspective et je suis curieuse d’avoir votre avis sur ce nouveau Regard de l’éducation inclusive … Comme la semaine dernière, si vous êtes intéressé.e.s par ma bibliographie et ma filmographie complète n’hésitez pas à venir vers moi, en commentaire, en MP ou par mail. 

Pour boucler ce cycle de perspectives internationales d’un système éducatif, je vous amène la semaine prochaine dans LE pays à la pointe en terme d’éducation inclusive: le Canada. De l’autre côté de l’Atlantique, notre cousin francophone a des leçons de taille à nous donner: entre formation des professionnel.le.s développée, outils numériques inclusifs au sommet et politiques – nationales et régionales – adaptées.

Si vous êtes un.e professionnel.le.s de l’éducation et que vous portez un projet d’école inclusive ou que vous souhaitez en être, n’hésitez pas à nous partager vos projets, idées et envies en commentaire ou sur les réseaux sociaux du blog: LinkedInInstagramFacebook. Votre Regard est ici au coeur de tout ! 

Belle semaine et bonne transition automnale, 

Ella

L’école pour tous.tes Ep3

L’école inclusive en France: politiques, réalité sociale et plans économiques 

Après vous avoir exposé les bases de l’école inclusive, du concept d’inclusion à l’histoire éducative française, plus intégrative qu’inclusive, il est temps pour moi de parler de la situation actuelle, dans les écoles. Parce que si l’école inclusive est partout, dans les médias, les conseils internationaux et les ouvrages spécialisés, sur le terrain, c’est autre chose … Entre politiques théoriques et réalités sociales, le gap est immense et les budgets, pourtant importants, peinent à combler les manques pour favoriser véritablement une école français pour tous.tes.

Ce troisième épisode est une fois de plus documenté, puisque issu de mon Mémoire de recherche. Néanmoins, cette fois, j’ai souhaité m’appuyer en priorité sur des acteur.trice.s de terrain. Dans ce cadre, j’ai réalisé trois entretiens avec Marie Toullec, chercheuse en Sciences de l’éducation et professeur à l’INSHEA de Nantes, Christelle Laszczak, AESH et Julie Massonneau, Educatrice spécialisée, afin de connaitre leurs expertises et leurs expériences de l’école inclusive en France.

Le modèle éducatif français

Le modèle éducatif français est constitué autour de l’Etat centralisateur. Ce système n’a cessé de se perfectionner, de Napoléon, à Jules Ferry, tout en gardant pour terreau inchangé : l’élitisme. Ce système, fondé sur les concours, la sélection, les notes et classements, s’est imposé peu à peu sur l’ensemble du système éducatif construit pour y répondre, des Lumières à la République, pour arriver aujourd’hui à ce que l’on nomme l’Elitisme Républicain. 

Parmi les diverses conséquences d’un tel système, la question de la ségrégation et de l’exclusion des élèves et des familles innapté.e.s à ce modèle, se pose. Innadapté.e.s, que ce soit à cause de difficultés d’apprentissage, d’illettrisme, de handicap, de problématiques sociales, médicales. Ces personnes « inadaptées », remettent en cause ce modèle dont elles sont exclues. Lors de notre entretien, le 4 mai dernier, la chercheuse en Sciences de l’éducation et professeur à l’INSHEA de Nantes, Marie Toullec, a pris le temps de revenir avec moi sur la construction de ce modèle ségrégatif :

« L’école française elle a toujours été Ségrégative.  C’’est à dire qu’arrivait à l’école les élèves qui pouvaient suivre, ceux restant, soit ils restaient à la maison, soit ils étaient dans des institutions séparées de l’école. Ce modèle s’est poursuivi jusque tard, tout le 18e, tout le 19e Siècle, jusqu’à l’arrivée des premiers établissements spécialisés. Lors de l’ouverture de l’école aux classe dites spécialisée, ont été placé.e.s tous les élèves qui ne pouvait pas suivre dans des classes ordinaires ; ceux qui avait des difficultés, ceux qui présentaient des difficultés parce qu’ils avaient handicap, ce qui avait des problèmes de comportement … Ce fut le cas jusqu’à la fin des années 80, sous Jospin, qui était Ministre de l’éducation nationale ; en 1989, une loi fut votée. Les classes dites spécialisées sont devenus des classes d’intégration scolaire, c’est à partir de ce moment-là qu’est apparu le terme d’intégration. Le terme d’intégration représente le fait de faire en sorte qu’il y ait de plus en plus d’élèves intégrés dans le système éducatif dit classique. Il y avait donc cette idée que pour arriver dans l’école il fallait quand même être suffisamment ‘adapté’ à l’école. Pour cela, ont envoyé d’abord les élèves « inadaptés » faire une sorte de « rééducation » dans des établissements spécialisés ou dans le dispositif spécialisé. Une fois qu’ils été prêts, ils pouvaient intégrer l’école. Donc l’intégration elle est intéressante parce que y a plus d’élèves non scolarisés jusqu’ à présent qui sont arrivés dans les écoles, mais en même temps, ça ne nécessitait pas de demander pas à l’école de se transformer, puisque c’était une juxtaposition, des classes spécifiques et des classes dites ordinaires. L’école classique n’a donc pas évolué, ce sont les élèves différents qui ont dû s’adapter pour pouvoir y rentrer »

Dans la même perspective, l’importance de la notation dans le système éducatif français s’inscrit dans une dynamique élitiste, discriminante. Parce que si le système de notation a pour avantage de valoriser ceux et celles qui réussissent, qui atteignent les objectifs donnés en suivant les consignes transmises, il réprime dans un même temps ceux et celles qui se trouvent en situation d’échec. Or, cette situation d’échec n’est pas seulement du au fait de réussir ou pas l’exercice donné, mais plutôt au fait de suivre ou pas les consignes et la démarche transmise.

Un autre élément central de l’instruction publique français est son modèle laïque, construit autour de la séparation des pouvoir Eglise-Etat. Le concept de l’Education Nationale, d’inspiration Jacobine prônant l’égalité de tous.tes au nom de l’intérêt général s’est alors emparé de l’instruction publique. Là est tout le paradoxe de cette évolution ; si elle a permis d’ouvrir l’école au plus grand nombre, elle a également engendré la création de la quasi-totalité des Grandes écoles, nées à cette période, excluant cette « masse » à laquelle l’instruction publique venait de s’ouvrir. La longévité de ses écoles, encore présentent aujourd’hui (malgré l’annonce du Président Macron de fermer l’ENA), démontre la complexité de ce système à deux vitesses, laïque, public, gratuit et pourtant, discriminatoire.  

Les manquements (ex)inclusifs de l’école française

Ces problématiques historiques nous amènent à la notion d’inclusion, encore relativement absente du système éducatif français. Manque de formations adaptées, ABSENCE d’outils spécialisés, budgets insuffisants, l’école inclusive reste encore aujourd’hui un simple concept flou au sein de l’école française. Ainsi, si le nombre d’élèves en situation de handicap scolarié.e.s à largement évolué ces dernières années, la plupart restent en attente d’une aide adaptée ou d’une place en centre spécialisée. 
C’est notamment le constat que j’ai pu faire lors de mon entretien avec Christelle Laszczak, AESH. Ainsi, en m’exposant l’organisation des systèmes d’accompagnement des élèves aux besoins spécifiques au sein du système éducatif français, Madame Laszczak m’a démontré l’incohérence de ses dispositifs, existants mais insuffisants et très complexe. 

Tout d’abord, pour être pris en charge par un.e AESH ou simplement suivi par la MDPH et ainsi s’intégrer au sein d’un PAP – Plan d’Accompagnement Personnalisé – ou d’un PPRE – Programme Pédagogique de Réussite Educative – , l’élève et sa famille doivent monter un dossier auprès de l’institution (MDPH) [Sauf dans le cas ou la demande est effectuée directement par l’établissement scolaire] :

« Alors déjà, si c’est la famille qui fait la demande, il y a un dossier à monter avec des documents à fournir : un bilan à fournir par les professeurs, un bilan en neuropsy valable 3 ans, un bilan du pédiatre ou neuropédiatre, un bilan orthophoniste, un bilan psychomot, un projet de vie. Poutr monter ce dossier, des accompagnements avec une assistante sociale existent mais il faut pour cela faire une nouvelle demande auprès de la MDPH. De plus, aucune de ces démarches n’est pris en charge par la sécurité sociale, donc il est possible de demander une aide financière à la MDPH mais cela demande un dossier supplémentaire. Vous pouvez comprendre que c’est une démarche très longue, beaucoup de documents à fournir et donc c’est très stressant pour les familles qui repousse souvent la démarche. Il faut également savoir que cette aide, si elle est attribuée, est seulement valable un certain nombre de temps c’est pourquoi il y a des Suivis de scolarisation, qui réévalue en permanence l’aide donnée. Dans les cas où il y a des non-reconductions, les parents doivent faire appel, pendant ce temps, l’élève se retrouve sans AESH, sans suivi … ». 

Ensuite, les AESH, professionnel.le.s au cœur du système d’accompagnement des élèves aux besoins éducatifs spécifiques et notamment des élèves avec TSA, sont encore peu reconnu.e.s et valorisé.e.s au sein du système éducatif. Ce manque de valorisation est notamment visible par le faible nombre d’heures de formations qui leur sont attribuées. Ainsi, seules 60 heures de formation leur sont données, réparties pendant leur première année de fonction. Ces 60 heures sont aujourd’hui obligatoires. La question des salaires et du temps de travail fait également polémique comme nous l’explique Christelle Laszczak :

« Il y a donc du travail à faire pour spécialiser les AESH sur les maternelles, les primaires, les collèges et réfléchir à cette reconnaissance professionnelle, parce que finalement on ne nous prend pas en compte dans l’ensemble du système éducatif. Aujourd’hui, je ne connais pas d’AESH qui ont un contrat avec plus de 24h de travail. Nous sommes donc loin d’un temps plein.  Je ne vais vous le cacher, 24h/ semaine = 700 Euros net. A ajouter à cela qu’avec la nouvelle disposition gérée par la PIAL, nous sommes sommes amené.e.s à travailler sur différents établissement et donc à faire de la route, à nos frais ! »

Ce qui nous amène au troisième point critique de ce système d’accompagnement français, personnalisé et planifié autour des AESH. Depuis 2018, ce sont les PIAL – Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé – qui sont chargés de recruter les AESH. Initialement, ce nouveau dispositif devait permettre une division géographique des prises en charges et donc d’éviter aux AESH d’être amenées à travailler loin de leur domicile. Or, aujourd’hui, sur le terrain, ce nouveau dispositif a surtout complexifié le quotidien des AESH comme nous l’explique Christelle Laszczak : 

« Aujourd’hui, vous avez deux types d’AESH : les ASH I, Individuel.le.s, qui ont donc un seul enfant à charge et les ESH M, Mutualisé.e.s, qui s’occupent donc de plusieurs enfants avec orientation MDPH. On peut intervenir entre 8 et 12 heures, mais en mutualisé, on intègre donc les enfants que nous accompagnons dans ce même nombre d’heure. Cela ne veut pas dire donc que l’on offre à chaque enfant le nombre d’heures dont il aurait besoin, puisque nous avons un nombre limité d’heures. Pour certains il faudrait peut-être plus d’heure mais nous ne pourrions pas car le but est de prendre le plus d’élèves possible ».  

Le témoignage de Christelle Laszczak nous permet de comprendre le système d’accompagnement des élèves aux besoins éducatifs spécifiques dans les classes ordinaires. Un système organisé donc autour de Plans d’accompagnements et de suivis personnalisés gérés par les MDPH, les PIAL et symbolisés sur le terrain par le travail des AESH. Mais qu’en est-il pour les enfants qui ne peuvent être scolarisé.e.s en milieu ordinaire ? Ceux aux handicaps lourds, aux maladies envahissantes ? 

Les budgets éducatifs: entre volonté apparente et incohérences de fond

La question des financements est également au cœur des problématique du système d’accompagnement des enfants aux besoins éducatifs spécifiques en France aujourd’hui.
Pour exemple, la formation spécifique à l’accompagnement des enfants avec TSA (Troubles du Spectre Autistique) de l’Educatrice spécialisée que j’ai interviewé, Julie Massonneau, n’a pas été payé par l’état mais par l’association Autisme Pau Béarn, avec laquelle elle travaille. Au cours de son interview, elle a également appuyé à de nombreuses reprises l’importance des association dans l’accompagnement des élèves TSA, qui, en plus de former les professionnel.le.s accompagnent les familles dans le système éducatif mais également dans la vie quotidienne. Dans d’autres pays d’Europe, dont l’Espagne, cet accompagnement à 360° est géré par l’Etat …

Ainsi, malgré des mesure fortes annoncées pour la rentrée 2020 et des budgets associés conséquent, le gouvernement français peine à offrir des réponses cohérentes aux familles et aux professionnel.le.s. Les 73 nouvelles classes, ou nouveaux dispositifs, annoncé restent encore trop juste par rapport à la demande et/ou incohérents par rapport aux besoins réels. De plus, comme le dénonçait la chercheuse en Sciences de l’éducation et professeure à l’INSPE de Nantes, Marie Toullec, en dehors des postes labélisés « Enseignant.e.s spécialisé.e.s », les autres enseignant.e.s ne sont pas du tout préparé.e.s à accueillir les élèves aux besoins éducatifs particuliers dans leur classe. Cette tendance, ne fait qu’accentuer le fossé entre les élèves dits « normaux » et les « autres ». Les « autres » qui continuent d’être « envoyé.e.s » en inclusion :

« Cette question de la forme scolaire elle est délicate ; par exemple on entend les enseignants dire Ah bah la Dimitri, il va en inclusion, pour dire ‘aller en classe dite de référence’, en classe ordinaire, sauf que en fait ça ne traduit pas l’inclusion, ça ne traduit que l’ancienne forme intégrative ! Il est en ULIS et de temps en temps il va en classe ordinaire, parce que bah il peut assumer la classe ordinaire, voilà. Pourtant aujourd’hui ce n’est pas ça l’objectif, c’est à dire qu’aujourd’hui la dimension inclusive demande aux élèves d’être scolarisés en classe ordinaire, point. D’être considéré comme les autres élèves, la classe ordinaire est leur lieu de vie et d’apprentissage ».  

De plus, en dehors de ces démarches d’ouvrir plus de classes et de commencer à former des enseignant.e.s spécialisé.e.s, le gouvernement français n’a pas débloqué de budgets spécifiques pour généraliser des outils dédiés à cette inclusion. Une ironie lorsque l’on sait que les moyens consacrés au déploiement d’outils numériques pédagogiques sur le budget du ministère restent de l’ordre de 10 M€ par an

Nous pouvons en effet parler d’ironie, puisque, sur le terrain, malgré les différentes études que j’ai pu réaliser (questionnaire, entretiens, interviews…), seuls des vade-mecum semblent être connus des professionnel.le.s de l’éducation. Une impression qui m’a été confirmée par la chercheuse Marie Toullec lors de notre entretien : « D’habitude dans l’armature institutionnelle, il y a des décrets et des circulaires. Depuis l’arrivée de J.M Blanquer il y a un 4e élément que l’on pourrait nommer Vade-mecum, c’est à dire des aides aux enseignants. Maintenant, cela se vaut outillon, mais qu’est-ce que c’est véritablement un outil ? Ils sont à titre informatif mais si c’est appelé un outil, pas sûr que ce soit un instrument du côté des pratiques. La différence c’est qu’un outil tient plutôt de l’ordre de quelque chose que l’on va pouvoir faire, mais un instrument c’est quelque chose qui va transformer les pratiques. Aujourd’hui en France, on va trouver beaucoup de ces écrits qui ne sont ni théoriques ni pratiques ».  

Pour résumer, en analysant les politiques éducatives françaises et les réalités terrain, nous pouvons relever trois grands manquements : des formations – pour les professionnel.le.s de l’éducation (et les professionnel.le.s médico-sociaux accompagnant.e.s), des pédagogies adaptées et des budgets affiliés (et cohérent). La France peine ainsi à inclure les élèves aux besoins éducatifs spécifiques – favorisant un modèle dépassé de scolarisation à deux vitesses, entre intégration et discrimination
 

Afin continuer votre exploration sur la situation de l'école inclusive en France, je vous propose le visionnage d'un débat organisé par Canopé ainsi qu'un épisode de l'émission Vox pop, produite par ARTE :
- « Alexandre Ployé : la dimension historique de l'inclusion scolaire », réalisé par le Réseau Canopé – 18 février 2021
- « Enfants handicapés : l'école sait-elle les accueillir ? », Vox pop réalisé par ARTE - 30 août 2021

Je vous invite à écouter ou réécouter les 6 épisodes de mon podcast Voix d'école, donnant la parole à ceux et celles qui font l'école aujourd'hui:
Deezer, Spotify et Apple podcast 

Le situation de l’école inclusive en France est une vaste question, c’est pourquoi j’ai tenté dans cette article de démultiplier les Regards, à travers mes entretiens et échanges réalisés dans le cadre de mon Mémoire de recherche. Il m’a également tenu à coeur de m’appuyer sur divers ouvrages et documentaires, plus ou moins récents. Si vous êtes intéressé.e.s par ma bibliographie et ma filmographie complète n’hésitez pas à venir vers moi, en commentaire, en MP ou par mail.

La semaine prochaine, je vais vous proposer une autre perspective de l’école inclusive, celle de du système éducatif Espagnol. Pour anticiper ce nouveau Regard, je vous invite à visionner l’émission Vox pop dont le lien est juste en dessous, en fin d’article.

Si vous êtes un.e professionnel.le.s de l’éducation et que vous portez un projet d’école inclusive ou que vous souhaitez en être, n’hésitez pas à nous partager vos projets, idées et envies en commentaire ou sur les réseaux sociaux du blog: LinkedInInstagramFacebook. Votre Regard est ici au coeur de tout ! 

Belle semaine,

Ella

L’école pour tous.tes Ep2

Histoire éducative française : Ecole Intégrative VS Ecole inclusive

Vous allez rapidement le comprendre en découvrant un rapide tour d’horizon de l’Histoire éducative française, le pays des lumière est loin d’être un exemple en matière d’école inclusive. De par son histoire, prônant une éducation élitiste, différenciée entre les classes sociales pendant longtemps, mais également à cause de ses politiques, favorisant les résultats académiques, bien avant le climat scolaire. Alors à une époque ou l’école inclusive est défendue par les institutions internationales, la France peine à faire entrer en cohérence, textes de lois adaptés et pratiques de terrain.

Dans ce second épisode, je vous propose un rapide tour d’horizon de l’histoire éducative française; dans le sens large dans un premier temps, puis à travers le spectre de l’inclusion, ou du moins de l’intégration. La semaine prochaine, nous rentrerons cette fois dans les détails de ce système éducatif et social, complexe et souvent bancal …

Histoire éducative française: La scolarisation des élites

L’université impériale

La création, par la loi du 10 mai 1806, de l’Université impériale, « corps chargé exclusivement de l’enseignement et de l’éducation publique dans tout l’empire », et son organisation par le décret du 17 mars 1808, ouvrent une page nouvelle dans l’histoire politique et éducative de la France, et donnent au projet révolutionnaire d’un État enseignant une spectaculaire incarnation institutionnelle. Une nouvelle page, par ailleurs, qui se joue en dehors des frontières française, puisque l’extension de l’Université impériale de l’époque, due à la conquête napoléonienne – vers les Pays-Bas, la Suisse, l’Italie et l’Espagne – a fait décliner le décret dans une majorité des pays d’Europe.

 Ainsi c’est le décret affilié du 17 mars 1808 qui a posé les fondations durables de l’institution scolaire publique française et consacré le principe du monopole de l’Etat sur l’enseignement. Cette démarche s’est accompagnée de la création d’une corporation laïque, désignée comme le « corps enseignant », à laquelle on donna le nom de la plus ancienne et la plus universelle des institutions scolaires européennes : l’université.

L’entrée en jeu des Etats d’Europe, sous l’Empire Napoléonien, comme acteurs de l’histoire éducative est ancienne, mais leur place reste néanmoins longtemps limitée. En effet, c’est avant tout les déchirements religieux du XVIe siècle qui ont joué un rôle incontestable dans le soutien et l’encadrement des études et de leur population : les petites écoles devenant un instrument majeur d’évangélisation et les collèges, écoles latines et académies, un enjeu dans la lutte pour le contrôle des esprits des élites.

L’Eglise catholique

En France, l’Eglise catholique et l’Etat apparaissent à l’époque contemporaine comme des forces concurrentes ou antagonistes, selon les périodes, dans la construction du système d’enseignement. En France, de nombreux affrontements idéologiques, dans la période 1880-1905, ont catégorisés de fortes tensions, trouvant leur épilogue dans la loi de séparation de 1905. 

Dans l’avant-guerre, la notion de patrie est au cœur des débats, modifiant la vision des temps enseignés, particulièrement du futur dans lequel on souhaite inscrire les enfants. Ainsi, avant 1914, à l’école publique, le futur de la nation, c’est l’humanité ; l’humanisme est censé être l’aboutissement du patriotisme, de la même façon que la république couronne l’histoire de la construction de l’État dans les manuels de Lavisse, grands ou petits. Or, cette concordance entre le France et l’humanité vole ne éclat avec la Grande Guerre : car le patriotisme a abouti à la guerre, « boucherie » négatrice de l’humanisme. 

Un nouvel équilibre se fixe finalement dans les années 1920, grâce à un effort de relecture venant du bas : des instituteurs et institutrices, qui, dans leurs réunions et congrès syndicaux, demandent – et obtiennent – des éditeurs qu’ils purgent les manuels scolaires des passages jugés « chauvais », s’inscrivant dans la lignée patriotiques, encouragée par l’Eglise Catholique, d’avant-guerre. Une relecture rendu effective dans les nouveaux programmes de 1923.

L’école Républicaine

Les successives affaires d’Éthiopie, d’Espagne, de Tchécoslovaquie, font des années 1930 les années d’un nouveau désenchantement. Après la désacralisation de la patrie, l’école ressent douloureusement l’impuissance de la SDN, qui affaiblit, voire ruine ses espoirs dans la paix et déplace parfois les fins de l’histoire enseignée. Il n’empêche qu’à la veille de la seconde mondiale, l’école apparaît porteuse d’un enseignement national dont le corps sacré, nation patriotique ou nation pacifique, pose un problème.

Après s’être subitement arrêtée pendant la Seconde Guerre Mondiale, happée par le régime Nazi, l’école républicaine se trouve un nouvel horizon dans les années 1930 : la paix. La nation pacifique incarne dorénavant le corps sacré de la nation — en concurrence ou en ambivalence avec la nation patriotique qui continue à être portée par l’école catholique et des pans entiers de la société — sans s’imposer toutefois pleinement, en raison du contretemps qui la déstabilise, ce qui constitue un des éléments les plus structurels de la crise d’identité nationale si profonde des années 1930 et 1940.

Comme partout dans le monde, la France se voit aujourd’hui soumise à de nouvelles régulations internationales, dues à une volonté d’unification des systèmes d’enseignement depuis deux siècles. Cette pression s’inscrit principalement dans une dynamique de concurrence internationale, alimentée autant par la comparaison des performances des systèmes éducatifs que par la volonté d’harmonisation interétatique. 

Histoire éducative française: Volonté d’inclusion et réalité intégrative

A l’échelle française, « le droit à l’éducation pour tous les enfants » est reconnu comme un droit fondamental. La loi sur la Refondation de l’école datant de juillet 2013, consacre pour la première fois le principe d’inclusion scolaire sous la joute de Najat Vallaud-Belkacem, alors Ministre de l’Education Nationale [gouvernement du Président de la République François Hollande].

Complexité des systèmes

Un choix de politique éducative récent donc qui instaure la notion d’inclusion et pose les bases d’une nouvelle Ecole (dans sa globalité : primaire, collège, lycée, université). Néanmoins, la difficulté principale de la situation scolaire française est due à la complexité des structures et dispositifs existants. Dépendants de trois ministères différents (éducation nationale, santé et affaires sociales, justice), ces structures regroupent un champ très large de publics à besoins particuliers :

-primo-arrivants

-enfants du voyage

-élèves à difficulté sociale

-enfants intellectuellement précoces -enfants malades et en situation de handicap physique et/ou moral

-élèves ayant des difficultés d’apprentissage…

Il s’agit ensuite pour ces structures de faire la part des choses entres les enfants nécessitant d’être scolarisés dans un établissement spécialisé ou un enfant pouvant être scolarisé dans un établissement ordinaire. En fonction du diagnostic posé, les possibilités d’accompagnement au sein d’un établissement classique sont également multiples [classe ULIS, présence d’un.e AESH, tiers-temps…].

Pour prendre l’exemple des enfants reconnus comme porteurs d’un handicap physique et/ ou mental, 25%15 d’entre eux sont pris en charge en établissements spécialisés médico-sociaux, hospitaliers ou judiciaires ; 25% sont scolarisés en dispositif spécialisés collectifs [ULIS, SEGPA…] et 50% sont scolarisés en classe ordinaire de l’Education Nationale à titre individuel, avec ou sans AESH. Le système français continu malgré ces structures d’être l’un des plus critiqués d’Europe. En cause, la formation des enseignant.e.s, inadaptée, d’après le sociologue de l’éducation François Dubet ; « La pédagogie frontale proposant les mêmes contenus à tous les élèves doit se transformer en une pédagogie différenciée, soucieuse de prendre en compte ‘toutes les différences’ ». Ainsi, il dénonce une inclusion scolaire de façade qui se traduit en réalité, lors de la scolarisation des enfants à besoins particuliers en école ordinaire, par une « scolarisation très partielle avec quelques heures dans la semaine, un personnel insuffisamment formé, des aménagements aléatoires ». 

Inclusion dans les textes, intégration dans les écoles

Réclamant une implication plus importante des enseignant.e.s par des formations adaptées et le développement d’une pédagogie adaptée, les sociologues de l’éducation comme le Docteur Dubet se positionnent aujourd’hui au côté des associations de parents d’élèves, réclament des mesure depuis longtemps.`

Alors pourquoi ce décalage ? Il s’expliquerait pour Charles Gardou par un passage trop rapide entre une pratique d’intégration scolaire à une politique d’inclusion scolaire : « L’objectif de l’intégration est de faire entrer dans un ensemble, d’incorporer. (…) Un élément extérieur, mis dedans, est appelé à s’ajuster à un système préexistant. Ce qui est premier est l’adaptation de la personne : si elle espère s’intégrer, elle doit d’une manière assez proche de l’assimilation, se transformer, se normaliser, s’adapter ou se réadapter. Par contraste, une organisation sociale est inclusive lorsqu’elle module son fonctionnement, se flexibilise pour offrir au sein de son ensemble commun, un « chez soi pour tous ».

Ainsi, l’unification du système éducatif français, à partir des réformes de structure de la période gaulliste, a posé la question de la place des identités dans l’enseignement au regard de l’objectif de l’égalité des chances. Dans le contexte social de la massification des études secondaires des années 1960, Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron ne plaident certes pas pour un projet d’éducation compensatoire, mais leur critique ouvre la voie à la prise en compte des inégalités territoriales dans leurs dimensions sociales. La question est désormais de savoir comment la République peut accompagner le passage à une société pluriethnique et pluriculturelle. 

La tradition française est ainsi issue d’un processus révolutionnaire de libération, reposant à l’origine sur la même visée fondamentale propre au développement de tout Etat-nation démocratique : advenir citoyen, être humain reconnu en tant qu’individu libre et égal en droit, responsable et autonome, procède d’un processus d’émancipation. L’école française a ainsi était construite autour d’une succession de programmes d’études et non sur un curriculum des savoirs disciplinaires. Quant à la fonction de socialisation, elle vise essentiellement le développement d’une conscience citoyenne par l’imposition d’un modèle unitaire qui implique la soumission du singulier (les caractéristiques personnelles) et du particulier (l’âge, le sexe, l’origine sociale, ethnique, etc.) à un sujet social, abstrait et universel, conforme au modèle citoyen républicain laïc

Législativement, c’est finalement la Constitution du 4 octobre 1958 qui va donner une première clé pour un enseignement commun et égalitaire : 

« L’organisation de l’enseignement public obligatoire gratuit et laïc à tous les degrés est un devoir d’Etat »

Liberté, égalité, laïcité

La laïcité devient alors une signature française, notamment au niveau de son système éducatif. Le principe de laïcité implique ainsi le respect des croyances des élèves et de leurs parents ainsi que la liberté religieuse. La traduction de ce principe se résume par l’absence d’instruction religieuse dans les programmes, l’absence de tout prosélytisme religieux, tant du côté des élèves que des personnels, dans l’enceinte des écoles et établissement scolaires. 

Ensuite, c’est la liberté d’enseignement qui est au cœur des valeurs éducatives française. Présente également dans les trois piliers de la République Française [Liberté, égalité, fraternité], la liberté s’entend ici comme :

  • Liberté d’organiser et de dispenser un enseignement 
  • Liberté pédagogique pour les enseignant.e.s 
  • Liberté de choix des parents [Entre les enseignements publics, privés, mais également au niveau des orientations ou encore des choix d’établissement – sectorisation]

L’égal accès des enfants à l’instruction fait une fois de plus référence à une des valeurs Républicaines de la France, l’Egalité. Le principe d’égalité de traitement implique ainsi que des critères identiques soient appliqués par le service public de l’enseignement pour répondre aux demandes des usagers, mais également un principe de non-discrimination à l’encontre des élèves handicapés et étrangers. 

Dans la même ligné que le principe de Laïcité, l’enseignement public français est neutre : neutralité philosophique, politique religieuse et syndicale. Celle-ci est imposée aux enseignant.e.s, à tous les acteur.trice.s éducatifs et administratifs, ainsi qu’aux élèves.  En complément, la liberté d’expression collective et d’information est reconnue aux élèves [Article L.511-2 du code de l’Education]. 

Les derniers évènements au sein de l’Education Nationales (Suicide de Christine Renon, directrice d’école à Pantin en octobre 2019 et assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine en octobre 2020), ont remis en question de principe de liberté d’expression tout en mettant en lumière la pression vécue en continue par les enseignant.e.s et personnel.le.s éducatifs au sens large :

  • Quelle limite à la liberté d’expression ? 
  • Pourquoi les valeurs républicaines sont-elles sujet à débat au sein des écoles françaises aujourd’hui ? 
  • Quelle reconnaissance pour les enseignant.e.s aujourd’hui ? 

… 

Tant de problématiques nouvelles ou remise au cœur de l’actualité qui questionnent et bouleverse l’école française, ses valeurs et pédagogies, confrontées en parallèle à une comparaison européenne de plus en plus importante. Nous touchons là à la principale difficulté vécue par le système éducatif français: une école pour tous.tes, pourtant loin d’être adaptée à tous.tes. Accessible, intégrative mais loin, très loin d’être inclusive.

Pour poursuivre vos recherches sur l'histoire éducative française et ses rapports aux systèmes inclusifs, je vous conseille ces trois ouvrages universitaires très complets:
- Philippe Savoie, « L’État et l’éducation en Europe occidentale. Comparaison et jeux de miroirs », Histoire de l’éducation, 134 | 2012, 5-17.
Politiques d'éducation et identités territoriales. Carrefours de l'éducation, 2(2), 7-14. (2014) https://doi.org/10.3917/cdle.038.0007
- Poizat, D. (2006). Repères sur l'inclusion : monde, Europe, France. Reliance, 4(4), 99-103. https://doi.org/10.3917/reli.022.0099
- Zendrera, N. Freixa Niella, M. & Grangereau, I. (2015). Politiques éducatives inclusives dans le supérieur en Espagne et en France Approche comparative. La nouvelle revue de l'adaptation et de la scolarisation, 1(1), 73-89. https://doi.org/10.3917/nras.069.0073

Ce fut un exercice difficile pour moi de vous présenter l’Histoire éducative française, sans vous pondre un article universitaire et illisible. J’espère avoir réussi mon pari en partant des éléments centraux et en revenant au maximum à cette différence béante entre inclusion et intégration.

La semaine prochaine, je vais élaborer cette fois autour de notre système éducatif et social en lui-même, prônant l’inclusion mais pourtant encore bien loin d’en être à la hauteur …

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Belle semaine à vous tous.tes beaux regards,

Ella

NOUVELLE SERIE : L’école pour tous.tes Ep1

Introduction à l’école inclusive

Qui dit rentrée, dit nouvelle série. Cette année, il est temps pour moi de faire la part belle à la thématique au cœur de mes engagements et de ma vie professionnelle, qui commence enfin : l’éducation inclusive. C’est par cette angle que j’ai élaboré ma Note de problématique en Master, puis validé mon Master 2 avec mon Mémoire de recherche, autant vous dire que c’est en long en large et en travers que j’ai étudié la question. Des définitions, à son origine, jusqu’à sa prise en compte française, espagnole mais également canadienne, je vais tacher dans les prochains articles, de vous introduire cette problématique de l’école inclusive : nécessaire, d’actualité et surtout au cœur des nouvelles pratiques éducatives.

Pour commencer aujourd’hui, je vais répondre à la question clé, mais l’école inclusive quésaco ? Dans les épisodes suivant, il s’agira ensuite pour moi de vous exposer la – grande – nuance entre intégration et inclusion, avant de vous exposer les différences de prise en charge de cette nouvelle réalité, en France, en Espagne et au Canada.

Le concept d’école inclusive est né dans les années 1970-1980 en Angleterre sous l’expression de special educational nedds avant d’être finalement repris institutionnellement en 1990 sous l’égide de l’UNESCO. Récemment, c’est lors de la Conférence mondiale de l’éducation d’Incheon, et pendant l’adoption de l’Agenda 2030 par les Nations Unies en septembre 2015 que la notion d’inclusion scolaire a été réaffirmée sur le plan international. Originellement, la problématique de l’inclusion à l’école se focalisait sur l’intégration scolaire des apprenants en situation de handicap ou présentant des troubles de l’apprentissage. Elle a progressivement été élargie pour englober les besoins des élèves migrants, des minorités ethniques ou genrées et d’autres catégories socioculturelles ne bénéficiant pas d’un accès équitable à l’éducation et à la formation.

Désormais, dans les textes, l’école inclusive veille à inscrire dans ses objectifs tous les enfants, dans le sens le plus large, sans « aucune distinction » avec pour but de prendre en compte la diversité des élèves – étudiants, tout en favorisant l’égalité des chances. Dans les faits, les politiques éducatives, peinent à inclure, freinées par un système historiquement encré dans des politiques de réussite plus que d’inclusion.

A l’échelle européenne, les indicateurs structurels de l’école inclusive sont soutenus par 10 principes clés :

1- Attention portée de façon systémique au traitement des blocages

2- Approche holistique qui reconnait les besoins sociaux, émotionnels et instrumentaux des élèves

3- Principe d’égalité et de non-discrimination

4- Principe d’écoute de la voix des enfants

5- Principe de construction basé sur les atouts et les potentialités des personnes

10 Conseil de l’Europe (2017) : Lutter contre les ségrégations scolaires et Europe par l’éducation inclusive, document de synthèse – Strasbourg

6- Principe de participation active des parents à l’école

7- Principe de différenciation [reconnaissance des besoins et niveaux différents]

8- Principe de multidisciplinarité 9- Principe de représentation des groupes historiquement marginalisés

10- Principe d’apprentissage tout au long de la vie

Il est important de relever les différences de prise en compte de cette problématique entre les pays. L’inclusion scolaire est un choix politique qui n’est pas effectué par tous les pays. C’est pourquoi la prise en compte de ce concept au niveau européen a son importance. Parce que la notion d’inclusion prend en compte un nombre très important de problématiques au sein des systèmes éducatifs ; il ne peut y avoir d’inclusion sans une formation des enseignant.e.s et des autres professionnel.le.s de l’éducation spécifique, de même, il ne peut y avoir de formation et de transformation du système éducatif sans outils adéquats.

L’école inclusive : vision institutionnelle complexe

La mise en place d’un système inclusif au sein des infrastructures scolaires, nécessite la planification d’un nouveau système global, de la part des structures et administrations dirigeantes. Pour cela des budgets spécifiques – formation des professionnel.le.s, achats d’outils spécifiques, amélioration des infrastructures – sont nécessaires. En France, ce sont les régions, les départements et les communes qui ont la charge de ses budgets, ce qui crée des écarts entre les établissements de France.

Au niveau des établissements scolaires directement, la chercheuse canadienne Nadia Rousseau, de l’Université du Québec, a défini, dans son ouvrage « La pédagogie de l’inclusion scolaire 3ème édition. Un défi ambitieux et simulant », une planification globale nécessaire, d’après elle, à la mise en place d’un système inclusif au sein des établissent ; celle-ci se présente autour de 5 champs d’action :

Evaluation, post-arrivée sur les dimensions sociales (habilités d’interaction, réseau social…) et affectives (maturité, confiance en soi…) en alliance avec la famille [références travaux Holum, Lamb et Bang, 2001]

Formation, à destination du personnel éducatif pour une meilleure compréhension des spécificités de l’enfant (physiques, psychologiques, cognitives…)

Ressources humaines, augmentation des capacités au sein de l’institution scolaire ; ainsi les ressources spécialisées ne sont pas distribuées dans une logique de placement mais dans une logique de service pour adapter l’enseignement et l’accueil des élèves à besoins particuliers

Créer et réserver des temps de concertation au calendrier scolaire [= concevoir une utilisation différente du temps disponible] ; permet de rentre possible notamment la collaboration entre les membres de l’équipe-école

Evaluation continue « en lien avec la pertinence et l’efficacité des stratégies mises en œuvre pour favoriser le développement du plein potentiel de l’enfant » [référence travaux Jorgensen, Schuh et Nisbet, 2006 ; Stringer, 2009].

Ainsi, l’inclusion scolaire nécessite des adaptations passant avant tout par des politiques publiques adaptées, impulsant ensuite des nouveaux choix budgétaires puis pédagogiques au sein des établissements. Mais au-delà de ces évolutions pratiques, l’inclusion scolaire implique aussi une démarche symbolique complexe passant par la reconnaissance des besoins spécifiques, – dus à un handicap, un trouble ou une maladie par exemple – une volonté des acteur.trice.s concerné.e.s de près ou de loin, – professionnel.le.s de l’éducation, parents, élèves / étudiants …- et enfin, la mise en place d’une démarche concrète et volontaire – réflexion, adaptation et remise en questions. Or, s’il est toujours très difficile de changer les habitudes, cela devient quelque chose d’autant plus complexe lorsque l’on touche à une institution aussi symbolique que l’école.

L’école inclusive : rapport symbolique encré

L’école est intégrée dans un système social complexe et historique. Symboliquement forte, elle reste pourtant une institution portée par des professionnel.le.s peu reconnu.e.s et loin d’être les mieux rémunéré.e.s. C’est pourquoi sa transformation repose d’abord sur une question de volonté. Il n’y a pas de gains financiers motivants, donc si les choses avancent au cœur de ces écoles individuellement, c’est avant tout grâce à des hommes et des femmes passionné.e.s qui ont la volonté de faire bouger les lignes. La volonté individuelle entraine ensuite la volonté collective qui amène l’énergie et les moyens – humains et budgétaires – pour amorcer le changement. Mais nous pouvons nous questionner sur la durabilité de ce système. Combien de temps encore la volonté symbolique de professionnel.le.s passionné.e.s suffira pour porter une institution aussi lourde et importante que l’école ? Nous sommes en droit de nous poser la question alors que Christine Renon, directrice d’école à Pantin était retrouvée morte en septembre 2019 et que le malaise dans le corps enseignant ne fait que grandir avec les années. D’après les derniers chiffres publiés sur le sujet, nous pouvons comptabiliser pas moins de 58 suicides chez les agents de l’éducation nationale en 2018/2019 et 11 depuis la rentrée de septembre 2019.

Au-delà de ce symbole de volonté et d’engagement, individuels comme collectifs il y a la question de la démarche, du passage à l’action, de la prise d’initiatives pourrions-nous dire. Parce que les informations sont souvent longues à remonter et les conséquences des prises de décision souvent longues à redescendre, ce sont les démarches du terrain qui font souvent la différence. Certain professeur.e.s et instituteur.e.s font ainsi le choix d’aller au-delà des programmes, des consignes gouvernementales pour intégrer dans leur pratique la pédagogie inclusive. Une prise de risque certainement, beaucoup de temps et d’énergie supplémentaire également, mais pour des résultats souvent remarquables, impulsant eux-mêmes une dynamique globale. Nous pouvons par exemple parler de l’Association Française des Classe Inversées, une pédagogie initiée au Canada qui remet en cause le système de descendant du sachant – actif – et de l’apprenant – passif – au profit du savoir par l’action et du partage par notion d’égalité. Au lieu de fournir uniquement un cours que les élèves doivent apprendre puis réciter, la Classe Inversée propose à l’élève lui-même de chercher l’information (dynamique de recherche) pour ensuite la partager et la comparer à celles des autres (dynamique de partage) et enfin la réutiliser (dynamique de savoir).

Porteuse d’un symbole fort, l’école implique donc une reconnaissance des différences et des nécessités d’adaptation tout en nécessitant des volontés et démarches concrètes. Mais nous parlons avant tout d’une base sociale lorsqu’est abordé le thème de l’école. Souvent considérée comme l’antichambre de la société, l’école éduque les futurs citoyen.ne.s de demain et pose les bases de ce qui doit être su avant tout passage à l’âge adulte. Or, sans formations adaptées, l’école ne peut prendre le virage de l’inclusion. Il est, de même, difficile d’imaginer un système inclusif sans accessibilité, autant en termes d’infrastructures que d’outils.

L’école inclusive : portée sociologique nécessaire

Comme nous venons de le voir, l’inclusion scolaire est inscrite dans les textes, mais dans les faits les professionnel.le.s de l’éducation et notamment le corps enseignant, peinent à intégrer nouvelle pédagogie à leur pratique. La raison principale ? Leur manque de formation. D’après le Communiqué ministérielle du 8 octobre 2013, la plupart des enseignant.e.s « se montrent insatisfaits des opportunités de formation qui leur sont données ». En réponse le Ministère de l’éducation Nationale a proposé d’accroitre l’offre de formation, or, loin d’être d’ordre quantitatif, le problème semble plutôt être dans la nature des formations données. Un certain nombre d’instances officielles, d’organismes nationaux et d’experts ce sont notamment interrogé.e.s sur le sujet et ont pointé du doigt quatre points à améliorer :

• Un besoin de communication entre les instances travaillant en complémentarité dans le soutien aux élèves à besoins particuliers : les écoles, les hôpitaux, les interventions médicosociales indépendantes et/ou rattachées à une ou plusieurs instances

• Un partenariat avec les parents, plus rapproché et facilité est également de première nécessité

Elargir le sens du mot « formation » vu aujourd’hui comme mouvement vertical du haut vers le bas, les experts préconisent une approche plus pragmatique avec des solutions pratiques pour que les enseignant.e.s puissent mettre en place des aménagements pédagogiques dans leurs classes.

Aménager les horaires des formations pour coller à celles du corps enseignant

Dans leur ouvrage “Training Teachers in Inclusive Education : The Case of Students Having Mild Mental Disability”, deux chercheur.se.s américain.e.s en Sciences de l’éducation prônent un développement des formations allant dans le sens de l’éducation inclusive pour une amélioration du système éducatif dans sa globalité. En effet, leur étude, auprès de plusieurs classes – la moitié avec un.e enseignant.e.s ayant suivi une formation spécialisée et l’autre moitié n’ayant pas suivi de formation spécialisée – a démontré que la mise en place d’une pédagogie a permis une progression considérable du groupe témoin (élèves et professeurs.es) : « L’investissement des professeurs dans leur formation, les caractéristiques du suivi qui leur a été proposé mènent à une évolution tangible à la fois des attitudes des professionnels et des comportements des élèves inclus » (p.30).

En plus de cette notion de formation, l’inclusion scolaire inclus une transformation sociologique de la notion d’éducation. En effet, inclure c’est rendre accessible, mais pour rendre accessible encore faut-il déclencher un travail de fond pour que chacun trouve sa place, malgré ses attentes et besoins particuliers dans une institution historiquement inégalitaire. Longtemps à la portée seule des élites, l’éducation était une richesse rare jalousement gardée. Lorsque les cours du soir pour les ouvriers puis l’école publique ont étaient fondés pour le peuple, dans les années 1870-1880, une inégalité de moyens et de programmes s’est maintenue. Aujourd’hui encore l’école publique est divisée en trois : les écoles publiques, les écoles privées sous contrat avec l’état et les écoles privées hors contrat avec l’état. Sans oublier le système des zones d’éducations prioritaires, auxquels des budgets spécifiques ont été attribués mais qui souffre plus que jamais de stigmatisation et d’une nouvelle forme de ségrégation – Qui voudrait envoyer ses enfants dans un établissement prioritaire ? Une forme de discrimination positive en soit, qui ne fait qu’accroitre les inégalités et renforce l’image d’une école exclusive (dans le sens du contraire d’inclusive).

Rendre l’école accessible c’est permettre à chacun d’y trouver sa place avec la même difficulté. Pour cela des outils et infrastructures adaptés sont nécessaires, tout comme une pédagogie incluant chacun dans sa différence. Or dans la dernière enquête PISA réalisée en 2018 auprès de 600 000 élèves de 15 ans dans 79 pays et rendue publique par l’OCDE, la France reste l’un des pays d’Europe les plus inégalitaire. Une inégalité particulièrement marquée par l’origine socio-économique des élèves.

Loin d’être un sujet facile, l’inclusion scolaire demande une approche multiple, entre prise de décisions institutionnelles, transformations pédagogiques, nouvelle approche symbolique et évolution sociologique.

Quoi qu’il en soit, le modèle inclusif se présente comme la première solution vers une école plus durable, équitable et performante. Parce que là est un des points essentiels à retenir de cette conclusion ; au-delà d’une approche quantitative [rendre l’école accessible à un plus grand nombre d’élèves / étudiant.e.s], l’inclusion scolaire a également un apport considérable sur le plan qualitatif. En effet, de nombreuses études ont démontré une évolution considérable des performances des élèves, mais également des professeurs, avec une approche pédagogique inclusive – intégrant des budgets, des outils, des professionnel.le.s et des infrastructures adaptés.
Pour développer plus en détail les rudiments de l’école inclusive, je vous renvoie vers l’épisode 6 de mon podcast Voix d’école : Voix d'école n°6: Bonus1 Un Concept en bref| L'inclusion scolaire par Ella. D 

Voilà pour les bases. Dès la prochaine semaine, je vais vous proposer de nous arrêter sur les différences entre les systèmes intégratifs et les systèmes inclusifs, se croisant souvent, mais portant bien différents …

Si vous êtes un.e professionnel.le.s de l’éducation et que vous portez un projet d’école inclusive ou que vous souhaitez en être, n’hésitez pas à nous partager vos projets, idées et envies en commentaire ou sur les réseaux sociaux du blog: LinkedIn, Instagram, Facebook. Votre Regard est ici au coeur de tout !

Belle semaine et vive la rentrée,

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 21 «Première année entrepreneuriale: Bilan»

Le Grand Saut, une fois réalisé, donne un immense sentiment de liberté

Il y a un an, à quelques jours près, je postulais pour obtenir le statut Etudiant.e entrepreneur.se auprès du Pépite 3EF. Alors, en stage de Master 1 au sein de l’Institution France Education International, j’étais très loin de me douter de l’expérience que je m’apprêtais à vivre. Un an plus tard, alors que la pandémie mondiale s’est éternisée, j’ai réalisé mon année de Master 2, entre l’Espagne et la France, j’ai créé mon auto entreprise, donné des cours en tant qu’intervenante communication, j’ai développé mon blog en postant un article par semaine et réalisé 7 podcasts, malgré la distance. Cette année m’a apprise plus sur moi que les trois dernières années, mais surtout elle m’a montré que Le Grand Saut est le fruit de notre seule volonté.

Nous y sommes ! Le dernier mercredi de juin est arrivé, il est donc temps pour moi de faire le bilan de cette première année entrepreneuriale. Pour cela et afin de coller avec mes deux séries dédiées, je vais tout d’abord vous proposer les Trois leçons que j’ai apprise de mon expérience en tant qu’étudiante entrepreneuse, avant de vous partager ce que les rencontres que j’ai faite pour ma série Le Grand Saut m’ont permis de comprendre.

SERIAL ENTREPRENEUSE

L’entrepreneuriat est un sport d’équipe

Savoir demander de l’aide

Lorsque vient l’idée d’un projet, nous sommes souvent face à nous même. Pourtant, la création d’une entrepris,e ou même d’une association, est quelque chose de tellement complexe, que rapidement, nous ne pouvons gérer seul.e.

Comprendre cela, accepter d’être aidé.e, de demander de l’aide, c’est gagner beaucoup de temps. Parce que souvent il ne nous manque pas grand chose:

  • Des informations / Un support
  • Des contacts
  • Une compétence / un savoir-faire
  • Une formation / un atelier
  • Un financement / un coup de pouce financier

En fonction de la situation, prendre de la distance pour trouver le/a meilleur.e interlocuteur.trice pouvant être en mesure de nous soutenir peut vraiment faire la différence.

De même, au fur et à mesure que le projet se créer, il faut avoir conscience que de nouveaux besoins vont également apparaitre, des besoins matériels, financiers, humains qu’il faut combler, pour ne pas prendre le risque de se retrouver dépasser. Dans ce cas, n’hésitez pas à aller frapper à la bonne porte …

Les organismes publics / programmes de référence

Pour trouver le programme ou l’organisme qui correspond à vos besoins, je vous renvois au STEP2 de la série Serial entrepreneuse, dans lequel je développe les différentes possibilités par secteurs d’activité.

Le réseau Pépite France, ce sont, depuis 2014, 33 Pôles Étudiants Pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat (PÉPITE), partout en France. Divisés autour de deux systèmes intrinsèquement liés:

  • Le Statut National Etudiant(e)-Entrepreneur(se)s pour les étudiant.e.s et jeunes diplômé.e.s [une première mondiale]; vous permettant de construire et de développer votre projet en bénéficiant d’un accompagnement quelle que soit la démarche entrepreneuriale (individuelle, collective, à finalité économique et/ou sociale, innovante ou non, technologique ou non, avec création d’activités ou reprise d’entreprise ou autre structure juridique).
  • Le Diplôme National Etudiant(e)-Entrepreneur(se)s pour étudiant(e) et jeunes diplômé(e)s ayant obtenu le Statut National Etudiant(e)-Entrepreneur(neuse)s; permettant de valider votre projet entrepreneurial à la place d’un stage, de conserver vos droits de bourses même en ayant terminé vos études et également d’obtenir un diplôme reconnaissant vos acquis à la suite de votre projet entrepreneurial.

Dans les deux cas, Pépite France, vous propose un double accompagnement grâce à un système de tutorat: interne à votre université référente, avec un représentant du cadre professorale et externe avec un.e professionnel.le (entrepreneur.se ou pas), tout deux vous accompagnant tout au long de votre projet. A cela s’ajoute un large réseau de soutien sur toute la France, des aides au financement affiliées et même des espaces de coworking spécialement dédiés, en fonction des Pépites.

  • Les CCI | CHAMBRES DES COMMERCES ET DE L’INDUSTRIE

L’Etablissement Nationale CCI France, ce n’est pas moins de 126 établissements publics nationaux, régionaux et locaux, divisés sur le territoire français.

Concrètement, il s’agit là du réseau français dédié aux entreprise, de leur création (démarche, statuts, reconnaissance…), à leur fermeture, en passant par leur gestion (aide au financement, accompagnement à l’embauche…). CCI France concerne toutes les formes d’entreprise et d’entreprenariat (indépendant, société, freelance…) et la majorité des domaines d’intervention (Commerce, Industrie, Service, Environnement, Formation, Emploi, Innovation, Communication…).

Les porteur(se)s de projet y sont accueilli.e.s en fonction de leur spécificité (employé.e, chômeur.se, étudiant.e…), formé.e.s, accompagné.e.s… L’encrage régional des CCI leur permet une très bonne connaissance des bassins d’emploi, des besoins spécifiques régionaux et de grands réseaux professionnels en fonction de votre territoire d’implantation. Je note néanmoins, que comme tout organisme public ouvert au plus grand nombre, les places sont chers et l’accompagnement plutôt global, contrairement à un organisme spécifiquement dédié aux étudiant.e.s entrepreneur.se.s et jeunes diplômé.e.s comme vu avec Pépite France.

Pour les étudiant.e.s entrepreneur.se.s, BGE ADIL est affilié depuis cette année au programme Entrepreneurs #Leaders de la Région Ile de France. Un opportunité incroyable qui propose aux moins de 26 ans, aux bénéficiaires des minimas sociaux (RSA, ASS…) et habitants des quartiers politiques de la ville, trois formats d’accompagnements super complets, GRATUITS:

1- Bâtir mon projet: jusqu’à 12h de conseil dédiées à la création d’entreprise, du Business Plan au modèle de choix de statut juridique, en passant par la recherche de partenaire.

2- Financer mon projet: jusqu’à 50 000 Euros pour structurer financièrement son projet et un accompagnement à la mobilisation de fonds adaptés avec des partenaires de BGE ADIL.

3- Piloter mon entreprise: un accompagnement tout au long des 3 premières années de vie de votre entreprise, pour vous aider à développer votre réseau, construire un pilotage effectif, effectuer des recrutements pertinents…

Assurer une veille s’est être au bon endroit, au bon moment

Etre connecté, à son réseau, à son secteur d’activité

La veille c’est un peu comme la communication, dans notre démarche entrepreneuriale on a toujours tendance à la passer au seconde plan. Pourtant, c’est en étant connecté aux nouveauté que l’on peut en permanence répondre aux attentes et besoins de nos Personas, tout en observant les réactions de la concurrence.

Assurer une veille, cela fonctionne de plusieurs façons:

  • Sur les réseaux sociaux | Personnels et professionnels
  • Via les newsletter | Des entreprises, des organismes, des médias; partenaires et concurrents
  • Via les alertes des outils spécialisés | Définis dans le prochain paragraphes
  • Via les évènements | En ligne et en physique
  • Via les relations interpersonnelles | C’est autour d’un café (ou thé) que les meilleurs projets et partenariats son créés …

Attention, être en veille ne veut pas dire arrêter de vivre pour être à 100% dans son projet, dans son secteur et dans les nouveautés de la concurrence, mais ce la veut dire, se donner du temps pour garder un oeil sur tout ça. Et pour rendre cette démarche la plus simple possible il y a des outils à connaitre …

Les outils de veille pour faire la différence

Pour découvrir les outils et les techniques de veille dans leur globalité et en détails, je vous renvois à mon Instagram @Regardsleblog, j’ai créé une IGTV qui vous donne un apperçu complet des existants dans le domaine.

Tendances évolutives

  • Google Alerts

Tous les jours un rapport des dernier.e.s articles/vidéos/ podcast à partir d’un MOT CLE

  • Newsletter

L’ACTU en bref des journaux, entreprises, bloggeur.se.s,

  • Réseaux sociaux

Lien avec votre secteur d’activité et votre réseau par POSTS

Contenus de curations

Regrouper les flux RSS que vous suivez en une interface graphique

Interface de flux RSS à partager avec votre groupe de travail / vos collègues / vos ami.e.s

Un projet évolue, tout comme son.a porteur.se de projet

La dernière leçon que ces 12 mois d’entrepreneuriat est que l’on ne peut pas tout diriger et que donc, un projet évolue (au moins autant que nous…).

On en revient donc à mes deux mots préférés de cette série, Serial entrepreneuse: Organisation & Improvisation. Parce que oui, les deux vont de pair. L’organisation nous permet ainsi de tout mettre en oeuvre pour nous simplifier la vie; les bons collaborateur.trice.s, les bons outils, les bons financements … [Dans « bons », j’entends, ceux qui nous correspondent le mieux]. L’improvisation, elle, nous met dans un état d’esprit essentiel, celui qui dit, « ça va aller ». Parce que oui, il y a toujours une solution et si cette solution n’est pas en vous, alors c’est que vous devez vous tourner vers quelqu’un d’autre [Retour au premier point].

S’il y a bien quelque chose que cette année (ces années…) de pandémie mondiale nous ont appris, c’est que nous sommes des êtres capable d’adaptation (même lorsque la situation nous oblige à rester enfermé !). Cette capacité est essentielle en entrepreneuriat, parce qu’elle donne les clés face aux aléas d’une vie sans horaires, missions et rémunérations fixes !

