SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 20 «Trouver sa stabilité financière»

Comment s’assurer une stabilité financière pour faire son Grand Saut ?

Lorsque l’on projette de se lancer dans l’entrepreneuriat, beaucoup d’obstacles arrivent souvent sur notre chemins; barrières mentales, avis de l’entourage, recherche de partenaires / de client.e.s, réalisation du business plan… Mais dans cette jungle effrayante, le premier obstacle qui vient souvent en tête est la question de l’argent: Comment budgétiser mon projet ? Comment me projeter financièrement parlant ? Comment financer mes investissements ? Comment trouver des investisseurs ?

Pour prendre la problématique de la stabilité financière dans l’ordre, je vous propose aujourd’hui de réfléchir à vous, avant de réfléchir à votre projet. Parce qu’au delà du financement de celui-ci, vous allez devoir vivre [Vous loger, manger, payer vos impôts, vous déplacer…] pendant la création et la mise en place de votre projet.

Alors, comment trouver une stabilité financière pendant cette période d’incertitude, autrement dit, comment construire son filet de protection pour assurer son Grand Saut ?

Se projeter pour mieux anticiper

Rétroplanning

Vous le savez si vous suivez cette série Serial entrepreneuse depuis les 20 derniers articles qui viennent de s’écouler, Organisation est avec Cohérence le mot clé de ma démarche entrepreneuriale. Parce que l’entrepreneuriat est, au delà d’un Grand Saut, un parcours semet d’embuches, qui nous entraine souvent vers des contrées lointaines inconnues jusqu’alors [Coucou comptabilié]. Pour faire face à ces inconnues, nous avons deux possibilités:

  • S’organiser: Notamment en se positionnant dans une démarche d’anticipation
  • Foncer tête baissée: Et prendre le risque de se prendre un (ou plusieurs) mur.s

Croyez moi, en digne Taureau qui se respecte (signe astro), la deuxième option est plus naturelle pour moi que la première. Favoriser l’improvisation à l’anticipation, travailler sous pression au lieu de s’organiser pour avancer chaque jour, le fameux « Oh ça va, ça peut attendre demain !« . Sauf que non. Parce que si vous attendez demain, vous prenez du retard sur ce qui était prévu, vous prenez chaque nouveau problème en pleine face au lieu de l’avoir anticipé et financièrement … vous n’avez plus la maitrise de rien.

C’est là que le rétroplanning devient votre meilleur ami. Que vous le préfèreriez à la cool sur Word, ou en version professionnelle sur Excel, le rétroplanning va vous permettre d’anticiper, point pas point, échéance par échéance ces taches que vous devez effectuer pour rendre effectif votre projet, tout en vous offrant une vision global sur celui-ci. En cas de coup dure (Exemple voyons … une pandémie mondiale!), vous serez alors plus rapidement susceptible de pouvoir rebondir, notamment en visualiser les taches impactées et celles pouvant être repoussées.

Des exemples de rétroplanning il y en a plein internet, le mieux reste de prendre le temps de le réaliser avec vos propres codes – couleurs, catégories, intitulés de taches, échéances – tout en pensant vision globale et anticipation.

Budget mensuel

Si vous êtes intéréssé.e.s pour connaitre dans les détails toutes les projections budgétaires conseillé.e.s dans l’élaboration d’un projet entrepreneurial [Bilan de démarrage, Plan d’investissement, Charges d’exploitation…], je vous renvoi à mon STEP15 « Plan financier, il faut bien y passer ».

Mais en revenant sur ce point, je voulais surtout vous faire comprendre qu’il est impossible d’anticiper tous les obstacles, surtout financiers. En réalisant des Plans financiers cohérents, vous vous assurez surtout d’être en mesure de rebondir en cas de coups dures, extérieurs à votre propre volonté.

Votre budget doit ainsi être cohérent, entre vos projections, la réalité du marché et les éléments pouvant être en mesure d’évoluer. En organisant vos tableaux point par point, vous aurez toutes les clés en main pour comprendre et suivre, au fur et à mesure, la situation financière de votre projet et donc d’ajuster vos rentrées et sorties en fonction de votre propre situation. Parce que l’on a beau dire, la situation financière de votre projet va de pair avec votre situation personnelle une fois celui-ci lancé, une raison supplémentaire pour lancer votre projet au bon moment …

Check points réguliers

Repousser son projet ce n’est pas échouer.