LE GRAND SAUT

Avec 14 portraits à son actif, la série Le Grand Saut est devenue le deuxième poumon de Regardsleblog.fr. Au cours de ses rencontres, j’ai pu échanger avec des étudiant.e.s entrepreneur.se.s aux multiples projets, aux multiples parcours. Je vous parle aujourd’hui de ces trois observations que je tire de ces interviews…

A chaque secteur d’activité, ses projets

Tout d’abord, l’entrepreneuriat est possible dans tous les secteurs d’activité.

En santé: Marie-Anne a développé une solutions pour proposer des formations à distance sous la forme de Serious Games.

En Education: Danisha créais une plateforme pour lutter contre le harcèlement scolaire.

Dans la restauration: Thomas a créé une application pour proposer les meilleurs plans de soirée, pour les clients et les professionnel.le.s.

Des exemples, j’en ai 14 différents, tant aucun projets ne se ressemble. C’est ce qu’offre l’entrepreneuriat, une liberté de créer, d’imaginer, de développer des projets là ou on veut, avec qui on veut, quand on veut. Avec des compétences dans le domaine, des contacts, mais surtout de la détermination et de l’organisation l’entrepreneuriat est accessible à tous.tes.

Il n’y a pas de parcours type en entrepreneuriat

C’est la seconde observation que j’ai pu faire de ces 14 interview; il n’y a pas de parcours type en entrepreneuriat.

Ces dernières années, nous avons vu énormément de formations spécialisées se créer; en écoles de commerce, en IAE, en DUT. De l’extérieur, cela donne l’impression que l’entrepreneuriat requiert des compétences spécifiques qui necéssitent une formation particulière, mais ce n’est pas toujours le cas !

Oui ces formations donnent certainement de très bonnes clées, mais elles ne sont pas LA clée pour qu’un projet entrepreneurial fonctionne. Je suis la preuve de cette affirmation. Je n’ai aucune formation spécifique en entrepreneuriat et pourtant… En un an et grâce à l’accompagnement du Pépite et du programme Entrepreneur #LEADER [BGE Adil / Région Ile de France], j’ai créé une auto-entreprise, tout en développant un projet de société en Ingénierie pédagogique inclusive qui a gagné un prix au Concours de pitch du Pépite 3EF !

Les différent.e.s étudiant.e.s entrepreneur.se.s que j’ai pu rencontrer ont également confirmé cette idée:

Pauline & Alicia: étudiantes en école d’ingénieure; sans formation entrepreneuriale.

Stelio: étudiant en préparation mentale, sans formation entrepreneuriale.

Chahrazad: étudiante en Sciences de l’éducation, sans formation entrepreneuriale.

Une fois de plus, je pourrais continuer la liste, l’idée est toujours la même: le meilleur parcours pour vous lancer dans votre projet c’est le votre ! Parce que vous êtes le.a seul.e a avoir ces bagages, ces expériences, vous êtes la meilleure personne pour faire votre Grand Saut !

La plus difficile, c’est de sauter !

Ce n’est pas moi qui l’ai dit, c’est Nastasia dans le Portrait n°10 de la série Le Grand Saut

 Qui ne tente rien n’a rien. Tu ne prends pas de risque à ne pas essayer. De même, il faut essayer pour ne pas avoir de regrets. Et surtout, il ne faut pas oublier que l’un n’empêche pas l’autre. Il est ainsi possible de faire un master en imaginant, créant, son projet. D’autant plus que la seule chose que l’on risque de perdre c’est du temps et notre temps n’est-il pas notre plus belle richesse ?

En général, lorsque l’on a un projet en tête on a tendance à le repousser, attendant le bon moment, la bonne idée, les bon.ne.s collaborateur.trice.s … Mais dans cette attente, on ne fait rien.

C’est pourquoi j’ai appelé cette série Le Grand Saut, parce que c’est là que tout se jour. Quand on décide finalement de prendre le risque, d’essayer. Ce sera peut-être le premier essai d’une longue liste, mais au moins, on n’aura pas de regrets !


Nous voilà à la fin de ce STEP21 de la série Serial entrepreneuse, un beau bilan après une année riche en émotions. Je suis heureuse et fière d’avoir réussi à tenir le rythme, d’avoir réussi à vous offrir un article par semaine, entre conseils et portraits, malgré le Master, l’Erasmus, mes projets entrepreneuriaux et mon podcast en parallèle.

Je remercie une nouvelle fois Michaël Randrianifahanana, pour sa bienveillance et ses conseils pendant ces après-midi de correction et de relecture qui ont offert à ce blog, un nouveau Regard. Je vous remercie également pour vos commentaires, encouragements et partages qui ont offert à ce média de nouveaux.lles lecteur.trice.s et une certaine visibilité.

Je vous retrouve en septembre, après un été bien mérité, pleine de nouveaux projets et d’une flopée d’idées, en attendant prenez soin de vous et de vos rêves …

Ella

Le grand saut – Marie-Anne Le Ray

PORTRAIT N°14


Pour la quatorzième fois, je vous propose un portrait d’étudiant.e entrepreneur.se sur Regardsleblog.fr. Aujourd’hui, c’est à la rencontre de Marie-Anne que je suis partie, dans le monde très sélectif des Ecoles d’ingénieur.e.s et celui encore plus fermé de l’entrepreneuriat scientifique. Un échange passionnant en parfaite adéquation avec l’actualité de ces derniers mois, qui nous rappelle que des solutions sont créées chaque jour, pour nous simplifier la vie 

Portrait d’une entrepreneuse engagée, qui s’est lancée en entrepreneuriat en souhaitant d’abord répondre aux besoins des professionnel.le.s de son secteur …

Marie-Anne

Je vous laisse apprécier ce 14ème portrait aujourd’hui, le dernier de la saison … La semaine prochaine sera celle des bilans et des projets à venir, avant un été bien mérité !

Qui est-tu ?

Marie-Anne est passionnée par la littérature et la lecture, elle fait également de la natation et de l’équitation. Côté engagement, Marie-Anne s’est investie auprès de plusieurs associations lors de ses études, notamment pour accompagner des enfants avec la Trisomie 21 et pour favoriser l’éducation des femmes au Maroc.

En parallèle de ses études Marie-Anne a également fait du soutien scolaire auprès de publics décrocheurs. La question du sens est donc au cœur de sa démarche personnelle comme professionnelle. 

Quel est ton parcours ?

Après le bac Marie-Anne a fait une Prépa PCSI – Physique, chimie, sciences de l’ingénieur – pour préparer son entrée en Ecole d’ingénieur.e.s En suivant, Marie-Anne a intégré l’ISBS, école d’ingénieur en bio technologie à Créteil. En parallèle de sa dernière année en Ecole d’ingénieur, Marie-Anne a eu l’opportunité de doubler son parcours en faisant en parallèle un Master 2, Pharmacologie préclinique et clinique au sein de l’Université Paris Descartes.

Pour valider son Master 2, Marie-Anne fait actuellement un stage dans un laboratoire qui travaille notamment sur les conséquences des traitements donnés contre la COVID. Spécifiquement, ses missions concernent le séquençage d’échantillon pour vérifier s’il y a des mutations pendant et après les traitements. 

Ton Regard sur l’entreprenariat

Quand elle était plus jeune, l’entrepreneuriat faisait un peu rêver Marie-Anne. De loin, elle trouvé ça super intéressant de pouvoir créer sa propre entreprise, son propre projet. En entamant ses études, elle était pourtant loin de se douter qu’elle se lancerait elle aussi sous peu …

Ton Grand Saut

Un jour, il y a eu un appel d’offre de l’Etat français pour créer un Serious Game au service des formations. Avec des ami.e.s, Marie-Anne s’est intéressée à cet outil des Serious Games. En analysant l’appel d’offre du gouvernement, elle se rend compte qu’il demande non seulement la mise en place du Serious Game, mais également un suivi de 3 ans, un engagement sur le long terme qui ne les intéresse pas.

En parlant de cet appel d’offre dans son milieu, médical, Marie-Anne et deux amis, futurs associés, rencontrent un vif succès, notamment dans les centres d’accueil spécialisés. Pendant la COVID, ce sont ensuite les centres de formation qui sont venus vers eux pour pouvoir continuer à proposer, à distance, leurs formations.

Pour répondre aux besoins de leurs clients intéressés, Marie-Anne et ses associés ont alors créé un mini scénario, rapidement validé sur le terrain et qui les a amenés à développer leur projet plus concrètement.

Evolution de ton projet

Marie-Anne et son associé avait déjà créé leur première formation en demandant leur statut EE, en octobre 2020. C’est en se rendant compte qu’il fallait créer un site internet pour vendre leur solution qu’iels décident de faire la démarche pour se faire accompagner. En effet, autant iels avaient les savoir-faire techniques mais le côté numérique était loin d’être leur tasse de thé.

Depuis octobre, ça a été assez compliqué pour le projet. Néanmoins, le serveur et la formation ont été terminé et de nouvelles propositions leur sont parvenues dans la formation notamment. Le Pépite leur a notamment permis de se réorganiser, de se cadrer pour faire avancer leur projet au mieux. Grâce à sa marraine professionnelle au sein du Pépite notamment, Marie-Anne a eu plusieurs contacts pour se faire accompagner dans la création du serveur, une démarche longue mais qui lui apprend beaucoup.

Marie-Anne s’est lancée dans le défi avec deux amis : Marie-Anne en programmation, un autre, interne en pharmacie, aux scénarios et bibliographies compétentes et un dernier associé en commerce, pour vendre les formations.

Le troisième associé en commerce n’étant pas suffisamment investi, il a finalement quitté le projet. Aujourd’hui, Marie-Anne et son associé passent donc par des centres de formation pour vendre leurs formations aux institutions spécialisées.

Au niveau des difficultés rencontrées, toute la partie informatique du site internet, et non la programmation en soi, a été très compliquée ; comment déposer le jeu sur un serveur ? comment mettre des codes d’accès ? C’est d’ailleurs toute la difficulté de l’entrepreneuriat, il faut souvent se confronter à des savoir-faire et des compétences inconnues ; une difficulté qui peut rapidement devenir un atout en vous faisant travailler de nouvelles Skills.

Ton accompagnement

Marie-Anne est relativement satisfaite de l’accompagnement Pépite même si elle note qu’elle n’a pas vraiment le temps de lire les mails, ce qui lui empêche d’être toujours informée, dans les temps …. Marie-Anne relève malgré tout que l’on est très peu au courant de l’existence du Pépite lorsque l’on est en dehors. Comme l’avaient relevé Pauline et Alicia, elle trouve qu’il est difficile de connaitre toutes nos opportunités en tant qu’étudiant.e.s entrepreneur.se.s lorsque l’on n’a pas de contacts directs.

Marie-Anne et son associé n’ont pas rejoint de programme en parallèle et ne pensent pas en rejoindre sur le court terme. Néanmoins, Marie-Anne réfléchit à entamer une démarche d’accompagnement sur le long terme l’année prochaine, lors de son année de césure.

Tes perspectives d’évolution

Pour l’instant, le premier objectif de Marie-Anne et de son associé est de finir le serveur pour pouvoir distribuer leur première formation et développer de nouvelles formations. Il faut également qu’iels obtiennent la certification qualité Qualiopi afin d’avoir la reconnaissance d’état en tant qu’organisme de formation officiel. Cela leur permettra notamment de ne plus passer par des centres de formation extérieurs pour vendre leurs formations.

Marie-Anne souhaite faire une année de césure l’année prochaine et se consacrer au projet, une belle opportunité pour élargir son champ d’action et penser développement.

Et toi, qu’attend-tu pour te lancer ?

Faire la démarche de rentrer au sein du Pépite avec le statut EE permet d’apporter des contacts, ce qui fait toute la différence. Seul.e, tu ne peux pas y arriver et le point fort des Pépites est justement qu’ils réunissent plein de gens qui ont des compétences différentes qui peuvent faire la différence dans ton projet et ta démarche entrepreneurial

Nous arrivons à la fin de cet article, Le Grand Saut n°14. J’espère que vous avez apprécié autant que moi de découvrir le parcours et le projet de Marie-Anne, une des quatre gagnantes du Concours de pitch organisé par le Pépite 3EF fin mai ! Je remercie chaleureusement Marie-Anne pour m’avoir accordé un peu de son précieux temps, entre son double cursus universitaire et son projet.

Marie-Anne et son associé ont dû se former pour créer leur propre serveur de distribution afin de vendre directement leurs formations ;

Et vous, quelles compétences avez-vous acquises depuis le début de votre parcours entrepreneurial ?

Je suis très curieuse de lire vos réponses et partages d’expériences en commentaires ou sur la page Instagram de Regardsleblog.fr ! En attendant, comme toujours, je compte sur vous pour réagir à cet article, le commenter et me donner votre avis …

Belle semaine et bon courage à tous.tes les M2 pour la fin de rédaction de votre Mémoire [On est ensemble !] …

Ella

Le grand saut – Alicia Monnay & Pauline Canitrot

PORTRAIT N°13

Dans ce 12ème article, je vous retrouve, non pas pour un portrait, mais pour un double portrait ! Nous partons ainsi à la rencontre d’Alicia et Pauline, étudiantes dans l’Ecole d’ingénieurs EPISEN de Créteil en Ingénieur.e biologie santé. Ensemble et au gré des projets universitaires, elles ont imaginé une solution médicamenteuse pour faciliter le diagnostic de l’Endométriose ! Un projet fou qui répond à un besoin urgent, en effet aujourd’hui il faut compter 7 ans pour se faire diagnostiquer de l’endométriose en France, une maladie qui touche pourtant 1,5 à 2,5 millions de femmes dans l’hexagone [14 millions en Europe].

Portrait de deux femmes qui ont su saisir les opportunités de leur parcours pour mettre au service des autres leurs compétences, universitaires et humaines …

Alicia & Pauline

Quel plaisir de vous proposer aujourd’hui ce double portrait ! Un nouveau format qui sort de l’ordinaire mais qui nous ramène bien au cœur de la dynamique entrepreneuriale : l’entraide. Parce qu’Alicia et Pauline le disent elles-mêmes, sans l’autre, elle ne se seraient pas lancées : « Seul.e on va plus vite, ensemble, on va plus loin » …

Qui êtes-vous ?

Pauline a 23 ans, elle fait de la guitare depuis petite ainsi que de la danse. Pauline est également une lectrice passionnée qui aime voyager, entre les pages et sur tous les continents.

Alicia, elle, a pour principales passions la biologie et les questions relatives à la santé, des intérêts qui font sens dans son parcours … Alicia est également très passionnée par le sport et la pâtisserie. Elle avoue d’ailleurs que si elle devait penser à une reconversion, cela serait certainement derrière un moule à gâteau ! 

Quel est votre parcours ?

Pauline a eu un Bac S en 2015 après lequel elle a voulu faire médecine, après deux échecs en PACES, elle utilise finalement une passerelle pour passer en Licence biologie santé à l’UPEC. A la suite de cette Licence, Pauline a rejoint l’Ecole d’ingénieur EPISEN en spécialité Biomédical et santé.

Après une terminale S, Alicia a également fait deux années de PACES, son objectif initial était d’être kiné. Malgré un bon classement, elle n’a pas obtenu un résultat suffisamment satisfaisant pour entrer en kiné. En véritable acharnée, elle s’oriente donc en Année de préparation Kiné. C’est un nouvel échec. Alicia se réoriente donc en DUT Génie biologique à Créteil en 2 ans, ce qui lui a permis d’obtenir le diplôme de Technicienne de laboratoire. Comme vous avez pu le comprendre, rien n’arrête Alicia, c’est pourquoi elle a poursuivi avec entrain à l’EPISEN, également en spécialité Biomédical et santé.

Pauline et Alicia n’ont rien lâché et leur parcours est brillant d’engagement et de volonté. Une détermination qui a fini par payer puisque c’est justement à l’EPISEN qu’elle se sont rencontrées et que va finalement s’écrire leur avenir entrepreneurial …

Votre Regard sur l’entreprenariat

Pauline n’avait pas tellement d’aprioris par rapport à l’entrepreneuriat avant de faire son Grand Saut, mais elle n’y connaissait rien. Dans les articles, les journaux, elle trouvait les entrepreneur.se.s très courageux.ses, sans penser pouvoir se lancer elle-même. Elle est donc arrivée à l’entrepreneuriat sur un coup de tête.

Alicia a toujours été tentée par l’entrepreneuriat mais sans savoir toutes les dimensions derrière ce secteur si mystérieux de l’extérieur. Elle a beaucoup été poussée par le fait d’être en binôme. Alicia est aujourd’hui encore impressionnée par la méconnaissance que l’on a sur le monde entrepreneurial et sur les opportunités, comme le statut étudiant.e.s entrepreneur.se.s, qui nous sont dédiées et que pourtant nous ne connaissons pas en tant qu’étudiant.e.s.

Votre Grand Saut

L’origine du projet est née en 3ème année, pendant une option en école d’ingénieurs appelée ‘Médicaments’. Le but de cette option était d’imaginer un traitement ou une solution médicale pour répondre à un besoin de la société civile. Pauline et Alicia se sont alors mises ensemble et après plusieurs recherches, elles décident de se pencher sur l’Endométriose et spécifiquement, sur le diagnostic de la maladie.

Elles réfléchissent alors à développer un médicament qui fasse office de diagnostic. Pendant 6 mois, elles travaillent sur la maladie et les données de marché pour ce potentiel projet. Le principe de l’option était de rencontrer des gens pour donner une valeur ajoutée, une validation à la solution. Elles rentrent alors dans une démarche pour favoriser la rencontre au lieu de faire des recherches en ligne. Dans cette dynamique, elle rencontrent les trois plus grandes associations spécialisées en endométriose en France – Endo France, Endo mind, Infos endométriose – mais également des médecins spécialisé.e.s, comme Erik Petit.

Par toutes ces rencontres, elles prennent conscience de la valeur ajoutée du projet, tout en assurant une veille documentaire donnant de plus en plus de poids à leur démarche. Pauline et Alicia décident finalement en février, quelques semaines avant leur oral de projet, de se lancer et de faire de ce projet hypothétique un véritable projet entrepreneurial. Il était temps ! En effet, les dates de candidatures au Pépite étaient justement en phase de se clôturer et c’est seulement grâce au soutien de Nicole B. qu’elle réussissent à envoyer leur dossier de candidature à temps.

Evolution de votre projet

Pauline et Alicia avaient toute la théorie du produit au moment de déposer le statut grâce au dossier qui avait été rendu pour la fameuse option. En parallèle, elles avaient également validé le projet auprès de professionnel.le.s du secteur, ce qui leur donné une plus-value non négligeable dans leur dossier entrepreneurial. 

L’objectif depuis le début du projet est de se focaliser sur le diagnostic de l’endométriose pour diminuer le temps de diagnostic, de 7 ans actuellement. Les seules techniques existantes aujourd’hui sont longues et intrusives, leur but est donc de rendre ce diagnostic rapide et spécifique, pour localiser l’endométriose, tout en permettant à tous les médecins et gynécologues de pouvoir effectuer le diagnostic, sans forcément être formé.e.s spécifiquement.

Depuis qu’elles sont rentrées dans le Pépite, Pauline et Alicia ont obtenu une tutrice et suivi la formation LabCI*. Cet accompagnement leur a permis de structurer leur projet.

Le projet a été monté à deux, a été poursuivi à deux. Pour Alicia et Pauline, c’était clair depuis le début ; c’était à deux ou rien.

Aujourd’hui, il n’y a pas de répartition officielle des taches dans le duo, même si Alicia est plus à l’aise en termes de Communication, pour maintenir des contacts avec les partenaires notamment. Venant du même secteur, Alicia et Pauline travaillent sur le développement du produit ensemble. Aujourd’hui en stade « Recherche et développement », elles peuvent se permettre de travailler en collaboration. Dans les années à venir, elles risquent d’être amenées à se diviser les tâches, mais elles se laissent du temps.

Au début, ce qui a été le plus long et le plus compliqué pour Pauline et Alicia a été de trouver un laboratoire. Pour pallier cette difficulté, elles ont candidaté à un concours, pour justement trouver des laboratoires test qui acceptent de travailler avec elles. Bien sûr, Pauline et Alicia manquent également de financement et le Pépite les a également beaucoup aidées de ce côté, tout comme les accompagnements spécifiques en parallèle (Concours ZEUGMA, Parrainage…). Pauline et Alicia avoue volontiers qu’elles ressentent un fort manque de légitimité en tant que jeunes étudiantes dans un secteur très concurrentiel comme celui des médicaments. Néanmoins, c’est une problématique qui est tout de même résolue en partie grâce au fort impact social de leur projet, déjà validé par un certain nombre de leurs pairs [Associations, Chercheur.se.s…].

Votre accompagnement

En parallèle de leur accompagnement en tant qu’étudiante entrepreneuse au sein du Pépite 3EF, Pauline et Alicia suivent la formation LabCI*. Cet accompagnement leur a notamment permis de revenir sur leur projet pour le déconstruire et lui donner une valeur entrepreneuriale. Concrètement, il s’agit d’une formation accélérée en entrepreneuriat avec tous les modules par étape pour développer un projet. Il y a plusieurs modules fixés sur une idée, le but initial est d’abord de savoir expliquer son idée, la développer, pour ensuite travailler le business plan. Au fur et à mesure de l’avancée des modules, Alicia et Pauline complètent un journal de bord, fil rouge de leur démarche.

Au sein du Pépite, Alicia et Pauline font remarquer qu’il serait intéressant de valoriser les autres secteurs d’activité que ceux et celles qui viennent d’entrepreneuriat directement. En effet, les étudiant.e de certaines facultés ne sont pas bien dirigé.e.s et il est aujourd’hui impossible d’arriver au Pépite et à la MIEE sans tomber sur une bonne personne, pouvant faire le lien [Je confirme cette remarque qui s’est également avérée vraie dans mon propre parcours, puisque dans la Faculté de Sciences de l’éducation, personne ne m’avait parlé du Pépite …]. De même, Pauline et Alicia font remarquer qu’on devrait pouvoir accumuler le D2E et notre autre formation, après tout, même en poursuivant une formation en parallèle, nous suivons tout de même les ateliers, After work et concours entrepreneurial …

Vos perspectives d’évolution

Le concours ZEUGMA* a permis à Alicia et Pauline de rentrer en association avec un laboratoire pour développer leur idée au sein du CHU Henri Mondor à Créteil. Elles attendent aujourd’hui juillet pour présenter le projet en collaboration, afin d’obtenir des premiers financements pour lancer des essais.

En parallèle, Pauline et Alicia travaillent à un potentiel brevet pour protéger leur idée. Tout va donc dépendre de cette démarche et de leurs périodes de test qui va légitimer leur idée !

Et toi, qu’attend-tu pour te lancer ?

Il faut se lancer. Il ne faut pas se poser des questions car l’on n’a rien à perdre et que ce soit un succès ou un échec, cela sera source d’apprentissage. Il faut croire en soi, quand on veut, on peut. Il ne faut non plus oublier d’aller chercher les informations au bon endroit, c’est ainsi que l’on apprend et que l’on confirme nos idées.

Ainsi se termine Le Grand Saut n°13, un double Grand Saut qui, je l’espère, vous aura passionné et impressionné autant que moi ! Je remercie chaleureusement Alicia et Pauline pour m’avoir accordé un peu de leur précieux temps, entre leur stage, leur Master et leur projet …

N’hésitez pas à aller suivre Alicia et Pauline sur leurs LinkedIn pour suivre la suite de leurs parcours et la naissance de leur projet (à venir).

Pauline et Alicia, se sont lancées à deux, c’était pour elles une évidence;

Et vous, pensez-vous vous lancer seul.e ou attendre / chercher l’associé.e de vos rêves ?

Je suis très curieuse de lire vos réponses et partages d’expériences en commentaires ou sur la page Instagram de Regardsleblog.fr ! En attendant, comme toujours, je compte sur vous pour réagir à cet article, le commenter et me donner votre avis …

Belle semaine et merveilleux mois des fiertés à tous.tes !

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 20 «Trouver sa stabilité financière»

Comment s’assurer une stabilité financière pour faire son Grand Saut ?

Lorsque l’on projette de se lancer dans l’entrepreneuriat, beaucoup d’obstacles arrivent souvent sur notre chemins; barrières mentales, avis de l’entourage, recherche de partenaires / de client.e.s, réalisation du business plan… Mais dans cette jungle effrayante, le premier obstacle qui vient souvent en tête est la question de l’argent: Comment budgétiser mon projet ? Comment me projeter financièrement parlant ? Comment financer mes investissements ? Comment trouver des investisseurs ?

Pour prendre la problématique de la stabilité financière dans l’ordre, je vous propose aujourd’hui de réfléchir à vous, avant de réfléchir à votre projet. Parce qu’au delà du financement de celui-ci, vous allez devoir vivre [Vous loger, manger, payer vos impôts, vous déplacer…] pendant la création et la mise en place de votre projet.

Alors, comment trouver une stabilité financière pendant cette période d’incertitude, autrement dit, comment construire son filet de protection pour assurer son Grand Saut ?

Se projeter pour mieux anticiper

Rétroplanning

Vous le savez si vous suivez cette série Serial entrepreneuse depuis les 20 derniers articles qui viennent de s’écouler, Organisation est avec Cohérence le mot clé de ma démarche entrepreneuriale. Parce que l’entrepreneuriat est, au delà d’un Grand Saut, un parcours semet d’embuches, qui nous entraine souvent vers des contrées lointaines inconnues jusqu’alors [Coucou comptabilié]. Pour faire face à ces inconnues, nous avons deux possibilités:

  • S’organiser: Notamment en se positionnant dans une démarche d’anticipation
  • Foncer tête baissée: Et prendre le risque de se prendre un (ou plusieurs) mur.s

Croyez moi, en digne Taureau qui se respecte (signe astro), la deuxième option est plus naturelle pour moi que la première. Favoriser l’improvisation à l’anticipation, travailler sous pression au lieu de s’organiser pour avancer chaque jour, le fameux « Oh ça va, ça peut attendre demain !« . Sauf que non. Parce que si vous attendez demain, vous prenez du retard sur ce qui était prévu, vous prenez chaque nouveau problème en pleine face au lieu de l’avoir anticipé et financièrement … vous n’avez plus la maitrise de rien.

C’est là que le rétroplanning devient votre meilleur ami. Que vous le préfèreriez à la cool sur Word, ou en version professionnelle sur Excel, le rétroplanning va vous permettre d’anticiper, point pas point, échéance par échéance ces taches que vous devez effectuer pour rendre effectif votre projet, tout en vous offrant une vision global sur celui-ci. En cas de coup dure (Exemple voyons … une pandémie mondiale!), vous serez alors plus rapidement susceptible de pouvoir rebondir, notamment en visualiser les taches impactées et celles pouvant être repoussées.

Des exemples de rétroplanning il y en a plein internet, le mieux reste de prendre le temps de le réaliser avec vos propres codes – couleurs, catégories, intitulés de taches, échéances – tout en pensant vision globale et anticipation.

Budget mensuel

Si vous êtes intéréssé.e.s pour connaitre dans les détails toutes les projections budgétaires conseillé.e.s dans l’élaboration d’un projet entrepreneurial [Bilan de démarrage, Plan d’investissement, Charges d’exploitation…], je vous renvoi à mon STEP15 « Plan financier, il faut bien y passer ».

Mais en revenant sur ce point, je voulais surtout vous faire comprendre qu’il est impossible d’anticiper tous les obstacles, surtout financiers. En réalisant des Plans financiers cohérents, vous vous assurez surtout d’être en mesure de rebondir en cas de coups dures, extérieurs à votre propre volonté.

Votre budget doit ainsi être cohérent, entre vos projections, la réalité du marché et les éléments pouvant être en mesure d’évoluer. En organisant vos tableaux point par point, vous aurez toutes les clés en main pour comprendre et suivre, au fur et à mesure, la situation financière de votre projet et donc d’ajuster vos rentrées et sorties en fonction de votre propre situation. Parce que l’on a beau dire, la situation financière de votre projet va de pair avec votre situation personnelle une fois celui-ci lancé, une raison supplémentaire pour lancer votre projet au bon moment …

Check points réguliers

Repousser son projet ce n’est pas échouer.

J’écris cette phrase autant pour vous que pour moi. En effet, il s’agit là de la situation dans laquelle je me trouve et comme toute personne qui se retrouve face à une confoncture économique inédéquate pour le lancement d’un projet ou quelqu’un ou fait face à un obstacle innatendu, je dois donc faire évoluer mon rétroplanning et donc mon budget.

Comment anticiper au mieux une telle problématique, de grande ampleur ?

En faisant des points réguliers, sur votre Rétroplanning, vos Plans financiers et les comparer à ces trois conjonctures:

  • Situation personnelle: Quelle est ma situation émotionnelle ? Suis-je dans un bon état d’esprit pour lancer mon projet ? Quelle est ma situation sociale ? Suis-je bien entourée pour lancer mon projet ? Quelle est ma situation financière ? Suis-je stable financièrement ?

🔵

  • Conjoncture de votre secteur d’activité: Quelle est la situation de mes concurent.e.s ? | Financière, sociale, politique | Dans quel état d’esprit sont mes potentiel.le.s client.e.s ? | Consommation, intérêts, engagements | Comment se porte les institutions dirigeantes de mon secteur d’activité ? | Politiquement, financièrement, socialement.

🟣

  • Conjoncture national et/ou internationale: Quelle est la situation politique ? | Elections, lois en attente, polémiques | Quelle est la situation sociale ? | Chômage, tensions, santé | Quelle est la situation financière ? | Taux d’intérêt, consommation, ménages.

🔴

Toutes ces questions vont vous permettre d’avoir une vision globale de la situation de vos Personas, tout en observant les opportunités business via une Juxtaposition besoins / possibilités.

Accepter les mains tendues

Les programmes booster

Lorsque vous passez de salarié.e à entrepreneur.se, ou d’étudiant.e à entrepreneur.se, il est souvent difficile de tout gérer du jour au lendemain: le fonctionnement de votre entreprise, vos rentrées et sorties d’argent, votre communication liée au projet …

Pour vous faire accompagner plusieurs programmes existent, en fonction de votre secteur d’activité, de votre age ou encore de vos besoins. Dans cette partie, je vous en ai sélectionné 5 qui me semblent cohérents, tout en étant spécifiques, si vous en avez d’autres à nous partager, les commentaires vous sont ouverts ! :

Les Pépite

Mis en place depuis 2014, les 33 Pôles Étudiants Pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat | Pépites | et le Statut National Étudiant-Entrepreneur permettent de créer l’écosystème nécessaire à la réalisation des projets entrepreneuriaux des étudiants et jeunes diplômés. Le Statut National Étudiant-Entrepreneur permet aux bénéficiaires d’être reconnus, accompagnés, de rejoindre un réseau actif de plus de 8.000 Étudiants- Entrepreneurs, d’accéder à des espaces de coworking et bénéficier d’aides financières. De l’émergence de l’idée à la transformation de l’essai, les PÉPITE vous accompagnent et vous soutiennent ! Il s’agit d’un programme gratuit pour les étudiant.e.s boursiers !

Les Entrep’

Les Entrep’ est un programme dispensé par des professionnels pour tester l’entrepreneuriat pendant cinq mois (de novembre à mars et c’est compatible en plus des études ou d’un job.).

Le Programme Social Declik

Social Declik est un programme pour définir la mission à impact qui te correspond et t’immerger dans le freelance for good [L’entrepreneuriat qui a du sens].

Emergence concept

Emergence concept est une agence dédiée à l’accompagnement des restaurateurs a lancé son incubateur en 2017. D’une durée de trois mois, le programme s’adresse à des porteurs de projet, une vingtaine par an. Pour réduire le taux d’échec (un restaurant sur deux disparaît avant trois ans d’exploitation), son principe est de permettre aux participants de se confronter à des professionnels aguerris. Ces restaurateurs et experts dans les domaines clefs (business plan, financement, immobilier, agencement…) vont faciliter l’avancement du projet en limitant les risques. Le programme est très sélectif MAIS gratuit !

Des Elles pour entreprendre

La Fondation Entreprendre dirigée par Blandine Mulliez et AXA inaugurent “des Elles pour entreprendre”. Un programme de trois ans doté de 900 000 euros destiné à promouvoir l’entrepreneuriat féminin. S’appuyant sur une étude réalisée par Opinion Way auprès de 503 entrepreneures à la tête de leur société depuis 5 ans, les partenaires souhaitent lever les obstacles qui freinent l’élan entrepreneurial chez les femmes. “Nous souhaitions mieux comprendre les besoins des femmes pour qu’elles entreprennent. Seules 30% d’entre elles se lancent” souligne Xavier de Peretti, le PDG d’AXA.

Les aides financières d’état

Le chômage

Le chômage représente au minimum 57% de votre salaire de référence pour une durée qui varie entre 4 à 36 mois (3 ans). En général, si vous êtes salarié depuis quelques années et que vous avez moins de 53 ans, vous allez toucher 57% de votre salaire pendant 2 ans. Ça fait déjà une source de revenus conséquente si vous voulez partir sans « filet de sécurité ».

De plus, lorsque vous êtes au chômage, et que vous avez besoin d’apport pour monter votre structure, vous pouvez demander l’ACRE (Aide à la création ou à la reprise d’une entreprise) qui vous permet de bénéficier de vos indemnités d’un seul coup. La contrepartie, c’est que vous touchez vos indemnités que de façon partielle.

Lorsque vous quittez votre emploi pour vous lancer dans l’entrepreneuriat des avantages spécifiques existent:

La rupture conventionnelle
Dans le cadre d’une rupture conventionnelle, votre employeur doit vous indemniser pour un minimum de :
1/4 de mois de salaire par année d’ancienneté pour les 10 premières années,
1/3 de mois de salaire par année d’ancienneté à partir de la 11e année.
Pour info, le salaire de référence, c’est la moyenne mensuelle des 12 derniers mois précédant la rupture du contrat.

Les congés payés
S’il vous reste des congés payés et des RTT au moment de partir, votre employeur doit également vous les rémunérer. Par exemple, si vos congés et vos RTT se réinitialisent début janvier, vous pouvez décider de ne pas les prendre pour vous les faire payer. Si votre employeur vous oblige à les prendre avant de partir, ce n’est pas important car c’est exactement la même chose puisque vous pourrez déjà commencer à bosser sur votre nouvelle activité une fois en congés.

Le RSA

Le Revenu de Solidarité Active (RSA) remplace le RMI et l’API (Allocation Parent Isolé). Il s’agit d’une prestation sociale visant à garantir un revenu minimum en fonction des ressources et de la composition du foyer.

Love money

Ce qu’on appelle “Love Money” regroupe tous les apports faits par vos proches et votre famille. Il peut s’agir de prêts à faible taux ou sans intérêt, ou d’investissement au capital. Dans ce dernier cas, les proches deviennent associés ou actionnaires, et peuvent bénéficier de réductions d’impôts si les conditions s’y prêtent.

Je sais à quelle point il n’est pas facile de demander de l’argent, surtout en tant que jeune diplômé.e rêvant à tout prix d’indépendance, mais se lancer dans l’entrepreneuriat demande des fonds; non seulement pour les démarches de lancement et de développement du projet, mais également pour s’assurer une stabilité avant que la rentabilité du projet soit effective. Alors, lorsque l’on ne peut pas compter sur des fonds propres, que l’on ne trouve pas de place dans un programme et que les aides d’état ne sont pas suffisante, la main tendue qui vient du coeur peut vraiment faire la différence.

Et si vraiment cette démarche vous rend inconfortable, vous pouvez toujours intégrer des contre-parties sympas [Accès au service en avant première, goddies, test des produits …], ou faire signer à la personne un Accord de remboursement, plus officiel.


C’est ainsi que se termine ce STEP20 de la série Serial entrepreneuse sur Regardsleblog.fr. J’espère vous avoir apporter des clés pour trouver votre stabilité financière, avant, pendant et après votre projet entrepreneurial. N’hésitez pas à nous partager en commentaire et via les posts LinkedIn et Instagram de Regardsleblog les programmes, outils et astuces qui vous ont aidé à vous organiser financièrement.

La semaine prochaine marque le début d’un nouveau mois et d’une nouvelle lignée de portraits avec la série Le Grand Saut. Au programme, de nouveaux étudiant.e.s-entrepreneur.se.s à découvrir, entre parcours uniques et projets passionants.

En attendant prenez soin de vous et méditez (en tout cas c’est mon programme face à tous ces obstacles…).

Ella.

Le grand saut – Danicha Graziéla Okoulambourou Olanga

PORTRAIT N°11


Parce que l’entrepreneuriat est aussi une façon de s’engager, je suis très heureuse de vous dresser aujourd’hui le portrait de Danicha Graziéla dans ce 11ème épisode de la série Le Grand Saut. Danicha nous livre son parcours, de ses engagements associatifs au Gabon jusqu’à son parcours universitaire en France et nous présente son projet, pour lutter contre le harcèlement scolaire.

Ou quand l’entrepreneuriat répond à une quête de sens professionnel !

Danicha

Qui es-tu ?

Arrivée en France en 2017, Danicha a toujours été engagée dans son pays, le Gabon, notamment autour de la sensibilisation et de l’accompagnement des enfants autistes. En France, elle a souhaité poursuivre ses études supérieures, tout en se mettant à la recherche d’un secteur d’activité dans lequel s’épanouir professionnellement et personnellement. 

Quel est ton parcours ?

Rapidement, Danicha a su s’adapter, malgré le choc culturel entre le Gabon et la France. 

C’est dans un premier temps à Marseille qu’elle est arrivée entre 2018 et 2019 pour suivre un BTS en Analyse médical. Pendant son stage de fin d’année dans une maison de retraite, Danicha découvre les métiers de service, au plus près de l’humain, une révélation. C’est notamment cette notion d’entraide qu’elle souhaite aujourd’hui développer au cœur de son projet entrepreneurial, pour avoir un impact dans la vie des gens.

Après son BTS, Danicha est monté à Paris pour s’inscrire en PACES à Sorbonne, à 27 ans. Mais rapidement, la réalité rattrape, Danicha prend conscience qu’elle doit rapidement faire des choix pour se poser, enfin. Un atelier est alors organisé au sein de la fac le mercredi, le LAB, qui présente notamment le monde de l’entrepreneuriat. C’est pendant un de ces ateliers que Danicha va découvrir le monde de l’entrepreneuriat et les opportunités qui y sont rattachées, une expérience qui lui a offert une nouvelle vision, une nouvelle dynamique.

Elle cherche alors à trouver un sujet dans lequel s’investir en tant u’entrepreneuse. Nous sommes en 2020 et beaucoup d‘évènements sont organisés autour du sujet du harcèlement scolaire, via des films, des livres, des drames et Danicha est rapidement touchée par ces histoires, par ce combat : « L’école doit être la plus belle expérience connue, surtout avec le temps qu’on y passe, donc, nous devons rendre cette expérience la plus belle possible ».

En se penchant sur la question, Danicha se forme au fur et à mesure, en faisant des recherches, en se rapprochant d’organismes spécialisés. Dans le feu de l’action, elle crée une association pour sensibiliser au sujet du harcèlement scolaire, dans les établissements notamment, mais se calme rapidement en se rendant compte que des structures d’urgence existent déjà. Prenant conscience de l’importance d’être encadrée dans ce type de projet pour éviter de s’éparpiller, Danicha commence alors à chercher des organismes spécialisés en entrepreneuriat ; son parcours de serial entrepreneuse est lancé.

Ton Regard sur l’entreprenariat

Pour Danicha l’entrepreneuriat a longtemps été juste un moyen de se faire de l’argent. De vendre. Vendre un produit. Aujourd’hui, elle visualise ce secteur plus comme un moyen pour convertir sa passion en travail. Un moyen qui peut donner un sens, au-delà de la vision technique.

Ton Grand Saut

C’est en découvrant le sujet du harcèlement scolaire courant 2020, d’abord dans les médias puis en approfondissant ses recherches, que Danicha a réalisé son Grand Saut. Elle qui cherchait depuis longtemps un sujet pour donner un sens à sa vie, personnelle et professionnelle, elle avait enfin trouvé son créneau.

Evolution de ton projet

En partant simplement du constat que le harcèlement scolaire était une réalité beaucoup trop importante encore aujourd’hui en France, Danicha a essayé de déblayer, entre les solutions qui existaient, les organismes déjà dédiés ou encore les outils de prévention et de résolution déjà en place.

Le constat a été sans appel : ce sont pour la plupart des associations qui gèrent la prévention et la résolution des cas de harcèlement scolaire en France. L’Etat, de son côté, a mis en place une plateforme en ligne et un numéro vert, tout en continuant à former des ambassadeur.drice.s, mais à faible échelle. Autrement dit, beaucoup de moyens sont aujourd’hui dédiés à la prévention, sans que les solutions concrètes de résolution des conflits soient réellement accessibles.

Danicha a alors commencé à penser son projet de plateforme en ligne participative, pour réunir tous les acteur.trice.s de lutte contre le harcèlement scolaire en un seul lieu dématérialisé. Sur le même support, elle souhaite également mettre à disposition un annuaire de contacts de professionnel.le.s – des secteurs judiciaire et psycho-médial – pour accompagner, gratuitement, les victimes et leur famille dans leur lutte contre le harcèlement scolaire.

Au départ, Danicha s’est lancée seule, néanmoins, en participant notamment à un After-Work de Makesense sur la thématique des Associé.e.s, elle a trouvé une personne emballée par son projet. A l’époque, celui-ci n’existe que sous le statut d’association dans l’esprit de Danicha, qui propose alors à cette personne de co-fonder l’association avec elle. C’est un partenariat qui l’a beaucoup aidée pour les démarches administratives notamment. A mi-parcours, cette associée est partie lancer un autre projet avec son copain. Depuis, Danicha a longtemps cherché à retrouver un.e associé.e avant qu’on lui conseille finalement de se lancer seule, plutôt que d’attendre de quelqu’un d’autre qu’elle ne trouvait pas.   

Au sein du réseau Pépite justement, elle a appris que l’on ne peut pas avoir toutes les compétences, mais que l’on peut les apprendre pour évoluer. Un.e associé.e n’est donc pas nécessaire dans TOUS les projets, surtout lorsque l’on porte un projet sur des sujets d’ordre intime.

Danicha n’a pas rencontré de difficultés liées au fait d’être une femme, en revanche en tant qu’étrangère, Gabonaise, elle a été confrontée à énormément de frustrations, principalement financières. En effet, son statut d’étrangère ne lui permet pas de travailler comme elle veut, où elle veut. De plus, elle a dû payer son diplôme au sein du Pépite à cause d’une faille du système excluant les étudiant.e.s hors UE et non boursiers du système d’aide financière. 

Toutes ses difficultés l’ont obligée à trouver des alternatives, pour réussir à avancer malgré tout. Elle note notamment que Makesense ou encore l’incubateur E-engage sont très ouverts quant aux origines des porteur.se.s de projet. En revanche, elle lance un appel aux Pépites pour créer des bourses pour les étudiant.e.s étranger.ère.s afin de les accompagner et de les éviter de payer le Diplôme d’étudiant entrepreneur !

Ton accompagnement

Pépite a vraiment été le moteur, le départ, de son projet entrepreneurial puisque c’est ce qui a fait le lien entre sa vie étudiante et les perspectives entrepreneuriales. Le côté partage d’expériences notamment a vraiment fait la différence dans son projet.

De plus, ceux qui gèrent les ateliers sont des professionnel.le.s partenaires, ce qui fait la différence et rend accessible les informations au maximum. C’est un programme très structuré au sein du Pépite Paris Sorbonne avec des bilans de mi-parcours, des webinars communs et spécifiques… C’est donc un programme complet et gratuit qui est proposé, ce qui rend accessible le monde entrepreneurial à des gens qui ne pourraient pas se l’offrir autrement.

Concernant de potentielles évolutions, les projets au sein des Pépites sont vraiment très différents donc Danicha pense que se réorganiser par thématique pour faciliter l’échange entre les porteur.se.s de projet d’un même secteur pourrait être vraiment intéressant. De même, réunir les projets en fonction de leur niveau d’avancement pourrait leur permettre d’avancer en même temps et se donner des tips concrets.

Danicha n’a pas eu de mentor au sein du Pépite parce qu’elle avait déjà un mentor au sein de l’incubateur E-engage donc elle ne peut pas parler de ce côté-là, de l’accompagnement personnalisé.

En parallèle du système Pépite, Danicha a donc été incubée au sein de E-engage à Nanterre, tout en étant à School lab afin d’être accompagnée dans son choix d’outils, de supports.

E-Engage est un incubateur porté par la région Hauts-de-Seine, qui l’a accompagnée par du mentoring, des ateliers, tout en lui permettant de découvrir et de rencontrer d’autres acteur.trice.s de terrain au sein de son secteur d’activité.

Au sein de School Lab, Danicha a construit le prototype de son projet, afin de définir le parcours des utilisateur.trice.s – familles, écoles, enfants – tout en simplifiant au maximum l’appréhension des interfaces par type d’acteur.trice.s.

Ta perspective d’évolution

Dans les prochains mois, Danicha souhaite développer son prototype et se rapprocher de potentiels partenaires, associatifs et scolaires notamment afin d’échanger avec eux sur les besoins terrain liés au harcèlement scolaire.

Et toi, qu’attend-tu pour te lancer ?

Il faut essayer. On apprend de tout, même de ce qui ne fonctionne pas. Chaque expérience, chaque aventure est à prendre, pour apprendre sur soi-même, sur les autres. L’entrepreneuriat apporte des compétences, des skills, des savoirs-être qui nous sont gagnés pour toute notre vie.

C’est ainsi que se termine ce portrait n°11 de la série Le Grand Saut sur Regardsleblog.fr. Je remercie une nouvelle fois Danicha d’avoir pris le temps de répondre à mes questions et de m’avoir partagé son parcours et son projet, inspirants et passionants. Ceux et celles qui me suivent depuis longtemps le savent, le sujet du harcèlement scolaire est au cœur de mes engagements depuis des années et je suis toujours très heureuse et émue de voir des gens s’investir dans la lutte contre ce fléau …

Et vous, quel est ce sujet de société qui vous anime, pour lequel vous vous investissez ?

J’attends avec fébrilité de lire vos réponses et partages d’expériences en commentaires ou sur la page Instagram de Regardsleblog ! En attendant, comme toujours, je compte sur vous pour réagir à cet article, le commenter et me donner votre avis …

Belle semaine et belle bronzette en terrasse (que dame nature soit avec nous) !

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 19 «La quête de l’associé.e»

Seul.e on va plus vite, ensemble on va plus loin

Si il y a bien une chose que j’ai apprise ces derniers mois, c’est que l’entrepreneuriat n’est pas une aventure en solitaire. Malgrés la distance, les réunions par ZOOM ou TEAMS, les alléas liés à une crise sanitaire mondiale, plus que jamais nous avons besoin les uns des autres pour avancer. C’est également l’avis général qui est ressorti de la Table ronde organisée par le Pépite 3EF le 4 mai dernier [Voir article SERIAL ENTREPRENEUSE – BONUS «Table ronde Pépite 3EF: OBSERVATOIRE des représentations entrepreneuriales liées au genre » – Regards le blog]. Trouver l’Associé.e parfait.e c’est donner un nouveau dynamisme à son projet, en en partageant les responsabilités, mais également en lui offrant un nouveau Regard. C’est également diviser les tâches, pour être libre de réaliser les plus épanouissantes pour nous.

Mais comment trouver l’associé.e, celui ou celle qu’il nous faut et qu’il faut à notre projet ?

Dans cet article, je souhaite vous donner les bases pour vous permettre de débuter votre prospection, votre quête, à la recherche de l’associé.e parfait.e, en toute sérenité. Pour cela, je vous donne les trois clés pour passer d’un projet solo à un projet en duo; différents outils qui peuvent vous aider à accélerer votre quête de manière significative et enfin, les erreurs à éviter pour que cette union rêvée ne se transforme pas en guerre des idées …

Les trois règles d’or

Cohérence

Si vous me suivez depuis le début de cette série Serial entrepreneuse, vous savez que la cohérence est au coeur de la vie entrepreneuriale. De votre Image de marque, au choix de vos Réseaux en passant par la création de votre Communauté, la cohérence est le ciment qui va permettre à votre projet de perdurer.

Parce qu’au delà de vos envies et de vos projections, votre projet va impliquer de nouvelles personnes, qui vont elles même apporter leurs expériences, leurs idées, leurs ambitions. Si vous n’êtes pas en mesure de décrire clairement l’origine de votre projet et les projections que vous ambitionnez sur le long terme, vous ne serez pas en mesure d’accueillir une nouvelle personne dans le projet.

C’est là toute la difficulté lorsque vous recherche un.e associé.e; ce projet que vous avez tant couvé, qui berce votre vie depuis des mois, des années, va également devenir celui de quelqu’un d’autre. Pour que cette co-habitation, cette union, se passe bien il va falloir définir en amont les bases du projet, les I N T O U C H A B L E S:

  • Valeurs
  • Storytelling
  • Projections

Lorsque je dis Intouchables, cela ne veut pas dire que ces éléments ne vont pas évoluer dans le temps, au contraire, ces éléments vont être vos gardes fous, vos limites, pour vous éviter de vous perdre aux grès des projets et opportunités … Ils vont être aussi le trait d’union entre vous et votre associé.e.s, pour bâtir ensemble ce projet qui vous tient tant à coeur.

Communication

Avec votre associé.e vous allez former un couple. Au delà du relationnel, nous parlons d’une équipe, qui se doit, comme dans toute relation, de communiquer.

Un quiproquo est vite arrivé et peut entrainer une déferlante d’incompréhensions, d’erreurs, d’émotions, or, face au reste de votre équipe, face à vos concurrent.e.s, face à vos collaborateur.trice.s, face à votre public cible, vous DEVEZ faire front commun.

Anecdote BAFA

Pour l’anecdode, c’est le premier élément que j’ai appris en passant mon BAFA [Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur]. Des collègues qui se contredisent devant les enfants, c’est la porte ouverte au grand chambardement … Parce qu’en tant que représentant.e.s de l' »autorité » les animateur.trice.s forment une équipe servant de référence aux enfants; en terme de règles, de rythmes, d’attitudes… Si ce front commun se retrouve brisé, c’est tout le système de référence qui est remis en question !

La communication se place ainsi comme le premier outil qui va vous permettre d’éviter les conflits entre cofondateur.trice.s, principales causes d’échec des nouvelles entreprises:

  • Communiquer sur les rôles et les compétences de chaque associé.e.s
  • Communiquer sur les objectifs sur le court et long terme
  • Communiquer sur les problématiques quotidiennes et problèmes occasionnels
  • Communiquer sur les doutes, les incompréhensions, les angoisses
  • Communiquer sur les inspirations

Bref, communiquer, dès le début de la collaboration peut permettre d’instaurer un climat de confience absolument nécessaire à l' »association » qui vous unie, pour le meilleur et pour le pire.

Transparence

La communication va de pair avec la notion de transparence.

Au début de nos projets entrepreneuriaux, nous avons tendance à vouloir absolument cacher, garder secret notre projet. Par peur des copies, des voles, mais surtout pas manque de confiance. Or, lorsque vous entamez une démarche pour chercher votre associé.e, vous devez avoir en tête la nécessité absolue de partager avec cette personne votre projet dans la totalité.

Si vous faites les choses bien, vous allez vous appuyer sur le premier point de cet article et jouer la cohérence; la personne que vous allez rechercher n’a pas vos compétences, elle ne peut donc pas vous voler votre projet qui nécessite logiquement ces mêmes compétences. Une fois cette évidence posée, vous devez comprendre que dans une un tandem directionnel, si les différentes parties ne sont pas à égalité, le projet ne peux avancer en étant équilibré.

Garder des secrets ne va faire que rentrer la suspicion dans vos équipes, une aubaine pour vos concurrent.e.s, un fléau pour vous … Il faudra apprendre à lâcher prise [Je sais plus facile à dire qu’à faire]. Cela va non seulement vous permettre d’avancer plus vite, mais surtout de pouvoir vous appuyer sur quelqu’un d’autre, un soutien non négligeable, surtout lorsque vous avez mené les premiers mois de votre projet seul.e !

Les outils de prospection

Pour trouver l’associé.e parfait.e, il faut savoir ou chercher. Je vous liste dans cette seconde partie quelques outils pratiques qui peuvent vous permettre de chercher au bon endroits, d’assurer une veille professionnelle, jusqu’à tomber sur la perle rare …

Les sites de rencontre spécialisés

  • PartnPro : plateforme d’annonces et de profils permettant la mise en relation de personnes à la recherche d’associés ou de projets auxquels s’associer avec différents services. 
  • Biznessfull : conseils et service de mise en relation de porteurs de projet avec des candidats à projet
  • Tigcre : Tandem interGénérationnel pour la création et la reprise d’entreprise dont l’objectif et de favoriser les projets de création et de reprise d’entreprises associant des personnes de générations différentes.
  • Meetpro : service de recherche d’associés ou d’investisseurs.
  • ShareK : la plateforme de rencontre de l’équipe Linksium pour les projets innovants.
  • M’associer : plateforme de mise en relation entre porteurs de projets et associés potentiels. 

Les outils de veille professionnels

  • LinkedIn: en s’abonnant aux pages des organismes / institutions / entreprises de notre secteur d’activité et en suivant des personnes aux intérêts communs
  • Meltwater: alertes intelligentes qui permettent de suivre les tendances ou des influenceurs, gestion des médias sociaux avec mesure de la performance ou encore analyse de données et reporting
  • Visibrain: newsletter qui recense les 10 articles de presse les plus partagés sur les réseaux sociaux par thématique/secteur

Les clubs et évènements par secteurs d’activités

Les erreurs à éviter

La guerre des égos

« Moi je ». « Je pense que ». « Je ne suis pas d’accord ». Ou; « Tu as tord ». « Tu es incompétent ». « Tu ne fais pas bien » …

Si je vous parlez au préalable de l’importance de communiquer, notamment sur les rôles spécifiques de chaque associé.e.s c’est pour éviter cela. Si vous ne travaillez pas sur les mêmes secteurs de l’entreprise que votre associé.e, que vous n’avez pas les mêmes compétences, alors vous n’êtes pas en mesure de critiquer son travail, ses choix. D’ou l’importance de la confiance et de la cohérence.

Chacun à sa place. Chaque égo dans son enclos et le projet sera bien gardé !

Les parts mal imparties

Il en va de même pour les parts dans l’entreprise.

Parce que la question financière peut facilement devenir sensible, épineuse, il faut avoir défini les droits, devoirs, apports et gains de chacun.e. On évite ainsi les mauvaises surprises au moment du départ d’un.e associé.e et les incohérences au niveau des comptes !

Pour cela, le mieux est de se faire accompagner par un.e ou plusieurs professionnel.le.s dont c’est le métier et qui auront la distance nécessaire pour vous accompagner avec neutralité : avocat.e.s spécialisé, comptables, expert.e.s …

Favoriser la compatibilité personnelle à la cohérence professionnelle

Lorsque l’on fait passer les premiers entretiens pour trouver son associé.e parfait.e, on peut tomber facilement dans la recherche de « l’âme soeur »: un caractère qui nous correspond, une personnalité inspirante, des hobbies en commun, une histoire qui nous touche …

Mais attention ! Vous n’êtes pas là pour rencontrer votre meilleur.e ami.e mais pour trouver l’associé.e qui correspond à votre projet ! Pensez donc compétences plutôt que caractère, skills plutôt que hobbies. Cela ne vous empêche pas de chercher une personne avec qui le feeling passe bien, mais cela n’est pas l’argument central. Vous allez former une équipe avant de former un duo.


Nous arrivons à la fin de ce STEP19 en cohérence, je crois, avec une problématique au coeur des projets des étudiant.e.s-entrepreneur.se.s en cette fin d’année universitaire. J’espère de tout coeur que ces éléments et outils vont vous servir et que vous ressortez inspiré.e.s de cette lecture !

D’ailleurs, l’avez-vous trouvé, vous, votre associé.e parfait.e ?

Comme toujours, je compte sur vous pour commenter, aimer et partager cet article et les posts associés, pour transmettre au plus grand nombre ces conseils et astuces …

Je vous souhaite une très belle semaine, on ne lâche rien !