J’écris cette phrase autant pour vous que pour moi. En effet, il s’agit là de la situation dans laquelle je me trouve et comme toute personne qui se retrouve face à une confoncture économique inédéquate pour le lancement d’un projet ou quelqu’un ou fait face à un obstacle innatendu, je dois donc faire évoluer mon rétroplanning et donc mon budget.

Comment anticiper au mieux une telle problématique, de grande ampleur ?

En faisant des points réguliers, sur votre Rétroplanning, vos Plans financiers et les comparer à ces trois conjonctures:

  • Situation personnelle: Quelle est ma situation émotionnelle ? Suis-je dans un bon état d’esprit pour lancer mon projet ? Quelle est ma situation sociale ? Suis-je bien entourée pour lancer mon projet ? Quelle est ma situation financière ? Suis-je stable financièrement ?

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  • Conjoncture de votre secteur d’activité: Quelle est la situation de mes concurent.e.s ? | Financière, sociale, politique | Dans quel état d’esprit sont mes potentiel.le.s client.e.s ? | Consommation, intérêts, engagements | Comment se porte les institutions dirigeantes de mon secteur d’activité ? | Politiquement, financièrement, socialement.

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  • Conjoncture national et/ou internationale: Quelle est la situation politique ? | Elections, lois en attente, polémiques | Quelle est la situation sociale ? | Chômage, tensions, santé | Quelle est la situation financière ? | Taux d’intérêt, consommation, ménages.

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Toutes ces questions vont vous permettre d’avoir une vision globale de la situation de vos Personas, tout en observant les opportunités business via une Juxtaposition besoins / possibilités.

Accepter les mains tendues

Les programmes booster

Lorsque vous passez de salarié.e à entrepreneur.se, ou d’étudiant.e à entrepreneur.se, il est souvent difficile de tout gérer du jour au lendemain: le fonctionnement de votre entreprise, vos rentrées et sorties d’argent, votre communication liée au projet …

Pour vous faire accompagner plusieurs programmes existent, en fonction de votre secteur d’activité, de votre age ou encore de vos besoins. Dans cette partie, je vous en ai sélectionné 5 qui me semblent cohérents, tout en étant spécifiques, si vous en avez d’autres à nous partager, les commentaires vous sont ouverts ! :

Les Pépite

Mis en place depuis 2014, les 33 Pôles Étudiants Pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat | Pépites | et le Statut National Étudiant-Entrepreneur permettent de créer l’écosystème nécessaire à la réalisation des projets entrepreneuriaux des étudiants et jeunes diplômés. Le Statut National Étudiant-Entrepreneur permet aux bénéficiaires d’être reconnus, accompagnés, de rejoindre un réseau actif de plus de 8.000 Étudiants- Entrepreneurs, d’accéder à des espaces de coworking et bénéficier d’aides financières. De l’émergence de l’idée à la transformation de l’essai, les PÉPITE vous accompagnent et vous soutiennent ! Il s’agit d’un programme gratuit pour les étudiant.e.s boursiers !

Les Entrep’

Les Entrep’ est un programme dispensé par des professionnels pour tester l’entrepreneuriat pendant cinq mois (de novembre à mars et c’est compatible en plus des études ou d’un job.).

Le Programme Social Declik

Social Declik est un programme pour définir la mission à impact qui te correspond et t’immerger dans le freelance for good [L’entrepreneuriat qui a du sens].

Emergence concept

Emergence concept est une agence dédiée à l’accompagnement des restaurateurs a lancé son incubateur en 2017. D’une durée de trois mois, le programme s’adresse à des porteurs de projet, une vingtaine par an. Pour réduire le taux d’échec (un restaurant sur deux disparaît avant trois ans d’exploitation), son principe est de permettre aux participants de se confronter à des professionnels aguerris. Ces restaurateurs et experts dans les domaines clefs (business plan, financement, immobilier, agencement…) vont faciliter l’avancement du projet en limitant les risques. Le programme est très sélectif MAIS gratuit !