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – BONUS «Table ronde Pépite 3EF: OBSERVATOIRE des représentations entrepreneuriales liées au genre »

#OGELiG2021

Dans le cadre de l’observatoire des représentations entrepreneuriales liées au genre chez les jeunes [#ORELIG2021], le Pépite 3EF a organisé le 4 mai 2021 une table ronde pour donner la parole aux étudiantes-entrepreneurEs et anciennes alumnas sur leur expérience personnelle de l’entrepreneuriat au féminin. J’ai eu la chance de participer à cette Table ronde, en tant qu’étudiante-entrepreneuse, mais également en tant que bloggeuse. J’ai ainsi aujourd’hui la mission de vous transmettre les résultats de l’observatoire et de vous partager nos échanges, riches en optimisme et en bons conseils.

Afin de répondre aux différentes thématiques de l’ORELIG, les Pépite de France la FNEGE et le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche ce sont associé.e.s pour mener une enquête terrain auprès des étudiantes-entrepreneur.E.s du Réseau Pépite.

L’enquête #ORELIG2021 a été réalisée autour de 4 thématiques que je vous présente plus bas. Ce sont également celles-ci qui ont servi de squelette à la Table ronde organisée par le Pépite 3EF ce 4 mai 2021. Pour vous proposer un papier le plus fluide possible, à chaque thématique, je vous propose un aperçu des résultats de l’observatoire et un résumé de nos échanges.

Présentation des participantes

  • Julie TIXIER [En haut, 2ème à droite]: Animatrice de la conférence, Julie Tixier est MCF à l’Université Gustave Eiffel, Coordinatrice pédagogique du PEPITE 3EF et animatrice de l’Observatoire des Représentations de l’Entrepreneuriat Liées au Genre (ORELiG).
  • Aurélie SEBAG [En bas, à droite]: Ancienne étudiante-entrepreneure et alumna Pépite, Aurélie est aujourd’hui à la tête de l’entreprise Glori, organisme de formation dédié au développement professionnel et personnel mais aussi à l’excellence de service en hôtellerie de luxe. 
  • Aicha Camin [En haut, 1ère à droite]: Etudiante-entrepreneuse, conférencière, auteure, coach, entrepreneuriale, experte en conduite du changement et motivation, créatrice de la plateforme Intelligence qui accompagne les jeunes africain.e.s dans leur épanouissement professionnel.
  • Abigail Agyei Boahen [En haut, à gauche]: Etudiante-entrepreneuse, fondatrice de l’entreprise TchopTime, plateforme de mise en relation de bons plats africains.
  • Ella Duval [En bas, à gauche]: Pour ceux et celles qui débarquent, c’est moi ! Je suis étudiante-[Serial]entrepreneuse, créatrice de Regardsleblog.fr et du podcast Voix d’école, je mène en parallèle un projet dans l’ingénierie pédagogique inclusive, tout en terminant mon Master en Sciences de l’éducation.

Thématiques #ORELIG2021

Thème 1: Qu’est-ce qui pousse les Etudiantes à entreprendre ?

Lors de la table ronde plusieurs idéesclés sont revenues :

  • Indépendance
  • Liberté
  • Autonomie
  • Sens
  • Décisions

En cohérence avec les résultats de l’observatoire, les différentes participantes ont partagé cette volonté de reprendre le pouvoir de leur vie professionnelle par l’entrepreneuriat, tout en nourrissant la volonté de gagner en indépendance, financière comme organisationnelle.

Au-delà d’un changement majeur dans leur façon de travailler, les entrepreneurEs ont également mis en avant l’importance de donner un sens à leurs actions et à leurs activités professionnelles. Ainsi, même si l’entrepreneuriat ne leur permet pas forcément de gagner du temps, surtout au début, il leur permet bien de mieux gérer leurs temps en les laissant libres de leur emploi du temps. Un point non négligeable, surtout avec des enfants …

Quant à la notion de liberté, qui rime souvent avec plaisir, les participantes de la Table ronde ont noté l’importance de bien s’entourer pour s’épanouir à 100%. L’importance d’un.e associé.e est notamment souvent revenue, pour partager les taches, faire uniquement (ou presque) ce en quoi on est bon.ne et avancer plus vite et mieux: Parce que seul.e on va plus vite mais ensemble, on va plus loin.

Comme mis en avant dans la publication du baromètre plus haut, l’entrepreneuriat donne également aux femmes une belle opportunité de s’inscrire dans des projets sociaux qui leur tiennent à cœur. Donner du sens par le travail et pour la communauté, tel semble être le crédo de l’entrepreneuriat au féminin.

Thème 2: Des représentations genrées de l’entrepreneuriat ?

La projection sociale accordant entrepreneuriat au masculin a créé, chez beaucoup de femmes, des perceptions genrées très marquées du monde entrepreneurial. Ainsi, dans les notions clés revenant principalement lors de nos échanges, trois ont attiré mon attention :

  • Culpabilité
  • Légitimité
  • Barrières personnelles

85% des femmes pensent qu’une femme qui entreprend doit être TENACE, COURAGEUSE, AUDACIEUSE. En revanche, dans le nuage de mots que vous pouvez voir au-dessus, le premier mot qui intervient lorsque l’on demande aux étudiantes-entrepreneuses ce qui caractérise un homme entrepreneur est l’AMBITION.

Ce décalage démontre bien la construction sociale ancrée dans notre société n’encourageant pas les femmes à entreprendre, au contraire, leur faisant comprendre qu’elles vont devoir s’armer de courage, de patience et de persévérance pour se faire une place dans ce monde … masculin.

Pour cause, aujourd’hui en France, les femmes sont sous-représentées dans le monde de l’entrepreneuriat et d’autant plus en tant que cheffes d’entreprise : aujourd’hui, 100 % des PDG du CAC 40 sont des hommes et 60,8 % des immatriculations de micro-entreprises (ME) ont été réalisées par des hommes contre 39,2 % par des femmes (chiffres fin 2018) [REF: Les Echos].

La notion de culpabilité a été également longuement débattue lors de la Table ronde organisée par le Pépite 94. Ainsi, les entrepreneuses présentes et accumulant également la casquette de maman (et celle de femme ne l’oublions pas), ont mis en avant leur difficulté à jongler entre horaires d’entrepreneuses et responsabilités de mère. Néanmoins, la plupart était également d’accord pour considérer leurs enfants plus comme des moteurs que comme des freins.

Finalement, la question de la légitimité rejoint celle des barrières personnelles. Les femmes ont ainsi plus tendance à chercher à justifier leur présence, leur projet, leurs actions par des diplômes, des équivalences et une ribambelle d’expériences … Une remise en question et beaucoup de discussions qui freinent considérablement les femmes dans leurs projets.

Thème 3: Quels sont les freins et les leviers pour entreprendre ?

Lorsque la question des freins s’est posée pendant la Table ronde, les avis ont été mitigés. Si certaines ont avancé qu’elles n’avaient pas connu de freins particuliers, d’autres ont listé les obstacles rencontrés :

  • Les enfants [Obstacle véritable ou peur projetée ? ]
  • L’entourage [Peur, remise en question, reproduction des schémas sociaux]
  • Le manque de légitimité [On y revient toujours …]
  • Les craintes financières [* voir schéma]
  • L’auto-censure [Minimisation des compétences]

Mais s’il y a bien un élément très important qui a été relevé pendant la Table ronde, c’est que la plupart de ces peurs sont projetées sans forcément être vécues. Ainsi, voir les enfants comme des obstacles à l’entrepreneuriat est surtout une peur des femmes qui hésitent à entreprendre. Deux des entrepreneuses présentes lors de la Table ronde étaient mères et n’avaient pas ressenti leur maternité comme un frein à leur épanouissement entrepreneurial, bien au contraire.

La question de l’entourage, tout comme celle de l’auto-censure revient à l’importance de déconstruire les schémas sociaux qui tendent à reproduire toujours les mêmes modèles : les enfants d’entrepreneur.se.s seront entrepreneur.se.s, les enfants d’ouvrier.ère.s seront ouvrier.ère.s. L’essai autobiographique du sociologue et philosophe Didier Eribon, « Retour à Reims » dépeint parfaitement cette réalité des transfuges de classes en perpétuelle remise en question, condamné.e.s à errer, entre leur classe sociale d’origine et leur classe sociale d’adoption.

Néanmoins, au-delà de ces peurs et obstacles, l’enquête #ORELIG2021 ainsi que notre échange lors de la Table ronde nous a amené à mettre en avant la Résilience des femmes entrepreneuses qui « Gardent le cap », coûte que coûte, pour s’émanciper de toutes ces projections sociales et personnelles : 60% des étudiantes-entrepreneuses disent ainsi ne pas craindre les stéréotypes de genre.

Thème 4: Quels sont les besoins spécifiques des Etudiantes-Entrepreneur.E.s ?

Pour finir ce tour d’horizon, l’enquête #ORELIG2021 a questionné les étudiantes-entrepreneuses des Pépites sur leurs besoins. Pour effectuer leur Grand Saut vers l’entrepreneuriat, l’importance de soutien, moral et financier est au cœur de la démarche des femmes concernées.

Lors de la Table ronde, l’importance des rôles modèles a également été mise en avant, notamment lors d’évènements publics – conférences, séminaires, tables rondes – pour créer une dynamique de représentation. Une représentation féminine qui ferait ainsi la différence, mais attention, à une seule condition : celle d’une répartition égale entre les sujets et les secteurs, parce que le Care et l’esthétique ne sont pas les seuls secteurs à accorder au féminin …

Julie Tixier, animatrice de la Table ronde a également profité de cette thématique pour noter les conséquences dramatiques de la crise sanitaire sur les femmes et plus spécifiquement, sur les femmes entrepreneuses en citant notamment l’enquête CRÉDOC de janvier 2021. Réalisée chaque année, l’enquête du CRÉDOC Conditions de vie et Aspirations des Français montre que la crise sanitaire et notamment le confinement, qui plaçaient pourtant femmes et hommes devant les mêmes difficultés, ont abouti à des arbitrages en défaveur de la parité: La situation financière des femmes entrepreneures s’est, elle, davantage dégradée que celle des hommes, certaines ayant même cessé toute activité professionnelle pendant le premier confinement, bien plus souvent que leurs homologues masculins [La crise sanitaire provoque un retour à des rôles genrés traditionnels (credoc.fr)].


Comme nous l’avons conclu, philosophiquement, à la fin de cette belle Table ronde du mardi 5 mai, un long chemin reste à parcourir malgré des avancées déjà significatives à mettre en avant. Parce qu’au-delà des constructions sociales et des obstacles pratiques, c’est surtout leur propre censure et leurs aprioris tenaces que les femmes doivent affronter pour se lancer dans le vaste monde de l’entrepreneuriat. Une épreuve supplémentaire loin d’être de tout repos, mais qui vaut la chandelle à en voir les entrepreneuses épanouies et passionnées avec lesquelles j’ai eu la chance d’échanger mardi.

Autrement dit, vous êtes les seules à pouvoir faire Votre Grand Saut vers l’entrepreneuriat alors, prenez de l’élan, croyez en vous et vous vous sentirez pousser des ailes …

Je remercie une nouvelle fois, le Pépite 3EF et Julie Tixier pour l’organisation de cette Table ronde passionnante, ainsi que Aurélie, Aicha et Abigail pour leurs partages d’expériences et conseils pratiques ! Quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvelle épisode de ma série Serial entrepreneuse, parce qu’il est temps de parler :

A S S O C I E. E. S.

Prenez soin de vous, de vos proches et de vos rêves.

Ella

Le grand saut – Nastasia Kimmel

PORTRAIT N°10


Aujourd’hui, nous franchissons un cap important pour la série Le Grand Saut, celui du Dixième article ! Une fois de plus, je n’ai pas vu le temps passé et je suis très heureuse de voir l’engouement que suscitent ces portraits inspirants.
Pour marquer ce beau passage à la dizaine, je reçois une entrepreneuse de haut vol, aussi pétillante et investie que ces projets : Nastasia Kimmel.

Créatrice du réseau social Passion Social NetWork, le premier réseau social double acteur d’accomplissement de soi, Nastasia est intimement convaincue que nos passions devraient être à la base de nos choix professionnels, de nos projets. Dans cette perspective, Nastasia s’est lancé le défi fou de créer le réseau social de demain. Portrait d’une entrepreneuse du changement …

Nastasia

Je suis très heureuse que cet article soit le dixième, car pour moi il représente parfaitement l’âme de cette série. Celle de jeunes entrepreneur.se.s qui décident de faire le Grand Saut vers l’entrepreneuriat, vers quelque chose de grand, de fou, en cohérence avec leurs valeurs, leurs espoirs, coûte que coûte. En espérant avoir créé des vocations …

Qui es-tu ?

Nastasia Kimmel, porte sa diversité culturelle en étendard. Son père est français, sa mère russe et Nastasia considère cette diversité comme à l’origine de sa première passion : la découverte ; la découverte de nouvelles cultures, de nouvelles personnes, de nouveaux plats, de nouvelles langues (japonais, turc, allemand). Sa deuxième passion dans la vie, c’est le théâtre. Depuis petite, elle a ainsi toujours rêvé de devenir actrice, pour s’évader encore mais autrement. Sa troisième passion c’est la musique, sans laquelle elle ne pourrait pas vivre (10 ans de conservatoire de piano au comptoir), pas un jour ne passe sans qu’elle n’écoute de musique.

Nastasia se résume souvent en quatre mots : passion, environnement, humain et créativité.

Quel est ton parcours ?

Le parcours de Nastasia regroupe ses passions, mais lui a surtout donné des outils pour avancer :

  • Parcours scientifique en étant en classe européenne allemand de la 4ème à la troisième. Pendant ces années lycée, elle a également fait beaucoup d’échanges linguistiques (Dublin, Oxford…)
  • En suivant son rêve d’acting, Nastasia fait un stage d’une semaine au Cours Florent l’année de sa terminale, tout en ouvrant une deuxième porte en passant le concours d’une école de commerce international. Comme beaucoup, elle décide finalement de laisser sa passion du théâtre de côté pour suivre une voie plus « sérieuse » à Kedge Business School Marseille en finance et commerce international ; entre cours théoriques en France et 6 mois de stages à l’étranger. Dès son premier jour à Kedge, Nastasia s’investit et monte un projet d’agence de voyage spécialisée vers les étudiant.e.s : KTravel. En premier stage, elle part à Paris, se tester en vente chez Louis Vuitton, une expérience intense de 6 mois qui lui fait prendre conscience de l’importance de la diversité linguistique en commerce (notamment auprès des client.e.s chinois.e.s). Dans cette dynamique, elle créait des fiches d’accompagnement en chinois pour aider ses collègues vendeur.euse.s. Pour sa troisième année de Bachelor, Nastasia poursuit dans cette dynamique et part aux Etats-Unis, sur la Côte Est en double diplôme Business développement et entrepreneuriat. Pour valider son année, elle complète son cursus par un stage à New-York, dans une Start-Up en tant que Business développeuse. Une nouvelle expérience qui lui a permis de découvrir les coulisses de la Start-up nation. 
  • C’est la COVID qui l’a obligée à rentrer et qui l’a amenée à s’inscrire au sein du Master à l’UPEC en alternance chez BNP Paribas. Dans sa volonté de touche-à-tout, cette nouvelle expérience lui a permis d’avoir un nouveau regard du monde entrepreneuriat.

Ton Regard sur l’entreprenariat

Pour Nastasia, l’entrepreneuriat a toujours été synonyme de liberté, comme une opportunité de vivre de ses passions. Finalement, aujourd’hui, elle se rend compte de l’importance des actions, des mises en place concrètes, de la proactivité pour réussir dans l’entrepreneuriat. Dans ce sens, le fait de nourrir son réseau, d’optimiser son réseau lui semble aujourd’hui nécessaire.

Ton Grand Saut

Le Grand Saut vers l’entrepreneuriat de Nastasia a eu lieu en trois temps :

  • En arrivant à Kedge, Nastasia a d’abord découvert le programme d’entrepreneuriat en parcours d’échange (US), c’est une possibilité qui l’a rassuré et lui a donné les clés pour se lancer
  • Face aux doutes pendant ses stages en milieux professionnels « classiques », Nastasia s’est rapidement rendu compte que sa créativité était trop grande pour une entreprise déjà créée ou même une autre start-up, alors que son projet lui permet d’être à 100% elle-même
  • Enfin, Nastasia a eu sa confirmation en faisant un stage dans une start-up (à New-York). Voir que d’autres ont réussi à créer leur boite en partant de rien, lui a montré que tout était possible, avec de la motivation et des moyens …

Evolution de ton projet

Au moment de demander le statut EE, le projet de Nastasia partait vraiment de son rêve de théâtre, mis en standby lorsqu’elle a préféré suivre une voie « classique ». En tirant les conséquences de cette expérience, Nastasia s’est rendu compte de la puissance des réseaux sociaux qui l’ont aidé à rebondir ; c’est de ce chemin qu’est né Passion Social NetWork, Premier réseau(x) social double acteur d’accomplissement de soi.

| Un compte utilisateur  

| Deux profils  

•           Premier profil : passionné en quête d’évolution (demande(s))
–           Découvrir
–           Pratiquer
–           Vivre de sa passion  

•           Deuxième profil : rêveur réalisateur (offre)
–           Rêve à réaliser –           Projet à accélérer
–           Expertise à apporter
–           Expérience à apporter (succès / échec)  

| Un but : arriver à des complémentarités entre les demandes et les offres pour être acteur.trice.s et non plus spectateur.trice.s.

| Un algorithme : qui fait des matchs entre les personnes avec les mêmes passions, les mêmes buts.   

Depuis le lancement du projet, Nastasia a créé un teaser grâce à son réseau en demandant à une soixantaine de personnes quelles étaient leurs passions pour commercer à les mettre en relation. Son objectif sur le long terme, est de créer une communauté (aujourd’hui 200 personnes), pour coconstruire son réseau social.

Sur soixante personnes, elle a ainsi pris conscience les gens avaient besoin des autres pour s’accomplir. En mettant en relation ses gens, elle souhaite ainsi les accompagner dans leur réussite en partant de leurs rêves : Partager | Collaborer | Inspirer.

Parmi les difficultés que Nastasia a rencontrées, la première a été de partager son projet car cela lui a demandé du temps et une certaine organisation en fonction des logiciels adaptés… ou non. De plus, lors de son premier essai, Nastasia a oublié de récupérer les adresses mails de son Google Form (alors qu’elle a récupéré 300 réponses !) ce qui lui aurait permis d’avoir une première jauge de client.e.s potentiel.le.s … Une erreur qu’elle partage aujourd’hui pour que d’autres ne la refassent pas ; ou quand la mise en commun nous tire tous.tes vers le haut !

Ton accompagnement

Florian Labulle, responsable de sa formation est pour Nastasia un grand soutien. Il lui a notamment permis d’être entourée de personnes en adéquation avec ses besoins.

En parallèle de sa formation à l’UPEC et du Pépite, Nastasia a également été sélectionnée pour le concours Tous labellisés, une expérience en demi-teinte pour elle. En cause, un certain manque de communication et de transparence qu’elle pointe aujourd’hui du doigt.

Ta perspective d’évolution

Dans les mois à venir, Nastasia souhaite faire grandir sa communauté auprès de futur.e.s utlisateur.trice.s et coconstructeur.trice.s. Pour cela, Nastasia compte sur le développement de sa page Instagram qu’elle nourrit notamment en construisant des premiers matchs entre passionné.e.s [Tous les liens pour rejoindre le réseau Passion Social NetWork et les réseaux sociaux affiliés sont en fin de l’article …].

Enfin, Nastasia souhaite également adapter son prototype pour commencer à prospecter auprès de potentiels partenaires développeur.se.s web et de financeurs.

Et toi, qu’attends-tu pour te lancer ?

Qui ne tente rien n’a rien. Tu ne prends pas de risque à ne pas essayer. De même, il faut essayer pour ne pas avoir de regrets. Et surtout, il ne faut pas oublier que l’un n’empêche pas l’autre. Il est ainsi possible de faire un Master en imaginant, créant, son projet. D’autant plus que la seule chose que l’on risque de perdre c’est du temps et notre temps n’est-il pas notre plus belle richesse ?
Vous pouvez retrouver Nastasia sur LinkedIn et Passion Social NetWork sur le Groupe Facebook et sur les pages Instagram et LinkedIn. 

Nous arrivons à la fin de ce beau portrait. Merci à Nastasia d’avoir pris le temps de me parler de son magnifique parcours, avec passion et de son projet, en cohérence avec sa personnalité pétillante et son sens de la créativité ! N’hésitez pas à rejoindre Passion Social NetWork, sur Facebook, LinkedIn et Instagram pour faire éclore ce magnifique projet et qui sait, peut-être, trouver des personnes avec qui réaliser votre propre Grand Saut !

Parce que les rêves prennent vie en mettant en commun nos compétences, l’alliance des forces se doit d’être au cœur de nos démarches, autant personnelles que professionnelles. D’ailleurs, c’est quoi le rêve que vous avez mis en standby pour suivre une voie plus … « classique » ?

Je compte sur vous, encore et toujours, pour réagir à cet article, le commenter et la partager, parce que votre Regards aussi compte !

Dans l’attente de lire vos réponses inspirées …

Ella

Le grand saut – Deban Vithuran

PORTRAIT N°8

Nous continuons aujourd’hui sur la lancée avec un nouveau portrait de la série Le Grand Saut sur Regardsleblog.fr ! Pour ce faire, je reçois aujourd’hui Deban Vithuran, fondateur de Fedhubs. Nous restons dans la lignée de la semaine dernière, au plus près des services simples, vivant une grande traversée du désert depuis un an…

Deban nous parle ainsi de son parcours entre électronique et code, jusqu’à son projet, son second Grand Saut vers l’entrepreneuriat, au service d’un secteur qu’il connait bien, celui de la restauration. Au rythme de ses envies et de ses déclics, Deban a su se lancer au bon moment et prendre son temps tout en gardant la foi en ses projets et ses ambitions, une belle découverte en perspective.

Deban

Je veux remercier plus que jamais ceux et celles qui prennent le temps de m’accorder un entretien pour donner vie à ces multiples portraits, aussi riches et ambitieux que les voix que je porte sur ce blog. Mettre du temps dans un projet c’est devenir riche. Si ce n’est pas en fonds financiers, on parle bien de richesse en rencontres et en Regards nouveaux ; c’est la leçon que je tire en tout cas de ce projet aujourd’hui …

Qui es-tu ?

Originaire du Sri Lanka, Deban a aujourd’hui 27 ans. Avide d’autonomie et de liberté, Deban a toujours aimé mener des projets de fonds, surtout dans les postes décisionnaires. Des compétences aujourd’hui en parfaite harmonie avec son projet et sa dynamique entrepreneuriale.

Quel est ton parcours ?

Après le bac, Deban, fait le choix de se lancer dans un parcours en électronique informatique après avoir essayé une Prépa, plus large et théorique, qui ne lui correspondait pas.

Ce parcours professionnel, à travers un DUT, lui a permis de découvrir une de ses passions : l’électronique. Au fur et à mesure, de cette formation, de ses projets et stages, il a ainsi eu l’opportunité d’apprendre par lui-même et d’appréhender une dimension « du faire », qui aura toute son importance dans la suite de son parcours …

C’est finalement lors de son Master en Electronique, spécialité Télécoms et Informatique, qu’il s’est beaucoup intéressé au code et qu’il a débuté un travail de veille générale, dédié aux secteurs de l’informatique et de l’économie électronique. Grâce à cette démarche personnelle, il a pris conscience de la complexité de ce secteur, en perpétuelle évolution, et de la nécessité de l’expérience et de la légitimité, non seulement universitaire, mais également professionnelle.

C’est notamment cette prise de conscience qui l’a amené à prendre son temps dans la mise en place de son premier Grand Saut vers l’entrepreneuriat, une entreprise dédiée à la DATA et aux traitements des données. Un projet complexe qu’il préfère mûrir tranquillement et en parallèle de son nouveau projet, au cœur de cette article : Fedhubs.

Ton Regard sur l’entreprenariat

Avant même de lancer dans l’entrepreneuriat, Deban a toujours su qu’il voulait être chef de son entreprise. Il se savait ainsi doué dans la prise de décision et dans la gestion d’équipe et avait eu l’opportunité, au cours de ces projets universitaires, de tester ces compétences. Aimant organiser, faire des choix, il avait conscience du poste qu’il visait avant même de savoir dans quel secteur d’activité il allait réellement s’épanouir. Un angle de décision peu mis en avant dans notre société et pourtant très intéressant car il permet, à mon sens, de partir de ce que l’on sait faire, avant d’analyser ce que l’on veut faire.

Comme beaucoup d’entrepreneur.se.s, la dimension autonome qu’offrait l’entrepreneuriat et la liberté d’action étaient également au cœur de la projection de Deban, quant à ce secteur professionnel.

Ce sont finalement ses différents projets universitaires qui lui ont confirmé ce choix.

Ton Grand Saut

Le Grand Saut, Deban l’a fait quand il a fait face à ne problématique universelle : la galère financière. En manque de fonds pour subvenir à ses besoins en tant qu’étudiant, il prend conscience de la possibilité d’entreprendre.

C’est à ce moment-là que son père vient vers lui pour lui demander un service : il cherche en effet à refaire le site web de son restaurant et a besoin de compétences dans ce domaine, compétences qu’il pense être acquises par son fils, Deban. En réalité, à ce moment-là, Deban prend conscience que malgré ses nombreux savoirs théoriques en informatique, il est incapable tel quel de coder un site web. C’est ainsi finalement en apprenant sur le fil, en ligne, les prémices du code, que Deban, va effectuer son premier travail en codage, malgré son absence de savoir-faire à l’origine. 

En mettant en place ce projet, Deban se rend rapidement compte du manque crucial d’outils pour favoriser la communication entre les restaurateurs et les clients. Une prise de conscience et un projet qui vont l’amener à créer son premier outil : les Codes de l’affluence. Leur but ? Accompagner les restaurateur.trice.s dans leur gestion de l’affluence en salle, pour favoriser un remplissage simplifié et une organisation globale adaptée.

 Avec ce premier outil comme base, Deban, commence à construire une APP adaptée et unique en y ajoutant notamment des gestions des évènements spéciaux par restaurant [Matchs, soirées à thème…], grâce à un fonctionnement de profils en ligne. Concrètement, il s’agit pour Deban de redonner aux restaurateur.trice.s la maitrise de leur visibilité digitale, volée ces dernières années par les APP de commandes en ligne, telles que Ubereats ou encore  Justeat.

Evolution de ton projet

Deban a connu le statut EE grâce au réseau UPEC via notamment les Newsletters mensuelles de l’université. Il est à l’époque en fin de Master et voit rapidement dans cette option une belle opportunité pour se lancer dans la vie professionnelle tout en restant affilié au système étudiant. Une condition sine qua non pour rassurer ses parents…

A ce moment-là, son projet est au stade d’idée, Deban fait beaucoup de veille, notamment dans la cryptomonnaie, mais rapidement il prend conscience de son manque de crédibilité et de son impossibilité d’entreprendre seul dans ce secteur complexe.

Mettant de côté son premier projet, Deban se lance à 100% dans son second projet, correspondant parfaitement aux besoins du secteur de la restauration : Fedhubs.

Sous forme d’une APP clé en main, celle-ci pour permettre aux restaurateur.trice.s de favoriser leur visibilité et de gagner des clients. L’interface est double :

–           Restaurateur : informations clés

–           Clients : mini page web par restaurant

Le concept phare de l’APP est donc le Code de l’affluence unique au monde, avec des feux tricolores pour voir le degré d’affluence t des mises en avant des évènements par restaurateur. Aujourd’hui, Deban se projette également sur de nouvelles fonctionnalités, tel que le GPS.

Au départ, Deban a fait le choix de se lancer seul dans la blockchain car il connaissait le secteur et que c’était le cas de peu de gens. En souhaitant travailler à partir de son expertise et de ses contacts, il a ainsi préféré favoriser la rapidité à l’efficacité.

Actuellement, Deban poursuit toujours ses projets seul, mais cette fois dans un souci de crédibilité. En effet, il souhaite ainsi démontrer aux personnes de son secteur, ainsi qu’à lui-même, qu’il a les compétences et les savoir-faire pour avancer et réussir, sans aide extérieure. De plus, les heures de travail que demande ce projet raréfient la possibilité de trouver un.e collaborateur.trice adapté.e, aussi disponible que lui et aux même horaires… Néanmoins, une fois le produit lancé, il projette d’agrandir son équipe, pour s’entourer au mieux. 

Au début de son expérience entrepreneuriale, c’est le manque de connaissances qui a manqué à Deban. Seul, il ne comprenait pas tout et a dû tâtonner longtemps avant de trouver les clés nécessaires à la réussite de son projet. Pour cela, il est notamment passé par le MOOC Gestion de Projet – GDP – fait par un professeur de Centrale Lille [Disponible en ligne] qui lui a appris l’importance de travailler en équipe. De plus, en passant par le No code [Toujours via des outils en ligne], cela lui a permis d’avancer pas à pas, pour apprendre à s’approprier des outils essentiels et complexes.

Deban ne s’est pas vraiment senti illégitime dans sa démarche, même si au début c’était compliqué pour lui, notamment dans la commercialisation du projet en temps de crise. Les techniques de prospect évoluent en permanence, notamment avec le transfert en ligne de la majorité des activités et l’ont obligé à s’adapter par rapport à son marché.

Ton accompagnement

Le statut D2E a permis à Deban d’avoir une situation stable malgré ses 27 ans. De plus, l’accompagnement professionnel, via les séminaires, des rencontres avec des anciens étudiant.e.s ou des professionnel.le, est un soutien permanent qui lui permet d’avancer dans son projet avec plus de sérénité.

Pour Deban, le réseau Pépite devrait néanmoins développer son réseau professionnel d’accompagnement. Peu d’ancien.ne étudiant.e.s entrepreneur.se.s ayant réussi reviennent pour parler de leurs parcours, de leurs projets, ce qui pourrait pourtant nous permettre d’apprendre de leurs erreurs et de leurs réussites. De plus, Deban est parmi les plus âgés donc il a l’impression d’être mentor pour les nouveaux étudiant.e.s entrepreneur.se.s tout en étant lui-même en période apprentissage. Un double rôle intéressant qui lui permet malgré tout de mettre en perspective les réseaux qu’il a croisés jusqu’alors avec les nouveaux arrivant.e.s sans connaissances.  

En parallèle de l’accompagnement, Pépite, Deban suit la formation Les déterminés qui permet aux entrepreneurs de tous les milieux de concrétiser leur projet. Cette formation lui permet non seulement de concrétiser son projet mais également de rebondir en cas d’échecs. En effet, le réseautage y est très important, notamment via des évènements nombreux et professionnels, ce qui donne de belles opportunités de partenariats et d’échanges, formels comme informels. Deban note également que le système des feedbacks y est permanent, ce qui lui a vraiment permis d’avancer dans son projet, pas à pas. Au lieu de faire à sa place, la formation lui permet de comprendre au fur et à mesure en lui donnant les clés manquantes qu’il avance de lui-même dans son projet. Un soutien personnalisé et adapté qui fait réellement la différence.

Ta perspective d’évolution

Sur le court terme, Deban a l’objectif de lancer l’APP Béta avant la fin 2021, pour ensuite créer la société et commercialiser en 2021 – ce qui implique suffisamment de commerces partenaires [Une démarche de réseautage est justement en cours]. Par la suite, Deban souhaite développer ses autres services pour améliorer l’APP et la faire avancer au plus près des besoins de ses publics cibles.

Deban a également postulé pour la deuxième fois à Pépite Startup Ile de France en février, un nouvel accompagnement qui lui permettrait d’accélérer sa démarche de développement avec Fedhubs, tout en étant intégré à un écosystème start up riche et dynamisant. Maintenant, Deban a conscience qu’il dépend, comme la plupart de ses collègues, du marché et donc de la crise sanitaire qui aujourd’hui met les restaurateurs – son public cible – à l’arrêt …

Et toi, qu’attends-tu pour te lancer ?


En entrepreneuriat, il faut se lancer car l’idée ne vaut rien, c’est l’exécution qui compte.

Vous pouvez Deban sur LinkedIn  & Fedhubs sur Facebook et Twitter 


Nous arrivons (déjà) à la fin de ce nouveau portrait. Je remercie une nouvelle fois Deban avec qui j’ai beaucoup aimé échanger ! Il est intéressant de voir une perspective plus mature du secteur entrepreneurial, du fait de son âge, bien sûr, mais également de par sa multitude de projets. Pour moi, Deban représente bien le proverbe ; « Rien ne sert de courir ; il faut partir à point », une belle leçon de vie, dans notre société aussi pressée, qu’angoissée …

Je compte sur vous, encore et toujours, pour réagir à cet article, le commenter et le partager, parce que votre Regards aussi compte ! Et d’ailleurs, vous êtes plutôt TEAM « Entreprendre en solo, parce qu’On n’est jamais mieux servi que par soi-même » ou TEAM « Entreprendre à plusieurs, parce qu’Ensemble on va plus loin » ?

Dans l’attente de lire vos réponses inspirées …

Ella

Le grand saut – Thomas Bénéteau

PORTRAIT N°7


Après plusieurs semaines d’absence, ce mercredi marque le retour de la série Le Grand Saut sur Regardsleblog.fr ! Pendant les prochaines semaines, chaque mercredi vous allez ainsi pouvoir découvrir des parcours et des projets de jeunes étudiant.e.s-entrepreneur.se.s inspirant.e.s et inspiré.e.s.

Nous commençons aujourd’hui avec Thomas Bénéteau, co-fondateur de SpotiD, votre nouvelle APP préférée de bons plans pour vos soirées dans les bars parisiens. Thomas revient avec moi sur son parcours, de comédien à entrepreneur, au gré des opportunités et du courant. Thomas a su faire des choix au bon moment, avec les bonnes personnes, quitte à devoir reprendre ses études pour avoir les clés et réussir son projet. Des choix qui nous poussent à réfléchir à l’importance de la théorie dans le monde très pratico-pratique de l’entrepreneuriat.

Thomas

Regardsleblog.fr continue son bout de chemin au gré des rencontres et des lignes rédigées. Restez connecté.e.s car les prochaines semaines, les prochains mois vont être riches, en sujets passionnants et en parcours inspirants … 

Qui es-tu ?

Thomas, est un passionné de théâtre, cinéphile, il est également féru d’histoire. Sinon, Thomas sort beaucoup, ce qui explique sans doute son projet … Mais au-delà des sorties nocturnes, Thomas aime également les activités culturelles, des musées aux expositions mais également les activités sportives.

Quel est ton parcours ?

Thomas a été comédien pendant 10 ans, la culture, il l’a donc dans la peau.

Côté scolaire, Thomas a un bac S, qu’il a enchainé  avec une école d’ingénieurs. La voie semblait donc toute tracée, mais comme c’est souvent le cas avec les (futur.e.s) entrepreneur.se.s, Thomas a finalement décidé un virage à 360° vers … une licence de Psychologie.

Après celle-ci, souhaitant toujours poursuivre ses études, Thomas se tourne vers un Master d’ergonomie et ingénierie facteurs humains. C’est à la suite de celui-ci qu’il découvre le D2E qui lui met un premier pas dans l’entrepreneuriat. Un choix loin d’être anodin, vous allez le voir, puisque guidé par une rencontre et une opportunité, qui va faire toute la différence …

Après avoir terminé son D2E, Thomas ressent un manque de connaissances théoriques, nécessaire d’après lui à son épanouissement entant qu’entrepreneur, il fait alors le choix de reprendre le chemin de la fac à travers un second Master, spécialisé en entrepreneuriat cette fois [voir partie Ton accompagnement]. 

Ton Regard sur l’entreprenariat

Thomas a toujours pensé à l’entrepreneuriat. Il voyait ainsi cette voie comme le bon moyen pour réussir « de ses propres mains », de lui-même. L’entrepreneuriat semblait correspondre à son côté touche-à-tout.

C’était donc une vision assez fantasmée qui l’a poussé à entreprendre et s’est finalement en rencontrant Faed, le co-fondateur de SpotiD, qu’une opportunité s’est présentée à lui.

L’entrepreneuriat lui semblait simple et fluide et c’est finalement le temps nécessaire et laborieux en termes d’administration qui lui a fait prendre conscience de l’ampleur de la tâche.  Néanmoins, rien ne vaut, pour Thomas, le côté stimulant et passionnant qui lui ont plu dans ce milieu et qui font qu’il s’y épanouit aujourd’hui. 

Ton Grand Saut

En se lançant avec Faed dans le projet SpotiD, celui-ci lui présente le D2E lui permettant d’avoir accès à des formations spécifiques sur l’entrepreneuriat. SpotiD à l’époque était une simple carte étudiante universelle, loin du projet d’envergure que représente l’APP aujourd’hui.

C’est en effet en rentrant dans le projet, que Thomas pense à faire évoluer SpotiD vers une APP pour répondre à une des préoccupations majeure des étudiant.e.s : trouver des lieux de sorties (bars) et gagner des bonus, pour pouvoir s’amuser à moindre coût ! [Est-ce utile de le préciser ? Nous sommes, à ce moment là, dans un monde maintenant ancien, où la COVID ne ramenait pas les étudiant.e.s à de simples machines asociales devant leurs ordinateurs H24…].

Evolution de ton projet

Aujourd’hui, SpotiD est donc une application sous forme d’un outil marketing pour les bars parisiens. Chaque consommation permet à l’utilisateur.trice de gagner des points pour accéder en fin de mois à des soirées privées (anniversaires, apéros animés …) , organisées par l’équipe de SpotiD.

Quatre personnes sont aujourd’hui sur le projet : Faed, pour les aspects commerciaux et financiers Thomas, en marketing et communication, ainsi que deux développeurs. L’équipe a beaucoup évolué depuis le début du projet. En effet, l’aventure a commencé avec Faed, un développeur ainsi qu’une autre personne, deux personnes sont parties entre temps et deux nouvelles sont arrivées (dont Thomas). Ces changements sont la preuve qu’un projet peut se maintenir malgré les changements et les accidents de vies …

Pour Thomas, rassembler des compétences multiples est le point très positif d’un projet plusieurs. A l’inverse, la prise de décision est vraiment le point le plus difficile, au même titre que la dépendance des uns envers les autres. Se mettre d’accord sur un logo, un programme d’événement, ce n’est pas la même chose à deux ou à quatre … L’organisation, surtout lorsque certains ont des jobs en plus ou encore des études, est un point difficile également, une difficulté d’autant plus ressentie au moment de programmer des réunions d’équipe ! Maintenant, Thomas relève la créativité, quatre fois plus importante dans l’équipe, ce qui apporte donc beaucoup d’idées et de dynamisme.

Le respect des Deadlines a été une difficulté centrale pour l’équipe tout au long du projet et jusqu’à aujourd’hui, notamment à cause des compétences différenciées ; ainsi, une tâche à effectuer semble simple pour quelqu’un qui n’a pas les compétences associées. Une problématique que je connais bien en tant qu’auto-entrepreneuse dans la communication, parce qu’après tout, designer un logo et créer une charte graphique c’est hyper simple et rapide, non ?  [Non !].

Lorsqu’il échange avec des personnes de sa tranche d’âge, le projet et son parcours sont très bien accueillis, que ce soit dans son parcours ou en dehors. En revanche, lorsqu’il échange avec des personnes plus âgées, Thomas ressent un certain scepticisme, qui a un impact énorme sur son démarchage. Il y a un manque de reconnaissance du temps et de l’envie investie, au profit d’une mise en avant de son manque d’expérience et de son « immaturité professionnelle ». Au niveau des potentiels partenaires de bar, c’est surtout lorsqu’il y a les questions financières qui rentrent en compte que certains doutes apparaissent : Le projet est-il viable ? L’équipe est-elle suffisamment stable ? Le projet a-t-il été réfléchi sur le long terme ? Des doutes une fois de plus exacerbés lorsque les patron.ne.s sont plus âgé.e.s

Ton accompagnement

Le statut a apporté à Thomas l’accès à des formations, à des webinars, un apport nécessaire, pour lui qui n’avait aucune connaissance dans le domaine. Un premier pied à l’étrier qui a fait la différence, tout en lui permettant de conserver son statut étudiant.

Le networking, les rencontres donc avec d’autres entrepreneur.se.s, lui ont permis de débuter son réseautage, des formidables moments rythmés par des partages d’expériences et de connaissances passionnants et nécessaires.

Thomas ajouterait malgré tout à l’accompagnement EE, des cours intensifs de 4 jours / 1 semaine pour, par exemple, monter un business plan, élaborer une stratégie marketing ou créer une charte graphique / logo. En petit groupe, cela permettrait à l’animateur.trice.s de faire du cas par cas et aux étudiant.e.s d’avancer concrètement sur leurs projets. 

Avec le statut, Thomas apprenait des choses mais il avait l’impression que ça restait dans les généralités sans rentrer directement dans son projet, dans sa cible. C’est pourquoi il a décidé de finalement reprendre ses études après sa première année de D2E, avec le Master Innovations et Créations d’entreprises (M2I) de l’UPEC. 

Celui-ci lui permet d’avancer jour après jour sur son projet concrètement à travers les cours, pratiques et théoriques, qui lui sont apportés. De plus, des tips lui sont transmis, concrets, au plus près de sa réalité professionnelle, par des personnes du milieu, vivant eux.elles-mêmes cette réalité tous les jours. Ainsi, le Master lui offre un effet calque, apport/mise en pratique dans son projet, au-delà des « cas pratiques » présentés dans les webinars Pépite.

Ta perspective d’évolution

Les étapes à venir pour Thomas et ses collaborateur concernent la phase de test de l’APP grâce à leurs Bétas testeur.trice.s [Sujet du STEP 18 «PHASES TEST»] dès la réouverture des bars. En parallèle, ils souhaiteraient lancer des campagnes marketings pour toucher leur cible au plus près. Plusieurs idées de nouvelles fonctionnalités sont en projets et seront sans doute ajoutées si l’APP fonctionne, dans les mois suivants le lancement du projet. Au niveau du système d’affiliation des bars, pour l’instant SpotiD passe par un code d’accès individuel, pour rentrer les nouvelles consommations, permettant d’accumuler des points, mais le but dans l’avenir est d’affilier les bars partenaires à des codes QR.

Et toi, qu’attends-tu pour te lancer ?

Organise ton emploi du temps, schématise tout ça, même tes moments de pauses et parles-en le plus possible pour tâter la réaction des autres sur ton ou tes projets. Pause-toi pour observer ce que tu aimes, comme tâche à effectuer, dans un premier temps pour ensuite chercher d’autres personnes pour effectuer les tâches que tu aimes le moins.
 
Si tu aimes réussir par toi-même et être indépendant dans ton travail, l’entrepreneuriat est fait pour toi !
Vous pouvez Thomas sur Instagram @asotrope & SpotiD sur Facebook et Instagram également @spotid.app 

Nous voilà à la fin d’un nouveau portrait au cœur d’un secteur passionnant et vivant à travers le projet SpotiD, malgré le standby global dont il souffre depuis plusieurs mois. Je trouve le parcours de Thomas et son projet très intéressant car inscrit dans une démarche continue de recherche de savoirs et de nouvelles compétences pour les mettre en pratique. Je remercie chaleureusement Thomas pour m’avoir consacré un peu de son temps !

Comme toujours, n’oubliez pas d’aimer, commenter et partager cet article et les posts associés sur LinkedIn et Instagram.

Je vous dis à la semaine prochaine pour un nouveau portrait, toujours dans le secteur des sorties et de la fête, en attendant de pouvoir enfin y retourner, en vrai … Belle semaine !

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 18 «Phases test»

Il est temps de confronter votre projet à votre secteur d’activité

Une fois votre projet, mis en forme, adapté, présenté, après des mois, des années de doutes et de remises en question, la seule façon de lui donner vie, est de le tester. En gardant en tête qu’un projet parfait est un projet déjà oublié, il ne faut pas avoir peur de se lancer même en ayant l’impression de n’être qu’à l’état de travaux, bien au contraire. C’est sur votre terrain de prédilection, auprès de votre public cible que votre projet va se réveler dans sa forme la plus aboutit. Mais comment tester son projet ? A distance ou sur le terrain, plusieurs outils existent; tour d’horizon …

Afin de vous proposer une palette d’outils pouvant s’adapter autant à des projets de services qu’à des projets de vente de produits et pouvant être mis à place aussi à bien distance [En cas de crise sanitaire mondiale par exemple…], que sur le terrain directement, j’ai divisé cet article en deux temps:

  • Tests à distance: Pouvant être réalisés via les réseaux sociaux ou par mails, pour les questionnaires, ou encore, grâce aux plateformes de réunions en ligne pour les entretiens individuels et groupes focalisés.
  • Tests sur le terrain: Pour les bétats-testeur.se.s je me tourne particulièrement vers les entreprises développant des produits, au contraire, les partenaires tests concernent principalement les entreprises de services, afin de leur permettre de trouver des institutions au sein desquelles tester leur offre de services. Il en va de même pour les déroulés en temps réel, permettant aux entreprises de service d’améliorer leur organisation et leurs limites d’offres et forfaits en fonction des besoins réels sur le terrain.

Mais dans ces Phase tests c’est également la question des coûts qui préoccupent les jeunes entrepreneur.se.s. Jusqu’ou les bétas-testeur.se.s le restent-iels ? Quelle est la limite d’une offre teste gratuite ? Jusqu’à quand une période de test est-elle rentable ? Nous répondrons à ces questions dans un dernier encart dédié à la fin de l’article …

Tests à distance

Avec la crise sanitaire, nous avons du réapprendre à travailler à distance et surtout, adapter les étapes clées de la création d’entreprise afin de pouvoir poursuivre nos projets, coûte que coûte. Il en va de même pour ces Phases test, nécessaires à la réussite de nos projets, c’est pourquoi je vous propose aujourd’hui trois outils, inspirés des techniques marketings et de recherches universitaires [SWOT, Echantillonage, Etudes qualitatives et quantitatives …].

Questionnaires

Dans l’entrepreneuriat nous avons tendance à projeter les questionnaires avant tout comme un outil à utiliser à la fin d’un projet afin de relever la satisfation client. Pourtant, en amont de notre projet, les questionnaires peuvent-être un très bon moyen de tester votre idée, votre démarche, vos valeurs auprès de votre public cible.

Ainsi, en passant par les outils de communication numériques spécialisés, vous avez accès à votre public cible, voici quelques idées de relais à ne pas négliger:

  • Les groupes Facebook spécialisés: école inclusive, peaux fragiles mode d’emploi, les paumé.e.s …
  • Les relais Discord: en passant notamment par les associations et syndicats de votre secteur
  • Les groupes d’anciens étudiant.e.s universitaires: souvent aux secteurs professionnels très larges, ces groupes peuvent-être un bon moyen de reprendre contact avec des personnes croisées pendant vos études et ayant toute leur place dans votre réseau !
  • Votre réseau LinkedIn: un réseau LinkedIn se travaille avec cohérence, entre les sujets qui vous passionnent, votre secteur d’activité et les compétences que vous recherchez chez d’autres, un bon moyen de relier votre questionnaire par la suite
  • Les blog et forums spécialisés: souvent considérés comme has-been ceux-ci continuent pourtant d’être très actifs dans certains domaines et sont un bon moyen de cibler votre public cible directement, comme pour les groupes spécialisés.

Une fois votre relais sélectionné, vous devez créer un questionnaire cohérent, vous permettant de trier les réponses reçues en fonction des publics pertinents, tout en réussisant à poser les bonnes questions pour aller à l’essentiel et faire avancer votre projet.

Il faut s'avoir que LA longueur optimale d’un questionnaire est entre 5 et 10 minutes, 
soit 15 à 20 questions environ

Entretiens individuels

Dans un type d’outil plus spécifique, les entretiens individuels vous permettent de creuser les attentes, besoins et envies de votre persona à travers un échange personnel encadré. En recherche universitaire nous parlons d’entretiens semi-directifs, dans l’idée de garder la main sur l’entretien grâce à un fil de questions, tout en restant flexible sur l’évolution de l’entretien en fonction des informations données par la personne interviewée et des digressions pouvant-être intéressantes.

Ces entretiens sont l’occasion de démultiplier les points de vue pour croiser vos personas:

  • Parties prenantes: Celles-ci sont votre interlocuteur.trice.s privililégié.e.s en terme de contrats administratifs, de lien, direct ou indirect, avec vos utilisateur.trice.s. Réaliser des entretiens avec ce type d’acteur.trice.s peut vous permettre de mieux comprendre le fonctionnement global de votre secteur d’activité, tout en confrontant vos projections organisationnelles avec la réalité du terrain.
  • Utilisateur.trice.s: Vos utilisateur.trice.s sont au coeur de votre Persona et donc de vos Phases tests. Lors de leurs entretiens vous allez devoir favoriser le côté pratique, entre réponse à leurs besoins, à leurs envies et à leurs budgets. Si vous ressentez un problème de compréhension au niveau de ce type d’acteur.trice.s, il est nécessaire pour vous de reformuler et réadapter votre solution avant d’en poursuivre le développement …
  • Utilisateur.trice.s extrêmes: Ces interlocuteur.trice.s doivent-être votre priorité n°1. Ceux sont eux.elles que vous allez favoriser en entretien car iels vont vous permettre d’avoir une vision spécifique de votre Persona type.

Contrairement aux questionnaires, les entretiens vous positionnent dans une démarche d’enquête qualitative, ceux-ci doivent donc être adaptés à chaque personne. Les thématiques globales abordées restent les mêmes, mais les questions s’adaptent au profil de la personne interviewée, de son type de persona, de vos besoins.

Chaques entretiens doivent ainsi se compléter pour répondre à ces 7 questions centrales à l’avancement de votre projet:

1- Quels besoins ?

2- Quelles envies ?

3- Quelles habitudes ?

4- Quels budgets ?

5- Quelles limites ?

6- Quelles appréhensions ?

7- Quelles plus-values [Attendue] ?

Chaque entretien, vous permet de connaître votre public cible un peu mieux et de tester votre solution par rapports aux attentes de vos client.e.s potentiel.le.s.

Groupes focalisés

Les groupes focalisés sont parmis les outils les moins utilisés chez les entrepreneur.se.s car peu connus. Issus de la recherche collaborative [Une fois de plus, il ne faut jamais négliger les apports universitaires dans ce type de Phases tests…], ceux-ci permettrent une flexibilité en vous permettant d’observer plusieurs types de personas et de réalités sociales en parrallèle.

Il s’agit ainsi de vous inviter au sein d’une réunion, d’une classe, d’une conférence de votre secteur d’activité pour observer, écouter, relever les éléments qui peuvent vous service dans l’amélioration de votre solution. Avec ce type d’outil, tout l’enjeux consiste à être présent discètement, pour ne pas gêner le bon déroulé de la rencontre, tout en sachant intervenir pour diriger la session dans notre sens.

Concrètement, la méthode du groupe focalisé, est à considérer à travers trois caractéristiquent fondamentales:

1) La facilitation d’échanges spontanés, mais focalisés: par des interventions minimes mais dirigées

2) La mise en place d’un contexte d’intersubjectivité: par une présence discrète, presque absente

3) L’activation de processus de groupe favorisant l’émancipation individuelle ou collective: par la focalisation sur deux, trois personnes représentant vos personas centraux

Cet outil peut vous semblait être complexe et difficile à préparer et à réaliser, néanmoins, il reste un outil formidable pour entrer au coeur de votre secteur d’activité et apprendre à connaitre précisemment vos publics cibles à travers leurs échanges interpersonnels. Une pépite d’or donc à ne pas négliger, qui peut se réaliser autant à distance, qu’en présentiel et qui peut vous permettre dans un même temps d’agrandir votre réseau professionnel !

Grâce aux plateformes de réunions en ligne - proposant généralement une version gratuite et une version payante - vous pouvez réaliser sans problème ces entretiens et groupes focalisés à distance. Le tout est de bien choisir sa plateforme en fonction de sa politique de confidentialité [RGPD] et de votre utilisation: TEAM, ZOOM, Googlemeet ...

Tests sur le terrain

Malgré la crise sanitaire qui limite nos déplacements et empêche la majorité des interactions « physiques », il est nécessaire d’essayer de maintenir le lien avec votre secteur d’activité « In real life ». Pour cela, je vous propose dans cette seconde partie, trois outils spécifiques pouvant faire la différence dans vos Phases de test.

Bétas-testeur.se.s

Le système des bétas-testeur.se.s est de plus en plus valorisé dans un objectif de co-construction des marques, notamment auprès des marques de produits cosmétiques et de Prêt-à-porter.

Nous pouvons notamment prendre l'exemple de la marque française, éco-responsable et féministe MEUF Paris qui a démultiplié, depuis sa création, ce système auprès de sa communauté [Très active sur Instagram notamment]. 

Concrètement, votre objectif est de faire tester votre produits à un groupe de Personas en avant première, afin de recueillir leur expérience client; utilisation, packaging, odeurs, matières, couleurs, plus-values …

Aujourd’hui, avec la crise sanitaire, beaucoup de marques passent notamment via des groupes Facebook, WhatsApp, ou encore par Discord pour être en contact permanance avec leurs Bétas-testeur.se.s …

Maintenant, il est important de comprendre que ce système de client.e.s ayant accès en avant première ne peut fonctionner que si les limites compensatoires sont clairement annoncées. En effet, comme nous allons le voir dans l’encart à la fin de cette article, vos Phases de tests, ne doivent pas avoir pour conséquence une perte financière pour votre projet. Pour cela, vous devez être transparent.e.s auprès de votre communauté testeuse quant aux conditions d’accès à ce statut spécial de béta-testeur.se:

  • Comment est symbolisée leur compensation ? | Produits gratuits ? Carte cadeau ? Avant première ?
  • Combien de temps dure la période de test ? | 3 mois ? 5 mois ? 8 mois ?
  • Cette période de test est-elle régulière dans le développement de l’entreprise | A chaque nouvelle collection ? Chaque année ?

Vous devez vous même être clair au niveau de ces conditions, avant de vous lancer dans une telle démarche !

Partenaires tests

Le système des Partenaires test est exactement le même que celui des Bétas-testeur.se.s mais pour les entreprises de services. L’objectif est de trouver des institutions dans vos Parties prenantes acceptant de servir de laboratoires pour le test de votre offre de service.

Que ce soit des boutiques spécialisés, des écoles, des associations, des entreprises, en fonction de votre secteur d’activité, ces organisations acceptent de mettre à votre services leurs locaux, leurs acteur.trice.s sur un temps défini afin de vous laisser mettre en place votre offre.

Ce lieu devient alors concrètement votre laboratoire pour observer, comprendrer, tester et vous améliorer …

Déroulés en temps réel

Enfin, le dernier outil que je souhaitais vous présenter aujourd’hui est tout simplement ce que l’on pourrait appeler un Lancement 0.

Un quoi ? Concrètement il s’agit de lancer votre entreprise, vos services, vos produits « Comme si »: Comme si vous étiez prêt.e, Comme si vous aviez tout anticipé, Comme si votre produit/ vos services étaient parfait, Comme si vous étiez sur de vous …

Si cela peut vous rassurer, vous pouvez lancer ce Lancement 0, loin de chez vous ou de la ville/région ou vous pensez lancer réellement votre produit ou offre de service [C’est le choix fait par Lucas Orry et ses collaborateurs pour leur projet Explique-moi Pythagore comme vous pouvez le lire dans l’article Le Grand Saut n°5 : Le grand saut – Lucas Orry – Regards le blog].

Le but est de finir de tester votre produit ou offre de service notamment en terme de temps, temps de réalisation, temps de fabrication … Vous anticiper ainsi des détails qui peuvent-être fatales au lancement d’une entreprise !

Maintenant, comme je l’ai longuement répété tout au long de cette série Serial entrepreneuse, n’attendez pas d’être parfaitement prêt.e pour vous lancer, car vous ne le serez jamais ! Ces Phases test ne doivent donc pas être infinies mais plutôt bien limitées et vous permettant un gain de temps et d’argent, au lieu de vous en faire perdre …

Comment rendre les Phases tests rentables pour votre projet ? 

Justement, je voulais prendre le temps de revenir sur cette question de la rentabilité des Phases test. Car le temps c'est de l'argent - on nous l'a assez répété - et il est important d'anticiper ces Phases afin de les limiter, de les encadrer. Ainsi, de la même manière que les contre-parties de Bétas-testeur.se.s se doivent d'être transparentes, vos offres gratuites, auprès de vos partenaires tests doivent également être définies. Par exemple, si vous proposez un forfait d'accompagnement global en trois temps [Analyse des besoins, mise en place des outils, gestion des outils], vous pouvez proposer de rendre gratuite la première Phase [Analyse des besoins], pour l'organisation qui a accepté de vous servir de partenaire test, pour ensuite leur proposer un devis si iels sont convaincu.e.s de votre travail. 