Des Elles pour entreprendre

La Fondation Entreprendre dirigée par Blandine Mulliez et AXA inaugurent “des Elles pour entreprendre”. Un programme de trois ans doté de 900 000 euros destiné à promouvoir l’entrepreneuriat féminin. S’appuyant sur une étude réalisée par Opinion Way auprès de 503 entrepreneures à la tête de leur société depuis 5 ans, les partenaires souhaitent lever les obstacles qui freinent l’élan entrepreneurial chez les femmes. “Nous souhaitions mieux comprendre les besoins des femmes pour qu’elles entreprennent. Seules 30% d’entre elles se lancent” souligne Xavier de Peretti, le PDG d’AXA.

Les aides financières d’état

Le chômage

Le chômage représente au minimum 57% de votre salaire de référence pour une durée qui varie entre 4 à 36 mois (3 ans). En général, si vous êtes salarié depuis quelques années et que vous avez moins de 53 ans, vous allez toucher 57% de votre salaire pendant 2 ans. Ça fait déjà une source de revenus conséquente si vous voulez partir sans « filet de sécurité ».

De plus, lorsque vous êtes au chômage, et que vous avez besoin d’apport pour monter votre structure, vous pouvez demander l’ACRE (Aide à la création ou à la reprise d’une entreprise) qui vous permet de bénéficier de vos indemnités d’un seul coup. La contrepartie, c’est que vous touchez vos indemnités que de façon partielle.

Lorsque vous quittez votre emploi pour vous lancer dans l’entrepreneuriat des avantages spécifiques existent:

La rupture conventionnelle
Dans le cadre d’une rupture conventionnelle, votre employeur doit vous indemniser pour un minimum de :
1/4 de mois de salaire par année d’ancienneté pour les 10 premières années,
1/3 de mois de salaire par année d’ancienneté à partir de la 11e année.
Pour info, le salaire de référence, c’est la moyenne mensuelle des 12 derniers mois précédant la rupture du contrat.

Les congés payés
S’il vous reste des congés payés et des RTT au moment de partir, votre employeur doit également vous les rémunérer. Par exemple, si vos congés et vos RTT se réinitialisent début janvier, vous pouvez décider de ne pas les prendre pour vous les faire payer. Si votre employeur vous oblige à les prendre avant de partir, ce n’est pas important car c’est exactement la même chose puisque vous pourrez déjà commencer à bosser sur votre nouvelle activité une fois en congés.

Le RSA

Le Revenu de Solidarité Active (RSA) remplace le RMI et l’API (Allocation Parent Isolé). Il s’agit d’une prestation sociale visant à garantir un revenu minimum en fonction des ressources et de la composition du foyer.

Love money

Ce qu’on appelle “Love Money” regroupe tous les apports faits par vos proches et votre famille. Il peut s’agir de prêts à faible taux ou sans intérêt, ou d’investissement au capital. Dans ce dernier cas, les proches deviennent associés ou actionnaires, et peuvent bénéficier de réductions d’impôts si les conditions s’y prêtent.

Je sais à quelle point il n’est pas facile de demander de l’argent, surtout en tant que jeune diplômé.e rêvant à tout prix d’indépendance, mais se lancer dans l’entrepreneuriat demande des fonds; non seulement pour les démarches de lancement et de développement du projet, mais également pour s’assurer une stabilité avant que la rentabilité du projet soit effective. Alors, lorsque l’on ne peut pas compter sur des fonds propres, que l’on ne trouve pas de place dans un programme et que les aides d’état ne sont pas suffisante, la main tendue qui vient du coeur peut vraiment faire la différence.

Et si vraiment cette démarche vous rend inconfortable, vous pouvez toujours intégrer des contre-parties sympas [Accès au service en avant première, goddies, test des produits …], ou faire signer à la personne un Accord de remboursement, plus officiel.


C’est ainsi que se termine ce STEP20 de la série Serial entrepreneuse sur Regardsleblog.fr. J’espère vous avoir apporter des clés pour trouver votre stabilité financière, avant, pendant et après votre projet entrepreneurial. N’hésitez pas à nous partager en commentaire et via les posts LinkedIn et Instagram de Regardsleblog les programmes, outils et astuces qui vous ont aidé à vous organiser financièrement.

La semaine prochaine marque le début d’un nouveau mois et d’une nouvelle lignée de portraits avec la série Le Grand Saut. Au programme, de nouveaux étudiant.e.s-entrepreneur.se.s à découvrir, entre parcours uniques et projets passionants.

En attendant prenez soin de vous et méditez (en tout cas c’est mon programme face à tous ces obstacles…).

Ella.

Le grand saut – Danicha Graziéla Okoulambourou Olanga

PORTRAIT N°11


Parce que l’entrepreneuriat est aussi une façon de s’engager, je suis très heureuse de vous dresser aujourd’hui le portrait de Danicha Graziéla dans ce 11ème épisode de la série Le Grand Saut. Danicha nous livre son parcours, de ses engagements associatifs au Gabon jusqu’à son parcours universitaire en France et nous présente son projet, pour lutter contre le harcèlement scolaire.

Ou quand l’entrepreneuriat répond à une quête de sens professionnel !

Danicha

Qui es-tu ?

Arrivée en France en 2017, Danicha a toujours été engagée dans son pays, le Gabon, notamment autour de la sensibilisation et de l’accompagnement des enfants autistes. En France, elle a souhaité poursuivre ses études supérieures, tout en se mettant à la recherche d’un secteur d’activité dans lequel s’épanouir professionnellement et personnellement. 

Quel est ton parcours ?

Rapidement, Danicha a su s’adapter, malgré le choc culturel entre le Gabon et la France. 

C’est dans un premier temps à Marseille qu’elle est arrivée entre 2018 et 2019 pour suivre un BTS en Analyse médical. Pendant son stage de fin d’année dans une maison de retraite, Danicha découvre les métiers de service, au plus près de l’humain, une révélation. C’est notamment cette notion d’entraide qu’elle souhaite aujourd’hui développer au cœur de son projet entrepreneurial, pour avoir un impact dans la vie des gens.

Après son BTS, Danicha est monté à Paris pour s’inscrire en PACES à Sorbonne, à 27 ans. Mais rapidement, la réalité rattrape, Danicha prend conscience qu’elle doit rapidement faire des choix pour se poser, enfin. Un atelier est alors organisé au sein de la fac le mercredi, le LAB, qui présente notamment le monde de l’entrepreneuriat. C’est pendant un de ces ateliers que Danicha va découvrir le monde de l’entrepreneuriat et les opportunités qui y sont rattachées, une expérience qui lui a offert une nouvelle vision, une nouvelle dynamique.

Elle cherche alors à trouver un sujet dans lequel s’investir en tant u’entrepreneuse. Nous sommes en 2020 et beaucoup d‘évènements sont organisés autour du sujet du harcèlement scolaire, via des films, des livres, des drames et Danicha est rapidement touchée par ces histoires, par ce combat : « L’école doit être la plus belle expérience connue, surtout avec le temps qu’on y passe, donc, nous devons rendre cette expérience la plus belle possible ».

En se penchant sur la question, Danicha se forme au fur et à mesure, en faisant des recherches, en se rapprochant d’organismes spécialisés. Dans le feu de l’action, elle crée une association pour sensibiliser au sujet du harcèlement scolaire, dans les établissements notamment, mais se calme rapidement en se rendant compte que des structures d’urgence existent déjà. Prenant conscience de l’importance d’être encadrée dans ce type de projet pour éviter de s’éparpiller, Danicha commence alors à chercher des organismes spécialisés en entrepreneuriat ; son parcours de serial entrepreneuse est lancé.

Ton Regard sur l’entreprenariat

Pour Danicha l’entrepreneuriat a longtemps été juste un moyen de se faire de l’argent. De vendre. Vendre un produit. Aujourd’hui, elle visualise ce secteur plus comme un moyen pour convertir sa passion en travail. Un moyen qui peut donner un sens, au-delà de la vision technique.