Ainsi, le système des Partenaires tests est donnant/donnant et intéréssant pour toutes les parties ! 

Nous arrivons à la fin de ce Serial entrepreneuse STEP18, qui m’a demandé beaucoup de travail, de schématisation, de simplification pour rendre accessible tout ces outils, souvent peu utilisés par les entrepreneur.se.s. Quoi qu’il en soit, j’espère vous avoir appris quelque chose et vous avoir offert de nouvelles clées pour mettre en place, avec sérénité, vos Phases test !

Je vous souhaite une très belle semaine, prenez soin de vous, de vos idées et de vos rêves,

Ella.

SERIAL ENTREPRENEUSE – TRIBUNE «Mansplaining : ou l’art de remettre en question notre légitimité»

La quête de légitimité sera infinie tant qu’elle ne sera pas reconnue


Il y a quelques semaines, alors que je commençais à rentrer en contact avec de futur.e.s client.e.s, je me suis retrouvée pour la première fois face à un homme qui visiblement savait, ou du moins savait plus que moi. La scène m’a paru sortir tout droit d’un très mauvais film d’auteur, tant les propos étaient misogynes, paternalistes et irrespectueux. Pour me remettre de cette interaction, j’ai écrit ce texte que je vous partage aujourd’hui. C’est une expérience qui s’intègre complètement dans mon expérience entrepreneuriale, c’est pourquoi il est si important pour moi de la partager, d’autant plus que je ne suis pas la seule à avoir vécu une telle scène, à en vivre tous les jours ; et  si j’ai créé ce blog et mon podcast, c’est pour partager mon Regard, mais également pour porter vos voix …

« C’est sur un ton paternaliste qu’il débute son grand et beau discours, souhaitant avant tout « me donner des conseils « .  Lui aussi est passé par là, il a créé une entreprise et souhaite avant tout m’aider. Pourtant, je sais que j’ai raison, droite dans mes bottes et dans ma légitimité, en tout cas j’essaye. Lui qui me parle de professionnalisme n’a toujours pas signé mon devis, tout en me mettant la pression sur les premiers rendus d’une partie de celui-ci, sans l’avoir signé. Lui qui ne souhaite pas me descendre mais seulement m’aider, va pourtant prendre 10 min à me critiquer sans aucune considération. Lui qui me parle de respect, va pourtant faire la sourde oreille face à mes contre-arguments parce qu’il sait, mieux que moi qui plus est.

Je suis jeune, j’ai 22 ans, mais surtout, je suis une femme. Je suis pourtant diplômée, riche de plusieurs expériences dans le secteur, puisque j’ai même donné tes ateliers sur ce sujet. Je suis également intelligente, polie, efficace et présentable, pourtant, face à lui, je me trouve bien ridicule.

Suis-je légitime ? Légitime d’entreprendre. Légitime de créer mon entreprise. Légitime de donner des conseils.  Légitime de demander de l’argent pour mes services. Légitime de diriger une équipe. Cette question de la légitimité, je me la suis posée toute ma vie. Mais elle ne m’a pas empêchée d’être élue dans mes établissements scolaires, de créer le journal de mon lycée, de passer des concours, de les réussir, de créer un blog et de publier des articles, de créer un podcast et d’animer des interviews. Alors, cette question de légitimité ne m’empêchera pas d’entreprendre, de créer mon entreprise, de donner des conseils [éclairés qui plus est], de demander de l’argent pour mes services, ni de diriger une équipe.

Pourtant, cette question de la légitimité continue de me hanter. Elle pointe le bout de son nez, lorsque je sens les regards critiques, moqueurs, condescendants. Elle pointe le bout de son nez, lorsque j’entends les phrases acerbes, de « conseils » me coupant la parole généralement. Elle pointe le bout de son nez lorsque je sens les mains me taper le dos, lorsque je vois une poignée de main m’être refusée.

Je ne comprends pas comment on peut toujours en être là, aujourd’hui, en 2021.

Parce que le pire, c’est qu’à chaque fois que j’ai vécu cette situation, je n’ai fait que la repasser dans ma tête, en me répétant « Je ne comprends pas, pourtant j’ai des diplômes, de l’expérience, j’ai multiplié les projets en France et à l’étranger, je parle plusieurs langues, je sais utiliser des dizaines d’outils, alors pourquoi je ne me sens pas légitime ? »

En réalité je suis légitime, mais cette société, au mansplaining décomplexé me fait sentir illégitime. Parce que nous ne sommes pas des hommes [Blancs, cis et hétéros], nous devons démultiplier les expériences, les projets, les skills, les savoir-faire les politesses pour obtenir une considération équivalente, un respect équivalent, un poste équivalent.

Pourtant, nous gagnerions tous et toutes à faire évoluer ces mentalités, pratiques et habitudes. Nous gagnerions du temps, de l’énergie, de la sérénité, des collaborateur.trice.s et donc des contrats et donc de l’argent. S’il faut en arriver à cette conclusion pour que cette tribune ait un impact, alors voilà, nous y sommes.

Maintenant, à tous les hommes qui me lisent : je n’ai pas besoin de vos conseils, de vos remarques, de votre aide. En revanche, je suis toujours ouverte à des projets riches, intéressants et à des discussions animées, à égalité.

Enfin, à toutes les femmes qui me lisent : vous êtes la seule personne à pouvoir juger votre propre légitimitéparce que vous seule savez, les obstacles, les réussites, les combats, les échecs que vous avez dû traverser. Ceux qui croient le contraire se trompent, aussi bien rodés leur discours, leurs arguments et leurs positionnements soient-ils ».


Dans cet article, l’activiste rencontre la professionnelle. Parce qu’au-delà de l’importance de porter ce message, je me devais de l’écrire pour que dans quelques années, il reste une trace de ces épreuves traversées. En posant la question de la légitimité aux différent.e.s étudiant.e.s-entrepreneur.seu.s que j’ai rencontré, celle-ci était floue, lointaine. Ce n’est pas le cas pour moi, cette question est au cœur de ma vie, de mes projets. Et c’est parce que je dois l’affronter tous les jours, qu’elle a toute son importance : politique, sociale, philosophique.

Je vous retrouve la semaine prochaine pour un nouveau portait @Legrandsaut, en attendant gardez le cap et ayez confiance, en vous surtout.

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 17 «Autoentreprise: l’entrepreneuriat pour tous.tes»

Il faut débuter petit pour viser grand

C’est le jeu de l’entrepreneuriat, une bonne dose d’organisation et une belle part de hasard, d’adaptation. C’est ainsi que 10 mois après le début de cette aventure folle dans l’entrepreneuriat étudiant, j’ai finalement décidé d’anticiper ma création de société en me lançant comme autoentrepreneuse. Pour des raisons financières d’abord, mais également pour mettre enfin un pied dans ce monde professionnel qui me tendait les bras, le statut d’autoentreprise c’est alors présenté comme la meilleure option. Pratique, rapide, sans comptabilité, accessible à tous.tes, je vous propose aujourd’hui de décortiquer ce statut français, unique.

Le statut d’Auto-entreprise

L’auto-entreprise est une entreprise individuelle qui relève du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social pour le paiement des cotisations et contributions sociales. Ce régime simplifié a été créé pour faciliter les démarches de création et de gestion de votre activité, tout en vous permettant de bénéficier d’une protection sociale dédiée.

Définition du Site URSSAF.FR.

Pour qui ?

Toute personne physique peut devenir auto-entrepreneur si elle respecte ces quelques conditions:

  • Être majeur.e (ou mineur.e émancipé par décision d’un juge des tutelles)
  • Avoir une adresse postale en France 
  • Être de nationalité française ou ressortissant.e européen (ressortissant étranger hors Union Européenne sous conditions)
  • Ne pas être sous tutelle, ni sous curatelle 
  • Ne pas être condamné.e à une interdiction de gérer ou d’exercer

Pouvant être exercée à titre principal ou complémentaire, l’activité en auto-entreprise, peut-être complémentaire en annexe d’un activité de type:

  • Etudes
  • Emploi [Avec accord de l’employeur en cas de clause d’exclusivité]
  • Retraite
  • Fonctionnaire [En fonction du statut accordé]
  • Dirigeant assimilé salarié [Président.e ou dirigeant.e de SAS ou Gérant.e minoritaire ou égalitaire SARL]

Que vous soyez artisans, commerçant.e.s ou en profession libérale [A titre principal comme Complémentaire], vous avez accès au statut d’Auto-entrepreneur. Néanmoins, vous devez avoir conscience que ce statut simplifié est bel et bien encadré, notamment en terme de chiffre d’affaire annuel, ne devant dépasser, pour une année civile les plafonds suivants:

  • 176 200 € pour une activité de vente de marchandises, d’objets, de fournitures, de denrées à emporter ou à consommer sur place, ou pour des prestations d’hébergement, y compris les meublés de tourisme classés, à l’exception de la location de locaux d’habitation meublés dont le seuil est de 70 000 €
  • 72 600 € pour les prestations de services relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou des bénéfices non commerciaux (BNC)
  • En cas d’activité mixte (vente et prestations de services), le chiffre d’affaires global ne doit pas dépasser 176 200 € incluant un chiffre d’affaires maximal de 72 600 € pour les prestations de services

Référence: Code général des impôts [Article 50-0]

Quels avantages ?

Avantages fiscaux.

Ainsi, la franchise de base de TVA dispence l’auto-entrepreneur.se de la déclaration et du paiement de cette taxe. Attention, dans l’autre sens, vous ne pouvez ni facturer la TVA à votre client, si na récupérer sur vos achats de biens et de services. Cette franchise de la TVA est soumise à des seuils de chiffre d’affaires au-delà desquels votre auto-entreprise devient assujettie à celle-ci:

  • Pour la vente de marchandises :Sur une année civile (du 1er janvier au 31 décembre) : 94 300 € Sur deux années civiles consécutives si le chiffre d’affaires est compris entre 85 800 € et 94 300 €
  • Pour la prestation de services :Sur une année civile (du 1er janvier au 31 décembre) : 36 500 € Sur deux années fiscales consécutives si le chiffre d’affaires est compris entre 34 400 € et 36 500 €

De plus, vous avez la possibilité, avec le statut d’Auto-entreprise d’opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Cette demande s’effectue au moment de votre adhésion [Voir Paragraphe suivant: Comment ?], ou dans les 3 mois suivant votre début d’activité en adressant un courrier à votre URSSAF. En choisissant cette option votre impôt sur le revenu est payé en même temps que vos cotisations [Au mois ou au trimestre au choix], avec application d’un taux spécifique, en fonction de votre activité:

  • 1 % si l’activité est l’achat/revente, la vente à consommer sur place et la prestation d’hébergement (BIC), à l’exception de la location de locaux d’habitation meublés dont le taux est de 1,7 %
  • 1,7 % si l’activité est une activité de services relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) 
  • 2,2 % pour les autres prestations de services relevants des bénéfices non commerciaux (BNC)

Avantages sociaux.

En tant qu’auto-entrepreneur.se, vous bénéficiez d’une couverture socialeau même titre que les autres travailleur.se.s indépendant.e.s. Celle-ci couvre :

  • La santé : maladie, maternité, indemnités journalières (sauf pour les professions libérales relevant de la Cipav qui ne bénéficient pas des indemnités journalières)
  • Les allocations familiales 
  • La retraite (régime de base et complémentaire obligatoire)
  • La prévoyance (invalidité, décès)

L’ensemble des auto-entrepreneur.se.s est rattaché à la CPAM pour l’assurance maladie et à l’Urssaf pour le recouvrement de leurs cotisations sociales (CGSS pour les DOM).

Pour plus d’informations sur l’Assurance maladie sous le Statut Auto-entrepreneur: Section 3 : Règlement simplifié des cotisations et contributions des travailleurs indépendants ― Régime micro-social (Articles L613-7 à L613-10) – Légifrance (legifrance.gouv.fr)

Concernant la retraite, vous êtes en mesure de valider des trimestres de retraites sous condition de chiffre d’affaires:

Ainsi, si vous êtes salarié.e et que vous validez 4 trimestres de retraite par an, le chiffre d’affaires de votre activité d’auto-entrepreneur vous permettra d’acquérir des droits supplémentaires mais pas de trimestre supplémentaire (le maximum étant de 4 trimestres validés par année civile).

Comment ?

Pour obtenir le statut d’Auto-entrepreneur, c’est simple et rapide (oui oui en France).

Il vous suffit de:

  • Vous créer un compte sur Auto-entrepreneur de l’Urssaf ou sur www.guichet-entreprises.fr, ou encore auprès d’un Centre de formalités des entreprises (CFE)
  • Faire la déclaration en ligne
  • Une fois la validation de votre demande reçue par mail, vous recevrez dans les 3 à 5 jours votre « Certificat d’inscription au Répertoire des Entreprises des établissement » [SIRENE] avec votre numéro SIRET [Essentiel à création de vos DEVIS, FACTURES et à l’ouverture d’un compte bancaire (professionnel ou non) [Voir dernier paragraphe: Attention à la séparation des biens].
L'immatriculation d'un micro-entrepreneur est gratuite. Toutefois, des frais annexes peuvent être engagés:
- stage de préparation à l'installation (SPI)
- ouverture d'un compte bancaire
- assurance professionnelle 

Mon expérience personnelle

C’est en souhaitant anticiper la création de ma société, projet entrepreneurial au coeur de ma démarche, que j’ai finalement réalisé ma demande de statut Auto-entreprise. Pourtant, au début je répétais inlassablement que je ne passerai pas par là, que c’était une perte de temps, d’argent et d’énergie. Alors pourquoi j’ai changé d’avis ? Pourquoi ai-je finalement décider de commencer par ce premier Petit saut, avant de faire réellement Le Grand Saut ? Je vous livre dans cette seconde partie, les trois points qui me semble essentiels à prendre en compte dans votre choix de vous lancer à votre tour vers l’Auto-entreprise.

Une administration quelques clics

Avec le statut Auto-entreprise*, il est facile de se lancer, d’autant plus que la prise de risque est moindre. Vous ne devez payer vos charges que sur l’argent amassé et avec l’ACRE, entant que jeune de 18 à 25 ans encore que chômeur.se, vous êtes exonéré.e de charges pendant la première année.

Autremant dit, tout est fait pour rendre l’entrepreneuriat accessible à tous et toutes avec ce statut:

  • Vous souhaitez gagner de l’argent à côté de vos études ? Statut A.E.*
  • Vous souhaitez anticiper votre création d’entreprise et compléter vos Apports personnels ? Statut A.E.*
  • Vous souhaitez travailler en indépendant en attendant de (re)trouver du travail ? Statut A.E.*
  • Vous souhaitez tester une activité dans un secteur qui vous passionne ? Statut A.E.*
  • Vous souhaitez gagner en expérience professionnelle grâce à vos savoirs-faires? Statut A.E.*

C’est d’abord grâce à cette accessibilité que je me suis lancée, un choix que je ne regrette pas du tout aujourd’hui. La vitesse d’exécution de ce projet improvisé va dans mon sens:

. 20 février: demande de statut en ligne en 30 min

. 22 février: validation de ma demande de statut

. 2 mars: « Certificat d’inscription au Répertoire des Entreprises des établissement » reçu par la Courrier

. 7 mars: ouverture de mon compte bancaire Auto-entreprise

. 10 mars: signatures de mes premiers Devis

Ce sont les expériences qui parlent le mieux au moment de prendre ce genre de décision, comme vous pouvez le constater la mienne va dans ce sens …

Une comptabilité simplifiée pour commencer en douceur

De nature stressée, j’ai souhaité réaliser un entretien à distance avec une Experte comptable, afin de voir avec elle les dessous administratif d’un tel statut.

Cet entretien* a donc été réalisé le 13 février dernier, avant ma demande de statut Auto-entreprise. Florence Gauillard-Luziau, Experte comptable dans le Val-de-Marne m’a bien confirmé que le statut d’Auto-entreprise demandait une compatbilité simplifiée, c’est d’ailleurs l’un de ses premiers avantages. Il suffit de tenir un Cahier de recettes et de dépenses, en papier ou/et en ligne et de le conserver sur 3 ans minimum pour être prêt.e à répondre à un éventuel contrôle. Cette comptabilité simplifié est complétée par une déclaration de revenus, mensuelle ou trimestrielle réalisée directement sur l’Application Auto-entreprise de l’URSSAF.

Rien de plus simple donc, nous sommes loin des démarches complètes nécessaire à la gestion d’une Société… Mais cette démarche simplifiée est également l’occasion de « se faire la main » entant que jeune entrepreneur.se débutant dans le monde professionnelle !

Attention à la séparation des biens

Lors de ce même entretien* Florence Gauillard-Luziau m’a également conseillé d’ouvrir un compte bancaire dédié à mes activités entant qu’Auto-entreprise. Même si cette démarche n’est pas obligatoire [Vous pouvez tout à fait avoir vos Recettes et Dépenses d’Auto-entreprise sur votre compte personnelle], il est malgré tout conseiller de la suivre pour des questions d’organisation financière et de visibilité fiscale. Ainsi, il sera plus simple pour vous de gérer vos Entrées et Sorties Autoentreprise en les séparant de vos Entrées et Sorties personnelles.


Nous arrivons à la fin de ce STEP17 dédié au statut Auto-entreprise. C’est un sujet important qui montre à quel point nous sommes chanceux.ses en France en terme d’entrepreneuriat et à quel point « Il ne faut jamais dire jamais! » [Note personnelle…]. Je vous retrouve la semaine prochaine pour un nouveau portrait Le Grand Saut, entre ambitions personnelles et projections familiales …

Belle semaine, n’oubliez pas d’improviser [C’est bon pour le moral…] !

Ella

Le grand saut – Chahrazad Merimi

Portrait n°6

Retour des portraits Le Grand Saut aujourd’hui ! Avec cette série, je souhaite vous proposer à découvrir des parcours inspirants de jeunes étudiant.e.s-entrepreneur.se.s ayant osé l’entreprenariat, malgré les doutes, les risques. Chahrazad est de ceux-là. Femme engagée dans la vie de son quartier, élève passionnée au parcours personnel aussi unique qu’atypique, Chahrazad a osé effectuer non pas un mais deux Grands sauts, en créant une première association à 20 ans et en montant un second projet, entrepreneurial cette fois, 6 ans après. Deux projets qui répondent à des problématiques sociales, actuelles et nous concernant tous.tes, bonne découverte

Chahrazad

Comme vous avez pu le constater, le rythme des articles s’effectue finalement en alternant entre mes deux séries : Serial entrepreneuse et Le grand saut. Mis en place pour des raisons techniques et d’organisation, ce rythme me permet surtout aujourd’hui de vous offrir un article par semaine, sans me mettre la pression pour trouver quelqu’un à interviewer chaque semaine. J’espère que ce tempo vous va, comme toujours votre Regard compte pour moi !

Qui es-tu ?

Chahrazad Merini, a 26 ans, femme engagée, elle a toujours porté un fort intérêt à l’épanouissement des jeunes en banlieue, environnement dans lequel elle a grandi. Il y a 6ans, souhaitant réaliser son rêve d’ancienne enfant malade, elle créé avec sa maman ANIM’HOPY, association qui intervient auprès des enfants hospitalisés. Le monde associatif, Chahrazad le connait bien, puisque, en tant que militante à Villenave Saint George et en dehors, elle a toujours été impliquée pour porter et accompagner les rêves de ceux et celles qui, comme elles, ont longtemps cru que réussir c’était pour les autres.

Quel est ton parcours ?

Le parcours de Chahrazad s’inscrit dans une démarche en cohérence avec ses engagements

En débutant avec un Bac STSS, elle a d’abord voulu devenir infirmière, un métier pour prendre soin des autres. Mais c’est finalement en observant les éducateur.trice.s qui l’ont accompagnée tout en long de son enfance et de son adolescence, qu’elle décide de s’orienter vers un DUT Carrière sociale en 2 ans, option animation socioculturelle et coordination de projet. A côté de ses études, Chahrazad est stagiaire, puis bénévole, au sein de l’Association S.O.W Smiles for the Orphans in the World, pour accompagner des jeunes, de tous les âges dans un premier temps, puis pour préparer leur brevet, avec pour objectif la réussite de leur diplôme et l’amélioration de leur confiance en eux.elles.

A la fin de ces 2 ans universitaires, Chahrazad lance son association ANIM’HOPY en impliquant les jeunes et les habitants de son quartier. La plupart travaille d’ailleurs encore avec elle aujourd’hui ; sa maman, son petit frère mais également un groupe d’adolescent.e.s et d’animateur.trice.s de son quartier.

A la suite de son DUT Chahrazad décide de poursuivre avec une Licence en ESS [Economie Sociale et Solidaire]. Pour valider celle-ci, elle réalise un stage au sein de l’asso Yes we can Production, qui forme les jeunes à l’Empowerment. Elle a ainsi été chargée de monter la première formation regroupant des avocats, des politiques et des jeunes pour les former au droit et aux recours dans la réalisation de leurs projets. C’est cette expérience qui lui a démontré qu’il existait des associations qui contribuaient, sur le terrain, à des causes telles que l’amélioration de la confiance en soi chez les jeunes ou encore la valorisation de projets des jeunes de quartiers. C’est à la suite de cette expérience qu’elle fonde, Winners Programme’s, aujourd’hui IWIN’Z, qui propose des Ateliers et des programmes d’accompagnement et de motivation inspirés d’outils d’excellence comme la neuro-éducation, le développement personnel, les pédagogies positives. Aujourd’hui, en auto-entreprise, Chahrazad souhaite par la suite développer son projet sous le statut de SCOP ou d’association, pour une approche ESS [Economie Sociale et Solidaire] en adéquation avec ses valeurs.

Finalement, Chahrazad a terminé son parcours universitaire en 2019 avec un Master en Sciences de l’éducation, parcours Animation et Education populaire à l’UPEC. En parallèle de celui-ci elle substitue son stage obligatoire pour mettre en place ses programmes : accompagnement de deux groupes de jeunes passant leur brevet et leur bac. Une expérience qui lui a permis de mettre en pratique ses connaissances et ses savoirs tout en testant son projet.


En effet, le Statut d’état Etudiant Entrepreneur, vous permet de remplacer votre stage obligatoire de L3 ou de M2 en temps dédié à votre projet entrepreneurial. Une opportunité unique qui vous donne le temps pour développer votre projet tout en validant votre semestre. Vous pouvez trouver plus d’informations sur le Statut sur Le statut national étudiant-entrepreneur | Gouvernement.f

Ton Regard sur l’entreprenariat

Ayant un papa entrepreneur, Chahrazad s’est occupée très jeune de l’aspect administratif et communicationnel d’une entreprise. Sa vision principale de ce secteur concernait l’importance de la détermination tout en ayant conscience que c’était possible, pour tous.tes. Pour elle, avec beaucoup d‘énergie et de motivation, l’entreprenariat pouvait permettre de réaliser des rêves, comme elle l’a fait avec son association. Etant de nature persévérante, elle a rapidement pris conscience que ce statut était exactement ce qu’il lui fallait.

Ton Grand Saut

Autonome depuis longtemps grâce à son projet associatif, c’est en tombant sur une annonce du Pépite que Chahrazad fait le choix du statut EE. En effet, celui-ci allait lui permettre de réaliser son projet tout en étant protégée par le statut étudiant, lui donnant notamment le droit aux bourses et à des tarifications intéressantes. Rentrée au sein du Pépite en dernière année de Master, Chahrazad a par la suite renouvelé deux fois son statut afin d’en garder les avantages.

Evolution de ton projet

Au moment de se lancer, Chahrazad est en phase de test : programme, besoins, public … Elle analyse sur le terrain en réalisant des premiers ateliers test. En septembre de cette même année, elle demande son statut d’auto-entrepreneuse afin de pouvoir s’organiser financièrement. Ayant un public spécifique n’ayant pas de moyens financiers très importants afin de suivre ses ateliers, elle propose des ateliers gratuits pour les jeunes directement. C’est ensuite en travaillant auprès d’autres associations et municipalités qu’elle fait facturer ses services afin de rentrer dans son plan financier. A chaque fois, Chahrazad essaye donc d’adapter ses devis en fonction des budgets de ses clients, qu’ils soient particuliers, associatifs ou institutionnels. C’est en diversifiant ses ressources que Chahrazad a réussi à créer son Plan financier : le programme Emergence de France Active qu’elle a suivi en seconde année de Statut EE l’a beaucoup aidée à s’organiser de ce côté-là.

Chahrazad s’est lancée toute seule car elle avait sa propre vision de son projet. A ses côtés, elle a beaucoup été encouragée par plusieurs professionnel.le.s croisé.e.s pendant son parcours : Sa tutrice de Yes we can Production notamment, ou encore une éducatrice l’ayant  suivi plus jeune.

Aujourd’hui créée, l’entreprise de Chahrazad travaille avec deux municipalités ainsi que des associations (Maisons de quartier) et particuliers. Toute seule pour cette première année, Chahrazad propose de l’accompagnement scolaire et des Master Class pour transmettre aux jeunes des outils et de la méthodologie pour leur redonner confiance en eux.lles et en leurs capacités à apprendre.

Dans les quartiers, il y a de nombreuses barrières mentales qui font croire aux jeunes qu’ils ne peuvent pas réussir. Venant en complémentarité des associations, Chahrazad est en collaboration directe avec les organismes institutionnels, pour apprendre aux jeunes à réagir face à la difficulté – aspect psychologique. Son intitulé de poste : Facilitatrice de parcours. 

La COVID a été la première grande difficulté dans le projet de Chahrazad. La crise sanitaire a ainsi tout bloqué dans son projet au moment exactoù son entreprise prenait forme (obtention de son statut juridique). Les contrats qui venaient d’être signés ont ainsi été repoussés. Encore aujourd’hui, remobiliser les partenaires est quelque chose de très difficile, l’envie est toujours là mais les organismes derrière ont du mal à suivre, notamment à cause de l’instabilité de la situation globale.

Ton accompagnement

En bénéficiant de certains droits étudiants, en termes de bourse, de carte Navigo, le Statut EE fait, pour Chahrazad, déjà la différence. De plus, ayant des problèmes de santé, le statut a permis à Chahrazad d’être à 100% dans son projet sans avoir à travailler à côté. Le Pépite lui a également permis de créer des liens avec d’autres entrepreneur.se.s, malgré les projets différents, et à la démarche de chacun.e, plutôt individuelle. En temps de COVID c’est un lien qui fait grandement la différence. La situation actuelle a beaucoup bloqué les échanges entre les étudiants-entrepreneurs et c’est vraiment le côté réseau qui manque aujourd’hui.

A côté de son Statut EE, Chahrazad a suivi le programme Emergence de France Active, sur 6 mois. Rejoint grâce à son tuteur, c’est un programme qui lui a permis de réaliser un Business Plan adapté au secteur de l’associatif. Notamment au niveau de l’accompagnement des jeunes, elle savait que son tarif serait amené à évoluer et elle ressentait le besoin d’un accompagnement spécifique en ESS pour placer son Business Plan en cohérence avec ses valeurs. Grâce à des professionnels de l’ESS et des ateliers liés, Chahrazad a pu échanger également avec d’autres porteurs de projets engagé.e.s, lui donnant le moyen de faire des passerelles entre les projets. Il faut savoir que le Programme Emergence permet également, d’avoir des aides financières pour les projets spécifiques à l’ESS.

A chaque fois qu’elle propose son projet, Chahrazad sent que ça touche les gens et que ça leur parle, elle n’a donc jamais ressenti un quelconque manque de légitimité. Néanmoins, elle note tout de même, que n’ayant pas eu besoin de récolter des fonds, elle n’a pas eu besoin de prospecter auprès d’éventuels partenaires financiers, souvent plus friands des jeunes entrepreneur.se.s sans expérience.

Ta perspective d’évolution

Continuer à intervenir auprès de nouvelles associations et municipalités est le premier objectif de Chahrazad dans les mois à venir. Elle aimerait également former d’autres personnes pour intervenir dans d’autres départements que le Val-de-Marne, par une approche Neurodéveloppementale et des outils de confiance en soi. Se connaitre est une clé dans la réussite des jeunes. Pour Chahrazad, c’est évident et c’est pourquoi passer par la Neuro-éducation est central pour enseigner aux jeunes le fonctionnement de leur cerveau et leur faire comprendre que rien ne leur empêche de réussir à part leurs doutes, aprioris et peurs. Plus que jamais, Chahrazad veut enseigner cette idée qu’elle applique sur elle-même : Y croire et persévérer sont les clés, quoi qu’il arrive.

Et toi, qu’attend-tu pour te lancer ?


Ose, crois en toi et brille ! Tant que l’on n’est pas lancé on ne peut pas savoir. Pendant une année, j’ai fait des budgets prévisionnels mais en réalité la tarification est subjective, une personne qui croit en ton projet peut te donner beaucoup, là ou une personne qui ne croit pas en ton projet, remettra en cause ton tarif. En croyant toi-même en ton projet, tu convaincras mais pour cela, il faut aller sur le terrain et trouver la validation auprès des différent.e.s acteur.trice.s de ton terrain d’actio
n.

Nous voilà à la fin d’un nouveau portrait. J’ai beaucoup aimé échanger avec Chahrazad sur son parcours inspirant et ses valeurs d’inclusion, de partage et de persévérance que nous avons en commun. Je te remercie Chahrazad, une nouvelle fois chaleureusement ! J’espère que ma retranscription est à la hauteur de notre échange.

Comme toujours, n’oubliez pas d’aimer, commenter et partager cet article et les posts associés sur LinkedIn et Instagram.

A très vite pour un nouvel article, portrait ou revue, d’un monde entrepreneurial en plein bouleversement !

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 16 « Entrepreneuriat en temps de COVID »

C’est dans les crises que naissent les plus beaux projets

C’est avec cette certitude que j’ai créé mon projet, qui est ensuite devenu une entreprise. Une vision optimiste qui cache pourtant une triste réalité; l’économie est au rouge et l’entrepreneuriat reste une porte de sortie comme les autres, incertaine et aux multiples obstacles. Alors que la crise sanitaire n’a pas encore atteinte sa finalité, que le bout du tunnel semble encore s’éloigner, je vais tenter dans cet article de tirer un premier bilan de l’entrepreneuriat en temps de COVID. Un bilan nuancé, parce que j’aime le verre à moitié plein et enthousiaste parce que quoi qu’il arrive, nous sauront tirer le positif de cette crise.

Après tout, ne sommes nous pas la génération [Attentats ? Gilets jaunes ? COVID ? NON.] INVINCIBLE !

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C’est en lisant, le 1er février dernier, le billet d’humeur de Nicolas Vadovato, président d’Entrepreneurs.fr sur LesEchos.fr, que j’ai commencé à sortir la tête de mon ordinateur pour tenter de voir l’impact de cette crise sur ma propre expérience entrepreneurial. Un exercice loin d’être simple parce que c’est connu, lorsque l’on est dans un projet il est difficile de prendre de la distance sur celui-ci. Au contraire, nous avons plutôt tendance à avancer sans reprendre son souffle au grès des imprévus et des remises en questions.

Pourtant, cette crise sanitaire est presque devenu le fil conducteur de mon projet. C’est en effet elle qui a déclanché le système d’Ecole à la maison qui a bouleversé mon secteur d’activité. C’est également elle qui m’a obligé à anticiper ma fin d’étude, ce grand saut dans le vide qui semblait rimer, plus que jamais, avec chômage et déclassement social. C’est encore elle qui m’a offert un billet retour, sans arrêt, vers ma maison familial en cette dernière année d’étude universitaire, loin de mes projections passées. Bref, la COVID est le ciment de ce projet qui guide mon présent et me permet encore d’imaginer un avenir, tout en étant celle qui a rempli ce même présent et ce même futur d’une incertitude, gluante, épaisse et souvent étouffante.

Alors comme le dit si bien Nicolas Vedovato, les entrepreneur.se.s sont-iels les oublié.e.s de la crise sanitaire ou s’agit-il simplement d’un secteur en pleine évolution, comme tant d’autres ? Parce qu’il faut-être conscient.e.s d’une chose, la COVID a poussé autant de gens vers l’entrepreneuriat qu’elle n’en a fait couler. Des profils, par ailleurs, qui sont généralement plus diversifiés que ceux avant la crise: les étudiant.e.s en quête de sens, les jeunes actifs avides de renouveau, les cinquantenaires que la crise a mené vers le chômage …

Alors, COVID: effondrement ou renaissance du monde entrepreneurial ?

La numérisation comme solution ?

Dès le début du premier confinement, le numérique s’est positionné comme solution ultime face à la COVID. Dernier rempart contre l’isolement, premier outil pour la continuité pédagogique et le télétravail, nouvelle grande surface 2.0, ou l’art d’Amazone. Bref, c’est dernière nos écrans que nous avons basculé dans la dimension parallèle COVID.

De ce côté là, les entrepreneur.se.s, comme le reste de la population, ce sont retrouvé.e.s divisé.e.s en deux groupes: Ceux.lles pouvent poursuivre leur activité à distance [Parce que ayant une activité pouvant se gérer en ligne ET étant équipé.e.s pour assurer cette continuité] et ceux.lles ne pouvant poursuivre leur activité à distance [Parce que n’ayant pas une activité pouvant se gérer en ligne ET/OU n’étant pas équipé.e.s pour assurer cette continuité]. Des conditions loin d’être égalitaires donc, alors pourquoi pendant plusieurs mois avons nous fait circuler le mythe du « Tous.tes dans le même bateau, tous.tes égaux face au COVID » ?!

Parce que la réalité au fil des mois de confinement, de déconfinement et de reconfinement partiel a été tout autre. Les innégalités ce sont accentuées pendant cette crise sanitaire: Dans son article datant du 12 octobre 2020, l’Humanité publié ainsi que « Près de 11 % des personnes de 18 à 64 ans occupant un emploi n’ont pas travaillé pendant le confinement. Un taux qui atteint 18 % chez les 18/24 ans. Cette situation est aussi plus fréquente en milieu populaire : elle a touché 14 % des employés non qualifiés, 16 % des ouvriers qualifiés, 17 % des ouvriers non qualifiés, contre seulement 5 % des cadres et professions intellectuelles supérieures. 50 % des cadres ont pratiqué exclusivement le télétravail, contre 1 % seulement du monde ouvrier« . 

Des chiffres parlant nous démontrant à quelle point la crise et sa gestion, à majorité grâce aux outils numériques, ne sait, une fois de plus, pas positionnée sur un axe social, mais bien plus sur un axe économique. Dans ce même sens, nous pouvons relever que les trois métiers ayant poursuivit leur activité même au plus fort de l’épidémie, sont portés à majorité par des femmes, précaires et à la reconnaissance sociale moindre: les caissières, les infirmières et les aides-soignantes.

Parce que ces trois métiers peuvent-être aussi pratiqués en libéral et donc sous un statut d’indépendant [entrepreneuriat], nous sommes en mesure de nous demander si cette crise sanitaire et économique due au COVID-19 se met pas en exergue une fracture sociale, bien plus importante et présente que nous avons bien voulu le voir jusqu’alors …

Shamika Sirimanne, Directrice de la technologie et de la logistique de la CNUCEDLes inégalités dans la préparation au numérique entravent la capacité d’une grande partie du monde à tirer parti des technologies qui nous aident à faire face à la pandémie de coronavirus en restant chez nous.

En quête de sens …

Se retrouver enfermé.e, face à soi-même ou à ces proches a été, pour beaucoup, l’occasion d’une remise en question, aussi douloureuse que nécessaire: Suis-je vraiment heureu.se.x ? Suis-je épanouie dans mon couple, dans mon travail, dans ma ville ? Et si tout s’arrête demain, quels regrets aurais-je ?

Tant de grandes questions qui nous ont obligé à revoir nos priorités, pour favoriser nos envies et nos rêves, parfois, souvent au détriment, de nos raison, qui jusque là était au coeur de nos décisions. Ainsi, d ‘après une étude Harris Interactive pour la Fondation Entreprendre, la crise sanitaire a renforcé des aspirations déjà fortes: les français.e.s veulent déveloper une activité respectueuse de l’environnement et tournée vers l’intérêt collectif. L’entrepreneuriat se pose alors pour 43% des personnes intérrogées comme la possibilité de créer leur propre emploi et de s’en sortir par eux/elles-mêmes.

Ainsi, la quête de sens que nous dédions jusqu’alors principalement aux 25/30 ans est entrain de se généraliser. Chacun, pendant cet arrêt forcé du premier confinement a pu prendre le temps de revenir au sens de sa vie, pour le meilleur et pour le pire. Que nous soyons étudiant.e.sn jeune diplômé.e.s, actif.ve.s, en fin de carrière ou retraités, la crise nous a rappelé que tout peut s’arrêter à chaque instant et qu’à force de trop penser à demain, nous en oublions aujourd’hui, là ou pourtant tout se joue. Mais bien plus qu’une simple philosophie du Carpe Diem, il est surtout question d’accepter la fatalité de notre existence pour tenter de s’incrire dans un tout – bien plus grand que nous – avec gratitude et résilience.

Réapprendre l’impuissance.

En débarquant dans nos vies privilégiées [Je considère comme vies privilégiées, celles ayant accès à l’eau potable, à l’électricité, à un toit et à de la nourriture], la COVID nous a rappelé que la puissance des Hommes est limitée par leur propres erreurs. Je ne vais pas ici tenter d’expliquer les origines de la COVID, alors que les scientifiques eux/elles mêmes ne sont pas d’accord sur la question, mais une chose est certaine; COVID, réchauffement climatique et conséquences environnementales sont liés.

Parce que comme le dit si bien Cyriel Zimmermann dans sa chronique sur le Journaldunet.com datant du 24 avril 2020: « Nostra maxima culpa, on ne négocie pas de contrat avec la nature, avec la vie et avec la condition humaine.  C’est sur la base de cette évidence simple que mon esprit d’entrepreneur réfléchit maintenant à mon action dans le monde d’après. Il m’a fallut presque 5 décennies et 5 semaines pour en arriver là. Pour ceux qui restent en bonne santé, cette crise n’est pas du temps perdu. C’est le temps d’avant que nous avons gâché« .  

Ainsi, une fois la vague de panique passée, nous pouvons tenter d’apprendre ce que cette crise dit de nous. Parce que les mois passent, le bout du tunnel semble encore s’éloigner et pourtant, le monde ne s’est pas arrêté de tourner. Bien au contraire, nous continuons à faire des projets, et parmis ces projets l’entrepreneuriat est bien placé. Ainsi, d’après une étude Harris Interactive pour la Fondation Entreprendre, 45 % des Français sont tentés par l’entrepreneuriat. De leur côté, près de la moitié des porteurs de projet voient leur motivation renforcée et veulent redoubler d’efforts face à la crise. Aninsi, malgré la chute significative du nombre de création d’entreprises en avril 2020 [-33.5%], en juillet 2020 76% des sondé.e.s considéraient l’entrepreneuriat comme un levier de réalisation personnelle.

Autrement dit, une fois la panique passée, nous sommes capables de nous réadapter pour avancer, malgré l’incertitude et l’impuissance face à cette situation. Comme quoi, c’est dans les crises que nous prennons le plus conscience de nos capacités …

Une prise de risque valorisée ?

Nous le savons sur ce blog, se lancer dans l’entrepreneuriat c’est faire Le Grand Saut. C’est risqué, grisant, fou et gratifiant, mais jusqu’alors, la France était loin d’une culture de la prise de risque. Au contraire, nous étions plus dans une culture des études, des diplômes, du CDI et de la protection sociale, autrement dit, d’une culture de la sécurité. Mais les choses changent. Le Prêt garanti par l’État (PGE), le Le statut national étudiant-entrepreneur, la Prime d’activité, tant de nouveaux dispositifs d’Etat, qui démontrent une évolution des mentalités favorisant l’entrepreneuriat et une certaine libéralisation de l’économie (protégée malgré tout).

Ainsi, aujourd’hui en France, la prise de risque entrepreneurial se démocratise et une expérience de ce type dans un CV, réussite ou échec, commence à être valoriée. Doucement mais surement, les recruteur.se.s reconnaissent les savoirs et savoirs-faires déployés dans une telle entreprise (c’est le cas de le dire), tout en valorisant la prise de risque, quelque soit l’âge. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si les deux populations les plus aidées et accompagnées vers un parcours entrepreneurial sont les étudiant.e.s et les chômeur.se.s. Parce que créer son entreprise c’est favoriser l’économie et éviter le chômage de longue duré, bref, tout le monde est gagnant.e !

Bien sur, comme toujours, cette enthousiasme est à nuancer [Nous ne sommes pas français.e.s pour rien voyez-vous…]. Une fois de plus, nous ne sont pas tous.tes égaux face à l’expérience entrepreneuriale. Parce que pour lancer une entreprise il faut de l’argent, pour avoir de l’argent il faut avoir des garants et une banque / une association qui nous soutient et que ce n’est pas le cas de tout le monde. Parce que créer une entreprise c’est justifier de sa rentabilité, de sa durabilité, de sa légitimité et que tout cela n’est pas inné (ça part en rimes).

C’est alors que l’Union fait la force. Au sein des Pépites pour les étudiant.e.s-entrepreneu.se.s, des incubateurs, des pépinières, des syndicats pour tous les autres nous ne sommes pas seul.e dans les grandes victoires et les petites galères. Un accompagnement nécessaire, surtout lorsque l’on connait les démarches administratives, financières, techniques nécessaires à la création d’une entreprise, loin, très loin, d’une promenade de santé …

Entre mythe et réalité …

Pour conclure, je dirais que cette crise par son caractère généralisé et violent a fragilisé nos certitudes et remis en question notre modèle, économique, social, humain. Mais cette crise nous a également obligé à nous arrêter, un luxe oublié dans nos société de la vitesse et de la réussite, tout en nous rappelant nos place dans un monde et dans une nature bien plus grande et forte que nous.

A force de vivre chacun.e nos vies à deux cent à l’heure, nous avions oublié que rien n’était acquis et nous n’étions pas seul.e.s. Ainsi, en un an de crise saniatire il nous a paru évident que les écrans ne remplaceront pas les contacts humains, que travailler sans sens c’est perdre son temps, que la familles et les ami.e.s sont les ciments de nos vies.

Du mythe à la réalité c’est également le cas pour l’entrepreneuriat. Je me suis lancée dans cette folle aventure depuis 9 mois maintenant, en parallèle de mes études, et malgré toute la motivation du monde et une organisation programmée, tout ne sait pas passé comme prévu. L’entrepreneuriat c’est créer, développement, adapter un projet qui vous tient à coeur, mais c’est également apprendre à accepter les critiques, accepter les contre-temps et ne rien lâcher, quoi qu’il en coûte.

Le prix de sa liberté professionnelle est bien plus élevé qu’on ne le pense …

Alors COVID ou pas, crise économique ou pas, entreprendre c’est apprendre. Sur soi, sur les autres, sur soi par rapport aux autres, et sur les autres par rapport à soi. Nous sommes capables de tout, mais pour cela il faut accepter que nous ne sommes pas grand chose. Juste une pièce dans la machine, une pièce qui ne peut fonctionner seule. Ainsi, si vous attendez d’être parfait.e pour vous lancer dans l’entrepreneuriat, vous ne vous lancerez jamais. Parce que l’on ne peut pas être comptable, communicant.e, informaticien.ne, développeur.se et plus encore ne même temps, pourtant il faut toutes ses capacités pour créer une entreprise. Alors entourez-vous, demandez de l’aide et aidez les autres, parce que si la crise du COVID nous a bien appris quelque chose, c’est que tout seul on se retrouve rapidement limité.e …


Il fallait cet article pour me permettre de prendre de la distance sur ma propre expérience, mais également pour vous inviter à faire de même. J’en suis très fière. Parce que ce genre d’article demande du temps, des recherches, de la mise en forme et un ton adapté. Parce qu’il a donc fallu que je prenne mon temps, quitte à publier avec un jour de retard, mais après tout, donner des conseils c’est bien, les appliquer c’est mieux … Plus que jamais, je compte sur vous pour commenter, partager et aimer cet article, pour croiser le plus de Regards possibles avec le mien sur ce sujet qui nous concerne tous.tes.

Prenez soin de vous, comme toujours, n’ayez pas peur de la prise de risque, pour toujours …

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 15 « Plan financier, il faut bien y passer »

Se projeter pour anticiper

S’il y a bien une partie dans la création d’une entreprise qui me faisait peur, c’est bien la partie financière. Rien que l’idée de penser que j’allais devoir manipuler de l’argent pour lancer mon entreprise me donnait envie de me mettre en PLS pour une durée illimité et visiblement je ne suis pas la seule … Ainsi, selon une étude BCG* « Managing the Next Decade of Women’s Wealth », datant d’avril 2020, malgré une grande évolution dans leur façon de percevoir et de gérer leur argent, les femmes continuent d’être plus sceptiques que les hommes lorsqu’il s’agit d’investir. Pourtant, les femmes enregistrent en moyenne une rentabilité de leurs placements supérieure de près de 2 % à celle des hommes*, alors qu’attendons nous pour faire évoluer notre mentalité ?

Vous le savez, mon objectif avec cette série Serial entrepreneuse est de vous partager l’évolution de mon projet entrepreneurial, les différentes étapes à franchir, les obstacles rencontrés, les astuces que je peux vous partager … Dans ce nouvel article nous allons parler de projection financière, pour cela, je m’appuis des différents tableaux Excels que j’ai pu réaliser avec l’aide de mon conseiller BGE ADIL [Programme Entrepreneur #LEADER] et des recherches annexes que j’ai réalisé. Nous sommes donc dans du concret, du réel.

Pour ceux et celles qui débarquent, lors du STEP13, nous avons déjà abordé cette dimension financière en s’axant sur les Ressources au démarrage, des bourses universitaires aux aides d’état et jusqu’aux emprunts bancaires, tout y est, chiffres et réglementations à l’appui !

Plan d’investissement

Le Plan d’investissement c’est le premier tableau Excel que vous allez devoir réaliser sur le Plan Financier. Celui-ci vous permettre de faire une évaluation de votre situation financière et des prises de risques que vous êtes en mesure de réaliser. Ainsi, plus on est jeune, moins le risque est élevé quant à de potentiels investissements financiers, les banques le savent et vous prêterons donc plus facilement – en théorie bien sûr …

Le Plan d’investissement est en trois parties distinctes:

  • Immobilisations incorporelles
  • Immobilisations corporelles
  • Immobilisations financières

Celle-ci vons regrouper les premiers frais à venir dans votre projet d’entreprise. Entre les frais de dépôt de statut, les premiers outils nécessaires à la mise en route de votre projet et les dépôts de garanties, tant de frais que vous devez mettre à plat afin de pouvoir ensuite vous projeter sur les fonds nécessaires.

Ce Plan d’investissements est un premier tableau qui va vous suivre. En effet, vous pouvez voir que celui-ci est organisé en plusieurs colonnes vers la droites qui se complèteront dans les années suivant la création de votre entreprise. Sur le long terme, il va ainsi s’agir d’un document global d’évolution.

Bilan de démarrage

Le Bilan de démarrage est la prochaine étape de votre Plan Financier. En plus de reprendre, sur la colonne de gauche, votre « Actif », à savoir vos « Sorties », celui-ci est également composé d’une seconde partie, sur la colonne de droite, reprenant votre « Passif », à savoir vos « Entrées ».

Vos « Entrées » ce sont les fonds, propres, quasi-propres et emprunts que vous allez mobiliser dans votre projet entrepreneurial. C’est à ce moment précis que le STEP13 de la série Seriel entrepreneuse car, comme je l’explique dans l’article, entant qu’étudiant.e.s entrepreneur.se.s nous sommes souvent pauvres de Fonds propres et c’est alors que les bourses, aides européennes, d’états, régionales peuvent nous donner un coup de pouce qui fait la différence !

Une fois ce tableau réalisé, vous donnant ainsi une vue globale nécessaire sur votre situation financière, je vous conseille fortement de réaliser un Tableau croisé de vos Entrées et Sorties. Une fois de plus, Excel est votre meilleur ami ... L'objectif alors est simplement de projeter vos Entrées et Sorties par mois dans la première année d'existance de votre entreprise afin de vous projeter au maximum. Vous allez ainsi pouvoir observer, les mois ou les frais seront plus importants que les revenus ou inversement et donc équilibrer votre déploiement finacier !

Charges d’exploitation

Pour que cette question de Plan Financier soit le plus clair possible pour vous, je vous propose ci-dessous, un récapitulatif des frais et charges à prendre en compte au moment de la création de votre entreprise.

Les frais de démarage de l’entreprise

Les coûts d’immatriculation de la structure 

Le coût de l’immatriculation n’est pas le même selon qu’il s’agit d’une entreprise individuelle ou d’une société.

Entreprise individuelle

En cas d’immatriculation d’une entreprise individuelle commerciale, le montant des frais s’élève à 25,34 euros. En cas d’entreprise artisanale, l’immatriculation doit se faire au répertoire des métiers (RM). Cette formalité coûte 60 euros.

SARL et autres sociétés

En cas de création d’une société commerciale (SARL, SAS, société anonyme…) avec création d’établissement, le tarif est légèrement plus élevé : vous devrez compter 39,42 euros de frais d’immatriculation au RCS. En cas d’activité artisanale, la société doit être immatriculée au répertoire des métiers, moyennant le versement de 60 euros.

Les frais de dossier d’un emprunt 

Ils peuvent représenter jusqu’à plusieurs centaines d’euros dans la plupart des établissements bancaires, et jusqu’à plus de 1 000 € chez certains courtiers. Généralement compris entre 1 % et 1,5 % du capital emprunté, ils sont proportionnels au montant du crédit. Il s’agit donc d’un investissement conséquent à ne pas négliger.

Frais de conception d’un site internet

Selon le type de site internet envisagé, le budget à prévoir peut varier de 1 à 100 Euros. La charge de travail, et donc le prix, pour un site vitrine d’une petite dizaine de page n’est évidemment pas comparable avec celle d’un portail web composée de plus de 500 pages, avec un espace membre, un back office et des dizaines de modules.

Voici un petit tableau récapitulatif des différentes possibilités et des prix associés:

L’achat d’outils de travail

De l’achat d’un camion à simplement celui d’un ordinateur puissant, l’achat de vos outils de travail dépend de votre secteur d’activité, de votre public cible mais également de votre budget, tout simplement.

Les charges fixes

Les charges fixes concernent les frais réguliers et prédictibles à échéance, engendrés par l’activité de l’entreprise.

  • Les salaires versés et la rémunération du/ de la dirigeant.e 

Il est bien entendu conseiller de faire évoluer votre salaire de dirigeant.e en fonction de l’évolution de votre chiffre d’affaire. Ainsi, certains dirigeant.e.s vont jusqu’à ne pas de verser de salaire pendant la première année de création de la entreprise afin de valoriser leurs premières Entrées.

  • L’assurance

Pour une entreprise individuelle, le chiffre d’affaires moyen, le secteur d’activité et le nombre de garanties souscrites auront un impact sur le prix de l’assurance professionnelle. Ainsi les tarifs peuvent aller de 100 à 1000 euros par an.

  • Les honoraires d’expertise-comptable 

À titre indicatif, un expert-comptable facture entre 80 et 300 € HT par heure. Il s’appuie généralement lui-même sur un comptable pouvant effectuer les tâches de comptabilité plus sommaire à un coût largement inférieur (entre 30 et 100 € HT par heure).

  • Les frais internet et de télécommunication 

*Voir les différentes entreprises de télécommunication.

  • Les cotisations patronales et sociales 

Pour récapituler les cotisations patronales et sociales j’ai préféré vous partager ce tableau récapitulatif et très bien fait. Il date de 2020 mais peu d’éléments ont évolué.


Nous arrivons à la fin de ce STEP15 de la série Serial entrepreneuse. Le temps passe et mon projet prend forme, en même temps que le votre, j’espère. En attendant, nous nous retrouvons la semaine prochaine pour un nouveau portrait de la série Le Grand Saut, dans un domaine que je connais bien …

Prenez soin de vous et de vos finances !

Ella

Le grand saut – Indira Sebas

Portrait n°3


De retour pour un troisième portrait de la série Le grand saut, je suis très heureuse de vous présenter aujourd’hui Indira. Serial entrepreneuse, citoyenne du monde, Indira fait partie e ces entrepreneur.se.s qui inspirent par leur dynamisme et leur organisation sans failles. Indira nous embarque aujourd’hui dans un nouveau secteur d’activité en pleine essort, celui des cosmétiques bios et naturelles, pour prendre soin de soi en prenant soin de la planète. Un programme enthousiasmant à souhait ! Bonne lecture et bonne inspiration …

Indira

Comme vous le savez, ce blog c’est un peu mon journal de bord. Il me suit dans mes péripéties, dans mes évolutions et mes remises en question. Ici, pas question d’égo mais de passion, pas question de colère, même face à la critique. Ainsi aujourd’hui, le blog évolue une fois de plus avec moi avec un changement et pas des moindres: l’équipe de Regardsleblog.fr s’agrandit ! Michaël, oui oui mon portrait de la semaine dernière, sera ainsi le premier Regard sur ma plume à partir d’aujourd’hui en tant que relecteur et correcteur. Une mission au sommet que je suis très heureuse de lui confier, on lui souhaite bon courage …

Qui es-tu ?

Indira a 25 ans, originaire de la Guadeloupe, elle se considère comme citoyenne du monde car a grandi en Guyane jusqu’à ses 11ans, avant de poursuivre sa scolarité à Madagascar au gré des changements de poste de sa maman. En terminale elle poursuit sa scolarité en Belgique avant de faire le choix de la France pour ses études universitaires. En suivant ce chemin aux quatre coins du monde, Indira a ainsi brassé différentes cultures qui l’ont autant inspirée qu’émerveillée. Se considérant comme « multi passionnée », Indira a beaucoup de passions ; du self-care à la nourriture, en passant par les produits naturels, mais également le voyage.

Quel est ton parcours ?

Indira a fait plusieurs lycées français et a poursuivi en rentrant à Paris pour se focaliser sur le secteur du luxe et de la mode. Après plusieurs expériences dans la haute couture, chez JP Gaultier notamment, elle se tourne finalement vers les marques plus terre à terre, proches des consommateurs lambdas, grâce à une belle expérience chez Vente privée (aujourd’hui Veepee). Par la suite, Indira s’est intéressée à l’origine des matières dans la mode, notamment via une expérience en bureau d’agent textile – intermédiaire entre les maisons de mode françaises et les usines en Asie – . Elle prend alors conscience de la pollution énorme du secteur de la mode et de la sur-création de vêtements. C’est cette prise de conscience qui fait germer en elle l’idée de se focaliser sur le RSE dans la mode, mais malgré plusieurs mois de recherche, elle ne trouve pas d’alternance. Finalement, Indira trouve un contrat chez Orange dans la lutte contre la corruption. Assoiffée par sa quête de sens, elle prend alors un autre tournant, la rapprochant du continent africain si cher à son cœur. Aujourd’hui Indira travaille toujours chez Orange, dans cette même branche au sein de laquelle elle a tant appris, depuis un an et demi.

En regardant en arrière, Indira se rend compte que la quête de sens a toujours guidé son parcours. De la mode de luxe dans laquelle elle ne trouvait pas de sens, elle s’est dirigée vers la mode au plus près des gens avant de prendre conscience de la pollution très importante, pour arriver finalement sur la RSE et la lutte contre la corruption. Grâce à son fort intérêt sur ces thématiques, elle a validé son master avec son mémoire : « Comment lutter efficacement contre la corruption en Afrique ? », un sujet complexe, à la hauteur de ses ambitions.

Indira est actuellement à 80% chez Orange pour se dédiéer à son projet le reste du temps, elle tente ainsi de garder un équilibre entre passions et vie professionnelle.

Ton Regard sur l’entreprenariat

Petite, Indira voyait l’entreprenariat comme une source de grande instabilité. Il faut savoir qu’elle connait les deux côtés du système professionnel, puisque sa mère carriériste a réalisé toute sa vie professionnelle sur un modèle de développement « classique », là où son père, entrepreneur, s’est lancé dans le pari de l’entreprenariat tôt. A Madagascar, Indira avait beaucoup de parents d’ami.e.s qui avaient un projet entrepreneuriale à côté du lycée ; : restaurant, hôtel… En les observant, Indira voit alors avant tout l’entreprenariat comme un moyen de s’accomplir économiquement. En creusant, c’est ensuite grâce à YouTube qu’elle découvre des parcours lui démontrant que l’entreprenariat est également un moyen de s’épanouir personnellement (Marie Forleo, américaine, est notamment une de ses premières inspirations).

Ton Grand Saut

L’entreprenariat est dans l’ADN d’Indira ; à 19 ans seulement elle créée un compte fitness, suivi dans sa finalité par des milliers de personnes, qu’elle va finalement abandonner par manque de temps. Ensuite, elle commence un business de bijoux, en rachetant des stocks asiatiques qu’elle revend : ce projet dure 3 mois.

C’est finalement le confinement qui a déclenché son grand saut ; Indira prend plus de temps que d’habitude pour prendre soin d’elle et notamment de ses cheveux. Plusieurs années auparavant elle avait pris connaissance de l’existence du statut SNEE (Statut National Etudiant-Entrepreneur) de Pépite France, qui lui revient en tête. L’idée de se lancer mûrit alors en quelques semaines, celle de produits pour cheveux, bios, naturelles et accessibles, il ne reste plus qu’à franchir le cap, ce qu’Indira fait quelques semaines plus tard. Une expérience qui nous rappelle que suivre son instinct est la clé à la plupart des grands sauts, le cœur plutôt que la raison ?

Evolution de ton projet

Au moment de déposer sa demande de statut auprès de Pépite France, l’idée d’Indira est plutôt large : développer une marque de produits capillaires à destination des femmes, bios et naturels mais uniquement sous forme de produits solides.

En se renseignant et en réalisant son benchmark (questionnaire, interviews…), Indira prend ensuite conscience que la France – et l’Europe en général – n’est pas prête à accueillir une marque cosmétique tout solide, notamment par rapport à leurs habitudes de consommation. Elle décide alors d’élargir sa marque avec des produits liquides. Urbène prend alors doucement forme. En continuant son analyse du secteur, Indira prend conscience d’un besoin tourné vers les femmes vivant dans les grandes villes ; obligées de faire face aux problématiques liées à la pollution urbaine [Présence élevée de calcaire, pollution de l’air, températures changeantes…]. En renforçant les actifs de ses produits, Indira se spécialise alors doucement vers ce terrain spécifique pour répondre à ces besoins.

La partie financière, notamment au niveau des prévisionnels a été le premier obstacle d’Indira. Comme la plupart des étudiant.e.s-entrepreneur.se.s, elle n’avait en effet jamais été confrontée à ce type de problématiques et d’exercices lors de son parcours universitaire, c’est donc un nouveau monde qu’elle a dû découvrir et de nouveaux outils à manier. La sélection du laboratoire a aussi été au cœur de ses problématiques, l’équilibre du qualité-prix de ses produits en dépendait et Indira savait que ce choix était essentiel pour la bonne continuité de sa démarche. En effet, il faut compter un an pour la concrétisation des produits. Indira n’a pas senti un manque de légitimité, notamment grâce à son premier Master en achat et logistique, qui lui a permis d’anticiper la démarche de contact fournisseurs. De plus, son expérience chez Vente-Privée en entreprenariat, multitâches (achat, négociation des prix, créatif…) lui a donné de nombreuses clés pour mener à bien son projet.

Ton accompagnement

Indira est très reconnaissante du SNEE Statut National d’Etudiant Entrepreneur – qui lui a donné le courage de se lancer, il lui apporte également un suivi et des conseils très précieux tout au long des différents jalons clés de son projet. Nicole pour le côté global et Anne Moreau pour le côté RSE, mais également une professeur de chimie, dont elle a eu le contact grâce au SNEE, et avec laquelle elle a mis en place un projet en partenariat avec des étudiant.e.s Bac+2 pour la création de sa première gamme de shampoing.

Ce sont les rencontres et les ateliers physiques qui manquent énormément à Indira aujourd’hui. Elle prône également un développement des liens avec des ancien.ne.s étudiant.e.s-entrepreneur.se.s étant passé.e.s par les Pépites pour un retour d’expériences et des conseils pratiques en toute fraternité.

Indira est dans le programme Good Beauty avec la Fabrique 621, en parallèle de l’accompagnement du SNEE. Celui-ci accompagne les porteurs de projet dans la cosmétique, du choix des matériaux au développement du produit et jusqu’à sa commercialisation. L’objectif final du programme est un concours ouvert aux participant.e.s leur offrant le coût de formulation d’un produit. C’est un laboratoire spécialisé qui gère et organise ce programme.

Ta perspective d’évolution

A la fin de l’année 2021, Indira souhaite sortir sa première gamme, composée de trois premiers produits. En 2022, elle souhaite poursuivre son développement avec la sortie de nouveaux produits, notamment des produits pour la peau, tout en ouvrant les ventes à l’international ; Indira a déjà anticipé ce développement à venir en échangeant avec son laboratoire afin que celui-ci gère les mises à jour produits en termes de normes américaines et chinoises, en plus de celles européennes. En fonction de l’évolution du groupe, Indira souhaite embaucher, sur le long terme.

Et toi, qu’attend-tu pour te lancer ?

Tu n’as rien à perdre à te lancer. Il vaut mieux se dire que l’on a essayé plutôt que d’être dans le regret toute la vie. Une collègue lui a dit, « Jeune, je voulais créer une marque de mode mais j’ai voulu attendre d’avoir une carrière et des économies et finalement je regrette aujourd’hui de ne jamais m’être lancé » ; Autrement dit, demain se construit maintenant.

Nous arrivons à la fin de ce Portrait n°3 de la série Le Grand Saut. Je voudrais remercier une nouvelle fois chaleureusement Indira pour avoir pris le temps de partager son parcours et son projet avec nous. Je suis fière de la tournure super dynamique que prend ce projet et de vos retours enthousiasmés et enthousiasmants !

On se retrouve la semaine pour un nouveau portrait, toujours aussi inspirant et riche en péripéties … Bonne semaine à vous et on ne lâche rien – quelles que soient les annonces de samedi !

Ella

Le grand saut – Michaël Randrianifahanana

Portrait n°2

Je suis très heureuse et fière de vous retrouver aujourd’hui pour ce second épisode de ma nouvelle série, Le grand saut, qui met en lumière des parcours et projets d’étudiant.e.s-entrepreneur.se.s, sous forme de portraits. Pour ce second portrait, je reçois Michaël. Ensemble nous avons parlé de son parcours d’étudiant étranger en France, de son Grand saut vers l’entreprenariat et de ce beau projet de Parc à thème linguistique qu’il porte, en cohérence avec sa passions du jeu et son parcours de linguiste invétéré. Un très bel échange qui nous entraine dans un nouveau secteur d’activité, qui vit de plein fouet la crise et est amené à se renouveller, continuellement.

Michaël

Come vous avez pu le comprendre, vous avez devant vous le second article de cette série mais, bel et bien, le premier réalisé avec une autre personne que … moi-même. Après mûre réflexion j’ai donc décidé de l’écrire à la troisième personne du singulier, n’hésitez pas à me faire vos retours [Comme vous l’avez formidablement fait pour le premier], en commentaires ou sur LinkedIn ! N’oubliez pas mon regard, croise leurs regards qui croisent vos regards ce qui donnne: ce blog.

Qui es-tu ?

Michaël Randrianifahanana, vient de Madagascar et est venu en France pour les études, sa première passion ? Le jeu. Les jeux vidéos notamment et particulièrement le jeu Super Smash Bros. Son Mémoire de M2 s’intitulait d’ailleurs; *Comment intégrer l’amusement dans les entreprises au service de l’apprentissage des compétences, ça fait sens ! Aujourd’hui professeur de mathématiquess à côté de ses études via la plateforme Explique moi Pythagore – autre entreprise issue du statut étudiant-entrepreneur – il apprécie justement beaucoup ce côté ludique des mathématiques, « résoudre des problèmes ».

Quel est ton parcours ?

A son arrivée en France, Michaël a suivi une Prépa Biologie à Janson de Sailly, un an intense qui lui a appri la discipline et l’organisation. Il s’est finalement réorienté après sa P1 vers une Licence d’administration et échange internationaux [¨Pluridisciplinaire: éco, politiques, socio…] Parcours Shangaï à l’UPEC. Finalement, c’est en toute logique qu’il a complété ce parcours par un Master Management et Commerce International Spécialité Chine [Avec cours de Mandarin]. En parralèle de ses études, Michaël est également engagé sur le Campus entant notamment qu’Ambassadeur de sa Faculté et qu’employé étudiant au sein du bureau des relations internationales.

Ton Regard sur l’entreprenariat

Michaël a toujours été admiratif de ceux et celles qui ont l’audace de se lancer dans l’entreprenariat; de ceux et celles qui ont les idées pour créer un projet. Il n’avait pas de modèle particulier, même s’il a toujours été très inspiré par ceux qui sont parti.e.s de rien (Zuckerberg…).

Ton Grand Saut

En 2019, Michaël est accepté pour un semestre d’échange universitaire au Japon et fait le choix de sélectionner plusieurs matières en Management. A chacune de ses matières on va lui demander d’imaginer un projet entrepreunarial différent. Pour un premier cours, pour lequel il devait présenter un projet innovant, il présente une App pour permettre aux gens ne parlant pas la même langue de communiquer grâce à des images ; en partant d’une grande base de données de symboles commun à mettre en forme pour créer un message. Dans un second cours, pendant lequel il devait partir d’un type de projet déjà existant, il imagine un Café des langues. Enfin, c’est au sein d’une échange informelle qu’une amie lui demande « Si tu avais beaucoup d’argents que ferait-tu? », il laisse alors son imagination naviguer vers l’idée d’un Parc à thème, menant ainsi ces deux passions: le jeu et les langues, son projet entrepreneurial est finalement né.

Il rentre par la suite en France et doit chercher un stage, il se tourne alors sans réflechir vers des parcs à thème, l’environnement de travail l’enthousiasement. Avec l’arrivée de la crise COVID, il doit remplacer son stage par son Mémoire* lui permettant de poursuivre dans cette dynamique du ludique au service des compétences. Prenant peu à peu conscience de l’opportunité du statut EE, qu’il avait découvert quelques mois auparavant, Michaël fait finalement sa demande en septembre 2020, lors du dernier jury Pépite de l’année ! Tout s’est donc jouer en 10 jours pour Michaël, entre son rendu de Mémoire et le dernier jury pour obtenir le statut EE. Pendant ces dix jours son projet de parc à thème s’est mis en place ; entre amusement, langues et pédagogie.   

Evolution de ton projet

En postulant, le projet de Michaël avait des bases par idées clés, mais il se doutait déjà qu’un an ne suffirait pas et qu’il projetait un projet avant tout sur le long terme. A ce moment, il ne savait pas notamment si son parc resterait en France ou à l’étranger.  Dans les derniers mois, entre septembre et janvier, il a beaucoup participé à des Webinars pour développer son savoir théorique sur son secteur d’activité, la démarche de création d’entreprise, ou encore la gestion de celle-ci. Amenait à gérer un projet de grande envergure, Michaël préfère prendre le temps de se former avant de rendre son projet effectif.

D’autant plus que la situation sanitaire a beaucoup freiné sa dynamique; de l’analyse de la concurrence aux rencontres avec différent.e.s acteur.trice.s de son secteur d’activité, pour l’instant la majorité de ces tâches sont en StandBy, c’est la problématique de beaucoup d’ailleurs qui entreprennent dans la restauration, les parcs ludiques, sportifs mais aussi la culture … Michaël est néanmoins en contact avec MindoLingua, Musée situé près du Jardin du Luxembourg, et dédié à l’histoire des langues, ce qui lui permet de beaucoup échanger avec d’autres professionnel.le.s engagé.e.s dans ce sujet au coeur de son projet.

Michaël s’est également donné un sacré objectif principal depuis quelques mois, celui de développer son réseau professionnel notamment via LinkedIn. Il souhaite ainsi atteindre les 500 relations d’ici fin janvier et nous ne pouvons que l’encourager dans cette démarche !  

Ton accompagnement

Pour Mickael, le Statut Etudiant-Entrepreneur et l’accompagnement Pépite lui ont donné avant tout un cadre réactif notamment grâce aux différent.e.s intervenant.e.s passionnant.e.s et passionné.e.s qui donnent des clés Webinar par Webinar en allant à l’essentiel. Leur adaptation face à la crise sanitaire est également à relever, puisque tous les ateliers et séminaires ont été passés en ligne avec facilité. Beaucoup de choses nous sont proposés pour faire du lien malgré la distance. Mickael est donc globalement très satisfait du statut.

En plus de cette accompagnement, « classique », Michaël a intégré depuis le 19 janvier 2021, le LABS – Modules en ligne de concepteurs d’idées – lui donnant notamment des échéances claires pour rendre les différentes étapes de son projet au fur et à mesure. Il est notamment accompagné par Nicole Brzustowski du Pépite et sa tutrice du MIEE, elle-même ancienne étudiante-entrepreneuse ayant monté un projet de parc à thème; un soutien sans faille qu’il souligne et lui permet de naviguer à vue dans un secteur d’activité par toujours évidant, on ne le répètera jamais assez, le réseaux, toujours le réseau, d’abord le réseau !

Ta perspective d’évolution

Pour l’instant, le projet de Michaël n’est pas en voie de concrétisation, dans les mois à venir il réfléchit surtout à travailler son indépendance financière via son job chez Explique-moi Pythagore. Pour l’année prochaine, Michaël pense également à reprendre ses études pour compléter son parcours avec une formation dédiée au Big Data. Une logique d’autant plus importante qu’entant qu’étudiant étranger Michaël est soumis à une certaine règle; ainsi, il ne peut reprendre ses études s’il commence à travailler ! C’est donc un choix important à faire qui pousse aujourd’hui Michaël à poursuivre sa formation avant de se dédié à 100% à son magnifique projet.

Et toi, qu’attend-tu pour te lancer ?

« Qui ne tente rien n’a rien ». Mickael vous rappele que l’aventure apprend beaucoup dans la vie, notamment par rapport à votre secteur d’activité, votre public cible … Il ajoute qu’après avoir hésité il est temps de se lancer car on ne perd jamais rien, au contraire l’échec apporte autant voir plus que les réussites. Mickael par exemple nous raconte qu’il a beaucoup appri de son expérience « loupé » en Prépa, pourtant, il s’agit d’un échec, socialement parlant. Littéralement, en faisant Le Grand Saut, impossible de savoir ou tu va retomber, mais il faut avoir confiance en soi, garder espoir et surtout persévérer, en saisissant les opportunités. L’entreprenariat c’est un peu la grande aventure de la vie, tu gagnes, tu perds mais quoi qu’il en soit il faut oser, prendre des risques et savoir tirer le positif, parce que, à chque fois, tu apprend !

Nous arrivons à la fin de ce Portrait n°2 de la série Le Grand Saut. Je voudrais remercier une nouvelle fois chaleureusement Michaël pour avoir pris le temps de répondre à mes questions. C’était un temps d’échange passionnant et passionné qui nous rappelle que derrière les écrans en Webinars et Ateliers il y a des personnes, aux parcours inspirants. J’espère de tout coeur avoir réussi à vous transmettre un peu de l’énergie entrepreneuriale à travers le Portrait de Michaël, vous avoir inspiré et pourquoi pas provoqué votre Grand Saut.

On se retrouve la semaine semaine pour un nouveau portrait, féminin cette fois et dans un secteur d’activité bien différent. Prenez soin de vous et osez, toujours.

Ella

Le grand saut – Ella Duval

Portrait n°1

Etre une plume c’est une chose, devenir le sujet de son propre article en est une autre. Après tant de temps à vous parler sans vraiment que vous sachiez qui je suis, et pour débuter une série qui parlera avant tout d’autres, il est temps pour moi de me prêter au jeu et de vous parler, de moi. Car c’est le challenge que je me suis donnée dans cette nouvelle série Le grand saut, dépeindre le portrait d’un.e étudiante.e-entrepreneur.se chaque semaine, pour que nous puissions nous inspirer les un.s les autres et aider ceux qui doutent à faire enfin, Le grand saut, vers l’entreprenariat …

Pour cette série de portraits, j’ai décidé de partir d’une série de 14 questions pour pouvoir cerner l’entrepreneur.se dans sa globalité avant de s’atteler spécifiquement à son projet et son développement. Générallement, les personnes interviewé.e.s sont toutes issu.e.s de l’accompagnement Pépite France grâce au statut d’étudiant.e-entrepreneur.se, je souhaite ainsi également vous montrer les avantages (et inconvénients) de ce programme, tout en vous en présentant d’autres, grâce à l’expérience des invité.e.s.

Pour débuter cette nouvelle série j’ai donc décidé de me prêter au jeu. A chaque portrait le format sera le même; des questions courtes présentés dans l’article sous la forme de grands titres.

Ella

Qui es-tu (suis-je)?

Je m’appelle Ella Duval, je suis Basco-Béarnaise (vive les chocolatines) et j’ai 22 ans. Engagée depuis mes années lycées, pour la représentation lycéenne puis étudiante, contre le harcèlement scolaire, les discriminations [Sexisme, racisme, LGBTQIA+phobies…] entant qu’élue au Conseil Académique de la Vie Lycéenne et Ambassadrice Académique contre le harcèlement scolaire, je me considère aujourd’hui comme Activiste. Je poursuis d’ailleurs ces combats entant que bénévole au sein de l’association Marion la main tendue qui lutte contre harcèlement scolaire et le cyber harcèlement et entant que Présidente de l’antenne Amnesty International UPEC. Mon blog, créé en 2016 et mon podcast, créé en 2020 sont également pour moi des outils d’engagement, qui me permettent de porter mes combats autant que de les partager.

Sinon, ma couleur préféré c’est le bleu, mon chiffre préféré le 14, j’adore voyager, lire, marcher et le théâtre a changé ma vie.

Quel est ton (mon) parcours ?

Je suis diplômée d’une Bac Littéraire spécialité Théâtre [C’est là que ça a changé ma vie].

J’ai poursuivi avec un DUT Communication des organisations à l’IUT Bordeaux Montaigne, pendant lequel j’ai pu effectuer un échange universitaire à Santiago au Chili, grâce auquel je suis partie en Backpack d’un mois entre le nord du Chili, le sud du Pérou et le sud de la Bolivie (vous pouvez retrouver le récit de ces aventures sur le blog…).

Pour pouvoir rentrer en Master il me fallait une Licence 3 … j’ai donc poursuivi en Licence pluridisciplinaire Cultures modernes et contemporaine [Majeures Histoire, Anglais appliqué et Littérature] à l’Université Bordeaux Montaigne.

Il était alors temps pour moi de revenir à mes premiers engagements c’est pourquoi j’ai poursuivi avec mon premier voeux, le Master Sciences de l’éducation, Expertise, Ingénerie et Projets Internationaux de l’UPEC. En plus de me faire quitter mon Sud-Ouest chéri, ce Master m’a donné l’opportunité de revenir vers le secteur de l’éducation qui me tient tant à coeur, tout en me donnant une dimension internationale au coeur de mes projets. C’est également grâce à l’UPEC que j’effectue aujourd’hui mon premier semestre de M2 en échange Erasmus au sein de la Universidad de Burgos (Espagne), en Master Sociedad y Educativa Inclusiva.

Tout au long de mon parcours, j’ai réalisé de nombreux stages (un par an pendant mes années lycées); entant que Journaliste (journal Sud-Ouest, radio France Bleu Béarn, magazine Phosphore), que Communicante (Mairie de Bordeaux, UNEP, Zankyou) et que Chargée de projet éducatifs (France Education International); qui m’ont permis d’affronter la réalité professionnelle, en secteur public et privé et d’observer ses points positifs et négatifs …

Ton (mon) Regard sur l’entreprenariat

L’entreprenariat m’a toujours paru très éloigné de moi. Souvent symbolisé dans mon esprit par la Startup parisienne tech, à l’Open Space bruyant et aux collaborateur.trice.s (trop) enthousiastes. Pour être sincère, ma seule expérience dans une entreprise issus de ce modèle, chez Zankyou Wedding à Madrid m’a fortement déplu. L’exemple même de la Startup devenue trop grande, ingérable et surtout mal gérée, les avantages (multiculturalité, 100% On Line, Open Space..). étant devenus des inconvénients …

Finalement, mon père a créé son entreprise à la suite de la fermeture de sa boite et je me suis rendue compte que n’importe qui pouvait devenir entrepreneur.se avec beaucoup de détermination et une organisation sans faille. Après tout mon père et mon grand-père maternel ont bien été entrepreneurs, chacun en cohérence avec leur temps, leur métier et leurs valeurs, alors, pourquoi pas moi ?

Ton (mon) Grand Saut

Mon Grand Saut s’est préparé en mai 2020, en pleine crise sanitaire due à la COVID-19. Je suis alors stagiaire chez France Education International, opérateur du Ministère de l’Education National pour mon stage de M1, mais la situation m’a obligé à un rappatriement d’urgence chez mes parents. C’est donc à distance que je vis cette incroyable expérience. Les projets ne manquent pas malgrè la crise, bien au contraire, le système de l’école à la maison doit-être mis en place de toute urgence, et le Laboratoire Numérique d’Education de FEI, au sein duquel je réalise mes missions est sollicité. Je me retrouve donc à travailler sur une immense plateforme pour proposer aux professionnel.le.s de l’éducation des outils numériques adaptés à la continuité pédagogique, à distance.

Rapidement, nous nous rendons compte que les établissements ne sont pas équipés pour assurer cette continuité pédagogiques et que les professionnel.le.s de l’éducation sont dépassé.e.s par ces nouveaux outils, aux antipodes de leurs pratiques habituelles.

En parallèle, les médias commencent à parler de la crise économique qui allait suivre la crise sanitaire et à la « génération sacrifiée » en fin d’étude ou rentrant tout juste sur le marché de l’emploi (c’est à dire la mienne), qui risquait de se retrouver rapidemment confronter au chômage ou/et aux emplois alimentaires. Vous pouvez donc imaginer mon enthousiasme face à de telles perspectives d’avenir …

En échangeant avec ma maitre de stage au sein de France Education International, la formidable Federica Minichiello, je prend alors conscience de la possibilité de l’entrepreneuriat comme porte de sortie. La problématique de manque de communication entre les différent.e,s acteur.trice.s des écoles se trouve justement entre mes deux secteurs d’activité; la communication social et l’éducation et le statut d’étudiant.e-entrepreneur.se des Pépites (que je viens alors de découvrir), me permet de lancer mon projet entreprenarial tout en terminant mon Master. Mon mot d’ordre de 2020 étant improvisation, je m’inscris alors pour passer les entretiens nécessaires à l’obtention du statut, les candidatures étant justement repoussées pour cause de crise sanitaire (si ce n’était pas un signe …).

A peine 2 mois après en avoir eu l’idée, mon Grand Saut a ainsi eu lieu en juillet 2020, par mon obtention du statut d’étudiante-entrepreneuse, en pleine crise sanitaire, en plein milieu de mon Master et 3 mois avant mon départ en Erasmus; un challenge à la hauteur de mes ambitions !

Evolution de ton (mon) projet

Au moment de demander mon statut d’étudiante-entrepreneuse j’avais donc déjà une certaine idée de mon projet d’entreprise. Mon secteur d’activité (l’éducation), était défini ainsi que mon objectif central (favoriser la communication entre les différent.e.s acteur.trice.s des écoles). Néanmoins, mon public cible n’était pas clair, tout comme les services spécifiques que j’allais proposer ou encore quels outils j’allais pouvoir utiliser.

C’est au cours de mes différents entretiens, avec les équipes Pépite ou encore grâce à mon accompagnement avec BGE ADIL (dont je vous parle après) que j’ai pu faire évoluer mon projet. En prenant point par point les étapes centrales à la création d’une entreprise (Business plan, Analyse de la concurrence, Création image de marque, Plan financier…), notamment à partir d’un rétroplanning solide, j’ai pu développer mon idée pour que celle-ci devienne un réel projet. Vous pouvez d’ailleurs retrouver toutes ces étapes sur le blog dans la série Serial entrepreneuse, loin d’être terminée !

Concernant les difficultés que j’ai pu rencontrer, celles-ci sont particulièrement d’ordre technique. Ainsi, non seulement la crise sanitaire nous a obligé à un accompagnement (Pépite, BGE ADIL…) 100% virtuel, mais en plus elle nous a complétement placé dans une incertitude qui nous empêche d’avoir une vision clair sur le court terme. Plus le temps avance et moins nous savons ou nous allons, difficile alors de tenir son rétroplanning une fois que tout ce qui a pu être réalisé à distance a été réalisé. Comme tout entrepreneur.se, j’ai également été confronté à des étapes plutôt éloignées de mes savoirs faires habituelles … La comptabilité, les plans financiers, la capacité à mettre un prix sur ses services, tant de hantises qu’il m’a fallut afronter pour avancer, aussi difficile que ce fut …

Ton (mon) accompagnement

Concernant mon accompagnement, c’est principalement le statut de Pépite France et spécifiquement du Pépite 3EF qui m’a permis de développer mon projet, mais pas seulement. En effet, en me renseignant sur les différentes aides qui étaient à ma portée entant qu’étudiante-entrepreneuse d’Ile-de-France, notamment pour un suivi individualisé, je suis tombée sur le programme en partenariat entre BGE ADIL et le Région Ile-de-France; Entrepreneur #LEADER. Celui-ci propose un accompagnement personnalisé par un conseiller, accessible dès la phase de création de votre entreprise et jusqu’à 24 mois après. Proposé en trois temps: Batir mon projet, Financer mon projet et Piloter mon entreprise; celui-ci est GRATUIT pour les -26 ans, bénéficiaires des minimas sociaux (RSA, ASS…) et travailleur.se reconnu.e.s en situation de handicap.

En complément de mon accompagnement avec le Pépite 3EF qui m’a permis de suivre une multitude d’ateliers et séminaires, tout en me créant un réseau d’étudiant.e.s-entrepreneur.se.s et professionnel.le.s du secteur, le programme Entrepreneur #LEADER, m’a offert un suivi individualisé grâce à des entretiens toutes les deux semaines avec un conseiller dédié. Ces entretiens ont notamment rythmé l’avancé de mon projet en me donnant des Dead lines, pour chaque tâche, tout en m’offrant un regard extérieur sur mes choix spécifiques.

Pour revenir au statut d’étudiant.e-entrepreneur.se proposé par les Pépites, je n’ai pour l’instant pas pu en profiter dans son ensemble et il me tarde notamment de pouvoir accéder à l’expace de Co-working de la Maison de l’Innovation et de l’Entreprenariat Etudiant de Créteil, tout en participant à des évènements EN PRESENTIEL. Pour compléter, je pense que des points plus réguliers en groupe ou en individuel serait intéressant et nous permettrait de nous encourager dans nos démarches respectives, tout en se donnant des objectifs communs et individuels sur le court terme. Egalement, j’étais très exitée à l’idée d’avoir un.e professionnel.le à mes côté dans le développement de mon projet et je trouve que finalement cette partie a été baclée et peu mise en avant; mais une fois de plus, la situation particulière doit jouer.

Ta (ma) perspective d’évolution

Au 1er février 2021, je rentre dans ma Phase 2 de développement d’entreprise. Avec mon retour en France, ma démarche va devenir plus concrète notamment avec le dépôt de mes statuts et le début de ma campagne de prospection. Sur le long terme j’ai un certain nombre d’ambition pour cette entreprise qui me semble complétement en cohérence avec les besoins du secteur, que ce soit en France mais également plus largement en Europe (mon expérience en Espagne me le confirme tous les jours). C’est donc un développement au niveau national puis au niveau européen que je vise. Mon plan de service a justement été créé pour être adaptable et flexible aux différents besoins spécifiques des établissement quelque soit leur espace géographique et problématiques.

Un des points central dans cette perspective d’évolution concerne l’embauche de collaborateur.trice.s. J’ai bien consicence que je ne vais pas pouvoir travailler seule longtemps, surtout en vue du programme de service que je développe centré autour de projet globaux de communication par établissement (benchmark, création d’outils, gestion, formation et suivi); c’est pourquoi trouver des collaborateur.trice.s passionné.e.s et motivé.e.s va certainement être au coeur de mon développement au cours de ma première année de développement.

Concernant la question de ma légitimité et mon ressentie par rapport à celle-ci, je pense pouvoir dire que j’y gagne, doucement mais surement. Il est tellement difficile pour moi de me dire que j’ai suffisament de valeur pour fixer un prix sur mes services, après tout entre mes stages, mon blog, mon podcast, mes bénévolat, cela fait des années que je travaille … gratuitement. Pourtant, il m’apparait évident aujourd’hui que gagner en valeur va également me permettre de gagner en confiance en moi et donc en légitimité.

Et toi, qu’attend-tu pour te lancer ?

S’il y a bien une chose que cette expérience entreprenariale m’a apprise c’est que, toute expérience a quelque chose à t’apprendre. Ainsi, même si tu as l’impression de prendre énormément de risque en faisant Le Grand Saut vers l’entreprenariat, tu as surtout énormément de choses à apprendre, des choses qui te serviront, que ton projet aboutisse, ou pas. Nous sommes une génération en quête de sens,plus que jamais, nous avons ainsi conscience que ce qui se joue ici et maintenant, dans notre vie privée mais également dans notre vie professionnelle peut vraiment faire la différence; alors, pourquoi pas toi ?

Nous arrivons à la fin de ce premier portrait/ teaseur de cette la série Le Grand Saut. Dès la semaine prochaine nous poursuivons avec le portait d’un premier étudiant entrepreneur au profil et mon projet bien différent du mien ! En attendant, n’hésitez pas à partager, commenter et donner votre avis sur ce nouveau projet; comme vous le savez, ici, votre Regard compte autant que le mien …

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 14 « Premier bilan »

6 mois après le début de mon expérience entrepreneurial improvisée il est temps de faire un premier bilan !

En juin dernier, en plein milieu de la crise sanitaire due au COVID-19, alors que j’effectuais mon stage de Master 1 au sein du Laboratoire Numérique d’Education au sein de la très prestigieuse institution d’Etat, France Education Internationale, j’ai eu une révélation. Déjà à l’époque, on prenait doucement conscience de la crise économique qui arrivait, tout en assistant impuissant au développement des innégalités dans le cadre scolaire, creusées avec le système d’école à la maison. Les mots chômage, crise et discrimination s’enmêlaient alors dans mon esprit pour finalement former deux évidences: Avant de me retrouver sans travail, j’allais créer mon propre emploi ET Il était temps d’allier mes deux secteurs pour répondre à un besoin exacerbé par la crise; le manque de COMMUNICATION en EDUCATION; Echo’le était né.

6 mois après, je suis passée de l’idée au projet, puis du projet à l’entreprise. D’ici quelques semaines les statuts d’Echo’le seront déposés et je serai officielement Cheffe d’entreprise, avant même l’obtention de mon diplôme de Master. Mais cette double vie, d’étudiante-entrepreneuse à laquelle je me suis confrontée et qui a pu se réaliser grâce au statut Etudiant entrepreneur des Pépites, a avant tout était semée d’embûches et de remises en questions. Pour revenir point par point sur ce que c’est derniers mois m’ont appris, je vous propose donc un petit article bilan, avant un break, bien mérité …

Routine: de la projection à la réalité

En septembre, avant le début de mes cours de Master 2 au sein de l’Université de Burgos et du formidable Master Sociedas y Educacion inclusiva [Oui parce que j’ai décidé de faire un Erasmus à ce moment là, que voulez-vous, le goût du risque…], dans ma tête tout était clair: le matin je travaillais sur mon projet d’entreprise, tout en gérant mon blog (1 article par semaine) et mon podcast (1 épisode par mois), et l’après-midi j’était en cours.

Dans les faits, et malgrè la mise en place d’une routine stricte (réveil, médidation, étirements, petit déjeuner, mails, tâches), la fatigue a vite pris le dessous, d’autant plus exacerbée par le rythme espagnol décallé qui me faisait finir les cours à 21h et donc coucher entre minuit et 1h…

Butée que je suis, j’ai voulu maintenir le cap, travaillant de plus en plus tard, me levant de plus en plus difficilement et rayant le concept de repos de mes week-ends. D’autant plus que le contexte ne m’a pas aidé … Longtemps protégé.e.s par les politiques décentralisées Espagnoles, nous avons évité un second confinement classique, MAIS rapidement nos possibilités de profiter et de se sortir le tête des cours se sont amoindries … Fermeture de la région, de la ville, des lieux culturels, des bars, des restaurants, impossibilités de se voir à plus de 3, finalement seules les facs sont restées ouvertes [Et oui c’est déjà beaucoup!] pendant la majorité du semestre. Après avoir attrapé moi-même la COVID, la mise à mal de ma vie sociale a fini de me renfermer sur mon travail et mes projets, au péril de mon équilibre et de ma santé mentale … Le froid et les courtes journées sont venues s’ajouter pour compléter ce merveilleux combo.

Il vaut-être clairs, mon Erasmus a été … particulier; mais comme toujours des points positifs existent;

  • L’organisation de mes journées en deux temps m’a permis de maintenir le cap en continuant à me donner des objectifs !
  • Mes cours, comme un phare dans la tempête, se sont maintenus et sont aussi incroyables que ce que j’attendais !
  • Les outils numériques m’ont permis de garder un contact permanant avec les Pépites et de suivre les ateliers & rencontres.
  • Mon entreprise se pose en solution face à la crise actuelle et chaque jour qui passsent me confirme sa nécessité …
  • Je peux cocher mille fois les cases: capacités d’adaptation, gestion des situations de crise et improvisation …

Malgrès tout une des principales raisons de la viabilité de ce paris fou aujourd’hui tient à un fil évident et souvent oublié:

JE N’AI JAMAIS ETE SEULE.

La nécessité de BIEN s’entourer

Une famille, une équipe

Des idées folles j’en ai régulièrement, mais ce qui fait que mes idées deviennent des projets c’est que je suis soutenue, toujours.

Et croyez-moi des idées folles j’en ai eu: candidature entant qu’élue académique, création du journal de mon lycée, mise en place de campagnes contre le harcèlement scolaire, un blog, un podcast, deux semestres à l’étranger (Chili & Espagne) et aujourd’hui la création d’une entreprise en parralèle de mon Master [et ce n’est que le début…]. A chaque fois, ma famille m’a soutenu, m’encourageant, suivant pas à pas les étapes, donnant leurs avis, m’acompagnant, de près ou de loin.

Pour beaucoup il s’agit d’évidence, mais j’ai bien conscience de la chance que j’ai. Pour être libre d’être et de faire, il faut d’abord avoir un socle solide sur lequel s’appuyer, c’est ce que m’apporte ma famille et mes proches, comme une équipe avec moi pour gagner les matchs.

Un équipe qui freine mes ardeurs régulièrement et qui me rappelle que travailler c’est bien mais se reposer c’est tout aussi important, ou encore que tout n’est pas l’ami du mieux, bref, l’équilibre vient de là et j’en est conscience, jour après jour …

Les Pépites, un cadre rassurant et motivant

Le statut d’étudiant entrepreneur je suis tombé dessus par hasard, même si le hasard j’y crois pas trop. Un post sur les réseaux sociaux de l’UPEC a attisé ma curiosité et fait remonter à la surface une idée mise de côté, celle de me lancer dans l’entreprenariat. Une fois de plus, alignement des planètes ou évidence, la crise saniatire avait repoussé les échéances de candidature, me donnant un laps de temps supplémentaire pour candidater. Il était précisé que le statut ne demandait aucune obligation de résultats, alors j’ai foncé.

Lors de l’oral j’ai surtout parlé des constats que j’avais pu tirer des conséquences de l’école à la maison en éducation et des solutions que je voulais apporter en cohérence avec mes compétences en communication et éducation. Le jury a été aussi réceptif que ma maitre de stage, Federica Minichiello, quelques semaines plus tôt. Les besoins étaient là, un statut pour m’accompagner aussi et même si tout rester à faire, je semblais sur le bonne voix.

Même pas un mois après être tombé sur le fameux post, me voilà donc étudiante-entrepreneuse, suivant ainsi le mot d’ordre de mon année 2020: IMPROVISATION.

Le fait de partir en Erasmus en parralèle aurait put être un frein, pourtant dès le début, Nicole Brzustowski, Responsable du pôle entrepreneuriat à la MIEE [Maison de l’Innovation et de l’Entrepreneuriat Etudiant – UPEC] m’a soutenu, mettant en avant le maintien des évènements, à distance avec la crise. Effectivement, une fois de plus, la crise pourtant si négative, m’a apporté son lot de positif; la grande majorité des ateliers, conférences et rencontres se sont déroulées en ligne me permettant de les suivre au même titre que les autres porteur.se.s de projet, malgrès la crise et la distance.

Voilà donc ce que les Pépites [3EF et 94] m’ont apporté:

  • Des contacts : autant vers des porteur.se.s de projet que des professionnel.le.s passionants et passioné.e.s
  • Des outils et leurs notices pour rentrer dans l’entrepreunariat du bon pied : Business plan, Comptabilité, Numérique responsable …
  • Des conseils et retour d’expérience: partir de ce qui a été vécu c’est gagner du temps et des tips qui peuvent faire toute la difference
  • Des opportunités: en travailler comme intervenante communication pour le Pépite j’ai pu travailler ma posture de professionelle tout en mettant un peu d’argent de côté pour déveloper mon projet en toute sérénité
  • Un sécurité: en plus de nous permettre de travailler sur notre projet à la place de notre stage de fin d’étude, le statut peut être prolongé et ainsi nous permettre de conserver notre statut étudiant et tout ses avantages

Bref, pour moi, les Pépites sont une richesse incroyable de notre système français, pourtant peu reconnue et exploitée, alors partageons là pour qu’un maximum de personnes puissent en profiter et ainsi transformer leurs idées en projets !

Entrepreneur #LEADER, le programme qui fait la différence

Vous commencez à me connaitre et savez que saisir des opportunités est une de mes spécialités. Le programme Entrepreneur #LEADER est une preuve supplémentaire que la Veille et l’Improvisation sont des clés à la Réalisation.

Ainsi, j’ai découvert le programme grâce à une Newsletter du Pépite 3EF et sur le moment je n’y est pas vraiment cru … Un accompagnement d’une telle ampleur, complètement gratuit, il n’y avait que la Région Ile-de-France pour se le permettre … Quoi qu’il en soit, une fois de plus, je me suis retrouvée au bon endroit au bon moment et j’ai donc saisi cette opportunité.

Plusieurs mois plus tard je ne le regrette pas mon choix, bien au contraire. Grâce au programme je me suis vu attitrer un conseillé BGE ADIL qui me suit tout au long de mon projet, me donnant des objectifs et cochant avec moi les points essentiels de la création d’entreprise. Dès le début de mon accompagnement, il créé ainsi un dossier qu’il va compléter au fur et à mesure avec les documents que je vais créer ou que nous allons compléter ensemble pendant le suivi. De la Fiche projet initiale jusqu’au Plan Financier en passant par le Business plan et l’Analyse de la Concurrence tout est ainsi archivé, classé et mis à jour. Chaque entretien permet également de compléter un tableau de suivi avec les sujets abordés, les documents complétés et ce qui est à faire et à compléter pour la session prochaine.

Ces points réguliers me permettent 5 avantages non négligeables dans la mise en place de mon projet:

  • Me donner des objectifs, des STEPS réguliers à atteindre pour avancer
  • M’aider à prioriser mes actions tout en organisant mon emploi du temps global
  • M’offrir un référent professionnel pour répondre à mes questions liées à la création d’entreprise
  • M’accompagner spécifiquement dans la création de mon Plan Financier et dans ma recherche de fonds
  • Me guider dans mes démarches administratives notamment dans la création du Statut de l’entreprise

Créer une entreprise est un challenge, d’autant plus en étant en parallèle étudiant.e, c’est pourquoi ce programme est aussi formidable. En nous offrant un accompagnement PERSONNALISE et REGULIER, à travers des sessions d’1h en moyenne tous les 15 jours, la Région Ile-de-France et BGE ADIL nous donnent les premières clés pour créer notre entreprise et rentrer dans le grand bain, sans pressions ni obligations.

Une fois de plus, il s’agit là de la preuve que des aides et soutiens existent gratuitement, il suffit de Veiller, au bon endroit …

Leçons d’une expérience et règle de trois

L’art de l’anticipation face à l’incertitude

S’il y a bien un mot qui représente cette année 2020 c’est ce mot: INCERTITUDE.

Les mois passent et pourtant nous n’avons toujours pas l’impression de voire le bout du tunnel. Les vaccins donnent de l’espoir, mais nous savons d’or et déjà que la crise économique va remplacer la crise sanitaire, continuant à obscursir l’avenir des entreprises et des entrepreneur.neuse.s. Pourtant, il faut bien continuer à avancer … En tout cas, aujourd’hui, au milieu de mon année entant qu’étudiante entrepreneuse je tente, comme tous.tes de continuer à avancer, sur ce qu’il est possible de réaliser à distance, pour rester dynamique et éviter à tout prix de mettre mon projet en StandBy.

L’avantage du Statut Etudiant Entrepreneur des Pépites nous offre justement une anticipation; en débutant notre projet entrepreunarial dès nos études ou directement à la fin de ceux-ci, tout en étant protégé.e par le statut étudiant. Cette marge de manoeuvre nous permet de réaliser les démarches administratives, en amont du dépôt de Statut de notre entreprise (nombreuses en France), sans être dans l’Urgence; Urgence financière (nous continuons à toucher nos bourses), Urgence sociale (nous continuer à toucher les APL), mais également Urgence universitaire (en nous permettant de remplacer notre stage par notre projet entrepreneurial).

Ainsi, en anticipant, il est plus facile de réagir dans l’urgence et d’être prêt.e à tout changement de plans. Par exemple, en réalisant dès le début de votre projet un dossier global de celui-ci(présentation, objectifs, public, concurrence, budget…), vous êtes prêt.e.s à tout moment à envoyer votre projet à de potentiels financeurs. De la même façon, en ayant un barême de tarifs (en cohérence avec vos charges et autres frais) et des fiches produits et/ou procédures par services, vous êtes déjà opérationnel.le.s pour présenter votre projet, vos objectifs et organisations à de potentiel.le.s collaborateur.trice.s.

Tout ces documents, dossiers, vous seront utiles quoi qu’il arrive; même dans l’urgence, dans la crise, face à des changements de contextes, de plans. Ils sont au coeur de la démarche entrepreneurial et lorsque dans quelques mois vous serez dans le rush entre réponses à vos premiers clients et communication de votre projet, vous serez très heureux.seuses de les avoir anticipé …

Faire au mieux puis lâcher prise

« Advienne que pourra« 

Une fois que vous avez coché la plupart des cases, que vous avez réalisé les différentes documents essentiels, mis en place votre communication, défini votre public cible et les contacts prioritaires, que votre Plan Financier est bouclé, il est temps de faire confiance. Faire confiance à sa bonne étoile, à l’élignement des planètes, mais surtout à son projet et à soi-même.

Le mieux est l’ennemi du bien. Après promis j’arrête avec mes citations bateaux, mais tout ça pour vous dire que pour réussir il faut se lancer. C’est aussi simple que ça. Se lancer. Ce n’est certainement en perfectionnant votre projet indéfiniment que vous allez arriver à vos fins. De même, l’échec n’est pas un drame, bien au contraire c’est une opportunité, une opportunité de sortir de votre zone de confort, de vous remettre en question et de vous relever plus fort.e et motivé.e que jamais.

Ainsi, s’il y a bien une chose à retenir c’est que votre première version de produit ne sera jamais la meilleure. votre premier client ne sera jamais pleinement satisfait et vous devrez travailler dure avant d’être vous-même pleinement épanoui.e avec votre produit/service.

Ceraines vont même jusqu’à dire que si une application est parfaite dès le début c’est qu’elle arrive trop tard … Parce que répondre à un besoin c’est travailler dans l’urgence pour satisfaire au plus vite, plus que travailler dans le temps, car alors, le besoin aura disparu. Ainsi, de la même même manière qu’une pièce de théâtre existe pleinement que face à un public, votre produit/service doit être confronté à ses client.e.s/ utilisateur.trice.s pour exister et s’épanouir pleinement.

Tout ne repose donc pas sur vous. Au contraire, vous faites de votre mieux, puis le projet s’épanoui et commence alors à dépendre d’autres. C’est un conseil souvent difficile à entendre car entant qu’entrepreneur.neuse.s nous avons tendance à vouloir être toujours dans l’action, quitte à braser du vent. Mais c’est ici une perfectionniste et une stressée de la vie qui vous parle aujourd’hui, croyez moi d’expérience;

Lâcher prise permet de laisser venir les opportunités et surtout d’apprendre à écouter ses intuitions !

Ma règle de trois – C.O.N

Honnêtement je n’ai pas fait exprés, pour le sigle, mais au moins cela va vous permettre de le retenir !

[Ah, l’art de la communication]

Je crois profondément que ce donner des lignes à suivre, tout comme la projection, cela permet de maintenir le cap et de revenir à l’essentiel quand on a tendance à se laisser emporter par les évènemenst. Voici donc mes trois mots d’ordre pour ne pas me perdre dans la tempête de l’entrepreneuriat:

Cohérence

Je le répète et le re-répète pour la communication et cela fonctionne avec tout votre projet dans son ensemble, être cohérent, en terme de ton, d’objectifs, de valeurs, de public cible, de services, de couleurs, c’est vous forger une Image de Marque professionnelle, qui va perdurer dans le temps !

Organisation

Les listes, emplois du temps, Post Its et classeurs sont vos meilleurs amis. Qu’ils soient papiers, numériques, mentaux ou physiques, ils vont vous permettrent de poser vos idées et de vous retrouver entre les multiples tâches que vous avez à réaliser. Parce que entrepreneuriat demande pleins de casquettes différentes, vous devez vous organiser pour ne pas vous perdre entre tous vos rôles et garder le cap, coûte que coûte.

Nuance

En général dans la vie, les choses sont plus grises que blanc ou noir, dans l’entrepreneuriat d’autant plus… Il va falloir passer du baume sur vos objectifs, prendre de la distance face à des refus et surtout apprendre à relativiser. Rien n’est définitif et certaines fois il faut juste passer à autre chose. De la nuance aussi parce que la fatigue, la pression et l’excitation ont tendance à brouiller notre vision [Vous avez remarqué ?], alors il faut savoir prendre de la distance et nuancer !


Voilà. Nous y sommes. La première partie de cette série Serial entrepreneuse arrive à sa fin. Je suis fière de mon bilan, fière de cette course de fond, loin d’être terminée, fière de cette folie douce qui devient doucement un grand et beau projet.

Je vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année et un magnifique passage vers une nouvelle ère. Il faut de nouveaux départs comme celui-ci pour faire la différence et comme toujours je suis des enthousiastes, des optimistes, cette nouvelle année sera belle. Alors, à l’année prochaine …

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 13 « Ressources de démarrage »

Ou trouver les ressources financières pour démarrer sereinement un projet entrepreneurial ?

Entant qu’étudiant.e entrepreneur.se nous nous trouvons souvent démuni.e.s lorsqu’il s’agit de remplir la partie « Apports » de nos plans financiers. N’ayant même pas commencé notre vie professionnelle, seulements riches de nos (faibles) salaires de stages et jobs étudiants, il est difficile de détacher des fonds pour le lancement de notre projet. Je vous propose aujourd’hui un point sur ces ressources possibles comme premiers apports pour votre projets, entre concours, aides d’état, européennes et petits « à côté »; Trouver des fonds pour notre course de fond ….

Pour commencer à, vulgairement, renflouer les caisses, au début de votre projet entrepreneurial vous avez plusieurs possibilités, d’autant plus importantes dans un système encourageant l’entreprenariat comme le notre. Parce que quoi que l’on en dise, la France se positionne bien, d’années en années, comme nouvelle eldorado pour les jeunes souhaitant monter leur.s projet.s ou se lancer en intépendant. Entre concours plus ou moins spécifiques, aides – européennes, de l’Etat, des régions – et prêts garanties, tout en fait pour nous apporter un coup de pouce bien placé pour se lancer.

Concours spécialisés

Commençons d’abords par les concours. Basé sur le mérite, la teneur du projet ou sa dimension engagé, catégorisés par ages, genres ou secteurs d’activités, ceux-ci vous permettent non seulement de gagner une (petite) somme de départ, mais également de faire connaitre votre projet et de développer votre réseaux. Attention, à part pour certains premiers prix, difficiles à obtenir, les concours ne vont pas vous permettre de dégager des marges suffisantes pour compléter tous vos frais de lancement et de développement, néanmoins pour l’achat de premiers matériaux (ordinateur, véhicule…), ceux-ci peuvent être intéréssant.

Des concours pour les jeunes entrepreneur.se.s il en existe des dizaine, je vous présente ici les trois que je connais personnellement et qui vous donne une bonne idée des fonctionnents globaux de ce type de démarche; une fois de plus, faire des candidatures prend du temps, donc pensez qualité plutôt que quantité !

Prix « PEPITE – Tremplin pour l’Entrepreneuriat Etudiant »

www.pepite-france.fr

Créé en 2014, le Prix PEPITE est né de la volonté du Ministère l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation d’encourager l’esprit d’entreprendre auprès des jeunes de l’enseignement supérieur, de renforcer le soutien à la création d’entreprises innovantes et de mieux accompagner le développement des projets qui émergent avec le soutien des PÉPITE. Depuis 2019Bpifrance est partenaire de cette initiative et co-organise le Prix.

Les lauréats régionaux du Prix PEPITE 2020, sélectionnés par leur PÉPITE, bénificient de visibilité et d’un accompagnement spécifique pour développer leurs projets.

Initialement ouvert à tous les étudiants porteurs de projets innovants, le Prix PEPITE est depuis 2018 réservé à ceux qui sont ou ont été bénéficiaires du Statut National d’Etudiant-Entrepreneur. Peut candidater à ce prix toute personne physique (« le porteur de projet »), quelle que soit sa nationalité, étudiante sur l’année universitaire 2019-2020 ou jeune diplômée de l’enseignement supérieur depuis moins de 3 ans, sous réserve qu’elle remplisse les conditions légales et réglementaires requises pour la création d’une entreprise.

Le prix PEPITE récompensera des projets de création d’entreprises innovantes, et pas seulement de technologies innovantes. Par innovation non-technologique, il est entendu toute innovation d’usage ou fonctionnelle. Elle repose sur la mise en œuvre d’un service qui vise à répondre à de nouveaux besoins ou à renouveler les conditions d’usage.

  • Points positifs: concour spécialement dédié aux étudiant.e-entrepreneur.se.s (dépositaire du statut) et offrant une visibilité autant dans le secteur public (Ministère) que dans le secteur privé [BPI France]
  • Points négatifs: concour en fin d’année universitaire et donc limité en terme de candidature (nécéssité du statut)

Concours Petit Poucet

http://www.petitpoucet.fr/

Créé en 2002, le Concours Petit Poucet est ouvert à tous les étudiants et jeunes diplômés, qu’ils soient issus d’écoles de commerce, d’ingénieurs, d’IUT, de BTS ou d’Universités, aux doctorants, aux étudiants designers, stylistes, architectes, infographistes, artistes et artisans ! Depuis 2014, le Concours est également ouvert à tous les détenteurs du statut étudiant entrepreneur. En savoir plus sur pepite-france.fr.

Chaque année à l’issu de l’appel à candidature, Petit Poucet sélectionne sur dossier 30 finalistes invités à soutenir leur projet à Paris, devant un jury exclusivement composé de chefs d’entreprise accomplis, anciens lauréats du Concours. A la fin de la soutenance, les membres du jury délivrent un diagnostic personnalisé à chaque porteur de projet. Ce diagnostic est gratuit, sans engagement commercial, et a lieu dans le respect de la confidentialité du projet.

Le jury décerne 10 prix :

  • Prix d’Excellence : 3 000 euros de dotation et 3 mois d’accompagnement.
  • Prix Innovation : 1 500 euros de dotation et 2 mois d’accompagnement.
  • Prix Jeune entrepreneur de l’année : 1 500 euros de dotation et 2 mois d’accompagnement.
  • Prix IT : 1 500 euros de dotation et 2 mois d’accompagnement.
  • Prix Tendances et Culture : 1 500 euros de dotation et 2 mois d’accompagnement.
  • Prix BtoB : 1500 euros de dotation et 2 mois d’accompagnement.
  • Prix Créateurs d’Avenir : 1 500 euros de dotation et 2 mois d’accompagnement.
  • Prix Bâtisseurs de demain : 1 500 euros de dotation et 2 mois d’accompagnement.
  • Prix Food Tech et Gastronomie : 1 500 euros de dotation et 2 mois d’accompagnement.
  • Prix Social et Solidaire : 1 500 euros de dotation et 2 mois d’accompagnement.

Les 10 lauréats sont éligibles au programme d’accompagnement :

  • Accompagnement gratuit : conseil et mises en relation par les anciens lauréats et les membres de l’écosystème
  • Hébergement gratuitaccès aux pépinières gratuites du dispositif Bureaux Solidaires qui permet de bénéficier d’espaces de travail au sein d’un écosystème d’entreprises partenaires
  • Visibilité accrue pour la levée de fonds : les start-up lauréates du Concours Petit Poucet bénéficient d’une visibilité accrue auprès d’investisseurs privés et de fonds en capital risque. Les levées de fonds réalisées par les lauréats du Concours s’élèvent à plus de 3 millions d’euros chaque année.
  • Points positifs: le nombre de prix et le programme d’accompagnement complet, concours en milieu d’année (oral en janvier)
  • Points négatifs: dossier de candidature important et prenant du temps

La Fabrique Aviva

La Fabrique Aviva – Donnez vie à vos Projets entrepreneuriaux

La Fabrique Aviva, est un concours national de l’entrepreneuriat social et solidaire. Créé en 2016 par l’assureur Aviva France, il s’inscrit au cœur de la démarche responsable du Groupe pour construire une société plus inclusive et respectueuse de l’environnement.

Doté d’1 million d’euros, il récompense les meilleures idées entrepreneuriales, utiles et innovantes à la fois. Son objectif : être un catalyseur de l’innovation citoyenne sur tout le territoire français.

Toute personne majeure peut soumettre un projet:

  • Entrepreneurial et innovant
  • Ayant un impact positif sur la société et/ou notre planète
  • Justifiant d’un modèle économique viable
  • Porté par une structure pouvant justifier de son existence en France (métropolitaine et DOM TOM).

La candidature s’effectue en quatre étape:

  • 1 > Déposer son dossier en ligne: Vous remplissez un formulaire sur la plateforme pour présenter votre projet. La Fabrique Aviva et ses partenaires Mazars et Ticket for Change sélectionneront les meilleurs projets dans chacune des 5 régions Aviva : Île-de-France & DOM TOM, Nord Est, Centre Ouest, Sud Centre Est et Sud Ouest (150 projets maximum par région).
  • 2 > Mobiliser sa communauté: Votre dossier a été accepté, félicitations ! Il est maintenant l’heure de faire connaître votre projet auprès du grand public et de récolter un maximum de votes. Ces votes compteront pour 40 % de la note globale d’évaluation de votre projet.
  • 3 > Défendre son projet devant un jury régional: Présentez votre projet devant le jury de votre région, composé d’agents d’Aviva France, d’experts et de partenaires ! L’avis du jury régional comptera pour 60 % de la note globale. Les 3 projets ayant obtenu la meilleure note globale – votes du grand public et avis du jury –seront récompensés lors de la soirée de remise des prix, et remporteront chacun 60 000 € !
  • 4 > Convaincre le jury final: Pour le meilleur projet de chaque région, direction Paris pour la grande finale ! Tentez de convaincre ce jury prestigieux, qui élira son projet coup de cœur parmi les 5 candidats : 100 000 € supplémentaires seront remis au grand gagnant.
  • Points positifs: sélection en plusieurs temps organisée autant à partir de l’avis de professionnel.le.s que du grand public (réseaux)
  • Points négatifs: démarche chronophage et concour organisé par un organisme privé

Bourses universitaires

Pour terminer avec cette première partie sur les concours, je voulez attirer votre attention sur les bourses intra-universitaires.

Pour prendre un exemple très concret, au sein de mon université UPEC, Paris 12, une bourse en partenariat entre la banque BNP Paribas et l’université est organisée chaque année. Ouverte aux étudiante en DUT, 3ème année de Licence, Licence pro et 2ème année de Master, celle-ci attribue13 bourses d’un montant de 1500 euros (une par UFR), pour aider à concrétiser un projet professionnelle.

La démarche pour candidater est simple [Dossier expliquant son projet en trois parties: parcours, description du projet, utilité de la bourse] et s’effectue via le bureau d’aide à l’insertion professionnelle de notre composante. Une autre possibilité intéressante donc pour obtenir un apport de départ supplémentaire tout en faisant connaitre votre projet.

Candidatez aux Bourses BNP Paribas - UPEC (u-pec.fr)

Aides financières Européennes

[FEDER/ FESI/ FEADER]

LES PRÉREQUIS POUR UNE DEMANDE DE FINANCEMENT FEDER/FSE/FEADER

Avant de déposer une demande de financement européen FEDER/FSE ou FEADER, il faut formaliser son idée de projet et ses objectifs, s’assurer à la fois de l’adéquation avec le cadre réglementaire européen et de la capacité d’implication financière (les fonds européens intervenant en dernière source de financement), comptable, juridique et RH de la structure. En effet, afin d’assurer le paiement à l’issue du projet et d’anticiper les audits et contrôles, il sera nécessaire de tracer et de justifier l’ensemble des dépenses et des réalisations du projet.

DES QUESTIONS SIMPLES A SE POSER EN AMONT

  • QUEL EST L’OBJECTIF DE MON PROJET ?
  • QUELLES SONT LES FINALITÉS DE MON PROJET ?
  • OÙ MON PROJET EST-IL MIS EN ŒUVRE ?
  • QUELLES SONT LES DATES DE MISE EN ŒUVRE DE MON PROJET ?
  • QUI SONT MES PARTENAIRES FINANCIERS ?

QUELLES PIÈCES FOURNIR LORS DE MA DEMANDE DE FINANCEMENT ?

Lors du dépôt de la demande de financement, il vous sera nécessaire de présenter tous les éléments relatifs au projet et aux moyens de mise en œuvre de celui-ci : dates de réalisation, localisation, description du projet, moyens de communication, ressources humaines et financières, objectifs et résultats escomptés…

Et n’oubliez pas, votre plan de financement doit faire apparaître les postes de dépenses et les ressources directement liés à votre opération. Les justificatifs de ces postes de dépenses et de ressources doivent être joints à la demande de subvention.

Outre ces éléments, vous devrez ajouter des pièces relatives à la structure : document attestant de la capacité du représentant légal, RIB/IBAN, attestation de non-récupération de la TVA le cas échéant, attestations de régularité fiscale et sociale, délégation éventuelle de signature, bilans comptables des trois dernières années, document attestant de l’engagement de chaque financeur…

OÙ DÉPOSER UNE DEMANDE DE FINANCEMENT ?

Pour effectuer une demande de financement FEDER ou FSE auprès de la Région Île-de-France, il suffit de se rendre sur la plateforme e-Synergie.

Pour déposer une demande de financement FSE auprès de la DIRECCTE Île-de-France au titre des programmes opérationnels nationaux (PON), il faut se rendre sur la plateforme Ma démarche FSE, et se référer précisément aux appels à projets et critères de sélection publiés qui définissent le cadre dans lequel les projets doivent s’inscrire ainsi que la date butoir de dépôt des demandes.

QUAND DÉPOSER MA DEMANDE ?

Il est conseillé de déposer une demande d’aide avant de démarrer son projet.

Toute demande doit être complétée avant la date de clôture de l’appel à projets concerné. Pour qu’une demande d’aide puisse être prise en compte, les dossiers doivent comporter au minimum des éléments concernant l’identification du porteur et du projet, et contenir les pièces spécifiées dans l’appel à projets correspondant. La demande doit être datée et signée par le porteur de projet. À défaut de ce formalisme minimal, l’autorité de gestion considère que le dossier de financement n’est pas recevable.

LE MONTANT DE LA SUBVENTION

Le montant de la subvention européenne fait l’objet d’un article de la convention. Celui-ci précise le coût total éligible du projet, le montant maximum prévisionnel de la subvention et le pourcentage de cette subvention de l’Union européenne au regard du coût total éligible. Si le plan de financement est modifié, il est nécessaire d’en informer le service instructeur avant la fin de la période de réalisation, afin que le dossier soit réexaminé. Certaines modifications donneront lieu à un avenant à la convention. Le montant de la subvention n’est pas définitif mais constitue un plafond. Il sera recalculé au moment du traitement de la demande de paiement en fonction du montant des dépenses qui auront été réalisées et justifiées et des cofinancements reçus. Ainsi, si le montant des dépenses est moins élevé que prévu ou si le projet a obtenu plus de cofinancements, le montant de la subvention FEDER/FSE/FEADER sera revu à la baisse.

Avant de déposer ma demande de financement européen | EuropeIDF
De l'instruction de ma demande de financement à sa validation | EuropeIDF

ATTENTION: s’il y a bien deux choses que j’ai retenu de ma propre expérience avec les Fonds de Financement Européens:

  1. Les programmations européennes sont sur des périodes de 7 ans à l’heure actuelle, les bureaux sont en attentes de la prochaine programmation 2021-2027, innutile donc de postuler entre deux programmations…
  2. Le FSE co-finance qu’à hauteur de 50% [Pour les 50% restant il faut trouver des co-financeurs ou de l’auto-financement – les gains de concours ou aides de l’Etat peuvent y contribuer -] et la part FSE est remboursée après la fin du projet, l’édition du bilan et le contrôle du bilan soit au mois 1 ans après la fin du projet (ou son début lorsque l’on parle d’une entreprise ou association)

Autrement dit, les Fonds Européens ne peuvent être votre base d’apport mais biens des compléments financiers sur le long terme, à méditer donc avec vos objectifs et besoins, sur le court et long terme.

Aides financières d’Etat pour les moins de 25 ans

LE REVENU DE SOLIDARITE ACTIVE (RSA)

Quelles sont les conditions d’obtention ?

Depuis le 1er septembre 2010, les jeunes de moins de 25 ans (étudiant et chômeurs) peuvent être bénéficiaires du RSA

Être de nationalité française ou européenne ;

ou

Résider en France depuis au moins 5 ans.

Avoir au moins un enfant à charge ;

ou

Avoir travaillé pendant au moins 2 ans (en tant que salarié ou non), soit un total de 3 214 heures de travail précédant la demande de RSA.

Quelles sont les démarches à effectuer ?

Afin d’obtenir le RSA, vous devez fournir les pièces justificatives de vos activités professionnelles (sur les deux dernières années), précédant la demande de RSA :

  • Pour les activités salariées : fiches de paye, attestation employeur, contrats de travail, etc. ;
  • Pour les activités non salariées : immatriculation au registre du commerce, documents comptables, etc. ;

À noter que si vous bénéficier du RSA tout en habitant chez vos parents, leurs allocations logements ou familiales ne seront pas modifiées.

Quel est le montant du RSA ?

Si vous êtes une personne seule, le montant du RSA Jeune est de 564,78 € par mois, après la révision du 1er avril 2020.

LA PRIME D’ACTIVITE

En vigueur depuis le 1er janvier 2016, la prime d’activité est un complément de revenus. Elle est accordée, sous conditions de ressources, aux personnes majeures salariées et indépendantes. Mais aussi aux étudiants salariés et apprentis. Environ 5 millions de Français bénéficient de cette aide aujourd’hui.

Cette aide va-t-elle être majorée ?

Cette aide a été révisée en octobre 2018 et a vu son montant majoré de 20€ mensuels maximum. Elle sera sans doute majorée de plus belle en 2020 et 2021, de 20€ mensuels supplémentaires chaque année.

De plus, en décembre 2018, une majoration de 90€ avait déjà eu lieu afin d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés et des foyers modestes. Cette majoration s’inscrit dans le cadre des “mesures d’urgence économiques et sociale”, présentée le 10 décembre par Emmanuel Macron.

Quelles sont les démarches à effectuer ?

Vous devez faire la demande de prime d’activité auprès de la caisse d’allocations familiales (CAF) ou la mutualité sociale agricole (MSA), qui vous la verseront si votre dossier est accepté.

À noter que l’article 57 de la loi Rebsamen du 17 août 2015, stipule que les personnes suivantes ne peuvent pas prétendre à la prime d’activité :

  • Élève
  • Étudiant
  • Stagiaire
  • Apprenti

Néanmoins, cette condition ne s’applique pas à ceux qui touchaient au moins 932,29€ par mois en 2019. Un stagiaire ou un apprenti est ainsi tout à fait éligible si ses revenus excèdent cette limite.

Les aides financières pour les jeunes sans emploi | Mes-Allocs.fr (mes-allocs.fr)

Que ce soit pour une demande de RSA ou de Prime d’Activité, le mieux est encore de vous rapprocher de votre Pépite ou conseillé.ère (BGE ADIL, BPI FRANCE, Couveuses…), afin de jauger ce qui est le plus cohérent avec votre projet.

Ainsi, comme vous avez pu le vois, certaines aides, nécessite d’être inscrit.e au chômage [Statut pouvant s’accumuler avec le Diplôme d’Etudiant.e Entreprenneur.se !], d’autres de ne pas être étudiant.e [Donc ne s’accumulant pas avec le Diplôme qui vous permet de conserver votre statut d’étudiant.e!], les calcules donvent donc être faits avec une vue d’ensemble et un minimum de projection sur le long terme; ça prend du temps, mais ça vaut le coup !

Aides financières régionales

Comme bous les bourses intra-universitaires, il est toujours intéressant d’aller frapper à la porte des Régions lorsque l’on cherche des financements. L’entreprenariat étant en plein essort, celle-ci font souvent preuve d’imagination pour proposer des aides financières et accompagnements dédié.e.s, d’autant plus intéressant.e.s que ceux.elles. ci sont publiques et ouvert.e.s à tous.toutes en fonction des catégories.

Exemple: Parcours #EntrepreneurLEADER proposé par la Région Ile-de-France en partenat avec BGE ADIL; proposant un parcours d’accompagnement personnalisé GRATUIT pour les étudiant.e-entrepreneur.se.s, organisé en trois temps: Batir mon projet, Financer mon projet, Piloter mon entreprise.

Entrepreneur #LEADER : le parcours unique de la création d'entreprise en Île-de-France (bge-adil.eu)

Exemple: Appel à projet Nouvelle Aquitaine : « Expérimentation de solutions numériques innovantes pour la formation et l’éducation »; ouvert autant aux entreprises, qu’aux associations, startups et institutions publiques, celui-ci s’inscrit dans la dynamiques des investissements européens de la région. Le premier appel à projet est terminé pour l’année 2020, mais il va réouvrir pour l’année 2021 dès février-mars, une belle opportunité si votre projet est cohérent et s’inscrit dans un plan de développement sur le long terme !

Les Aides en Nouvelle-Aquitaine (nouvelle-aquitaine.fr)

Une fois de plus, il ne s’agit là que de deux exemples types à partir de Régions que je connais bien. Le mieux pour vous est de vous rapprocher des bureaux entreprises et entrepreneuriat de votre propre Région pour vous renseigner, une fois votre projet bien fisselé et cohérent (surtout au niveau de votre plan financier) bien entendu !

Prêts Garanties par l’Etat& Emprunts bancaires

Prêts Garanties par l’Etat

Pour faire face au choc économique lié à la crise du coronavirus, le Gouvernement a mis en oeuvre un dispositif exceptionnel de garanties permettant de soutenir le financement bancaire des entreprises, à hauteur de 300 milliards €.

Il est ouvert à toutes les entreprises jusqu’au 30 juin 2021 quelles que soient leur taille et leur forme juridique (par exemple les sociétés, commerçants, artisans, exploitants agricoles, professions libérales, micro-entrepreneurs, associations et fondations ayant une activité économique y compris certaines sociétés civiles immobilières, les entreprises en difficulté depuis le 1er janvier 2020, et les « jeunes entreprises innovantes »).

Les entreprises peuvent souscrire un prêt garanti par l’État auprès de leur établissement bancaire habituel ou depuis le 6 mai 2020 auprès de plateformes de prêt ayant le statut d’intermédiaire en financement participatif. Pour l’essentiel dans ce cas, le PGE est régi par les mêmes règles que lorsqu’il est souscrit auprès d’une banque.

Le montant du prêt peut atteindre jusqu’à 3 mois de chiffre d’affaires 2019 ou 2 années de masse salariale pour les entreprises innovantes ou créées depuis le 1er janvier 2019. Aucun remboursement n’est exigé la 1ère année. 2 à 4 mois avant la date anniversaire du PGE, le chef d’entreprise prendra la décision sur le remboursement : il pourra décider de rembourser immédiatement son prêt, de l’amortir sur 1 à 5 ans supplémentaires, ou de mixer les 2.

S’agissant des taux, les petites et moyennes entreprises qui souhaitent étaler le remboursement de leurs PGE pourront bénéficier de taux bancaires compris entre 1 % et 2,5 % en fonction du nombre d’années de remboursement. Dans les conditions actuelles de taux, les banques se sont engagées à proposer une tarification maximale de :

  • 1 à 1,5 % pour des prêts remboursés d’ici 2022 ou 2023,
  • 2 à 2,5 % pour des prêts remboursés d’ici 2024 à 2026, coût de la garantie de l’État compris.

La garantie de l’État couvre un pourcentage du montant du capital, intérêts et accessoires restant dus de la créance jusqu’à la d’échéance de son terme, sauf à ce qu’elle soit appelée avant lors d’un événement de crédit.Ce pourcentage est fixé à :

  • 90 % pour les entreprises qui, lors du dernier exercice clos, ou si elles n’ont jamais clôturé d’exercice, au 16 mars 2019, emploient en France moins de 5 000 salariés et réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 1,5 milliards €,
  • 80 % pour les autres entreprises qui, lors du dernier exercice clos, réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 1,5 milliards € et inférieur à 5 milliards €,
  • 70 % pour les autres entreprises.

Les banques se sont engagées à distribuer massivement, à prix coûtant, les prêts garantis par l’État pour soulager sans délai la trésorerie des entreprises et des professionnels. Elles examineront toutes les demandes qui leur seront adressées et leur apporteront une réponse rapide.

Comment bénéficier d’un prêt de trésorerie garanti par l’État ?

  • Pour les entreprises employant moins de 5000 salariés et réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 1,5 milliards € en France :
  1. L’entreprise se rapproche d’un partenaire bancaire pour faire une demande de prêt

Il est possible de faire une demande regroupant plusieurs prêts. Le montant cumulé de ces prêts ne doit pas dépasser 25 % du chiffre d’affaires ou 2 ans de masse salariale pour les entreprises en création ou innovantes.

  1. Après examen de la situation de l’entreprise (critères d’éligibilité notamment), la banque donne un pré-accord pour un prêt
  2. L’entreprise se connecte sur la plateforme attestation-pge.bpifrance.fr pour obtenir un identifiant unique qu’elle communique à sa banque.

L’entreprise fournit à cet effet son SIREN, le montant du prêt et le nom de l’agence bancaire. Pendant le premier mois du dispositif, l’entreprise ne pourra obtenir qu’un seul numéro unique, elle ne le demande donc qu’après avoir obtenu un pré-accord de la banque

  1. Sur confirmation du numéro unique par Bpifrance, la banque accorde le prêt

En cas de difficulté ou de refus, l’entreprise peut contacter Bpifrance à l’adresse suivante : supportentreprise-attestation-pge[@]bpifrance.fr

Je vous transmet ici seulement les informations essentielles, pouvant concerner les jeunes entrepreneur.neuse.s que nous sommes, toutes les informations sont à retrouver directement sur le page du gouvrenement, ci dessous.

Il faut toujours retirer le point positif de chaque crise, celui-ci en est un, alors pourquoi pas le saisir si besoin ?

Prêt garanti par l’État | economie.gouv.fr

Emprunts bancaires spécifiques

Le Prêt Bancaire aux Entreprises est exclusivement réservé aux commerçants, aux artisans, aux professions libérales et aux entreprises de moins de 80 millions d’euros de chiffre d’affaires.

L’emprunt consiste, pour une personne physique ou morale à solliciter auprès d’un établissement de crédit la mise à disposition d’une somme d’argent pour une durée et à un taux déterminés. Cette opération est matérialisée par un contrat conclu entre l’emprunteur et le prêteur.

Attribution du prêt bancaire aux entreprises

Ces prêts bancaires sont distribués par tous les établissements de crédit qui fixent librement les taux et le montant des frais.

Dans la plupart des cas, la banque prêteuse exigera que le créateur ait son compte courant (avec domiciliation des salaires) chez elle.

Apport personnel minimum

Bien que les banques affichent des différences sur le mode d’attribution des prêts, généralement elles imposent toutes au(x) créateur(s) de réunir au minimum 30 % des besoins durables de l’entreprise. Ce montant est variable en fonction du niveau de risque de l’activité.

Ces besoins durables comprennent :

  • les frais d’établissement : ce sont les frais engagés pour constituer l’entreprise (frais d’immatriculation, honoraires de conseil, etc.) ;
  • les frais liés aux immobilisations incorporelles : les dépenses juridiques et administratives (dépôt de brevets, annonces légales…), les dépenses liées au local (loyers d’avance, honoraires d’agence, droit au bail, etc.), les dépenses publicitaires (plaquette commerciale, etc.) ;
  • les frais liés aux immobilisations corporelles: correspondant aux investissements matériels, tels que les machines, le matériel informatique, le mobilier, les véhicules, les frais d’agencement etc. ;
  • le besoin en fonds de roulement (BFR) qui permet de financer les premiers mois d’activité.

Une absence de fonds propres sera jugée rédhibitoire par le banquier chargé d’étudier le plan d’affaires de l’entreprise. Dans un tel cas, il peut donc être très utile de solliciter un prêt d’honneur auprès d’organismes spécialisés.

Caratéristiques du prêt bancaire

Un prêt bancaire se compose de plusieurs données :

  • la somme empruntée, ou capital ;
  • le taux d’intérêt. Il est librement fixé par les banques et peut être fixe ou révisable. Il varie selon le « risque » présenté par un projet ;
  • la durée et le niveau des mensualités.

Durée du prêt bancaire

La durée du prêt varie de 5 à 12 ans, en fonction de la nature du bien, de sa durée d’amortissement et de la capacité de remboursement de l’entreprise. Le remboursement peut être mensuel, trimestriel, semestriel ou annuel. Il y a la possibilité de différer les remboursements de 12 mois maximum.

Taux d’intérêt

Le taux d’intérêt est fonction de la durée du prêt et s’accorde généralement avec le taux d’intérêt applicable au Prêt à la Création d’Entreprise. Le taux est révisable en fonction de la rémunération servie au Livret de Développement Durable.

Mon objectif dans cet article est de vous exposer vos différentes possibilités dans leur globalité, je ne peux donc pas me permettre de rentrer plus dans les déteails, pour cela, je vous invote donc à vous rendre sur la page spécialement dédiée au prêts bancaires, de BGE ADIL, ci-dessous…

Recourir à un prêt bancaire pour financer son projet de création | Bpifrance Création (bpifrance-creation.fr)

La revue d’aujourd’hui était longue et complexe comme l’est la réalité du marché actuel. Si vous devez retenir une chose de cet article, retenez ceci; les possibilités pour avoir des apports au début de votre projet, même avec des fonds personnelles faibles, elles existent, le plus important est de vous renseigner au bons endroits et au bons moments. J’espère vous avoir éclairé au maximum dans votre quête, si vous avez des informations complémentaires, n’hésitez pas à nous les partager dans les commentaires ou sur la page Instagram de Regardsleblog !


Nous arrivons à la fin de ce STEP13 et doucement à la fin de cette série également, ou du moins de sa première partie. C’est difficile et chronophage de faire des recherches pour répondre à ces différentes problématiques pour ensuite vous restrancrire les éléments clairement, mais j’espère vous aider au maximum dans votre projet. La semaine prochaine, il sera justement pour moi l’heure de tirer un premier bilan de ces 6 premiers mois intenses entant qu’étudiante entrepreneuse , entre grosses galères et belles réussites …

En attendant prenez soin de vous et gardez le cap, les fêtes approchent et avec elles des temps de repos, bien mérités !

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 12 « Quels réseaux pour mon réseau ? »

Les réseaux sont au coeur de la communication numérique, mais lesquels choisir ?

Depuis le début de cette série je vous parle de cohérence, pourtant les multiples opportunités que donnent les réseaux sociaux; rapides, pratiques et simples d’utilisation, nous donnent souvent l’impression que nous pouvons passer au dessus. Je vous propose aujourd’hui de faire le point de l’existant dans un premier temps, entre réseaux professionnels et réseaux sociaux ludiques, pour ensuite les analyser;
Quels réseaux sociaux peuvent correspondrent à votre projet, pour déveloper votre réseau ?

Pour vous transmettre une vision globale, je vous propose de commencer par un panel des réseaux sociaux avec leurs historiques et leurs origines d’utilisations, professionnels puis ludiques, avant de vous partager spécifiquement pour quelles utilisations et quels projets ils peuvent correspondre.

Mieux vaut peu de réseaux cohérents avec votre projet, que trop mal utilisés

Panel des réseaux sociaux

Se faire un réseau, par les réseaux

Nous sommes maintenant loin de l’époque où les réseaux sociaux n’étaient que des plateformes ludiques et de communication interpersonnelles. Aujourd’hui, chacun d’entre eux à son propre objectif, ses spécificités d’utilisations. Entant que professionnel.le.s vous devez donc réfléchir à leur utilisation avec cohérence, professionnalisme et logique.

Réseaux professionnels

LINKEDLIN

LinkedIn est un réseau social professionnel originellement en anglais. Il est l’un des leaders sur ce créneau, avec 17 millions d’inscrits début 2008.

Une des clés pour une utilisation efficace de ce réseau professionnel consiste à renseigner de manière aussi complète que possible votre profil (en anglais pour un objectif international), véritable CV en ligne. Vous devez donc remplir un assez long formulaire, en y détaillant notamment vos études et votre expérience professionnelle.

L’objectif consiste à avoir un maximum de contacts (appelés « connexions »), dont via vos amis (d’où les notions de connexions au second degré, au troisième degré…).

Une des finalités de LinkledIn est de rechercher un emploi, des contacts ou des opportunités de business, et d’être recommandé par quelqu’un de votre réseau de contacts.

VIADEO

Premier réseau social professionnel français, Viadeo (ex-Viaduc) a été co-fondé en 2004 par Dan Serfaty. Il revendique en tout 2 millions de membres. C’est en fait le prolongement d’un club d’entrepreneurs (Agregator), créé en 2000.

Il est maintenant disponible en français, en anglais, en italien, en allemand, en espagnol et en portugais.

Viadeo propose un service de base gratuit mais, en fait, il faut souscrire au service payant premium (5 et 8 euros par mois) pour accéder à la plupart des fonctionnalités (consulter le profil et contacter sans limites les autres membres, partager et échanger sur les hubs, publier ses événements, discuter en temps réel avec les autres membres…). Par ailleurs, Viadeo vous offre la possibilité de vous abonner à des flux d’informations provenant du site (offres d’emploi, messages hubs, etc.).

Lors de l’inscription, plus encore si vous êtes à la recherche d’opportunités (collaborateur.trice, partenaires…), veillez à soigner votre « profil » et surtout votre « miniprofil », qui s’affiche en haut de la page, et par une recherche par mots-clés. Vous devez vous y présenter en quelques lignes, en allant à l’essentiel. Choisissez bien vos mots-clés, essentiels pour être répertorié dans le moteur de recherche.

WORK NET WORLD

Entant qu’étudiant.e entrepreneur.neuse.s on doit s’entraider c’est pourquoi je suis heureuse de vous présenter le tout nouveau réseaux professionnel spécialement dédié aux entrepreneur.neuse.s et créé par des étudiant.e.s entrepreneur.neuse.s :

WORK NET WORK

En ligne depuis seulement la semaine dernière et c’est entant que béta testeuse que j’ai pu le découvrir. La plateforme est simple mais son objectif est ambitieux : mettre en réseau les entrepreneur.neuse.s avec simplicité grâce à une plateforme type site de rencontre. Chacun à ainsi un profil simple à compléter : nom, prénom, photo, lieu géo, présentation rapide du projet et peux par la suite entrer en contact via des MP avec les entrepreneur.neuse.s autour de iel. Pratique !

ATTENTION AUX BASIQUES: Comme vous avez pu le constater, les réseaux professionnels tournent principalement autour des profils, ce sont donc eux que vous devez soigner en premier. Contrairement aux réseaux ludiques, pas question ici de pseudo, votre nom et prénom sont en vigueur, ainsi qu’une photo de profil, non négociable ! Dans votre description, il s’agit de vous pitcher entant que profesionnel.le, comme vous l’auriez fait à l’oral pour votre projet. L’autre élément central de ce type d’outil, les SKILLS, je développe leur utilisation en partie 2 …

Réseaux ludiques

FACEBOOK

Créé par Mark Elliot Zuckerberg, Facebook est à l’origine destiné aux étudiants de l’université d’Harvard (USA). Devant son succès, le site s’est ouvert en septembre 2006 à tous les internautes.

Le nom « Facebook » qui signifie « trombinoscope », vient des photos de classe distribuées en fin d’année scolaire aux étudiants. Le site était donc conçu au départ comme un immense trombinoscope virtuel présentant chaque élève. Facebook est un réseau social très populaire qui vous permet d’être en lien avec des amis, partager des centres d’intérêts et rejoindre des groupes. Facebook est le plus grand site de réseautage social au monde avec plus de 600 millions d’utilisateurs, dont 22 millions résident en France. L’utilisateur interagit avec en moyenne environ 130 amis sur leur page.

TWITTER

Twitter est créé par la startup Odeo, elle-même fondée, par Noah Glass et Evan Williams. Ce dernier est d’ailleurs à l’origine de la plateforme Blogger. Le but de Twitter était de permettre aux utilisateurs de partager des petits moments de vie avec leurs proches, le tout très facilement.

INSTAGRAM

Instagram, permet de partager des photos et des vidéos avec son réseau d’amis et de laisser des commentaires sur les clichés déposés par les autres utilisateurs.

Le réseau social Instagram appartient à Facebook depuis 2012, il a été lancé en 2010 par l’Américain Kevin Systrom et le Brésilien Michel Mike Krieger, tous deux entrepreneurs et développeurs en informatique. D’après des chiffres officiels datés de septembre 2015, Instagram compte 400 millions d’utilisateurs dans le monde surnommés les « Igers ».

Mon but en vous (re) présentant ces réseaux que vous connaissez certainement, c’est de vous rappeler que ce sont des réseaux LUDIQUES. Contrairement aux trois réseaux profesionnels vus plus haut, ceux-ci n’ont donc pas été imaginé pour des professionnel.le.s. Leur utilisation à but professionnelle doit donc être d’autant plus réfléchie et encadrée comme nous allons le voir.

Quels réseaux sociaux pour mon projet ?

Pensez cohérence et qualité, plutôt qu’omniprésence et quantité

Les réseaux professionnels

Ce sont des réseaux avec pour objectif principal de créer des ponts entre les professionnel.le.s et étudiant.e.s d’un même secteur professionnel ou par type de projet.

  • Un réseau pro part d’abord de vous entant que professionnel.le par un profil infividuel MAIS là ou ils sont intéressants c’est parce qu’ils vous proposent également de créer de pages service/produit pour votre entreprise ou vos projets (blog, podcast…). Comme les sites web, ils deviennent alors des liens entre vos différentes interfaces et projets.

Quelques clés :

  • Vaut mieux un réseau pro complet que deux inaboutis

Compléter et nourrir un profil de réseaux professionnel prend du temps, parce que le nourrir c’est également le faire vivre grâce à des likes, des partages, des commentaires des projets et posts de votre réseau. Ces actions vous permettent par la suite de récupérer vous-même ces likes, commentaires et partages. Bref, une fois de plus, il s’agit de temps supplémentaire, plus que ce que l’on pense au première abord, c’est pourquoi je vous conseille de favoriser la qualité à la quantité.

  • Les SKILLS donnent le ton

Les SKILLS ou ce que vous savez faire. Ces profils profesionnels sont votre vitrine entant que professionnel.le et /ou entreprise, les gens – collaborateur.trice.s en devenir, public cible, réseaux – doivent pouvoir y trouver facilement ce que concrètement vous pouvez leur apporter.

[EX : utilisation du PACK OFFICE, pratique de 5 langues, création de site web, suivi des qualités produits…].

  • Chaque expérience doit-être porteuse de sens

Vos expériences ont également ici leur place, avant même vos diplômes ; nous sommes dans une politique et une culture d’Amérique du Nord, le FAIRE avant le SAVOIR !

Oui mais attention TOUJOURS AVEC COHERENCE !

[EX : j’ai fait du castrage de mais en premier job, ce n’est pas sur mon profil LinkedIn parce que c’est incohérent]

Maintenant, si vous avez peu d’expériences, sachez mettre en avant en les SKILLS de ce que ces expériences vous ont apporté entant que professionnel ; parce que bien communiquer sur vous entant que professionnel.le c’est bien communiquer sur votre projet !

[EX : BAFA=direction d’équipe / adaptation ; SERVICE= prise de décision / sens du travail…].

Les réseaux ludiques

Ces réseaux n’ont pas été créé pour être professionnels MAIS peuvent être vecteurs de lien avec vos client.e.s & collaborateur.trice.s

Attention à ne pas se tromper de plateforme, il faut partit de vos objectifs de communication, de vos valeurs et de votre ton (voir STEP8 Identité de marque) :

  • TWITTER : messages & informations

Twitter c’est un transfert court et rapide de message, intéressant donc pour les médias par exemple ou pour les parties politiques et associations engagées, moins d’après moi pour des entreprises. Une fois de plus cela dépend de vos engagements et valeurs, même si attention Twitter est un outil qui divise plus qu’il ne fédère !

  • FACEBOOK : groupes & actualités

Facebook est le réseau personnel de base. Par les groupes et pages il créé des communautés autour d’engagements, valeurs et problématiques commun.e.s et par les profils il permet de partager des bouts de vies privés avec ses proches (plus ou moins réellement proches). En étant bien utilisé (par la création d’une page entreprise liée avec vos autres réseaux et votre site), il peut permettre de toucher un certain public, plus éloigné d’autres réseaux comme Instagram ou les réseaux profesionnels.

  • INSTAGRAM : visuels & communautés

Ici ce sont les images (de qualité) et les communautés qui priment. Instagram demande du temps et de la présence pour qu’être mis en avant au niveau du serveur mais cela vaut le coût (EX : MEUF, Je ne sais quoi…). Pour moi c’est le réseau « ludique » qui peut-être très cohérent dans le développement de l’image de marque d’une entreprise, néanmoins, un compte Instagram de qualité demande des codes spécifiques et du temps dédié !

Comme vous le voyez, je ne vous parle pas ici des autres réseaux ludiques SNAP CHAT, TICk TOCk et ce n’est pas (seulement) par fossé générationnel. Une fois de plus, voyez la qualité avant la quantité, vous être des professionnel.le.s portant des projets professionnel.le.s, pas des influenceurs (qui on également des projets professionnels MAIS basés sur LEUR image) ; ne tentez pas de vous démultiplier pour toucher un maximum de cible mais plutôt de fédérer dans le temps autour de votre projet !


Comme pour le STEP8, ce nouvel article est un condenser de mon Atelier Communication (n°2 donc), auprès des Pépites 3EF.

Les réseaux sociaux sont devenus une telle évidence dans notre quotidien, personnel comme professionnel, qu’il me semblait nécessaire de mettre un coup de frein pour vous permettre de la distance sur ces supports qui sont avant tout des outils de communication comme les autres, avec leurs règles d’utilisation et objectifs de fonctionnement.

En attendant de vous retrouver la semaine prochaine pour un nouvel article sur la vie d’étudiant.e-entrepreneur.se, je vous souhaite un bon début de second déconfinement et de prendre soin de vous, personnellement comme professionnellement !

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 11 « ATTENTION: Numérique Polluant »

Une activité numérique est AUSSI une activité polluante

Je reviens aujourd’hui vers vous avec un STEP 11 un peu spécial et nécessaire. Alors que la crise sanitaire due à la COVID-19 pousse les entreprises à se digitaliser pour continuer à produire à la même échelle qu’avant , je me questionne entant que jeune entrepreneuse; Voulons nous vraiment du même modèle mais en digitale ? Quelles conséquences environnementales ? Comment s’inscrire dans un nouveau modèle aussi écologique que social ? Il est temps de faire un point.

Dans cet article un peu particulier, je vais d’abord poser différents constats que j’ai pu faire ces dernières semaines dans différents webinars, à travers différentes Newsletter ou encore sites officiels dédié à l’entreprenariat et aux entreprise en général.

Dans un second temps, il est temps d’analyser le réel impact des outils numériques sur l’environnement, parce qu’une fois au courant, nous ne pouvons ignorer ces conséquences.

Finalement, je veux partager avec vous différentes solutions et outils pour intégrer l’impact environnemental du numérique dans votre démarche entrepreneurial, à base de différents indicateurs d’éco conception qui peuvent faire la différence dans votre projet.

Parce que se positionner comme startup/ entreprise à impact c’est aussi calculer son propre impact sur la planète !

Pour vous partager avec le plus de transparence les sources de cet article, je vous complète chaque partie par des barres d'informations comme celle-ci avec les liens vers les articles, webinars et Newsletters en question, bonne prise de conscience !

Constat

Transformation numérique: à quel prix?

Des Webinar et Newsletters pour « Comment survire en temps de crise? », on en a vu des centaines ces dernières semaines, il faut dire que le constat est sans appel; pour les TPE et PME françaises la baisse de chiffre d’affaire est de 84% à cause du COVID-19 et ses conséquences économiques. Le numérique est alors apparu comme la meilleure solution, pérenne, peu chère et facile à mettre en place. 32% des TPE et PME ont ainsi eu recourt aux visiosconférences et 25% ont mis en place une page Facebook pendant la crise, des initiatives que ces mêmes entreprises pensent pérenniser; 80% des entreprises considèrent ainsi que la relance économique passera par une accélérations de leur digitalisation.

https://www.chefdentreprise.com/Thematique/actualites-1056/Infographies/transformation-numerique-face-crise-economique-353285.htm#

Du côté du Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance à Bercy, même constat. La révolution numérique est en marche. Ainsi, selon Michael Aim, responsable de la transformation digitale des entreprises à CCI France, « la DATA [doit être considérée] comme la nouvelle richesse à exploiter, c’est le pétrole du XXI ème Siècle ». Les flux sont ainsi considérés comme des « leviers de croissance majeur de compétitivité », il faut que les entreprises s’équipent pour aborder ce nouvel air numérique et que les salariés soient formé.e.s pour être prêt à suivre la nouvelle vague.

https://www.economie.gouv.fr/entreprises/transformation-numerique-TPE-PME

Bien sur, entant que jeune entrepreneuse je ne peux nier ce qui est: nous sommes au cœur d’une révolution numérique. La digitalisation de notre économie est en cours, certainement, maintenant, nous sommes en mesure de choisir de quelle manière nous voulons utiliser ces outils et ces nouvelle opportunités.

De la même manière que je ne peux m’insérer dans un secteur économique entant qu’entrepreneuse sans réfléchir à m’inscrire dans une dynamique engagée, inclusive et cohérente avec les réalités sociales de notre époque, je refuse de nier l’impact écologique de mon activité.

Avant toute chose, il est donc temps de regarder la vérité en face et de poser un certain nombre de faits.

Faits

DATA centers, réseaux et matériaux POLLUANTS

Commençons par une petite définition, dans un article du Huffington post datant du 12 novembre 2020, Julien Marcaut, VP Digital Communication chez ENGIE défini la pollution numérique numérique comme tel; « L’ensemble de l’impact numérique – en termes d’émissions de gaz à effet de serre notamment – généré par les activités du monde digital. Elle intègre les sujets d’infrastructure, autour des data centers ou des réseaux. Elle prend également en compte la fabrication d’un ordinateur ou d’un smartphone. Enfin, elle intègre une dimension usages: passer du temps sur internet, consomme des vidéos ou envoyer des emails consomme de l’énergie« .

https://www.huffingtonpost.fr/entry/le-numerique-genere-autant-de-gaz-a-effet-de-serre-que-le-secteur-aerien_fr_5facfd2dc5b6ed84597e5945

Pour parler chiffres, ceux-ci sont parlants, très parlants, bien trop pour que nous puissions les nier; ainsi, en 2016, l’émission de gaz à effet de serre de notre activité numérique était aussi importante que celle de l’aviation civile ! Cela représente 2% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, oui rien que ça …

Selon Greenpeace, le secteur informatique consomme ainsi 10% de la production électrique mondiale et une seule recherche Google équivaut à 7 grammes de CO2, soit l’équivalent de ce qu’un arbre peut absorber en une seule journée.

Concrètement entant qu’entreprise, trois sources de consommation d’énergie liées au numérique nous concernent principalement:

  • Les équipements [ordinateurs, tablettes, téléphones]: Leur fabrication nécessite l’extraction de ressources minérales très coûteuses en énergie, jetés en fin de vie … ou pas, ils continuent de polluer car très peu d’entre eux sont recyclés (30% seulement).
  • Les données: Le stockage dans les data centers et le traitement des données est également énergivore, c’est d’ailleurs l’alimentation et le refroidissement par climatisation en continu de ces mêmes serveurs qui nécessite une grande partie de l’énergie due au numérique.
  • Le stockage et l’envoi de mails spécifiquement: C’est le passage dans différents centres de données et le conservation de ces messages qui augmente l’utilisation des serveurs; Selon l’ADEME, l’envoi d’un e-mail de 1 Mo équivaut à l’utilisation d’une ampoule de 25 Wh pendant une heure
https://www.greenpeace.fr/la-pollution-numerique/

Maintenant que nous sommes tous et toutes au fait de la situation, il est temps de dresser la liste de ce que nous pouvons faire, à notre échelle, entant qu’acteur.trice de l’économie mondiale (en devenir) pour faire de la révolution numérique, une vague de développement, durable !

Solutions & outils

Electricité verte, hébergeurs adaptés, recyclage et prise de conscience

Pour que la révolution numérique ne soit pas aussi inégalitaire et polluante que celle qui l’a précédé, il est temps de s’inscrire dans des actions concrète, maintenant, à notre échelle, mais surtout dans une volonté d’avenir, vert.

Pour débuter, je vous propose ici 7 clés, 7 solutions et outils pour vous amener à revoir votre projet en fonction de ces nouvelle limites et opportunités [plus que jamais voyons le verre à moitié plein]. C’est une liste non exhaustive, bien sur, qui sera sans doute complétée par vos propositions en commentaire ou sur Instagram :

1- Outils numérique: voyons sur le long terme, voire dans le recyclage mais surtout brisons la chaine de l’obsolescence

  • L’association HOP [Halte Obsolescence Programmée]

2- Electricité verte: pour aller toujours plus loin dans votre démarche il faut remonter à la source, l’électricité verte existe en France mais pour garantir son approvisionnement auprès de petites installations hydrauliques française, il faut y mettre le prix …

  • L’ADEME (Agence De l’Environnement de la Maitrise de l’Energie) a ainsi identifié 4 fournisseurs d’énergie proposant des offres d’électricité cohérentes: Enercoop, ilek, Energie d’Ici et ekWateur.
  • En parallèle, Greenpeace établit chaque année un classement des fournisseurs les plus verts en tenant compte de différents critères. Un des critères retenu par Greenpeace est le fait que l’énergie renouvelable constitue 100% de l’approvisionnement du fournisseur, et donc qu’il n’ait recours à aucune énergie fossile ou nucléaire.

3- Hébergeurs: des solutions existent sans climatisation artificielle et à faible impact carbone, bonus; en compensant l’intégralité de ses émissions carbones !

  • L’entreprise DRI et son principal datacenter au Mans, en partenariat avec la startup Bretonne Ecotree !

4- Indicateurs d’éco-conception: comme la révolution numérique, la transformation écoresponsable se doit d’être globale, au sein de votre entreprise vos client.e.s ont donc leurs cartes à jouer; les indicateurs d’éco-conception leur permettent ainsi à leur tour de mieux gérer leurs émissions de CO2.

  • La « Green Zone », l’espace d’agrégation d’éco-indicateurs, leur offre la possibilité de moins consommer et mieux éco-concevoir les sites et applications.

5- La Carte Numérique Responsable: pour inscrire votre entreprise dans une démarche éco-responsable avec des objectifs spécifiques et un accompagnement globale adapté, le mieux est de se tourner vers l’Institut Numérique Responsable [et oui il existe déjà!]; vous pourrez ainsi vous inscrire dans une dynamique sur le long terme et communiquer sur votre démarche qualité.

6- Outils d’optimisation et d’analyses technique: c’est une fois de plus l’Institut Numérique Responsable qui nous propose ce formidable annuaire d’outils, super complet et d’démontrant que des solutions EXISTENT pour s’intégrer dans la vague verte !

7- Référentiel: enfin, je souhaite terminer avec un référentiel, celui de l’INR (que voulez vous), très bonne base pour analyser ce qui est fait ailleurs et ce qui pourrait être fait pour vous [Tous les URL sont dans les titres].

Voilà pour ces premières clés, qui je l’espère vont vous donner des idées, remettre en cause votre plan global d’organisation et surtout vous faire prendre conscience du rôle essentiel de notre impact, entant qu’entrepreneur.neuse. Le début d’un projet c’est le moment ou jamais pour installer ces habitudes de consommations qui peuvent faire la différence !


Je suis très fière de cet article, un article qui vient après une prise de conscience récente lors d’une journée Webinar sur la thématique « Entreprendre responsable », organisé par les Pépite 3EF. Cette journée à donné lieu par la suite à un échange fructueux avec Mina Bernard, étudiante en Management de la RSS à l’IEA Gustave Effel, que je me devais de vous partager, c’est fait. Je compte maintenant sur vous pour passer le mot, aux étudiant.e.s entrepreneur.neuse.s de votre entourage, aux chef.e.s d’entreprise; le numérique pollue et on doit le savoir !

En attendant, je vous dis à la semaine prochaine, prenez soin de vous et de notre planète !

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 10 « Prototype(s) »

Anticiper les produits et services permet de professionnaliser le projet

Travailler en amont du lancement de votre (vos) produit(s)/ service(s), le prototype vous permet de visualiser votre démarche de projet, voire de la tester auprès d’un échantillon de public cible. Une démarche loin d’être anodine, qui réunie autant une dimension d’analyse de la concurrence, qu’une dimension de crash test financier et matériel.

Proto’quoi ?

« Premier exemplaire, d’un bien ou d’un service, avant la fabrication / mise en place, en série »

Globalement, le prototype matérialise une étape d’évolution d’un projet, souvent pour confirmer ou infirmer les éléments centraux de celui-ci.

Il permet de:

  • Valider des choix opérés de la conception d’ensemble (fonctionnalités, organisations des solutions mises en place, designs, prix…)
  • Recueillir des Insights auprès d’utilisateur.trice.s potentiel.le.s

Un premier jais [im]parfait

Tester pour avancer

« Si votre premier produit/ service est parfait c’est que vous avez perdu du temps« 

Je conçois que cette idée puisse paraitre folle et pourtant … De la même façon qu’une pièce de théâtre n’existe réellement que face aux réactions de son public, votre produit ou service prend réellement forme que face à ses utilisateur.trice.s.

C’est bien pour vos utilisateur.trice.s, pour répondre à leur(s) besoin(s), que vous montez ce projet, non ? Alors, il doit vous sembler logique de partir d’eux, de leurs ressenties et retours face à votre produit ou service, pour l’améliorer et le rendre le plus cohérent possible.

Des bases types comme supports de départ

Lorsque je parle de « bases types », celles-ci peuvent prendre plusieurs formes en fonction de votre projet.

Pour la création d’un produit design qui demande un certain nombre de matériaux et de coup de fabrication, vous n’avez pas forcément les moyens et la possibilité de lancer la production pour un seul prototype. La solution qui se présente à vous est plus abstraite:

  • LE CROQUIS: En format classique feuille blanche/crayons ou en format numérisé grâce à des logiciels graphiques [Photoshop, InDesign, Sketch, GIMP…], réaliser un croquis vous permet de projeter votre produit et de le présenter dans un second temps à de futur.e.s utilisateur.trice.s pour avoir un premier retour et le confronter à leurs besoins réels.

En complément pour le prototypage d’un produit aux besoins de fabrications multiples, au coût de production élevé, mais également pour la mise en place d’un service une autre solution globale se présente à vous:

  • LA MAQUETTE: Celle-ci vous permet spécifiquement de suivre le parcours de votre utilisateur.trice, de sa pratique quotidienne, à la prise de conscience d’un besoin, jusqu’à la recherche d’une solution (qui doit l’amener vers votre solution: produit ou service). Comme pour le croquis, la maquette peut être autant réaliser en format classique, à base de Post It, de grandes feuilles de couleurs, d’un tableau, qu’en format numérisé, à grâce à des logiciels spécialisés [Marvel App, Bubble, CANVA…].

Parmi les prototypes les plus célèbres, il y en a un que l’on ne peut pas éviter. Utilisé autant dans l’entreprenariat que dans le cinéma, dans la communication que dans l’animation, celui-ci permet une vision globale du déroulé de fabrication et de mise en vente d’un produit mais également dans l’organisation et la planification d’un service:

  • LE STORYBOARD: Graphiquement, sous forme d’une bande dessiné, d’une vidéo ou d’une infographie, le stotyboard permet de donner vie à votre projet, de l’incarner et ainsi d’en relever les failles et faiblesses.

Au delà de ces trois outils de projection, vous pouvez ensuite vous lancer dans la création d’outils types concrets:

  • PROJET TYPE: Ce prototype concerne surtout les entreprise de service et vous permet de ne pas arriver sans matière pour présenter votre projet à de premiers client.e.s, collaborateur.trice.s, investisseur.e.s. Le but est simple, inventer un client type, à partir de votre Persona, pour développer autour de celui-ci un panel de service types que vous proposez au sein de votre entreprise. [Par exemple: je propose des outils de communication à des écoles, j’ai donc créé une école type et décliner plusieurs outils de communication à partir de ce faux profil afin d’avoir de la matière à présenter; une bonne occasion de démontrer mes savoir-faire et mon professionnalisme].
  • MODELE PHYSIQUE: Ce prototype s’intègre parfaitement à la suite d’un croquis ou d’une maquette, sans avoir à créer votre produit ‘taille et matériaux réels’, vous utilisez des matériaux à porté de main (legos, carton, mousse, argile…) pour construire votre produit mais en mini !

Crash test

Faire rentrer votre public dans la boucle

Le but d’un ou de plusieurs prototype [vous pouvez complètement les accumuler] n’est pas de chercher l’exhaustivité, mais au contraire la simplicité et la rapidité.

Ainsi, celui-ci vous donne avant tout un support pour interagir avec vos futur.e.s utilisateur.trice.s, il doit « parler de lui-même ». En plaçant ainsi votre utilisateur.trice.s au cœur du processus, vous l’intégrer complètement à votre démarche, développant ainsi votre esprit de communauté (Voir Serial Entrepreneuse STEP 9), mais également en perfectionnant votre produit/ service.

Dans cette démarche, vous ne devez pas chercher la validation, mais bien des enseignements [Insights].

Des chiffres [financiers et matériels] à la réalité

Pendant toute la première partie de la création d’entreprise vous vous appuyez sur des projections, des « considérons que », pas sur des informations stables, des chiffres réels. La démarche du prototypage vous permet justement de rendre toute cette démarche plus « réelle », encrée dans la réalité du marché.

Pensez qu’il vaut toujours mieux prendre du temps en amont du lancement officiel en faisant des erreurs rattrapables, que foncer tête baisser en souhaitant se lancer au plus vite et finalement louper ses débuts.

L’entreprenariat c’est prendre des risques, c’est certain, néanmoins, la carte de la prudence est de mise autant que vous le pouvez afin d’anticiper le maximum d’erreurs et de pertes (financières, matérielles, humaines…).

L’art de (se) remettre en question

Lorsque l’on travail un projet seul.e (ou à plusieurs), depuis des mois, cela nous place dans un entre-soi relativement confortable, c’est d’ailleurs pour cette raison que le prototypage effraie autant.

Tester c’est prendre le risque d’échouer, demander un avis c’est prendre le risque d’entendre ce que l’on a pas envi d’entendre. Pourtant, il faut bien avoir conscience que c’est justement en se remettant en question que l’on avance et que l’on porte notre projet vers le mieux, pas vers la perfection (qui n’existe pas…), mais vers le mieux.

En cohérence, toujours, avec ses valeurs, les besoins du marché et les envies de notre public cible.


Nous arrivons à la fin de ce STEP10 de la série Serial entrepreneuse (déjà!). En parlant prototype(s), on donne de la matière à notre projet qui prend forme et commence à se confronter aux réalités -économiques, matérielles, humains- de son marché. Un STEP de plus vers la réalisation de projet de folie.

En attendant une nouvelle étape, je vous dis à la semaine prochaine, prenez soin de vous, des autres, de vos rêves.

Ella.

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 9 « L’art du Webinar »

Un évènement c’est l’occasion de créer du lien, même en ligne

Après le STEP 8 dédié à l’Identité de marque de notre projet, on continu aujourd’hui avec un outil de communication en vogue, au cœur des nouvelles problématique des entreprise: le webinar. Evènement en ligne, gratuit, le webinar nous apprend l’art de donner pour attirer, l’art du lien pour vendre. Parce qu’avant d’être de potentiel.le.s client.e.s, votre public cible est avant tout un profil en quête d’une solutions; il est temps pour vous de partir à sa rencontre.

Public ? A apprendre par cœur

Série Serial entrepreneuse STEP9

En répondant aux problématiques de votre public cible lors de votre Webinar, vous lui montrez qu’il est au BON ENDROIT, que vous êtes la PERSONNE QU’IL LUI FAUT.

Ainsi, une relation de confiance s’établie et vous êtes par la suite en mesure de vous positionner comme une réponse professionnelle à ces problématiques.

Sujet ? Donner pour recevoir

Une fois que vous avez clairement défini la situation globale de votre public cible, vous êtes en mesure de faire ressortir la problématique centrale à traiter. C’est celle-ci que vous allez devoir développer dans votre Webinar.

Ainsi, votre public cible va plus facilement s’intéresser à votre évènement qui se positionne exactement là ou il a besoin.

L’autre grande question au coeur de la problématique du sujet est bien entendu; quelles informations, éléments, peuvent rester gratuits -dans le Webinar- et quels éléments doivent-être au contraire être mis de côté pour le format payant ?

Pour répondre à cette interrogation au cœur de notre démarche, vous avez deux possibilités:

  • Partager le quoi pas le comment: ainsi vous rester en surface, mettez en perspective les problématiques de votre public cible, les nourrissez avec des exemples mais sans y répondre concrètement.

ATTENTION

Logiquement, cette technique peut énerver, faire perdre patience et faire clairement comprendre à votre public cible que vous êtes avant tout là pour vendre vos produits ou services. En terme de relation de confiance, c’est risqué, voire très risqué.
  • Partager les premières étapes: ici au contraire, vous rentrez dans le vif du sujet, vous prenez votre temps et après avoir poser les problématiques que vous avez relevez chez votre public cible (pour que ceux-ci se reconnaissent et sachent qu’ils.elles sont au bon endroit), vous donner clairement des premières clés pour y répondre

ATTENTION

Il est question ici de faire le part des choses: vous démontrer vos compétences et votre professionnalisme sans dévoiler TOUS votre savoirs faire; vous répondez à la problématique sans la résoudre COMPLETEMENT.

Prospects ? Ouvrez yeux et oreilles

Vous connaissez votre public cible, avez défini votre sujet central pour un premier Webinar, maintenant ou trouver votre prospects ? Parce qu’on ne va pas se mentir, tant de travail pour 5 participants, c’est frustrant, très frustrant …

La quête gratuite

Si la semaine dernière dans le STEP8 je vous parlez de la notion de Communauté ce n’est pas pour rien … C’est justement au coeur de votre communauté et de vos relations, qu’elles soient universitaires, professionnelles ou personnelles que vont se trouver vos premiers prospects.

Tout simplement, il s’agit là de numériser l’idée de bouche à oreille.

Ainsi, vos ami.e.s Facebook, votre réseau LinkedIn, vos abonnés Instagram et vos contacts mailing sont les premiers prospects que vous allez pouvoir solliciter pour lancer votre premier évènement en ligne (ou pas d’ailleurs).

En les invitant à régir, commenter, partagez, vous faire remonter vos posts, évènements et donc la nouvelles dans les serveurs des réseaux sociaux et avez là une première technique de communication, efficace et gratuite.

L’investissement payant

Pour aller plus loin, il ne faut pas avoir peur d »investir au service des résultats.

Ainsi, les publicités Facebook et Instagram peuvent être un excellent moyen de toucher votre public cible de manière le plus large possible tout en partant de vos critères spécifiques de recherche.

Pour en savoir plus sur les techniques de vente Facebook et Instagram, je vous donne rendez-vous en fin d’article ou je vous dévoile des profesionnel.le.s et outils spécialisés dans ce domaine.

Technique ? Mettre les moyens

Une des premières erreurs qui est faite e communication en générale est de se considérer comme incompétent et mal équipé pour se lancer. Or, s’il y a bien une chose qui demande peu de technique et surtout beaucoup de pratique c’est bien la communication.

En partant du principe que vous êtes la personne qui connait le mieux votre projet, vous êtes donc la personne la plus apte à communiquer dessus !

Maintenant que ceci est dit, les outils techniques essentiels pour lancer un Webinar cohérent, meilleurs outils pour communiquer sur vos produits et services, se tiennent en trois points:

  • Tunnel de vente : On parle ici de la première vitrine numérique de votre projet, votre site web. C’est par son biais que vous allez pouvoir communiquer sur votre évènement, y partager le lien ou encore recueillir les retours des participant.e.s.
  • Sites de Webinar : Webinarjarm, ZOOM, Livestrorm … Tous sont proposés en version gratuite et en version payante avec des fonctions plus ou moins égales, pour voire celui qui vous correspond, un seul mot d’ordre: TESTER.
  • Autorépondeurs : Quoi que l’on en dise, les mails sont encore aujourd’hui au cœur de la communication des entreprise, c’est pourquoi investir dans un autorépondeur solide est un investissement cohérent et rentable. Une fois encore, plusieurs existent, à vous de voir celui qui vous correspond au mieux: Mailchimp, Sendinblue

Il existe également des outils globaux, plus onéreux mais pratiques

Learny box, Systome IO …

Résultats ? Analyser et améliorer

Analyser et modifier votre Webinar au fur et à mesure de votre évènements est la meilleure façon de progresser.

Ainsi, la perfection est ici un mauvais défaut, il est normal de commencer avec un outil imparfait, bancale, au rythme parfois inadapté, le plus important est d’être cohérent avec son public et ses valeurs quoi qu’il arrive et de ne pas avoir peur de se remettre en question.

Pour analyser au mieux vos résultats et les améliorer, il vous est conseillé de faire seimplement un tableau à la fin de chacun de vos Webinars à partir de ces 5 éléments:

  • Nombre d’inscrit.e.s
  • Nombre de participant.e.s
  • Nombre de prise de contact pour un service payant ou nombre de ventes
  • Dépenses en publicités
  • Retour sur investissement (en terme de reconnaissance de votre projet, de vente effectuées, de contacts pris…)

Ce tableau va vous permettre une vision claire, élément essentiel pour un réajustage permanant de votre offre de Webinar.

Se lancer c’est déjà réussir

La peur de l’échec, le perfestionnalisme et la comparaison sont les trois freins des entrepreneur.se.s à se lancer, pourtant,
c’est en faisant que l’on apprend
Pour réaliser ce STEP9 je me suis notamment appuyé sur le Webinar du " novembre 2020, de Claire Gracia, Experte en publicités Facebook et Instagram. Claire est une experte en la matière et je vous invite vivement à visiter son site si vous êtes en recherche d'un accompagnement professionnel et adaptés à ce genre de problématique:
 https://claire-garcia.systeme.io/destination-webinaire  

Nous arrivons à la fin de ce STEP9 de la série Serial entrepreneuse. Nous sommes maintenant dans le concret, le pratique et j’en suis plus que ravie, preuve que malgré le situation critique dans laquelle nous sommes, nous ne lâchons rien !

Je vous souhaite une superbe semaine malgré le confinement, prenez soin de vous de vos proches, de vos rêves …

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 8 « Identité de marque »

Une entreprise qui se démarque dans sa communication perdure dans le temps

Après cette semaine de pause COVID (joie), je vous reviens aujourd’hui avec un sujet au cœur de mes compétence: la communication de marque. Parce que si travailler le fond d’un projet est une évidence pour la plupart des entrepreneur.neuse.s, une majorité passent à la trappe la forme de celui-ci. Or, travailler la forme, l’identité, de son projet c’est donner envie aux personnes extérieurs de s’y intéresser.
Pour les personnes ayant participé à mon premier Webinar Communication avec le Pépite 94 hier midi, je reprend dans cet article les points essentiels de l'atelier, en les développant. Pour retrouver les autres points déjà développés sur le blog (Organisation, bases du projet, BUSINESS PLAN, DESIGN THINKING...) je vous invite à découvrir les autres articles de la série Serial Entrepreneuse ! 

Du projet à la marque

Passer du projet à la création d’une marque c’est commencer par poser son idée pour réussir à la définir à d’autres. Que ce soient de futurs investisseurs, le grand public, vos proches, créer une identité de marque va vous permettre de construire un univers complet autour de votre projet d’entreprise. Cet univers, qu’on appelle concrètement identité de marque, se compose d’abord de trois éléments essentiels à votre projet :

  • Son nom : symbolique – logique – pratique

Le nom va être la première chose que l’on va connaitre de votre projet/ entreprise. Qu’il soit symbolique, inspiré du secteur, de votre pratique, un jeu de mot ou au contraire un choix en décalage, c’est lui qui va définir votre ligne de conduite au niveau de la création de votre identité de marque et donc de votre charte graphique. De fait, il n’est obligé d’être défini en premier, au contraire, il est souvent logiquement choisi une fois les bases du projet posées (activités, objectifs, secteur, public…).

  • Son slogan : percutant – essentiel – dynamique

Le slogan c’est en une phrase ce que vous voulez que l’on retienne de votre projet. Qu’il soit drôle, en rime, pratique, logique ou une fois de plus symbolique, celui-ci doit-être simple et marquer les esprits. Le nom et le slogan vont de pair, ils vont être la première idée qui va ensuite automatiquement s’affilier dans l’esprit des gens avec votre activité, vos particularités, vos points forts (ou faibles).

Pour la création de ces deux éléments de bases je vous conseille tout d’abord de vous inspirer de votre concurrence, direct ou indirect dans votre secteur / marché. Voir ce qui est fait ailleurs va vous permettre de définir le mieux et le pire, ce qui est fait, ce qui ne l’ai pas, un autre moyen de vous démarquer comme on va le voir plus tard.

  • Son activité (produit / service) : secteur, forme, objectif

Si vous créez un projet entrepreneurial c’est bien pour vendre un produit ou proposer un service. Savoir présenter rapidement, ou comme disent les anglo-saxons « pitcher » votre activité c’est vous assurer d’être bien compris et de ne pas vous tromper d’interlocuteur.trice.s Un gain de temps et un exercice que vous serez certainement amené.e.s à répéter au fur et à mesure de l’avancé de votre projet.

Ces trois éléments rédactionnels vont vous permettre en peu de mots de présenter votre projet, à l’oral, de façon synthétique, sans supports. Poser des mots c’est rendre concret un projet en sachant l’expliquer. Le plus important c’est d’être clair et concis sans rentrer dans les détails. Ce sont ces éléments là qui vont ensuite vous permettre d’imaginer l’identité visuelle, en cohérence avec cette identité rédactionnelle, pour créer l’identité de marque. Mettre des couleurs, une typographique, des visuels, des symboles, pour marquer visuellement les esprits.

La charte graphique

Le premier élément visuel que l’on imagine quand on pense à une marque c’est le logo. Mais au-delà de celui-ci, une marque construit son identité visuelle sur un panel d’éléments graphiques qui la définisse en un Regard (!). Ces trois éléments sont ceux qui vont composer votre planche graphique d’inspiration :

  • Couleur.s

En moyenne je vous conseille de sélectionner trois couleurs en partant de leurs définitions symboliques (couleurs chaudes, dynamiques ou au contraires froides, statiques…) et en les alliant à votre imaginaire de marque. Parce que votre projet vient avant tout de vous, partez toujours de votre impression. Définir des couleurs pour votre identité visuelle, c’est donné un ton, une énergie et une température à votre charte graphique, une charte graphique au coeur de vos outils de communication.

  • Typographie.s

Il en va de même pour la typographie. J’ai conscience que cela peut vous sembler anecdotique, mais une typographie c’est une façon d’écrire un message et donc une façon de transmettre en message. Or, en communication, comme nous allons le voir juste après, tout est bon pour vous démarquer. Se démarquer en restant cohérent c’est ce que vous permet l’exercice de la planche graphique d’inspiration.

  • Symboles / illustrations

En posant sur votre planche graphique d’inspiration, les images vous inspirant dans votre projet (dans mon cas : une cour d’école, une salle de classe, un tableau numérique…), puis en les alliant à des couleurs, des typos, vont ressortir des symboles simples. Ces éléments qui peut-être des objets, dessinés, en trois D ou encore un mot, une lettre, sont des symboles qui vont ensuite vous permette de mettre en place vos pièce pour créer votre puzzle : votre logo.

La planche graphique d’inspiration : cet exercice peut être fait sur n’importe quel support (numérique ou papier) mais doit avant tout être ludique et créatif, la partie réellement marketing vient au moment de la création du logo. En plus du logo, celle-ci est également le support vers lequel vous allez revenir au moment d’imaginer vos cartes de visites, brochures, affiches ou encore bannières de réseaux sociaux. C’est un véritable fil rouge graphique pour votre entreprise.

Le logo

Le logo doit reprendre tous les éléments de votre charte graphique présenté plus haut puisqu’il est la forme la plus aboutit de votre planche graphique d’inspiration. Mais surtout votre logo doit allier simplicité et créativité

Comme il n’existe pas de recette miracle pour faire le meilleur logo, je vais avant tout prendre le temps de vous dire ce qui NE FAUT ABSOLUEMENT PAS FAIRE :

  • Surcharger

Que ce soit en écriture, en symbole ou en couleur un logo surchargé est un logo invisible et donc inutile. Parce qu’un logo doit-être avant tout vue quelque soit, la forme, la taille, la matière du support, il doit être simple graphiquement et symboliquement.

  •  Copier

Cela semble évident mais s’inspirer n’est pas copier. Créer un logo c’est imaginer la première image que les gens, que ce soit votre public cible, de futurs partenaires ou le grand public, vont avoir de votre entreprise. Autrement dit, c’est dans votre logo que toute l’unicité de votre projet doit ressortir !

  • Être incohérent.e

Une agence de communication qui s’appelle Melon, ou une entreprise de mobile et PC qui s’appelle Pomme ou Apple, on en connait, mais ce choix de nom correspond non seulement à leur logo, mais également à leur histoire – storytelling- , à leur charte graphique, autrement dit, à leur identité de marque dans son ensemble. C’est cette cohérence qui leur permet de faire la différence en se démarquant de leurs concurrents.e.s et de s’inscrire sur la durée dans l’esprit de leur public cible.

La communication est donc avant tout un ensemble. Une image de marque doit être pensée dans sa globalité pour être cohérente, unique et efficace.

Se démaquer pour mieux communiquer

Une entreprise unique, qui a su se démarquer, imposer sa marque, perdure dans le temps, mais pour cela encore faut-il faire la différence.

  • Le ton

C’est avec l’essor des réseaux sociaux en particulier que la question du ton a pris de l’importance. Aujourd’hui une marque existe à travers l’image qu’elle renvoie à 50% voire 70% et cette image dépend beaucoup du ton qu’elle choisit. Ce ton dépend de votre public cible (vous ne parlerez pas de la même manière avec des clients de produits de luxe, qu’avec des partenaires de service de loisir), mais également de l’énergie que vous souhaitez insufflez. Au niveau d’une équipe, le ton que vous choisissez de prendre est une ligne de conduite centrale, validée d’un commun accord par l’ensemble des coordonnateur.trice.s.

  • Les valeurs / impact

Avec toutes les questions de green bashing, de diversité et d’engagement qui ont surgi sur les réseaux ces dernières années, les valeurs des entreprises n’ont jamais été aussi importantes. Une entreprise, doit aujourd’hui se positionner socialement et politiquement, surtout sur les réseaux sociaux pour être en cohérence avec les nouvelles habitudes de consommation mais également pour s’inscrire dans une démarche individuelle d’impact. Ou du moins, si elle ne le fait pas, son positionnement doit être justifié et cohérent, une fois de plus, avec son identité de marque.

  • La communauté

Pour allier le tout, lorsque l’on parle de réseau sociaux, mais également lorsque l’on parle de consommateur.trice.s, aujourd’hui on parle de communauté. Mais pour construire une communauté il ne suffit pas de trouver le ton adapté ou d’être en cohérence avec les valeurs de ces personnes, il faut avant tout intégrer votre public cible au processus de l’entreprise.

Le meilleur exemple qui me vient est la marque française, féministe et écoresponsable de prêt à porté MEUF. En plus d’être engagée, fédératrice sur les réseaux sociaux grâce à ces valeurs, MEUF intègre sa communauté à ses processus de création ; en lui proposant de choisir les prochaines, couleurs, matières, formes des collections à venir ou simplement en l’invitant à des évènements privés. Et en vue de leurs résultats, ça fonctionne ! Au point où, pendant la crise du COVID, alors que les ateliers étaient à l’arrêt, la communauté est allée jusqu’à précommander des produits pour aider la marque à perdurer, un bel exemple d’une communauté, membre intégrante d’une marque !

https://www.meufparis.com/ également sur Instagram

Si je devais résumer, la création de votre identité de marque doit-être, UNIQUE, COHERENTE et ADAPTEE. Unique, comme votre projet, avec son origine, ses valeurs, ses objectif, son public cible et ses produits/services. Cohérente car globale, du nom en passant par la charte graphique et jusqu’au ton employé, votre identité doit-être vue comme un ensemble de pièces, prête à former un magnifique puzzle. Adaptée, à votre public cible bien sur, mais également à vos collaborateur.trice.s, partenaires, à votre secteur et ses évolutions, ainsi adaptée autant qu’adaptable …


Nous arrivons à la fin de ce nouvel article de la série Serial entrepreneuse. Vous le savez la communication me passionne, en particulier lorsqu’elle est au service de projets porteurs de valeurs et d’innovations, comme c’est certainement le cas du votre. N’hésitez pas à partager vos projets, doutes et découvertes en commentaires ou sur Instagram !

En attendant, je vous dis à la semaine prochaine, prenez soin de vous, des autres et soyez créatifs !

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 7 « Design thinking »

Partir de l’émotion des utilisateur.trice.s

Lorsque l’on imagine un produit et/ou un service c’est pour répondre à un ou plusieurs besoins. Ces besoins eux-mêmes viennent d’utilisateur.trices. C’est en poursuivant cette démarche, que le Design Thinking nous propose de placer l’utilisateur, ses émotions et ses pratiques, au cœur de votre démarche de création. Pour un cohérence totale de votre projet, entre les besoins, les envies et les rêves de vos client.e.s potentiel.le.s.

Le concept

Dans votre démarche de Design thinking, l’objectif est de vous placer au niveau de l’Idéal de vos client.e.s. L’objectif central est de les amener à se projeter, entre leurs besoins, leurs envies et leurs rêves.

Pour arriver à cet Idéal, entre ce qu’iels veulent (désirabilité), ce qui existe (visibilité) et ce qu’il est possible de réaliser (faisabilité), le Design thinking vous propose une démarche en trois étapes essentielles. Attention, ce processus n’est pas linéaire, à vous de suivre l’ordre de réalisation des taches qui vous semble le plus logique…

Empathie

Avec cette étape, vous devez vous mettre à la place de vos client.e.s.

Le but ? Identifier les opportunités pour partir des besoins avant tout.

Brainstorming

Cette fois, il s’agit de se réunir en équipe, ou avec des personnes de confiance, si comme moi vous débuter seul.e, pour mettre en perspective les informations récoltées.

Le but ? Avoir une idée claire des problématiques auxquelles vous voulez répondre.

Prototype

Finalement, le Design thinking, c’est tester pour améliorer.

Le but ? Anticiper des potentiels changements à effectuer et optimiser votre mise en route définitive sur le marché.

L’objectif global de cette démarche en trois temps est de créer une solution viable, cohérente.

La mise en pratique

En allant sur le terrain, votre objectif est d’intéoger vos potentiels utilisateur.trice.s sur:

  • Leur expérience / Motivation / Valeurs
  • Leurs contraintes [Horaires, budgets…]
  • Problématiques spécifiques [Partir de faits CONCRETS]
  • Attentes (Pratiques)
  • Rêves (Idéal)

Choisir ses cibles

Il s’agit là de trouver l’interlocuteur.trice cohérent au sein de votre marché, cela peut tout aussi bien être quelqu’un qui est en attente d’une solutions pour répondre à une problématique spécifique, ou au contraire, quelqu’un qu’il va falloir convaincre, car ne reconnaissant pas encore ce besoin.

Pour cela, le mieux est, au préalable, de définir vos différentes cibles en ces cinq groupes spécifiques:

  • Les parties prenantes [Administrations, associations, syndicats – concernés sans être impliqués]
  • Les utilisateur.trice.s [Client.e.s potentiels directs]
  • Les utilisateur.trice.s extrêmes [Avec un intérêt assidu pour une solution spécifique, pour l’innovation]
  • Les experts [Testeurs, scientifiques, spécialistes – peuvent être également utilisateur.trice.s.

Vous ne pourrez ainsi réaliser une enquête auprès de toutes les cibles en même temps, néanmoins étant toutes intrinsèquement reliées, vous vous donner d’avoir conscience de chacune d’entre elles et de leurs rôles dans le processus d’utilisation/ de consommation.

Préparer le terrain

Au préalable, vous devez vous poser les bonnes questions pour être le plus efficace possible sur le terrain:

Qui ? Quel.le.s utilisateur.trice.s allez vous favoriser ?

Pourquoi ? Que-ce-qui explique ce choix ?

Ou ? A partir de quel milieu d’étude, de quel secteur allez vous effectuer cette enquête ?

Quand ? Sur quelle durée allez-vous effectuer un entretien ? Allez-vous enchainer plusieurs entretiens, si oui sur combien de temps ?

ATTENTION : vous vous positionner tout au long de cette démarche comme personne NEUTRE, tel un.e chercheur.se vous récolter des informations (problèmes) sans pour autant VENDRE votre projet (solutions).

Réaliser l’enquête qualitative

Concrètement, une enquête qualitative – conseillée dans le modèle du Design thinking – se déroule à partir d’un panel de 5 à 10 personnes.

L’objectif est de privilégier l’ouverture et la curiosité, pour emmener la personne à se dévoiler. Pour cela, on propose un déroulé en sept étapes:

  1. Se présenter (Etudiant.e, chercheur.se…)
  2. Présenter la démarche (Sans parler du projet de solutions !)
  3. Créer du lien (Mettre en confiance)
  4. Se faire raconter (Récolter des éléments concrets)
  5. Explorer les émotions (Au cœur de la démarche*)
  6. Ouvrir au niveau du profil (Pour réaliser une fiche concrète des publics rencontrés)
  7. Remerciements

En suivant ce fil rouge, vous allez pouvoir réaliser une enquête qualitative basée sur des entretiens individuels intimes et ainsi baser votre projet sur une réelle réponse à un.des besoin.s.

Partir des expériences des utilisateur.trice.s c’est donner un sens profond à son projet…


Nous arrivons à la fin de ce STEP7, court mais 100% pratique, qui vous partage une nouvelle clé magique dans la réussite de votre projet: Le Design thinking.

Je vous retrouve la semaine prochaine pour un nouveau STEP à franchir, en attendant, travaillez bien et prenez soin de vous !

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 6 « Etude de marché »

Prendre le temps d’observer avant d’agir

Dans le STEP3 « Fondations », nous avions commencé à poser les bases du projet, en définissant son nom, son histoire, sa charte graphique, ses produits et services ainsi que son public cible, ses forces et faiblesses. J’avais alors commencé à vous parler de l’importance de l’analyse de la concurrence, qui vous donne une première idée sur ce qui fonctionne, ou au contraire ne fonctionne pas dans votre marché. Nous entrons aujourd’hui au cœur de ces problématique avec l’Etude du marché; entre définition, analyse et observation.

L’Etude de marché est une des parties les plus longues et complexes d’un projet de création d’entreprise. Il va s’agir de, non seulement définir son marché, mais également d’analyser la demande, l’offre et finalement d’observer l’environnement du projet. Un travaille de longue haleine donc mais qui va vous permettre une vision transversale, de votre projet, vos concurrents et du marché au sein duquel vous souhaitez entreprendre.

Pour réaliser ma propre Etude de marché, que je vous transmet aujourd'hui dans les grandes lignes, je me suis inspirée de plusieurs documents et articles des organismes Pépite France et BPI France.

Définition du marché

Identification et évolutions

Sur quel(s) marché(s) l’entreprise va-t-elle évoluer ? Qui seront mes client.e.s ou mes utilisateurs (le client, celui qui paye, n’est pas nécessairement l’utilisateur) ? Quelle est la dimension géographique du ou des marchés ciblé.s ? Quelles sont les évolutions du marché en valeur et en volume ?

L’objectif dans cette première sous-partie est de définir votre marché d’évolution, mais également très clairement vos client.e.s et utilisateur.trice.s. Ces élément vont vous permettrent de resserrer votre espace d’action et par la suite votre périphérie d’analyse de la demande et des offres.

Enfin, il s’agit ici pour vous de rechercher des données concrètes, chiffrées mais surtout justifiées pour démontrer votre connaissance de votre marché. En valeur, nous parlons de moyens bien entendu, nous parlons de budget. En terme de volume, nous parlons du nombre de personnes concernées (client.e.s, utilisateur.trice.s concurrent.e.s), mais également du nombre de solutions existantes sur le marché, produits ou/et services.

Les produits ou services

Rechercher quels sont les produits qui seront vos concurrents directs, mais également indirects, c’est-à-dire qui peuvent se substituer à votre produit. Secteur de l’éducation publique et privée.

En parlant de produits et de services. Il s’agit dans cette seconde sous-partie de les présenter et de les décortiquer:

  • Forme / couleurs [pour un produit]
  • Nombre de personnes employés / temps de mise en place [pour un service]
  • Prix
  • Objectifs
  • Retour des clients [positifs et négatifs]

Il est effectivement important de préciser les concurrents directs et indirects car; au delà des entreprises proposant exactement les mêmes services que vous dans le même secteur, il existe toujours également des entreprise plutôt générales proposant les mêmes services et pouvant intervenir dans votre secteur, ou encore des entreprises de votre secteurs susceptibles de diversifier leur offre de service.

De plus, si vous êtes comme moi entrain de créer un projet entreprenariat innovant, cela ne veut pas dire que vous n’avez pas de concurrents, au contraire ! Ayez une vision à 360°, vous trouverez forcément des entreprises proposant des services proches de votre projet ou un secteur affilié, si ce n’est pas le cas dans votre espace géographique rapproché, ayez une vision plus large (nationale, européenne, voire internationale). Gardez à l’idée qu’il vous faut, quoi qu’il en soit, partir de quelque chose, c’est pourquoi il est si important d’analyser la concurrence.

Les acteur.trice.s

Définir les parties prenantes, utilisateur.trice.s, utilisateur.trice.s extrêmes et les experts.

Une fois de plus, pour avoir une vision la plus complète possible vous devez entrer dans les détails et définir tout ceux et celles auxquels vous allez être confronté.e de près ou de loin.

Ces acteur.trice.s se divisent en quatre groupes que je vais prendre le temps de vous définir:

  • Les parties prenantes: acteur.trice.s extérieurs ayant en général un rôle de décisionnaire.s et/ou d’arbitre [ex: administration / institutions dirigeantes, associations, syndicats …]
  • Les utilisateur.trice.s: ce sont les plus simples à définir, ceux et celles pour lesquel.le.s vous créez votre produit ou service
  • Utilisateur.trice.s extrêmes: acteur.trice.s particuliers et privilégié.e.s qui vont être les premier.ère.s client.e.s de votre produit ou service par choix ou par nécessité [ex: les passionné.e.s de maquillage pour une marque de maquillage (choix) / les professeur.e.s pour une société d’ENT – Espace Numérique de Travail]
  • Les expert.e.s: une partie de votre public également essentielle puisque ce seront vos premiers critiques, ce sont ceux et celles, professionnel.le.s qui connaissent parfaitement votre secteur, vos produits / services et qui sont susceptible de donner un avis … qui compte [ex: pour une application de jeux, les influenceur.seuse.s gaming / gros fabricants de jeux vidéos …].

Tout au long de la vie de votre entreprise, vous allez être confronté.e à ces acteur.trice.s, donc autant anticiper et les définir dès le début du projet, plutôt que d’être pris au dépourvu au cours de celui-ci.

Analyse des demandes et offres

Evolutions globales

Quelle est la taille du marché ? Quel est le nombre de clients sur le marché ? Comment ce chiffre évolue-t-il ? Présenter les différents produits (et/ou services) et entreprises présentes sur le marché ainsi que les leaders.

Tout d’abord, il s’agit ici de définir les demandes du marché; le nombre de personnes à l’origine de cette demande hier, aujourd’hui, demain. Plus votre projection sera large, plus vous aurez une idée de vos perspectives d’évolution sur le long terme. Poser des hypothèses ne vous donne pas une ligne fixe, mais plutôt une tangente évolutive, à la base du projet.

Ensuite, il est question spécifiquement des produits et/ ou services présent au sein de votre marché cible, de leurs évolutions passées et à venir. Rattachés à une entreprise elle-même en perpétuelle évolution adaptation, ces produits et/ou services vont vous donner une idée des possibilités d’évolution sur le marché que vous visez. En effet, contrairement à votre produit ou service, ceux-ci ont déjà un vécut, même minime, en étant sur le marché, ils ont été confrontés aux fluctuations de celui-ci et se sont donc adaptés. Il est intéressant d’observer de quelle manière et avec quels moyens (financiers, humains, organisationnels).

Comportement des publics

A quelle occasion utilise-t-il (l’utilisateur) le produit et/ou le service que vous proposez ? Comment ? Où ? Pourquoi ? Sont-t-ils satisfaits ? Quelles sont leurs motivations ? Quels sont leurs freins ? Quelle est leur perception du produit et/ou du service ? Quelles sont les caractéristiques du produit et/ou du service qui pourraient favoriser l’acte d’achat ou d’utilisation ?

Une fois de plus, vous partez ici d’une analyse de votre concurrence mais pour observer cette fois leurs client.e.s. En partant sur un produit ou service plus proche de celui que vous souhaitez mettre sur le marché, vous allez observer et analyser les habitudes de consommation de vos publics cibles [> voir les quatre catégories d’acteur.trice.s dans la troisième sous partie de la premier partie « Acteur.trice.s »].

Cette analyse va vous permettre d’observer leur état d’esprit au moment de choisir leur prestataire / produit, les raisons de leur choix, mais également les éléments au contraire rédhibitoires, freinant un potentiel achat ou sélection d’une prestation de service.

Chaque élément va ainsi vous permettre de créer un produit ou une prestation de service le plus proche de possible de l’attente des consommateur.trice.s. Comme nous le verrons la semaine prochaine dans le STEP7, c’est également à ce moment là que peux intervenir le Design Thinking, à travers des enquêtes qualitatives. L’objectif est alors de se rendre au plus proche des acteur.trice.s cibles pour identifier les opportunités du marché à partir de cinq points:

  • Leurs expériences
  • Leurs contraintes
  • Leurs problèmes
  • Leurs attentes
  • Leurs rêves

Caractéristiques des offres concurrentes

Qui sont-ils ? Où sont-ils ? Que proposent-ils ? A quels prix ? Comment vendent-ils ? Quels sont leurs résultats financiers ? A qui vendent-ils ? Comment communiquent-ils ?  Quels sont leurs avantages concurrentiels ? Quelle est leur part de marché ? Les clients / utilisateurs sont-ils satisfaits ? 

Nous approchons de la fin de ce processus d’Etude de marché, il est donc temps de rentrer dans les détails. Que ce soit pour un produit ou un service, savoir précisément comment fonctionne les prestations ou produits concurrent.e.s – leur prix, leur champ géographique d’action, leur choix communicationnels et marketings, leurs résultats chiffrés et d’opinions – va vous offrir un tableau global, au sein duquel vous allez pouvoir vous ajouter et vous projeter.

Chaque offre à sa spécificité, que se soit en terme de gamme de prix, de qualité des matières-prestations, des attentions particulières ou une forte communauté, il va maintenant s’agir de trouver la forte. Votre marque de fabrique qui va faire la différence sur le marché face à la concurrence.

Analyse de l’environnement

Identifier les facteurs qui peuvent avoir une influence favorable ou non sur votre marché et sur votre activité.

Dans cette dernière partie, l’enjeu consiste à déterminer si la taille de votre marché pourrait réduire ou augmenter. Ce travail passe par l’analyse des 6 dimensions suivantes :

  • Politique [Quel positionnement sur le champ politique pour cet environnement, es une dimension intrinsèquement liée ou au contraire éloignée, quelles sont les conséquences de ses rapports, les dangers, au contraires, les points positifs, à valoriser]
  • Economique [Comment se porte le marché, quelles ont été ses grandes crises et ses perspectives d’évolutions globales et en bourse]
  • Sociale [S’agit-il d’un environnement neutre socialement, ou au contraire spécifique, comment est-il considéré par les différentes catégories sociales, quelles crises sociales à t-il traversé, risque t-il d’en traverser d’autres dans l’avenir]
  • Technologique [Es un environnement numérique, inscrit dans les mouvances technologiques, quelles sont les conséquences positives et négatives des technologies dans cet environnement]
  • Ecologique [La dimension écologique est-elle importante dans cette environnement, est-elle respectée, prise en compte, au contraire considérée comme une lacune]
  • Légale [Que disent les réglementations, lois actées et à l’étude par rapport à cet environnement spécifique]

Ces six dimensions vont vous permettre de terminer votre Etude de marché avec un Regard aiguisé sur votre marché, vos concurrents et vos possibilités d’innovations.


Nous arrivons à la fin de ce STEP6 qui vous a permis, je l’espère, de comprendre le fonctionnement d’une Etude de marché et son intérêt pour créer un projet solide, réfléchi et complet. Je vous retrouve la semaine prochaine pour un STEP7 passionnant dédié au « Design Thinking » pour vous permettre une nouvel approche, sur le terrain cette fois.

En attendant, je vous souhaite une excellente semaine, pleine de dynamisme et de bonnes nouvelles.

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 5 « Trouver sa routine »

Entre les cours, la création de son entreprise et les autres projets, on fait comment ?

Lorsque j’ai découvert la possibilité d’être étudiante entrepreneuse, j’ai d’abord vu un gain de temps énorme, grâce à une anticipation de mon projet professionnel. En m’occupent de la création de mon entreprise en amont de la fin de mes études, je me donnais ainsi la possibilité d’une sécurité (en gardant le statut étudiant), tout en évitant le choc du vide professionnel après l’obtention de mon diplôme. Mais s’il y a bien une chose que je n’avais pas anticipé, c’est la galère de gérer en parallèle deux vie, soit deux emplois du temps et deux responsabilités et tout cela dans des journées de 24h (qui ne ce sont pas agrandies…).

Pour s’en sortir entre toutes ces obligations il faut s’organiser, mais ça on la déjà vu dans l’article n°4 de la série SERIAL ENTREPRENEUSE. Grâce à un rétroplanning bien ficelé et à un Business plan au carré, le projet prend forme et vos idées s’assemblent en même temps. Mais dans la vie de tous les jours, trouver le temps pour chaque tache s’avère bien plus complexe, avec les devoirs pour l’université qui viennent s’ajouter, les séminaires en plus, sans parler des urgences administratives à régler …

Se projeter en amont

Un temps pour tout

En juin, lorsque j’ai fait ma demande de statut étudiant.e-entrepreneur.neuse auprès du Pépite 94 rattaché à ma fac (UPEC), j’étais en parallèle entrain de finaliser mon projet Erasmus. Un double projet qui semble faire beaucoup mais qui pourtant, vous allez le voir, est plus que cohérent.

A ce moment là, j’ai déjà essayé de me projeter sur la potentiel organisation de mes journées entre le Master 2 en Espagne et mon projet entrepreneurial. Finalement, c’est la crise sanitaire et l’Universidad de Burgos (au sein de laquelle j’effectue mon Erasmus), qui m’ont apporté des solutions:

  • Le monde virtuel

Avec la pandémie, tout le monde s’est retrouvé obligé d’apprendre à travailler à distance, que ce soit pour le travail ou pour les cours. Une nouvelle routine de travail que j’ai suivi également puisque j’étais justement en stage de mars à juillet, en télétravail donc. Les outils numériques n’ont donc plus aucun secrets pour moi; TEAMS, ZOOM, OUTLOOK, GOOGLEDOC… Sans le savoir, j’avais trouvé une première clé pour réussir mon double parie Erasmus – Entreprenariat. Puisque tout se développait à distance (webinaires, entretiens, webateliers…), j’allais pouvoir travailler de n’importe ou, avec n’importe qui !

  • Les horaires espagnoles

Pour ceux.celles qui ne le savent pas, les espagnol.e.s vivent en décalé par rapport à nous, français.e.s. Les repas ont ainsi en moyennes deux heures de décalages (14h à la place de midi par exemple) et les écoliers ne travaillent que le matin, jusqu’à 14h, en continu. Grâce à ces horaires particulière, les facultés elles-mêmes se sont adaptées et ont divisé leurs horaires par niveau d’étude, afin de d’égorger les salles et de permettre aux étudiant.e.s de travailler et/ou avoir leurs propres activités à côté des cours. Ainsi, les Licences ne travaillent que le matin [de 9h à 14h en général] et les Master que l’après-midi [de 15h30 à 21h30 dans mon cas]. Autrement dit, grâce à ces horaires bien particulières, toutes mes matinées sont libérées de cours, en sachant que la grande majorités de nos rendus sont des travaux de groupe et un projet de recherche, avancé également en temps de cours !

Voilà comment, grâce à la situation sanitaire particulière et au hasard de ma destination j’ai pu diviser mes journées en deux, entre un projet entrepreneurial le matin et des cours de Master l’après-midi.

Une vision transversale

Bien évidement, le temps ne fait pas tout. Il aurait ainsi été extrêmement incohérent que je me contente de jongler entre deux emplois du temps, deux sujets, deux projets si ceux-ci n’avaient pas été cohérents. Or, dans mon cas précisément, ils le sont, cohérents, je dirais même plus, ils sont parfaitement emboités.

En effet, jusqu’à il y a encore 5 mois je n’avais pas le moins du monde pour projet de faire un second Erasmus [Comme vous pouvez le voir sur le blog Série Voyages, j’ai déjà effectué un premier échange en 2018 au Chili]. C’est un déclic très pragmatique qui m’a motivé à engager ces démarches: je n’avais pas assez de connaissances universitaires sur l’école inclusive, sujet au cœur de mes recherches et de mon projet entrepreneurial.

Aucun Master en Sciences de l’éducation spécialisé en inclusion n’existant en France, je me suis donc tournée vers l’étranger. C’est finalement mon amie Hanine (Muchas gracias!), avec qui je faisais mon Master 1 qui m’a trouvé le Master Ciencias de la Educacion Sociedad Inclusiva de la Universidad de Burgos, université en partenariat Erasmus avec l’UPEC.

Un choix universitaire cohérent donc. Je vous le confirme d’autant plus aujourd’hui alors que je viens de commencer les cours. Cela va ainsi me permettre une vision transversale permanente entre le projet concret que je suis entrain de créer grâce à mon statut d’étudiante – entrepreneuse et mes cours espagnoles, plus théoriques, spécialisés en inclusion scolaire.

Une opportunité d’autant plus intéressante qu’elle me permet d’ouvrir mon champ des possibles, de me sortir de ma zone de confort en m’offrant une vision différente de l’éducation. Des points non négligeables pour le futur de mon entreprise et son expansion, européenne et pourquoi pas, internationale …

S’atteler à une routine

Mise en route en douceur

Travailler seul.e et à distance c’est apprendre la rigueur, l’autonomie et l’organisation. Parce que quand la seule chose que tu sait c’est les choses que tu as à faire, sans avoir de manuel, de déroulé et de personnes pour te motiver, tu peut vite de retrouver dépassé.e.

Mon temps de travail sur mon projet entrepreneurial étant le matin et finissant les cours tard, les premiers jours ont été un enfer. Je me levé avec 5 réveils et en décalage, prenais 2 heures pour petit déjeuner et ne réalisais finalement que peu de taches sur mon temps imparti. Pour m’en sortir, je me suis finalement créer une routine de levé, me permettant d’émerger en douceur, de prendre le temps, tout en étant efficace au niveau de mes tâches à effectuer.

Dans cette routine, j’ai intégré non seulement des points évidents d’une routine matinale (levé, habillage, toilette, vaiselle …), mais également des points bien-être (10 min d’étirement, 5 min de méditation, lecture au petit déjeuner au lieu des écrans). Le but c’est de me lancer dans la journée sans me presser, tout en évitant de trainer.

Au niveau de mon organisation de travail, j’ai également intégré à cette routine un point des objectifs du jour (je le développe juste après) et un check de mes mails. Le but est de faire de chaque jour un nouveau départ, un nouveau STEP à franchir, tout en évitant de repousser au lendemain les taches basiques [On connait les mails auxquels on ne répond pas et qui restent en attente deux, cinq, dix semaines…].

Finalement, cette routine de mise en route se clôture par une heure à laquelle je dois me lancer dans mes tâches centrales sur jour. 9H30 dernier carra c’est lancement de la machine, simple, efficace et fonctionnel !

Des objectifs journaliers réalisables

Je suis actuellement entrain de finir un article à 23h, autant vous dire que cette partie là reste ma bête noire. Quand les choses à faire s’accumulent, il est difficile de prioriser, de même qu’il est extrêmement difficile de jauger combien de temps va nous prendre chaque tâche.

J’avais noté, corriger mon Business plan en 1h, j’en est mis 3. Je m’étais fixée, 2h pour finir de monter mon podcast, ça m’a pris 5h. Rédiger mon rétroplanning ? 4h au lieu de 2. Bref, ma vie est remplie de ces fails. D’autant plus que je suis maniaque et perfectionniste, donc le temps « perdu » dans des détails, c’est l’histoire même de mon existence.

Entre nous, je pense vraiment que ce genre de choses s’apprend avec le temps et l’expérience, nous sommes tellement tous.tes différent.e.s dans notre façon de travailler, de s’organiser … Peut être le mieux est-il encore de s’auto-observer pour comprendre combien de temps on met par tâche effectuée et de prendre ces éléments en compte dans la rédaction de nos prochains objectifs journaliers.

Quoi qu’il en soit, il vaut mieux prendre son temps et faire les choses biens, que faire les choses vite et les faire mal ! Fixez vous donc des objectifs journaliers réalisables en voyant plus petit que grand (je me parle également à moi-même), sinon croyez moi vous allez vite finir par tomber dans le piège ultime:

Oh et puis merde, je finirai demain!

L’art de la pause

Ecrans: risque de surdose

Travailler de chez soi c’est être au milieu de toutes les tentations impossibles et inimaginables: le lit (plus confortable que le bureau), la nourriture (oui, je vous vois) et bien sur, les écrans.

On a tous.tes essayé de travailler avec la télé, ou une vidéo YouTube en fond et on peut dire ce qu’on veut ça nous rend vraiment moins efficaces ! Mais le pire ça reste les pauses. Comme je gère mon projet entrepreneurial à distance, mon ordinateur est mon interface pour tout: mail, Business plan, rétroplanning, entretiens, webinaires, analyse de la concurrence … Bref, je passe mes matinées (et soirée généralement) sur l’ordinateur. Pourtant dès que je m’accord un temps de pause, la première chose que je fait c’est … attraper mon téléphone !

Passer d’un écran à un autre ce n’est pas se rendre service et encore moins prendre une vrai pause. De la même manière, scroller au réveil ou petit déjeuner avec une vidéo, c’est déjà se prendre la tête, alors que le tête justement on va l’avoir dans les écrans la majeure partie de la journée …

C’est là que la routine de mise en route, que l’on vient de voir, nous aide grandement. S’étirer, méditer, lire, tout cela sans écrans, c’est se donner le temps de bien débuter la journée. De même, au cour de celle-ci, une pause peut servir à ne rien faire, à lire, à dessiner, à courir, faire du vélo, de la broderie, bref, à déconnecter !

La transformation de la société à laquelle nous sommes entrain d’assister avec la généralisation du télétravail, nous amène à revoir en profondeur de habitudes de travail. Des habitudes que l’on doit encadrer dès le début si on ne veut pas se créer de nouvelles problématiques qui pourraient être désastreuses; c’est pas moi qui le dis c’est la fantastique philosophe, Julia de Funès !

S’arrêter c’est se donner le temps de réfléchir

Quand on est lancé, il est souvent difficile de s’arrêter. Pourtant, c’est justement en s’arrêtant que l’on prend de la distance sur ce que l’on est entrain de faire et que l’on peut prendre le temps de réfléchir.

En hyper active qui se respecte, mes temps d’arrêt sont généralement en action. A vélo, en marchant, en nageant, je déconnecte et prend le temps de réfléchir; relativiser, remettre en question, changer, questionner … C’est finalement là que les meilleures idées me viennent, sur le chemin de la fac à vélo, sous ma douche ou à pied, sur le retour des courses.

S’arrêter c’est aussi (trop) souvent éviter les crises de nerfs, les pétages de plombs. C’est essayer de se rappeler que rien n’est définitif et que tout problème à une solution. S’offrir une pause, une vraie pause, fait parti intégrante du processus de création, de réflexion, parce que le « faire », seul, ne suffit pas !

Après, bien sur, il faut apprendre à ne plus réfléchir, au couché notamment mais là honnêtement, je ne vais pas être de bon conseil [Et soyons clairs, je HAIS l’ASMR !]. Il faudrait d’ailleurs avoir également une routine de couché, pour réussir à décrocher en douceur, mais étant un oiseau de nuit j’en suis encore bien loin …


Nous arrivons à la fin de ce STEP 5 que j’ai pris énormément de plaisir à planifier, écrire et partager. Je voulais par ailleurs souhaiter la bienvenu à tous les nouveaux, beaux et belles Regard(s) qui nous ont rejoint suite aux posts de l’UPEC sur leurs réseaux sociaux, au plaisir de vous lire en commentaires ou sur le page Instagram de Regard le blog !

A la semaine prochaine, prenez soin de vous, des autres et … accordez-vous des (vraies) pauses …

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 4 « (S’)Organiser »

(S’)Organiser pour mieux avancer

Lorsque l’on regarde de l’extérieur le nombre de choses à faire pour créer une entreprise, cela nous semble insurmontable. Entre les documents administratifs à n’en plus finir, la charte graphique aussi complexe qu’importante, les questions judiciaires et financières indéchiffrables et l’approche stratégique bien trop abstraite, c’est la panique ! Il est alors temps de sortir nos nouveaux meilleurs ami.e.s d’entrepreneur.se.s: les listes, rétroplannings, Business plans et autres outils d’organisation…

S’organiser c’est faire preuve de discipline mais c’est surtout, je pense, trouver les trucs et astuces qui nous aide à avancer au mieux. Moi qui suis maniaque et stressée de nature, il me faut des petits objectifs sur le court terme – par jour ou semaine – pour avancer au mieux, tout en allant vers des STEPS centraux sur le long terme. Pour d’autres, des gros objectifs – par mois – suffirons à les motiver et les pousseront à avancer. Quoi qu’il en soit, il y a des outils majeurs dans la vie entrepreneurial qui peuvent nous simplifier les choses en rendant notre projet plus fluide et concret.

Organisation globale

Fiche de synthèse du projet

Au tout début du projet, faire une fiche de synthèse peut vous permettre de poser à plat les informations que vous avez, et de faire ressortir celles que vous n’avez pas. Ainsi vous savez clairement ce qui vous reste à faire et ce qui est à améliorer.

Méthodiquement, je vous conseille un document en 10 grandes parties:

1- Description du projet: constat, solutions proposées, objectifs globaux

2- Les services-produits proposés: en développant clairement toutes vos idées

3- Public: âge, catégorie socio-professionnelle, spécificités

4- La zone d’implantation: géographique, académique, si plusieurs lesquelles et pourquoi

5- Concurrence: il s’agit là d’une première analyse de la concurrence; rapide

6- Caractéristiques du marché: public ? privé ? ouvert ? fermé ? innovant ?

7- La réglementation: caractéristiques spécifiques à votre secteur / marché

8- Stratégies de commercialisation et de communication: par quels moyens et outils souhaitez vous vendre et communiquer sur votre produit/service ?

9- Opportunités: actualité spécifique, besoins cohérents …

10- Points forts / points de vigilance: par rapport à votre expérience, vos lacunes, votre projet, ses lacunes

L’idée, c’est vraiment de poser les choses, pour vous organiser (mot clé de cet article), mettre au clair votre projet, mais surtout à partir d’éléments qui vont vous être utiles par la suite. En effet, le fiche de synthèse est avant tout une introduction au Business plan, plus complet qui va venir ensuite.

Business plan

Même s’il ne s’agit pas là de l’ordre conseillé pour la réalisation de ces documents, je souhaitais vous parler du Business plan dans l’organisation globale, car; plus qu’un document majeur dans votre projet entrepreneurial, celui-ci va vous permettre d’étirer votre projet.

En allant dans les détails, au fur et à mesure, tout en restant sur le même document, vous avancez pas à pas sans vous mettre mettre directement la pression quant à un objectif de résultat. Le plus important n’est pas ici de faire directement un document parfaitement ficelé mais plutôt de vous en servir comme fil rouge dans l’organisation et la planification de votre projet.

Par la suite, une fois mis au propre et organisé votre Business plan va vous servir notamment comme plan de financement – pour des demandes de subventions ou de prêts – , mais également comme plan stratégique – pour des recherches de collaborateurs notamment.

Je vous conseille, une fois de plus, le site BPI France pour la création de votre Business Plan: https://bpifrance-creation.fr/encyclopedie/previsions-financieres-business-plan/business-plan/faire-son-business-plan

Sinon, les organismes de financement, couveuses et autres services d'aide à l'entreprenariat (Pépite France, BGE ADIL...) peuvent également vous fournir des modèles lors de séances d'accompagnements.

Organisation temporelle

Rétroplanning du projet

Le temps, c’est de l’argent. En tout cas c’est ce qu’on dit, moi je crois surtout qu’une perte de temps pas mauvaise organisation, c’est de la perte d’argent … mais surtout d’énergie !

Soyons clairs, votre projet ne va pas se réaliser en un jour. C’est notamment pour cette raison qu’il est important de réussir à prendre de la distance sur ce que nous sommes entrain de faire pour se projeter sur le long terme.

Le long terme ça veut quoi ? Tout dépend du temps que vous avez et du temps que vous vous donnez pour réaliser votre projet. 6 mois, 1 ans, 5 ans, cela dépend de chacun, des moyens engagés (humains, financiers…) et de la situation du marché. Tant de facteurs qui vont déterminer votre temporalité.

Une fois cette temporalité déterminée, vous devez réussir à séquencer dans le temps les taches clés afin d’avancer de façon stratégique. Le plus simple est de vous donner trois grandes phases pour votre rétroplanning:

1er: Construction du projet – nom, solution, concurence … [voir STEP3]- et création de la charte graphique

2ème: Création du statut administratif, recherche de financement et prospection de clients

3ème: Mise en fonctionnement, réalisation des premiers projets et réajustements

Ce n’est là qu’un plan parmi d’autres bien sur. Quoi qu’il en soit c’est de celui-ci que je suis partie pour réaliser mon propre rétroplanning, tout en gardant en tête que celui-ci reste avant tout un fil rouge modifiable au gréé des évènements, changements et réajustement.

Spécifiquement, il s’agit là de réaliser un tableau avec code couleurs (une couleur pour chaque phase), auxquelles vous associez les tâches dans une première colonne. Dans une seconde, vous précisez la séquence par jour, semaine ou mois (ex: SEM1-SEM3) et donc le nombre de jour, semaine pour la tache (ex: 3).

Au fur et à mesure que vous avancez dans le tableau vous avancez dans votre temporalité, ce qui vous permet de connaitre exactement à combien de temps va correspondre votre projet (pour moi, 49 semaines +).

Planning séquentiel

Pour rentrer dans les détails, il vous faut ensuite positionner votre projet dans une stratégie plus spécifique. Ainsi en reprenant les trois phases de votre rétroplanning (ou pas d’ailleurs), vous développez:

  • Par champs d’actions: charte graphique, stratégie, communication, financier, juridique…
  • Par tâche: quel besoins (humains et financier), quelles difficultés ou facilités
  • Par objectif: Business plan, rétroplanning, logo…
  • Par mois ou semaine: les essentiels à effectuer, les points à préciser, ce qui n’a pas été fait
  • Par personne: si vous êtes plusieurs dans l’équipe cela peut vous permettre de diviser le travail au mieux

Ce planning plus spécifique s’adapte à vos besoins, envies … et à votre temps ! Quoi qu’il en soit il doit être simple d’utilisation. Favorisez ainsi les graphiques et titres à la rédaction, tout en y ajoutant des codes couleurs. Je trouve personnellement que la forme du tableau est la mieux pour ce genre d’exercice mais tout dépend de votre fonction de travailler.

Organisation stratégique

Business Modèle CANVAS

Le Business Modèle CANVAS est l’un de ces outils spécifiques d’organisation que j’ai pu découvrir grâce à mon accompagnement avec BGE ADIL. Sous forme d’un tableau [que vous pouvez voir ci-dessous], celui-ci vous permet de mettre en perspective les différents éléments centraux de votre stratégie de marque en création:

  • Partenaires clés
  • Activités clés
  • Ressources clés
  • Offre
  • Relation client
  • Canaux de distribution
  • Segments de clientèle
  • Structures des coûts
  • Sources de revenus

Que ce soit par écrit ou via un outil numérique, ce tableau permet une visualisation claire des éléments stratégiques de votre projet. Il peut être également intéressant de se donner l’objectif de refaire le Business Modèle CANVAS tous les 6 mois ou 1 ans, pour voir les évolutions du projet, et au contraire, les éléments qui restent stables.

Benchmark

Enfin, en bonne communicante que je suis, je ne pouvait finir cet article sur l’organisation sans parler du Benchmark. Parce que partir de ce qui est permet de poser les bases d’un projet: ce que l’on veut, ce que l’on one veut pas, pourquoi…

Concrètement le benchmark c’est une analyse complète de la concurrence. Par une analyse approfondie des performance des produits et services des entreprises et institutions concurrentes, vous êtes ainsi en mesure d’optimiser votre propre service ou produit.

Pour réaliser un benchmark de base, il y a trois séquences clés:

1- La veille concurrentielle: Autrement dit, suivre de près les actualités de la concurrence [Sorties de produits/services, évolutions de direction, campagnes de communication, outils marketings…]

2- L’analyse des modes de gestion et d’organisation: Savoir comment sont organiser les entreprises concurrente en terme de politique de direction, de ressources humaines et de valeurs internes

3- Observation des outils en communication et marketing: Comprendre comment une entreprise communique et vend c’est accéder aux rouages du système [Choix du numérique, les valeurs mises en avant, la charte graphique et sa justification …]

En français, Benchmark signifie étalon ou repère; partir de ce qui est déjà fait va vous permettre de vous positionner en fonction de votre projet, des valeurs que vous souhaitez prôner mais également de votre positionnement entant que dirigeant.e.

La Benchmark, tout comme le Business plan, le Business Modèle CANVAS ou encore le rétroplanning, vous offre un outil d’organisation pratique et évolutif, vous suivant tout au long de votre projet.


Nous arrivons à la fin de ce STEP4, les choses prennent forme, on (s’)organise et se découvre des capacités insoupçonnées de patience, de rédaction ou encore de mise en perspective …

Sur ce, je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel article, on garde le cap,

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 2 « Poco a poco »

De l’idée au projet

Passer d’une d’une idée, abstraite, incertaine, floue, à un projet, c’est avant tout statuer que cette idée là, on veut en faire quelque chose, quelque chose de concret. Or pour moi, il s’agit là de l’étape la plus importante d’un projet entrepreneurial. Une fois ce pas essentiel franchi, reste tout le reste: Par ou on commencer ? Avec quels moyens (humains et financiers) ? Quel cadre l’égal en étant encore étudiant.e ? Comment s’organiser ? Ou trouver de l’aide ? Aujourd’hui, on se penche donc sur l’ébauche d’un projet entrepreneurial.

Entant qu’étudiant.e ou jeune diplômé.e on se sent souvent perdu entre les obligations que ces statuts comportent (réussir ces études, trouver un stage, gagner en indépendance, trouver un premier emploi à la hauteur de notre diplôme…) et nos envies. Alors quand finalement on franchit le pas de se lancer dans l’entreprenariat c’est une floppé d’émotions et de contradictions qui nous envahissent. Pourtant des organismes – publics et privés – des sites et des statuts pour nous aider, il en existe, encore faut-il les trouver…

Pépite France – Le réseau des étudiant(e)s-entrepreneur(se)s

Et oui quand je vous dit qu’il existe des choses; des organismes, des sites, des statuts pour nous accompagner dans notre création d’entreprise entant qu’étudiant.e ou jeune diplômé.e, c’est au point ou en France il existe un réseau dédié. Qui plus est, un réseau d’état, public donc et affilié avec les universités et écoles post-bac. Autrement dit, le réseau Pépite France, ce sont, depuis 2014, 33 Pôles Étudiants Pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat (PÉPITE), partout en France. Divisés autour de deux systèmes intrinsèquement liés:

  • Le Statut National Etudiant(e)-Entrepreneur(se)s pour les étudiant.e.s et jeunes diplômé.e.s [une première mondiale]; vous permettant de construire et de développer votre projet en bénéficiant d’un accompagnement quelle que soit la démarche entrepreneuriale (individuelle, collective, à finalité économique et/ou sociale, innovante ou non, technologique ou non, avec création d’activités ou reprise d’entreprise ou autre structure juridique).
  • Le Diplôme National Etudiant(e)-Entrepreneur(se)s pour étudiant(e) et jeunes diplômé(e)s ayant obtenu le Statut National Etudiant(e)-Entrepreneur(neuse)s; permettant de valider votre projet entrepreneurial à la place d’un stage, de conserver vos droits de bourses même en ayant terminé vos études et également d’obtenir un diplôme reconnaissant vos acquis à la suite de votre projet entrepreneurial.

Dans les deux cas, Pépite France, vous propose un double accompagnement grâce à un système de tutorat: interne à votre université référente, avec un représentant du cadre professorale et externe avec un.e professionnel.le (entrepreneur.se ou pas), tout deux vous accompagnant tout au long de votre projet. A cela s’ajoute un large réseau de soutien sur toute la France, des aides au financement affiliées et même des espaces de coworking spécialement dédiés, en fonction des Pépites.

N'hésitez pas à vous rendre sur le site officiel Pépite France, pour plus d'informations, des contacts dans votre région et les démarches à suivre pour demander le statut: https://www.pepite-france.fr/

Les CCI – Chambres des Commerces et de l’Industrie

D’autres auraient certainement commencé par là, mais dans notre cas précis, d’étudiant.e.s et jeunes diplômé.e.s, mieux vaut encore être accompagné.e avant de se plonger dans le monde complexe des CCI. Parce que l’Etablissement Nationale CCI France, ce n’est pas moins de 126 établissements publics nationaux, régionaux et locaux, divisés sur le territoire français.

Concrètement, il s’agit là du réseau français dédié aux entreprise, de leur création (démarche, statuts, reconnaissance…), à leur fermeture, en passant par leur gestion (aide au financement, accompagnement à l’embauche…). CCI France concerne toutes les formes d’entreprise et d’entreprenariat (indépendant, société, freelance…) et la majorité des domaines d’intervention (Commerce, Industrie, Service, Environnement, Formation, Emploi, Innovation, Communication…).

Les porteur(se)s de projet y sont accueilli.e.s en fonction de leur spécificité (employé.e, chômeur.se, étudiant.e…), formé.e.s, accompagné.e.s… L’encrage régional des CCI leur permet une très bonne connaissance des bassins d’emploi, des besoins spécifiques régionaux et de grands réseaux professionnels en fonction de votre territoire d’implantation. Je note néanmoins, que comme tout organisme public ouvert au plus grand nombre, les places sont chers et l’accompagnement plutôt global, contrairement à un organisme spécifiquement dédié aux étudiant.e.s entrepreneur.se.s et jeunes diplômé.e.s comme vu avec Pépite France.

De même, n'hésitez pas à vous rendre directement sur le site officiel de l'Etablissement National CCI France et sur les sites de vos CCI régionaux: https://www.cci.fr/web/portail-acfci/accueil

Les organismes privés spécialisés

BGE ADIL

Depuis 1980, BGE ADIL est un organisme privé accompagnant dans leur projet les créateurs et développeurs d’activités. Sur leur site vous pouvez en quelques clics vous créer un compte et avancer pas à pas dans votre création d’entreprise, grâce à des articles très complets, des modèles de financements et même un Business Plan interactif.

Pour aller plus loin, BGE ADIL vous propose un premier rendez vous gratuit pour faire le point sur votre projet et vous proposer ensuite un suivi cohérent en fonction de celui-ci.

Pour les étudiant.e.s entrepreneur.se.s, BGE ADIL est affilié depuis cette année au programme Entrepreneurs Leaders de la Région Ile de France. Un opportunité incroyable qui propose aux moins de 26 ans, aux bénéficiaires des minimas sociaux (RSA, ASS…) et habitants des quartiers politiques de la ville, trois formats d’accompagnements super complets, GRATUITS:

1- Bâtir mon projet: jusqu’à 12h de conseil dédiées à la création d’entreprise, du Business Plan au modèle de choix de statut juridique, en passant par la recherche de partenaire.

2- Financer mon projet: jusqu’à 50 000 Euros pour structurer financièrement son projet et un accompagnement à la mobilisation de fonds adaptés avec des partenaires de BGE ADIL.

3- Piloter mon entreprise: un accompagnement tout au long des 3 premières années de vie de votre entreprise, pour vous aider à développer votre réseau, construire un pilotage effectif, effectuer des recrutements pertinents…

Grâce à la Pépite 3F au sein de laquelle j’ai pu obtenir mon statut d’étudiante – entrepreneuse, tout en restant étudiante en Master Sciences de l’éducation au sein de l’UPEC (Université Paris Est Créteil), j’ai pu saisir l’opportunité du programme Entrepreneur Leader. Une expérience que je me ferai un plaisir de vous partager au cours des prochains mois sur mon Instagram, Regard le blog, Story Entreprenariat !

BPI FRANCE

Banque publique d’investissement à ses débuts, BPI FRANCE c’est au fur et à mesure spécialisé dans l’accompagnement des projets entrepreneuriaux, grâce notamment à trois accélérateurs PME et Startups lancés en 2015. Depuis 2019, BPI FRANCE c’est également BPI FRANCE Création avec un service spécialement dédié à ceux (et celles j’espère…) qui entreprennent sur tout le territoire français.

Grâce à un Pass en ligne il vous est possible de numériser votre création d’entreprise en la documentant, grâce à divers articles et Foires aux questions très complètes, tout en rédigeant au fur et à mesure votre projet via votre Pass en ligne.

La librairie et l’encyclopédie proposées sont également un très bon moyen de se renseigner par thématique, avant d’aller plus loin, notamment avec un accompagnement avec un.e conseiller.e spécialisé, en ligne ou en présentiel.

Pendant la période de confinement qui à également signé pour moi le début de mon aventure entrepreneuriale j’ai ainsi pu suivre plusieurs Webinaires gratuites, proposées par BPI FRANCE Création, très complètes et interactives (Quel statut pour mon entreprise ? notamment).

En vous partageant ces différents organismes, sites et entreprises spécialisé.e.s, j’espère vous avoir donné de premières clés intéressantes pour vous aider dans le début de votre grande aventure entrepreneuriale.

Avant de clôturer ce nouvel article, je voulez vous partager également deux entrepreneuses qui m’inspirent chaque jours sur les réseaux sociaux en partageant leurs propre expérience, entre petites galères et grandes joies:

My Better Self: Entre sa Chaine YouTube et sa série Etudiante Entrepreneuse, son podcast In Power et sa page Instagram, de son pseudo, Louise est une inspiration de la première heure, dynamique et engagée, à suivre d’urgence !

Marie Eloy: Présidente du réseau d’entrepreneuse Bouge ta boite & de Femmes et territoire, animatrice du podcast des Echos, Elles ont osé, Marie est un référence dans le monde de l’entreprenariat féminin, et il y a de quoi ! Son LinkedIn est la mise à jour dynamique qui me rappelle que nous sommes un peu plus chaque jour à entreprendre et que rien ne nous arrêtera !

Ce sera tout pour aujourd’hui. J’espère vous avoir encouragé, conseillé et intéressé, j’ai conscience du chantier que représente un tel projet, croyez-moi, je connais les doutes qui assaillent au pire moment, mais je sais surtout que si nous en sommes arrivé là ce n’est pas pour rien, alors Let’s do this !

Prenez soin de vous et des autres, à la semaine prochaine,

Ella.

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 1 « Projet fou »

Il y a des contextes qui donnent des ailes, d’autres qui au contraire, paralysent. Mais ce que cette période de crise sanitaire, dû au COVID-19, m’a apprise c’est bien qu’il est avant tout question de Regard(s), sans jeux de mot avec le nom de ce blog … La maladie fait peur, lien invisible entre les vivants et la mort mais c’est surtout sa lecture et les analysent incessantes qui ont été faite à son égard, qui m’ont personnellement paralysées.

Serial entrepreneuse - STEP1

Alors, comment suis-je arrivée à penser à un projet entrepreneuriale dans cette folle période ? Comment faire abstraction du/des contexte.s pour créer des projets ? Par quels moyens se faire confiance et prendre confiance en l’avenir quand les seules projections qui sont faites sur nous et notre avenir ont pour mots clés: chômage, crise économique et virus ?

Quête d’indépendance

Oui, je vais commencer par un sujet sensible, parce que c’est bien d’une peur angoissée que ce projet fou est né. Une peur immense de ne pas réussir à (enfin) être indépendante.

Indépendance financière tout d’abord; de mes parents, des aides, de petits boulots étudiants payés une misère. Plus mes années d’étude ont avancé, plus j’ai commencé à me questionner sur ce lien étroit entre connaissances théoriques, savoirs faire pratiques et indépendance financière. Pourquoi m’était-il impossible d’utiliser ces connaissances et savoirs faires appris sur les bancs de la fac ou dans mes salles de DUT, afin de gagner en indépendance ? Pourquoi devais-je me contenter de boulots sous-payés, trop souvent, éloignés de mes études, généralement, au lieu de lier les trois |CONNAISSANCES / SAVOIRS FAIRE / INDEPENDANCE | pour une meilleure cohérence personnelle et professionnelle ?

Indépendance de travail ensuite; en terme de fonctionnement, d’horaires, de tâches, d’éthique. Parce que le monde du travail, je le connais déjà. Avec un stage par an depuis ma seconde, je sais à quoi je tourne le dos en me jetant dans l’entreprenariat. Je tourne le dos à un monde de l’entreprise qui, au mieux me dérange, au pire, me répugne. Je sais, les arguments de confort, de sécurité et de simplicité. Je comprend ce choix bien volontier, mais j’ai la chance d’avoir appris à argumenter mes opinions, à « Penser par moi-même »  (Spinoza, dédicace), à me faire confiance, alors pourquoi me contenter d’une place qui ne me donne pas le droit à la reconnaissance, au respect et à la curiosité ? Tout est à relativiser, bien évidemment, il y a des entreprises / institutions qui m’ont montré qu’il été possible de faire rimer travail avec plaisir dans le respect de chacun et chacune; mais ces entreprises / institutions là, elles existeront toujours dans 10 ans, non ? Alors qu’ai-je à perdre à me lancer, aujourd’hui, étudiante, dans ce projet fou ? RIEN.

Improviser pour mieux avancer

Au plus fort de la crise sanitaire, alors que nous étions encore dans les thématiques médiatiques de virus, infection et mort, la thématique de crise économique, de chômage et de dette est venue s’ajouter. Celles-ci n’étaient pas les premières, il y à quelques mois nous étions déjà, sur la thématiques racisme, armes blanches et injustice et encore avant sur celle d’attentats, de peur des étrangers et de crise migratoire. Que des thématiques pas du tout anxiogène qui donne foi en l’avenir et en notre humanité (LOL).

Une fois ce constat posé: le monde va mal et nous sommes dans la merde, que fait-on ?

D’abord, je crois profondément qui faut prendre conscience que l’on a le choix. Le choix de laisser nos peurs, angoisses et doutes prendre le dessus. Le choix de douter des autres et de soi. Le choix de rester sur un chemin classique: lycée – université – vie salariale; ou d’en sortir. Prendre des risques et improviser n’a jamais tué personne. Maintenant, j’ai parfaitement conscience que cette façon de voir les choses n’est pas simple pour tout le monde. Plus encore, elle ne l’était pas pour moi. Hyper angoissée de nature, je suis maniaque, aime les choses rangées, les listes et l’organisation. Avant, ma vie était simple, claire, tracée et ce la me rassuré. Maintenant, depuis quelques années et grâce (à cause) des différentes thématiques socio-politiques que je vous est citées plus haut, j’ai pris conscience que les contextes extérieurs ne dépendaient pas de moi.

Nous arrivons ainsi à la seconde prise de conscience vers l’improvisation; lâcher prise c’est bon pour la santé. « C’est maintenant ou jamais », « Crois en toi avant de croire en les autres », ces mantras que l’on entend toute notre vie et que nous sommes pourtant incapables de mettre en place, si on les prenait au mot ? Soyons clair, ma panique intérieure, mon psoriasis et mon mal de dos se portent bien mieux depuis que j’ai sauté dans le vide. Alors que plus rien ne me sécurise, que je ne sais pas de quoi sera fait demain et si je vais réussir ? Oui, parce que je crois en ma capacité à être, faire et m’adapter.

Je suis légitime parce que je suis

Souffrant du syndrome de la bonne élève depuis le début de ma scolarité, j’ai longtemps cru que seuls mes diplômes, mes engagements, mes bonnes actions réussiraient à montrer au monde ma valeur et ma légitimité à réussir. Coup dure, ce n’est pas le cas. Parce que ce ne sera jamais suffisant. Il y aura toujours des gens pour être meilleur.e, plus engagé.e.s, plus intéressant.e. Alors comment se sentir légitime ? Je n’est pas encore entièrement répondu à cette question et c’est bien normal, mais je commence doucement à en comprendre les clés, voici trois d’entres elles:

Clé n°1 | Confiance en soi: La seule personne avec laquelle nous allons passer toute notre vie, c’est nous-même, alors n’est-ce pas là la première grande histoire que nous devrions vivre ? Le chemin vers la confiance en soi est semé d’embuches, mais commencer à vouloir tendre vers cela c’est déjà un grand pas vers l’acceptation de soi, avec nos défauts et nos qualités.

Clé n°2 | Passion: Je ne suis qu’une jeune entrepreneuse, je ne comprend pas encore tous les rouages juridiques et financier et me perd souvent entre mes projections et la réalité, mais une chose est certaine: j’aime ce que je fais. Mon projet est guidé par ma passion, par des sujets qui me font vibrer et par les valeurs qui guident ma vie. Je ne suis pas la meilleure mais je crois connaitre suffisamment mon sujet pour être légitime à mener un projet en lien.

Clé n°3 | Bienveillance: C’est un mot d’ordre que j’aimerais donner dans tous les sujets, les contextes et problématiques, parce qu’une chose est sûre; nos sociétés manquent cruellement de bienveillance. Alors dans notre quête de légitimité soyons bienveillant, envers nous-même et les autres, soyons pour les autres ce que nous voulons que les autres soient pour nous et en croyons en nos projets, parce que c’est là que tout commence.

Un STEP 1 un peu philosophique, positif avec un brin de folie, c’est ce que je voulais vous transmettre aujourd’hui. Je ne sais pas ou je vais, c’est aussi angoissant qu’excitant mais une chose est certaine, je suis très heureuse de partager ce gros coup de folie avec vous.

A la semaine prochaine pour un article plus pratique dans lequel nous allons parler de statut, d’administratif et de bons plans, histoire de se jeter dans l’aventure entrepreneuriale une bonne fois pour toute.

Bonne semaine, prenez soin de vous, des autres et … soyez bienveillant.e !

Bagback AL – Part2

Cusco, capitale du peuple sacré

Il est temps pour moi de vous poster le second article de ce périple entre le Pérou et la Bolivie. Je suis vraiment désolée pour le retard mais entre la wifi des auberges qui laisse á désirer (en même temps je vous confirme que ce n’est pas ce que j’étais venu cherché) et le temps qui file à une vitesse phénoménale, j’ai eu un peu l’esprit ailleurs. Ailleurs et plus précisément dans les nuages, au sommet de la Cordillère des Andes et aux portes de la septième merveille du monde, Cusco la magnifique !

Perchée à 3400m d’altitude (et oui quand même!) « La Rome des Andes » est de ces carrefours terrestres au sein desquels les voyageurs et les traditions se rencontrent. Entre légendes vieilles de plusieurs siècles, richesses archéologiques inestimables et paysages uniques à couper le souffle, Cusco se pose comme la destination phare d’un périple en Amérique latine. Aux portes de la septième merveille du monde, le plus que célèbre Machu Picchu grâce auquel vous comprendrez les définitions de «peuple» et «traditions».

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Au rythme des visites culturelles, du musées précolombien à celui du Machu Picchu, en passant par les trois édifices religieux ornant la magnifique plaza de Armas [La Cathédrale de Cusco, la Cathédrale-Basilic de la virgen de la Asunción et l’Église de la compañia de Jesús], on déroule le fil de cette histoire qui ne cesse de s’écrire.

Et si Cusco ou Cuzco, comme vous pouvez aussi le voir écrit, semble au coeur de ce tout immense c’est bien parce que là est son rôle. En effet, en Quechua « Quiqu » de sa véritable topographie signifie »nombril », la ville est ainsi le coeur de l’empire Inca depuis son origine. Une impression de réunion que l’on retrouve aussi dans le magnifique drapeau Inca aux sept couleurs (à ne pas confondre avec le drapeau de la communauté LGBTQ+ composé lui des 6 couleurs de l’arc en ciel).

Un petit conseil en passant, dès votre arrivée dans la ville n’hésitez pas à vous adapter à l’altitude en douceur en consommant la très célèbre feuille de coca (en infusion ou en petite boule à mâcher au coin de votre bouche) et surtout en rythment vos moments de découverte par des petites pauses. En effet, vous allez très vite avoir le bonheur découvrir qu’en plus de son altitude au sommet, Cusco se décompose en une trentaine de quartier plus ou moins hauts. Un bon échauffement avant le Machu Picchu et ses centaines de marches…

Les lieux clés à visiter

  • Le musée précolombien — Plazoleta de las Nazarenas 231, 20S l’entrée avec possibilité de réduction étudiant. Tjr de 8h-22h.
  • Le musée du Machu Picchu — Santa Catalina Ancha 320, 20S l’entrée avec possibilité de réduction étudiant. Tjs exept dimanche 8h-16h.
  • La plaza de Armas et ses trois édifices religieux — Cathédrale de Cusco et Cathédrale-Basilic de la Virgen de la Asuncíon, 25S l’entrée pour les deux ou avec le boleto circuito religioso avec possibilité de réduction étudiant. Tjs 10h-18h, messe 6h-9h Tjs. Église de la compañia de Jesùs, 10S l’entrée. Tjs 9h-17h exept dimanche.

Bien sûr, si Cusco se pose comme une étape clé c’est aussi et surtout pour les deux haut lieux de l’empire Inca qui se trouvent à sa porte. Tant de légendes et de secrets regorgent encore au sein de la vallée sacrée et du Machu Picchu que certaine fois nous ne sommes plus en mesure de faire la différence entre ce qui fut et ce qui a été inventé, ou entre ce qui est réellement et ce que nous voudrions qu’il y soit.

Ici s’arrête ce second article issus de mes péripéties extraordinaires entre le Pérou et la Bolivie. Je fais effectivement le choix de ne pas vous développer plus la partie sur le Machu Picchu et la vallée sacrée car cela risque de n’être qu’un copier-coller de ce que vous pouvez trouver partout dans les multiples guide de voyage sur le sujet. Néanmoins, si vous êtes intéressés pour connaître mon expérience personnelle, n’hésitez pas à m’en faire part dans les commentaires, je le ferais un plaisir de vous faire un article bonus.

Sur ce, je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel article qui vous emmènera cette fois sur les rives du célèbre lac Titicaca, à la frontière entre le Pérou et la Bolivie. Très bonne semaine et allez les bleus (parce que oui, je ne me suis jamais sentie aussi fière d’être française que depuis que je suis loin de nos frontières) !

Ella

Voyage – Chili Part14

Trekking Manquehue & Manquehuito

Comme je vous l’avais confié dans le Chili Part13 je vous embarque aujourd’hui sur les traces d’un très beau trekking à 1h seulement de Santiago. Accessible à tous, ce parcours vous entrainera au sommet de la ville et vous offrira une vue panoramique incroyable sur la capitale chilienne, au coeur de la Cordillère des Andes.

Le Manquehue c’est un peu la légende pour les expat’ vivant à Santiago. Reconnu pour sa vue extraordinaire sur la ville, celui-ci est aussi malheureusement reconnu aussi pour tous les problèmes de vols et d’agressions qui sont rapportés. En effet, il est conseillé de faire le trekking en groupe (3 personnes minimum) et principalement en semaine. Il n’est pas question de se faire des films, mais plusieurs histoires ont circulé concernant des groupes d’étrangers qui ont été obligé de rentrer pieds nus , sans affaires après un vol violent sur les coteaux du Manquehue en semaine(c’est arrivé à une de mes amies). Ne prenez donc pas trop de risques et favorisez les fins de semaine beaucoup plus familiales et donc mieux surveillées.

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Le début de la randonnée se situe au coeur du très clinquent quartier de Vitacura (LE quartier de la population aisée, extra sécurisé, une ironie quant on voit les problèmes de vols…). Pour vous y rendre depuis le centre de la ville c’est assez simple ou du moins jusqu’à Las Condes… Via la ligne 1 du métro donc jusqu’à l’arrêt Escuela Militare puis à partir de là ça se corse ! Le plus simple est de prendre le bus C14 [sous un des arrêts devant la bouche de métro] mais pour cela encore faut-il qu’il passe et qu’il ne soit pas en panne… Sinon, je vous conseille de faire du stop! De nombreuses personnes se rendent de toute façon au cerro pour faire leur sport en week-end. En moins économique mais rapide il vous reste le Uber (comptez 5000 pesos la course jusqu’au départ de la randonnée en croisant les doigts pour que vous tombiez sur un chauffeur qui connait les environs).

 

Dans tous les cas, sachez que la rando dure au maximum 1h30 de montée et 45min de descente (pour des adultes sportifs du moins, sans être coureurs de haut niveau!). Pour éviter la pollution qui, vous l’aurez compris, est le gros point noire de la capitale chilienne, il faut mieux commencer à monter vers 10h, 12h maximum. Vers 15h la pollution envahie la ville et bouche donc la magnifique vue, ce serait dommage de monter pour ne voir que des gros nuages noirs… Evidemment, cela dépend aussi du temps, de la température et de la saison. En hiver la pollution stagne plus facilement, en revanche un jour de pluie fait redescendre toute forme de pollution.

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Cette randonnée reste un de mes coup de coeur affiliés à la ville de Santiago. Une expérience qui nous montre une fois de plus à quel point Santiago est unique, au coeur de cette si majestueuse Cordillère, entre sommets enneigés et cactus désertiques. A la semaine prochaine pour de nouvelles aventures !

Ella

 

Voyage – Chili Part13

Viña Concha & Toro

C’est avec deux jours de retard que je vous reviens cette semaine mais croyez moi, c’est pour la bonne cause! Entre visite de vignobles et trekking au sommet de Santiago j’ai maintenant de la manière pour deux beaux articles. Commençons d’ailleurs dès maintenant, direction le plus célebre vignoble chilien, je parle bien entendu de Concha & Torro.

A 20km au sud de Santiago le vignoble Concha & Toro vous plonge dans une autre dimension au coeur d’un sublime domaine de plusieurs hectares dessiné par le paysagiste français Gustave Renner. Ce n’est d’ailleurs pas la seule chose que la maison viticole la plus célebre du Chili (et la plus exportée à l’étranger) doit à la France. En effet, c’est suite aux ravages du Phylloxera (petit insecte qui s’attaque aux racines des vignes) sur les vignobles français que le cépage Cabernet-Sauvignon et Merlot (français) furent implantés au Chili par système de greffe. Les vignes de ces cépages furent ainsi greffées sur de nouveaux pieds (Américains) et implantés dans les vallées chiliennes ou ils s’adaptèrent parfaitement au climat.

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C’est ainsi que plusieurs dizaines d’années plus tard les derniers pieds de vignes issus du célebre cépage Français Cabernet-Sauvignon font fureurs… depuis le Chili! Une réussite que la maison Concha & Toro doit aussi à son image de marque des plus remarquable. Implantée au coeur d’un sublime domaine dominé par une maison de maitre d’architecture classique hispano-européen, la marque se démarque par ses créations inspirées et réalisées selon son image, entre nature et gourmandise.

Exploitant une dizaine de vignobles autour de Santiago, de la vallée du Maipo, dans les régions de Rancagua et de San Fernando, mais aussi en Californie et Argentine, Concha & Toro est la preuve ultime du rayonnement chilien en terme de buisines viticole.

 

Pour découvrir une partie de cette histoire il faut donc vous rendre à Pirque ou se trouve la maison mère de la marque fondée en 1883 par don Melchor Concha y Toro. Pour 12 000 pesos vous aurez ainsi le droit à une fantastique visite du domaine, des jardins au caves, 1h15 en tout, rythmée par trois dégustations. C’est tout d’abord dans le parc enchanté que vous débuterez par un léger vin blanc en parfait harmonie avec le cadre, avant de poursuivre vers le bâtiment de transformation devant lequel vous dégusterez le formidable « Terrunyo ». Après avoir découvert l’histoire de la maison grâce à votre guide passionné (visites en anglais, portugais et espagnol) et à un jeu son et lumière étonnant vous finirez avec la dégustation du très célèbre vin « Castillero del Diablo » [Il est la signature du vignoble, le meilleur crus de la maison!] au coeur des caves.

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Une découverte très complète donc pour les passionnées et amateur.trice.s qui se laisseront facilement embarquer pour cette balade magique le verre à la main et les étoiles dans les yeux.

Questions pratiques:

Pour vous y rendre ligne 1 du métro direction Plaza de Puente Alto arrêt Las Mercedes puis bus n°80 direction Pirque, arrêt Vicuna Mackenna (le vignoble est l’attraction de la ville donc pas de panique). Comptez 1h30 depuis le centre.

Entrée à 12 000 pesos en semaine, 16 000 pesos en week-end, pour le tour Tradiccional  avec les trois dégustations . Un verre à vin au sot de la maison offert!

Pour une visite en fin de semaine il est conseillé de réserver via le site web (lorsqu’il fonctionne…), faite bien attention au choix de votre langue. Sinon, il est possible de visiter sans réservation mais pour cela venez plutôt en matinée (beaucoup moins de monde avant 14h).

Le monde et le vin appartiennent à ceux qui se lèvent tôt!

Site web:https://www.conchaytoro.com/?lang=es_es

 

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Maintenant que vous avez l’eau à la bouche il est temps pour moi de vous laisser. Je vous retrouve vendredi prochain (promis, dans les temps!) pour un nouvelle article riche en beaux paysages… Hasta pronto !

Ella

Voyage – Chili Bonus

Museo chileno de arte Precolombino

Alors que les revendications féministes paralysent le pays et donc mon université, je vous reviens avec un petit article bonus dédié à l’incroyable musée d’art précolombien de Santiago. Pour comprendre une culture il faut comprendre son histoire, partons donc sur les traces de ces peuples à l’origine du vaste continent sud Américain…

De tous les musées présents dans la capitale chilienne, celui-ci est reconnu comme l’un des meilleurs. Personnellement, je le place bien volontiers en seconde position derrière le musée des droits de l’homme que je vous est présenté dans un article antérieur. A eux deux, ils permettent de faire le tour de cette histoire chilienne, très riche et complexe, à base de peuples indigènes, de mélanges multiculturelles, de colonialisme, de dictature et de reconstruction.

 

Pour vous exposer l’infrastructure du musée, celui se compose de trois étages, chacun composés de plusieurs pièces (12 en tout) exposants les vestiges de ce que furent les peuples indigènes, premiers habitants du continent latino Américain. De l’Amazonie aux Andes Incas, des mapuches aux Mayas, ce musée permet de brosser des Histoires riches de plus de milles ans à travers des objets uniques et précieux.

Des vases incurvés aux masques sacrés en passant par les incroyables tapisseries Incas, chaque objet porte en lui un pan de cette histoire trop longtemps oubliée. Parce que plus que de simples objets de décoration, nous parlons bien ici de preuves ultimes des mythes et coutumes de ces peuples pour la plupart éteints et qui portaient en eux une science et une philosophie jamais égalée.

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N’hésitez donc pas à aller vous perdre entre ces collections finement créées et vous plonger aux coeur de ces pièces assombries et parfaitement agencées pour mettre en avant la beauté intime de chaque objet.

Adresse: Bandera 361, Santiago de Chile
Horaires: Du lundi au vendredi de 10 à 18h
Site web: http://www.precolombino.cl/en/
Contacts: (56-2) 2 928 1500 & www.precolombino.cl
Il est à noter que le musée est accessible aux personnes à mobilité réduite

Je vous souhaite une très bonne semaine et vous dis à vendredi pour un nouvelle article, besos!

Ella

Voyage – Chili part12

Ile de Pâques [Rapa Nui] / Nord de l’île

Il est déjà l’heure pour moi de clôturer cette série de trois articles sur l’île de Pâques, qui restera à jamais dans ma mémoire comme l’un des lieux les plus extraordinaire que j’ai pu visiter. Cette fois ci, c’est au nord de l’île que je vous entraine, entre plage de sable blanc et carrière de moais, des lieux aussi uniques qu’époustouflants.

Le nord de l’île se défini dans les grandes lignes à partir d’Akahanga, site archéologique à flan de falaise, entre l’océan bleu turquoise et les immense colines vertes qui ne sont pas sans nous rappeler l’Irlande. Les statuts sont ici couchées (12 au total) mais le lieu vaut le détour pour  découvrir les ruines d’habitations qui ont, d’après la légende, abrité le roi Hotu Matu’s avant sa mort.

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Pour en revenir à notre découverte de la partie nord de l’île, si je vous parle du site archéologique sur le flan Est ce n’est pas pour rien. En effet, jusqu’à Akahanga je vous conseil de faire des économie [et du bien à la planète] en favorisant la location de vélos ou vos p’tites jambes plutôt que la location d’une voiture. En effet, la partie Sud peut facilement se découvrir en une, deux journée si on prend son temps, avec des moyens de transport doux et non polluant. En revanche, la partie nord, composée de la plage Anakena, de la carrière Rano Raraku et de l’alignement de moais Ahu Tongariki (que je vous présente dans la suite de l’article) sont plutôt éloignés et donc peuvent nécessiter un moyen de location à moteur (voiture comme quad ou scooter).

Pour rendre la balade des plus agréable, je vous conseille de simplement longer la côte par le flan Est, vous y trouverez plusieurs lieux archéologiques, peut connus mais tout aussi intéressant. D’autant plus que cette balade face à la mer vous permettra de découvrir de nouveaux paysages de l’île, des plaines de chevaux sauvages, à l’eau turquoise de l’océan, dont les reflets changent de couleurs au fil des saisons.

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Pour vous permettre de visualiser au mieux le parcours que je vous propose, je vous présente les trois lieux clés du nord de l’île dans le sens ou vous les trouverez lorsque vous venez d’Hanga Roa par le flan Est en longeant la mer (voir carte).

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Rano Raraku

Rano Raraku est donc le premier des trois. Volcan et plus grande carrière de l’île, ce lieu unique au monde a fait une part de sa grandeur et pour cause, c’est ici que les Moais sont entrés dans l’histoire. En effet, 95% des Moais de l’île ont été construits dans ce lieu, à même la pierre du volcan. Il est d’ailleurs facile de confirmer ces dires puisque un certain nombre de Moais jamais achevés restent encore à moitié implantés dans le volcan et cela pour l’éternité. Cette roche fait de tuf volcanique et de cendres compressée procure un matériau extraordinaire pour la structure des statuts par sa solidité (elle ne s’effrite pas) et sa maniabilité (sa composante de cendre la rend plus facilement travaillable).

Une fois arrivez sur le lieu vous faite tamponner votre ticket (attention, ce lieu ne peut se visiter qu’une fois comme le village sacré d’Orongo!) puis vous avancer sur un petit chemin rocailleux jusqu’à arriver à une intersection. En partant à gauche vous arriverez au bord du cratère du volcan Rano Raraku en 15 min de marche, vers la droite c’est la carrière qui vous attend. Comptez 1h30 pour tout visiter en prenant votre temps et croyez moi, il y a beaucoup de choses à voir!

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Pour commencer par le cratère, celui-ci est composé d’un petit lac frangé de Tototra (joncs) et encerclé par des bouquets d’arbres fruitiers, magnifiques lorsqu’ils sont en fleur (mai, juin). Le lieu est une fois de plus unique, entre nature paisibles et moais éternels, une impression de bulle hors du temps.

Parlons maintenant de la carrière, la fameuse. Pour Alfred Métraux (dans son livre sur l’île de Pâques publié en 1941), « du point de vu artistique, les bustes du volcan Rano Raraku sont les plus parfaits », alors imagez l’effet lorsque vous vous retrouvez au coeur même du lieu de leur création. Celui-ci est tellement irréel qu’au bout de quelques minutes vous aurez l’impression que chaque morceaux de pierre est moais en devenir. 397 statuts reposent ici, terminée, en création ou à peine commencées, elles composent cette collection millénaire qui forge les légendes de l’île de Pâques. Parce que si ce lieu est si irréelle c’est aussi pour tous les questionnements qu’il pose. Comment des statuts aussi immenses, lourdes et conséquentes ont elles ensuite été déplacées? Comment les moais, même si ensevelis à cause des glissements de terrain pour certains, sont-ils restés en états, comme figés dans le temps? Catastrophe naturelle ou renversement du pouvoir, épuisement des ressources ou guerres tribales, aucune hypothèse n’est écartées.

Dans votre déambulation hors du temps ne passez pas à côté du « Géant » situé en bas de la carrière, dans l’axe du parking. C’est le plus grand moai jamais construit, 21.60m pour 200t, couché la tête vers le ciel, il aurait sans doute été intransportable. Un lieu unique donc à ne louper sans aucun prétextes qui nous éblouit un peu plus tout en nous questionnant sur les secrets de notre humanité.

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Tongariki

Le lieu est visible depuis le haut de la carrière et complète parfaitement sa visite. Parce que si la construction des Moais et leur déplacement reste un mystère, leur mise en place reste tout aussi mystérieux.

Plus important site de moais de l’île, Tongariki réuni 15 statuts géantes au tailles et esthétiques différentes sur un même alignement de 200m. Un seul des moais conserve son pukao (chapeau traditionnel) et le plus grand pèse 88 tonne. Un ensemble à couper le souffle donc qui se fond dans le paysage, avec en fond de toile l’océan et le ciel infini. Entre guerres tribales et tremblements de terre (le ahu fut mis à terre en 1960 par un tremblement de terre de magnitude 9.5 sur l’échelle de Richster), le lieu a connu plusieurs déconstructions qui lui ont valu d’être rénové entre 1960 et 1961 grâce à l’aide du gouvernement japonais et de la société de construction Tadano (les donateurs sur l’île sont aussi diversifiés qu’incohérents, histoire d’intérêts j’imagine…).

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Pour pouvoir admirer le lieu dans son meilleur angle je vous conseille de vous lever très tôt et de venir admirer le levé de soleil, sans aucun doute le plus magnifique de toute l’île! Vous ne serez pas les seuls mais cela n’est pas dérangeant tant que tout le monde respecte les règles de bienséance. Les locations de voiture se faisant sur 24h le mieux et de louer de 10h à 10h, ce qui vous permet de visiter le nord de l’île la veille et de venir voir le levé de soleil le lendemain [comptez 30min pour venir directement en voiture depuis Hanga Roa].

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Ahu Anakena

Pour finir ce grand tour de l’île de Pâques, voici la plus belle plage de l’île. Parce que oui en plus des volcans, des falaises, des pleines, des carrières, des villages ancestraux et des sites archéologiques, l’île compte une plage et pas des moindres !

Entre sables blanc, eau turquoise et cocotiers on se croirait déjà à Tahiti (à 5h d’avion seulement…) et pourtant nous sommes toujours sur l’île de Pâques, même si, en effet, les cocotiers ont été importés de Polynésie… En descendant depuis a route (seul accès à la plage), on découvre un ensemble de 7 statues, l’ahu Nau Nau dominant la baie. 5 d’entre elles sont intactes et 4 conservent même leur pucao, superbement conservées donc malgré les dommages subies (elles sont restées longtemps enfuies dans le sable après avoir été jetées à terre par les colonisateurs). Les traits fins de leurs visages, leurs oreilles parfaitement taillées et dans leurs dos les symboles évoquant les éléments naturels font d’elles les statues les mieux conservées et détaillées de l’île.

Entre nouvelles découvertes ancestrales et repos sur le sable blanc, un lieu qui vaut le détour et qui finira de vous transporter à travers cette belle découverte de l’île aux mystères.

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Nous arrivons à la fin de cette série dédié à la merveilleuse Rapa Nui, ce lieu unique et magique reste pour le moment le plus extraordinaire que j’ai eu la chance de visiter, d’autant plus que, pour l’anecdote, j’ai eu la chance d’y fêter mes 20 ans ! 

Je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvelle article de retour à Santiago avant un départ vers de nouvelles aventures, buena semana !

Ell

Voyage – Chili part11

Ile de Pâques [Rapa Nui] / Sud de l’île

Je suis aujourd’hui de retour pour ce second article dédié à l’île de Pâques et plus spécifiquement au Sud de l’île. Reconnu pour le volcan Rano Kau et plus particulièrement le village attenant d’Orongo d’où est issu le célèbre cérémonial de l’homme oiseau, ce bout de terre unique à vous couper le souffle vaut le détour.

La partie sud de l’île est logiquement la première que vous risquez de découvrir lors de votre périple. En effet, c’est de ce côté que se situe le petit aéroport de Matarevi, reliant l’île au continent et logiquement placé en périphérie d’Hanga Roa, capitale de Rapa Nui. Ainsi, tous les logement de l’île se regroupent dans ce périmètre, tout comme les agences de location de voitures et autres véhicules à moteurs, organisant aussi des excursions. Pour visiter seulement cette première partie de l’île je vous conseille de ne pas louer de voiture ou autre engins à moteurs, mais plutôt de vous dégourdir les jambes en découvrant les alentours à vélo ou à pied. Un bon moyen de ne pas polluer ce lieu unique tout en vivant l’expérience avec le corps en plus de la tête!

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Ahu Tahai

Accolé à la mer en longeant la côte ouest de l’île, ce site vous permet de vous rendre compte rapidement que oui, vous êtes bien arrivé sur l’île de Pâques! Comptant trois séries de plates-formes, dont l’une supporte un bel ensemble de 5 statues plus ou moins tronquées (style archaïque), Ahu Tahai est le premier site archéologique que vous rencontrez en partant du centre ville. Deux moais solitaires complètent l’ensemble avec un petite particularité pour le deuxième. En effet, celle-ci appelée Ko Te Riku est, la seule statue de l’île à avoir retrouvé  ses yeux à l’heure actuelle [symbol très important puisque chez les Rapa Nui les yeux représentent l’âme (dit mana) et permettent à la statue de devenir Aringa Hora (visage vivant des anciens). L’ajout des yeux était considéré comme une forme de batême dans les pratiques ancestrales]. Coiffée du pukao (chignon rouge), c’est un des moai les plus impressionnante de l’île, notamment par la présence plus « vivante » que lui apportent ses yeux.  Pour la petite histoire, les yeux des moais fait de corail blanc et d’une pierre volcanique rouge (scorie), étaient fixés à même la pierre avant que la statue soit relevée. Vous pouvez d’ailleurs observer sur toute les statues de l’île la cavité dans laquelle les yeux étaient ensuite installés. L’alignement des 5 statuts d’Ahu Tahai est reconnu pour être le meilleur spot de couché de soleil de l’île, ne boudez pas cette occasion, c’est vraiment extraordinaire et les couleurs sont différentes tous les soirs !

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Pour vous rendre sur ce lieu, longez la côte sur 2km au nord d’Hanga Roa en partant du petit port de pêche (vers lequel se situe la porte, Correo et la majorité des écoles de plongé de l’île). Normalement impossible de vous perdre et sinon n’hésitez pas à demander votre chemin, les habitants ont l’habitude des touristes!

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Volcan Rano Kau & village d’Orongo

En dehors des  célèbres moais, la première chose qui surprend lorsque l’on arrive sur cette île c’est son écosystème. Perdue au milieu de l’océan pacifique entre deux continent (l’Amérique et l’Océanie), Rapu Nui interpelle et fascine pour ses microclimats changeants du tout au tout, entre les cratères de ses volcans et l’étendue de ses plaines. Ce n’est donc pas pour rien si une légende la considère comme la face apparente de l’Atlantide! Si il y a bien un lieu qui illustre parfaitement cette idée de microclimats c’est bien le volcan Rano Kau. Situé à 7 km environ du centre d’Hanga Roa (comptez 1h30 à pied, 15min en voiture), Rano Kau est sorti des entrailles de la terre il y a de ça 2.5 millions d’année en creusant en son coeur un immense cratère profond de 200m (1600m de diamètre). Il abrite un microclimat tropical, pareil à une oasis, composé de grosses mares et de petits étangs couverts de totora (joncs). Ouvert sur la mer par une brèche, ce cratère fascine par ses couleurs changeantes en fonction des rayons du soleil et ses composantes uniques au monde.

« C’est un Colisée immense et magnifique, dans lequel manœuvrerait aisément une armée », disait Pierre Loti en 1872.

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Sur la face Est du cratère, entre son coeur et l’océan, on découvre les restes de constructions de pierres qui formaient autrefois le village cérémonial d’Orongo. Destinées au rite de l’homme oiseau, ces 53 maisons de pierre qui se fondent dans le paysage, sont accesibles par une seule entrée évitant ainsi le vent et les ennemis. Les familles venaient s’abriter ici lors du cérémonial de l’homme oiseau qui se déroulait tous les ans entre aout et septembre. Chaque tribu devait au préalable élire son champion, le hopu manu, pour assurer sa place dans la compétition. Son but ultime: ramener à la nage le premier oeuf d’oiseau de l’île de Motu Nui, située en face du village (2km à la nage contre vents et marées). Pour gagner, il leur fallait ramener le précieux butin entier et en bon état tout en affontant une seconde fois l’océan et ses caprices ainsi que la falaise haute de 300m, dernier rempart avant le village. Une cérémonie unique au monde qui finit de donner à ce lieu une atmosphère particulière dont on se souvient longtemps.

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Ahu Akivi

Le dernier lieu central du sud de l’île est situé à 9.5 km d’Hanga Roa, au milieu des colines et loin de l’agitation des côtes. Sa place centrale géographiquement et la grandeur des 7 statues le composant, font de ce lieu un emblème de l’île, particulièrement sous les dernier rayons du soleil. Ces 7 superbes moais, hauts de 4m, ont pour particularité d’être les seuls de l’ile à être tournés vers la mer. Cette caractéristique serait dû à leur origine, en effet, contrairement aux autres moais, ceux-ci n’ont pas été effigiés en l’honneur de  rapa nui mais de 7 envoyés du roi Hotu Matu’a venus reconnaitre l’île. Ainsi, n’ayant pas aimé le bout de terre à leur arrivé, il ont étaient tournés vers la mer plutôt que vers l’île. Si les autres moais protègent l’île, eux la dénigrent. Il n’en reste que c’est ce site qui auraient été utilisé par les prêtres colonisateurs pour fixer le calendrier de l’année. En effet, les moais étant placé face au soleil couchant, ils ont un bon repair de temps.

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Pour les sportifs, je vous conseille ces trois visites à vélo. C’est largement faisable en une journée, équipé.e.s de chapeaux, crème et lunette de soleil, ainsi que d’un pique-nique et de beaucoup d’eau (le climat tropical favorise la transpiration…). D’autant plus que croyez moi, l’effort rend les choses encore plus belles, que ce soit le cratère du volcan ou le couché de soleil sur Ahu Akivi, une très belle journée en perspective!

Nous arrivons déjà à la fin de ce second article dédié à l’île de Pâques! Je vous retrouve vendredi prochain pour le troisième et dernier article qui vous fera découvrir la partie nord de l’île, entre plage de sable blanc et carrière de Moais.

Buena fin de semana,

Ella.

Voyage – Chili part10

Ile de Pâques [Rapa Nui] / Infos pratiques

Il y a des lieux uniques sur cette planète, l’île des Pâques est l’un d’eux.

En 5 jours j’ai eu la chance extraordinaire de découvrir ce bout du monde sous tous ses angles, c’est pourquoi un seul article ne suffira pas. J’ai donc décidé de vous écrire trois articles sur cette île aux merveilles; en voici le premier destiné aux informations pratiques. Les deux prochains seront destinés aux lieux à voir absolument, des moais aux volcans, dans le Sud pour le premier, puis dans le Nord pour le second.

Pour commencer, la première chose surprenante lorsque l’on arrive enfin (après 5h d’avion depuis Santiago) au dessus de l’île de Pâques, Rapa Nui de son vrai nom, c’est la taille du lieu. Aussi grande que l’île d’Oléron (173 km3), oui seulement, Rapa Nui est de plus, l’île la plus éloignée de toute terre habitée avec Tristan da Cunha dans l’océan Pacifique. Remplie de mystère, celle qui s’est fait connaître pour ses statues de tuf volcanique uniques au monde pouvant aller jusqu’à 9.80 m pour 74 tonnes, regorge de secrets et de paysages aussi époustouflants les uns que les autres. Parce que si les Moais sont la marque de fabrique de l’île, c’est sa nature tropicale, des volcans aux falaises en passant par les pleines vierges, qui m’ont avant tout ébloui.

Pour commencer par le début et pour situer ce lieu extraordinaire, Rapa Nui est située à 3 760 km du Chili et 4 100 km de Tahiti En forme de triangle isocèle, elle peut se diviser en deux parties, son nord et son sud. Sa seule et unique ville et capitale, Hanga Roa, regroupe une grande partie de sa population (décision du gouvernement chilien, prise il y a quelques années, de regrouper tous les habitant de l’île afin de protéger le reste des terres classées au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995, abus de pouvoir ou réel souhait de protéger l’île, les avis diverges…).

 

Hébergements

C’est à Hanga Roa que se situe tous les hébergements disponibles sur l’île, du camping à 8 000 pesos la nuit avec tente, matelas et sac de couchage compris (Camping Minihoa, gros coup de coeur), à l’hôtel de luxe avec clime et spa à 230 000 pesos la nuit. L’avantage principale du camping se tient au fait que le climat subtropical de l’île nous protège du froid même si la nuit le sac de couchage n’est pas de trop. En revanche, le camping est situé face à la mer (comme la chanson) et en plaine, le vent et le bruit des vagues font donc automatiquement parti de vos nuits, mais bon c’est aussi ça le dépaysement!

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Nourriture

Concernant la nourriture il faut savoir que tous les aliments coûtent en moyenne deux fois plus que sur le continent, ainsi, je vous donne le même conseil que tout le monde: amenez vos aliments secs et des conserves. De plus, une chose très importante à savoir, les vols LATAM depuis Santiago (seule compagnie à être autorisée depuis le Chili) inclus automatiquement deux bagages en soute de 24KL chacun, de quoi amener plus que nécessaire. D’ailleurs petite anecdote, ne soyez pas étonné de voir arriver les chiliens avec des males entières remplies de nourriture, leur passion: se retrouver en famille ou entre amis pour faire un Asado (sorte de barbecue composé principalement de viande) face à la mer, pas bêtes les chiliens!

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Paiements

Concernant les paiement très peu d’agence de location et de logement acceptent les cartes bleues, d’autant plus lorsqu’elles sont internationales, le mieux est donc d’arriver avec du liquide , au moins pour les premiers jours. Pour le reste du séjour pas de panique, des bornes pour retirer sont présente dans la partie basse de la ville, prenez la rue qui descend vers le port, à votre gauche sur la rue principale, vous ne pouvez pas vous tromper! En plus et contrairement à ce que dit la légende, les frais bancaires ne sont pas si élevés que cela comparer à certains endroits au Chili, comptez 4 000 pesos par retrait.

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Transports

Le seul transport en commun existant sur l’île est une navette qui circule tous les jours, exceptés dimanche et jours fériés et qui vous emmène directement à la plage Ahu Anakena dans le nord de l’île (plus belle et grande plage du bout de terre). Pour les autres visites je vous conseille tout simplement de vous regroupe à 4 ou 5 pour louer une voiture sur un ou plusieurs jours (30 000 pesos 24h pour une voiture 4 places,  quelques écarts de prix en fonction des agences, n’hésitez pas à comparer). Sinon sur une journée, la location de vélos reste aussi une bonne option (8 000 pesos 8h, 15 000 pesos 24h). Le tour de l’île en entier peut se faire en une journée pour les sportifs, mais attention ne vous fiez pas aux apparences, l’île est loin d’être complétement plate!

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Visites

Rapa Nui étant dans son entier protégée par l’UNESCO, elle est considérée en elle même comme un parc naturel national protégé. Ainsi, pour pouvoir accéder aux lieux clés de l’île (Ahu Tahai, seul moai avec des yeux, volcan Rano Kau et village d’Osorno, le site du culte de l’homme oiseau…) il vous payer dès votre arrivé un pass d’entrée. Pour les touristes il coûte 54 000 pesos (et oui quand même…) et pour les titulaire du RUT (carte nationale d’identité chilienne), 20 000 pesos. Ainsi si vous êtes étudiant ou en VISA vacance/ travaille au Chili et que vous avez dû obligatoirement passer les queues infernales pour créer votre RUT, vous êtes considéré-e comme chilien-ne (enfin un avantage!).Avec ce pass vous avez un accès illimité à tous les lieux clés de l’île, il vous suffit de le faire tamponner à l’entrée, excepté pour la carrière (lieu ou ont été créés les Moais) et le site du culte de l’homme oiseau, regroupant des pétroglyphes et le village, qui ne visitent qu’une seule fois. Petite astuce: afin d’éviter la queue interminable à la sortie de l’avion je vous conseille tout simplement d’acheter votre pass une fois installé au petit magasin du parc situé en ville [face à la rue descendant au port].

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Liens essentiels

-La compagnie chilienne LATAM desservant l’île depuis Santiago: https://www.latam.com/es_cl/

-Le camping Mihinoa [il est moins cher de réserver directement sur le site, on paye en liquide à l’arrivée]: https://www.camping-mihinoa.com/

-Pour les curieux, la page de l’île sur le site de l’UNESCO: http://whc.unesco.org/fr/list/715

Je vais m’arrêter là pour ces explications pratiques et essentielles. Je vous retrouve mercredi pour un article un peu plus passionnant et dédié aux lieux clés du sud de l’île. Buena fin de semana, besos.

Ella

PS: Les photos c’est cadeau, il fallait bien que je vous fasse rêver un peu !

 

Voyage – Chili BONUS1

Teremoto, à faire trembler vos murs

Aujourd’hui, il est temps pour moi de vous présenter mon premier article bonus chilien et pas des moindres. Comme vous le savez sans doute, les terres chiliennes sont régulièrement secouées par des tremblements de terre plus ou moins violents. Mais ce que l’on sait moins c’est que les tremblements proviennent aussi régulièrement des verres que l’on vous sert, je vous explique…

Vous ne pouvez vous rendre au Chili sans entendre parler de cette boisson alcoolisée à base de pisco (eau de vie de vin produite au Chili), de vin blanc, de grenadine et de glace à l’ananas. La légende raconte que cette boisson a été servie pour la première fois à un étranger qui voulait un breuvage rafraichissant [d’où la glace à l’ananas].

Quant à l’origine de son nom [Teremoto = Tremblement de terre], deux versions s’opposent pour l’expliquer:

*La première dit que cette boisson fût créée pendant le tremblement de terre du 3 mars 1985, un des plus important que le pays est connu (143 morts et plus de 1 990 blessés).

*La seconde justifie tout simplement ce nom par les effets créés par la boisson, aussi animés qu’un tremblement de terre et qui ne peuvent vous laisser de marbre.

Dans tous les cas, une chose est sure, cette boisson super bien dosée vous permet de vivre une expérience haute en couleur, au moins aussi agitée qu’un tremblement de terre coefficient 8. Les jambes qui tremblent, la tête qui tourne et cette merveilleuse impression que tout va beaucoup trop bien. Si je peux vous donner un conseil d’amie, n’hésitez pas à vivre cette expérience à plusieurs, histoire d’être sure de retrouver votre chemin lorsque sonnera minuit (ou plus…)!

A Santiago, deux bars sont reconnus comme les deux meilleurs endroits pour boire un Teremoto: El Hoyo et La Piojera. J’ai eu la chance de tester le second avec mes colocs la semaine dernière et je vous confirme que c’est un lieu qui vaut le détour.

Tout d’abord, pour l’ambiance purement chilienne que l’on a du mal à retrouver lorsque l’on se cantonne aux bars et restos huppés de Bellavista. Ensuite, pour ces verres de Teremoto aussi esthétiques (grâce au mélange de la grenadine et de la glace à l’ananas) que délicieux. C’est d’ailleurs une des raisons principale pour laquelle le Teremoto monte aussi rapidement à la tête: très sucré, on ne sent pas beaucoup l’alcool et le boit donc comme un simple verre de cocktail sans alcool, grosse erreur ! Mais ça, on ne sans rend compte que le lendemain matin…

Nous arrivons maintenant à la fin de cet article bonus à la gloire du tremblant teremoto. Je vous retrouve vendredi pour un article toute en émotions dédié au musée des droits de l’homme de Santiago sur le thème de la dictature de Ponochet. En attendant prenez soin de vous et n’oubliez pas: l’abus d’alcool est dangereux pour la santé !

Ella

 

Post-Master Episode 1: Dans la cage aux lions

Voilà, c’est fini

Pendant mes cinq ans d’étude, comme la majorité des étudiant.e.s, j’ai foncé tête baissée. Entre dossiers, oraux, mémoires, il faut dire que je n’avais pas vraiment de temps pour penser. Sans parler de la vie quotidienne, entre jobs étudiant, colocations animées et sorties entre ami.e.s. 

L’avenir ? Il semblait tracé. 

Depuis la fin mon Master 1 et à la suite d’une dizaine de stages réalisés entre ma seconde et mon Master, j’avais choisi l’entrepreneuriat. Pour la liberté d’action, pour pouvoir explorer mon plein potentiel entrepreneurial et enfin pour pouvoir vraiment faire bouger les choses dans mon secteur passion: l’éducation. Mais au delà de ce projet, mon avenir était assuré: 

Mon Master offrait de nombreux débouchés. 

Dans les ONG, les institutions d’état, les associations, partout nous étions attendu pour manager des projets en éducation, accompagner les enseignant.e.s dans la mise en place de pédagogies adaptées, développer des solutions numériques éducatives cohérentes et adaptées. 

Avec de la volonté et de l’énergie, le monde était à nous. 

Alors quand la crise sanitaire a freiné mon projet entrepreneurial, quand j’ai compris que le Ministère de l’éducation nationale était une forteresse presque infranchissable pour les jeunes innovant.e.s et que j’ai du chercher un poste pour survivre financièrement: 

Je suis tombée de haut.

Non seulement nous n’étions pas attendu.e.s, mais en plus nous n’étions pas ceux/celles qu’ils.elles attendaient. Pas suffisamment expérimenté.e.s, trop jeunes, très mal renseigné.e.s et préparé.e.s. Mes premiers mois de quête ont été lunaires. Je ne comprenait rien; ce n’était rien de ce que l’on m’avait dit. 

Pourquoi un tel Gappe ?

En lançant cette nouvelle série d’articles, je souhaite questionner un fonctionnement en péril et tenter de comprendre: Pourquoi l’entrée dans la vie active est-elle aujourd’hui si difficile pour les jeunes diplômé.e.s Bac+5 ? Pourquoi les entreprise, les institutions, les pépinières entrepreneuriales et nous semblons être sur un créneau horaire si différent ? Pourquoi les universités ne nous préparent-elles pas vraiment à la cage au lions ? 

J’ai ma petite idée sur cette dernière question mais vous, qu’en pensez vous ? 

Comment avec-vous vécu votre Post Master ? 

Et après ? Attente VS Réalité

  • Entrepreneuriat: vous n’êtes pas suffisamment stable financièrement 

L’entrepreneuriat c’est le nouveau Everything Is Possible. Depuis l’essor de la Startup nation sous la première air Jupiter, l’entrepreneuriat est devenu un voie à part entière dans une carrière professionnelle. Pour les trentenaires en quête de sens, les cinquantenaires en reconversion et les jeunes diplômés avides d’innovation et d’indépendance. 

Pour moi aussi l’entrepreneuriat est devenue un Goal. Pace que je suis de nature entreprenante. Parce que depuis toujours je mène en permanence trois projets de front. Parce que j’ai cru très fort au crédo: je l’ai fait donc tu peux le faire aussi. 

Je n’ai pas abandonné mes rêves d’entrepreneuriat, parce que crois toujours que c’est un modèle qui me correspond. Ceci étant dit, il est tant de dire la réalité: l’entrepreneuriat n’est pas pour tout le monde, à tous moments. Pour se lancer il faut des fonds. Pour se lancer il faut une connaissance de son secteur d’activité, une certaine expérience et un réseau. Pour se lancer il faut se sentir légitime de le faire et donc être bien entouré.e. 

Sans cela, la grand saut vers l’entrepreneuriat risque surtout de rimer avec une belle chute, épique et douloureuse. Parce que si l’on apprend bel et bien de ses échecs, cela ne les empêche pas de faire mal, voir très mal. 

Pour quel résultat ? Surtout, ces blessures là n’étaient-elles pas évitables ? 

  • Entreprises: vous n’avez pas suffisamment d’expérience 

Au bout d’une cinquantaine de CV déposés au grès de mes recherches acharnées, j’ai commencé à me poser des questions. Moi qui était si fière de mon parcours universitaire singulier et internationale, moi qui mettait tant d’énergie dans mes investissements associatifs, mon blog et mon podcast, moi qui venais d’être reconnue comme major de promo, je ne comprenais pas. 

Fière de mon identité professionnelle finement travaillée, je ne comprenais pas pourquoi ces dizaine et dizaine de mails sans réponses, ces entretiens décrochés au prix d’une rage acharnée soldés par des échecs enchaînés. La raison était simple: je n’étais pas l’employée qu’ils.elles recherchaient. 

Trop jeune, ils.elles ne faisaient pas confiance à ma fougue jeunesse. Pas suffisamment expérimentée, ils.elles refusaient de prendre en considérations mes 11 stages en 7 ans, mes 52 articles en 5 ans et mes 2 expériences de responsable d’antennes associatives. Dans tous les cas cela ne fonctionnait pas, pire les points présentés pour justifier leur rejet ne dépendaient pas de moi. 

Je ne vais pas prendre en âge plus vite que le temps le permet et j’avais déjà tout fait pour démultiplier les expériences et ainsi étoffer mon CV, en plus de mes études et jobs étudiants. Un grand poète (pourtant aussi jeune) a écrit ainsi un jour J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie (Paul Nizan). Je ne peux qu’être d’accord. 20 ans c’est la fin des illusions d’enfants et l’entrée dans le monde des « grands », un monde qui visiblement à oublié de fair rimer ambition avec bienveillance … 

Qui y perd le plus ? La jeunesse engagée ou les ainées désillusionnés ?

  • Institutions: vous allez devoir revoir vos prétentions à la baisse 

Enfin, il y a les institutions. Dans le secteur de l’éducation elles sont très nombreuses, à tous les niveaux: étatique, régionaux, départementaux, locaux. Les institutions, notamment en éducation, ont une place particulière dans mon coeur. Parce que j’ai été une élève, puis une étudiante, du système éducatif public. Parce que c’est grâce à ce système que j’en suis ou j’en suis et que j’en ai bien conscience. Parce que la majorité des pays du monde et même des pays occidentaux sont loin, très loin, d’avoir un système éducatif public aussi qualitatif que celui de la France. 

Maintenant, c’est un système qui se détériore. Entant qu’étudiante je n’en ai eu que très peu conscience de cette chute libre. Ayant enchainé des établissements de secteurs, des formations sélectives, avec des petits groupes de travail, des échanges internationaux, je n’avait pas compris l’ampleur du phénomène. 

Lorsque j’ai commencé à chercher du travail, ce sont les universités qui semblaient être les premières opportunités pour mon profil d’ingénieure/ conseillère pédagogique. A l’époque, je ne connaissais pas grand chose au monde travail, à la question de la valorisation salariale, des conditions de travail, des perspectives d’évolutions. Aujourd’hui, je connais les CDD contractuels projets d’un an. Rémunérés au minimum et exclu des primes, des évolutions de carrière et très peu valorisés. 

Je reviendrai un autre jour sur la réalité du poste d’Ingénieur.e pédagogique à l’université parce que entre le manque de reconnaissance, le système universitaire élitiste et dirigé par et pour les enseignant.e.s chercheur.se.s, il y a des choses à dire. 

Comment peut-on croire que l’égalité des chances peut fonctionner quand les rouages de ce système sont rouillés par les inégalités ? 

Salariat, entrepreneuriat: l’heure des désillusions

Promis, la suite de cette série sera plus optimiste, mais il faut d’abord passer par là. Parce que sincèrement, Désillusion est le mot qui représente le plus mon Post Master et je sais que je suis loin d’être la seule. 

Comme je viens de le présenter, je nous trouve très mal préparé.e.s en Master à la vie professionnelle qui en découle et ce autant pour le salariat que pour l’entrepreneuriat. 

Voici une liste non exhaustive des cinq essentielles que nous devrions apprendre à mon sens pour pouvoir se lancer dans l’entrepreneuriat en Post Master:

  • Connaitre la valeur de son travail (symbolique et financière) 
  • Pouvoir fixer un prix sur ses prestations et produits 
  • Savoir négocier avec de potentiels fournisseurs 
  • Communiquer sur les réseaux sociaux et via des interfaces publicitaires 
  • Pitcher son projet, ses services, ses produits, en s’adaptant aux circonstances et publics 

En faisant un Master entant qu’étudiante entrepreneurs, accompagnée par le Pépite, j’ai pu apprendre certains de ces éléments, en tout cas bien plus facilement que la majorité des étudiant.e.s. Néanmoins, cela n’a pas été suffisant pour me permettre de pouvoir vivre de mes missions de freelance ou pourvoir créé ma société en toute sérénité. Manque d’accompagnement ou de compétence, l’avenir me le dira peut-être …

Et toi qu’en penses-tu ? Qu’aurait-tu voulu apprendre pour pouvoir te lancer en entrepreneuriat en Post Master ? 

Pour poursuivre dans ce sens, voici une liste non exhaustive des cinq essentielles que nous devrions savoir à mon sens au moment de se lancer dans le salariat en Post Master:

  • Valoriser ses expériences et diplômes 
  • Se positionner par rapport aux attentes de l’employeur et de l’entreprise/institution visée
  • Faire un CV et une Lettre de motivation adaptés et représentative de notre objectif salarial 
  • Se positionner sur ses prétentions salariales, par rapport à son expérience et au poste
  • Négocier ses conditions de travail (congés, complémentaire, transports, télétravail…)

Pendant les trois premiers mois de recherche, je n’avais aucun de ses éléments et je me suis sentie très seule … Heureusement j’ai croisé le chemin de l’APEC (Association pour l’emploi des cadres), une association formidable et adaptée qui accompagne les jeunes diplômé.e.s en recherche d’un premier emploi: gratuitement et à travail un accompagnement personnalisé. 

Et toi qu’en penses-tu ? Qu’aurait-tu voulu savoir au moment de te lancer dans le salariat en Post Master ? 

Nous arrivons à la fin de ce premier épisode de ma nouvelle série d’article Post Master. J’espère que celui-ci vous a plus. Je suis curieuse de savoir quelle est votre expérience de cette période si particulière, n’hésitez pas à me partager votre vécu et vos réaction sur les pages LinkedIn et Instagram de @regardsleblog. 

En attendant, je vous souhaite une belle fin de semaine et vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel article.

Ella