Ton Grand Saut

C’est en découvrant le sujet du harcèlement scolaire courant 2020, d’abord dans les médias puis en approfondissant ses recherches, que Danicha a réalisé son Grand Saut. Elle qui cherchait depuis longtemps un sujet pour donner un sens à sa vie, personnelle et professionnelle, elle avait enfin trouvé son créneau.

Evolution de ton projet

En partant simplement du constat que le harcèlement scolaire était une réalité beaucoup trop importante encore aujourd’hui en France, Danicha a essayé de déblayer, entre les solutions qui existaient, les organismes déjà dédiés ou encore les outils de prévention et de résolution déjà en place.

Le constat a été sans appel : ce sont pour la plupart des associations qui gèrent la prévention et la résolution des cas de harcèlement scolaire en France. L’Etat, de son côté, a mis en place une plateforme en ligne et un numéro vert, tout en continuant à former des ambassadeur.drice.s, mais à faible échelle. Autrement dit, beaucoup de moyens sont aujourd’hui dédiés à la prévention, sans que les solutions concrètes de résolution des conflits soient réellement accessibles.

Danicha a alors commencé à penser son projet de plateforme en ligne participative, pour réunir tous les acteur.trice.s de lutte contre le harcèlement scolaire en un seul lieu dématérialisé. Sur le même support, elle souhaite également mettre à disposition un annuaire de contacts de professionnel.le.s – des secteurs judiciaire et psycho-médial – pour accompagner, gratuitement, les victimes et leur famille dans leur lutte contre le harcèlement scolaire.

Au départ, Danicha s’est lancée seule, néanmoins, en participant notamment à un After-Work de Makesense sur la thématique des Associé.e.s, elle a trouvé une personne emballée par son projet. A l’époque, celui-ci n’existe que sous le statut d’association dans l’esprit de Danicha, qui propose alors à cette personne de co-fonder l’association avec elle. C’est un partenariat qui l’a beaucoup aidée pour les démarches administratives notamment. A mi-parcours, cette associée est partie lancer un autre projet avec son copain. Depuis, Danicha a longtemps cherché à retrouver un.e associé.e avant qu’on lui conseille finalement de se lancer seule, plutôt que d’attendre de quelqu’un d’autre qu’elle ne trouvait pas.   

Au sein du réseau Pépite justement, elle a appris que l’on ne peut pas avoir toutes les compétences, mais que l’on peut les apprendre pour évoluer. Un.e associé.e n’est donc pas nécessaire dans TOUS les projets, surtout lorsque l’on porte un projet sur des sujets d’ordre intime.

Danicha n’a pas rencontré de difficultés liées au fait d’être une femme, en revanche en tant qu’étrangère, Gabonaise, elle a été confrontée à énormément de frustrations, principalement financières. En effet, son statut d’étrangère ne lui permet pas de travailler comme elle veut, où elle veut. De plus, elle a dû payer son diplôme au sein du Pépite à cause d’une faille du système excluant les étudiant.e.s hors UE et non boursiers du système d’aide financière. 

Toutes ses difficultés l’ont obligée à trouver des alternatives, pour réussir à avancer malgré tout. Elle note notamment que Makesense ou encore l’incubateur E-engage sont très ouverts quant aux origines des porteur.se.s de projet. En revanche, elle lance un appel aux Pépites pour créer des bourses pour les étudiant.e.s étranger.ère.s afin de les accompagner et de les éviter de payer le Diplôme d’étudiant entrepreneur !

Ton accompagnement

Pépite a vraiment été le moteur, le départ, de son projet entrepreneurial puisque c’est ce qui a fait le lien entre sa vie étudiante et les perspectives entrepreneuriales. Le côté partage d’expériences notamment a vraiment fait la différence dans son projet.

De plus, ceux qui gèrent les ateliers sont des professionnel.le.s partenaires, ce qui fait la différence et rend accessible les informations au maximum. C’est un programme très structuré au sein du Pépite Paris Sorbonne avec des bilans de mi-parcours, des webinars communs et spécifiques… C’est donc un programme complet et gratuit qui est proposé, ce qui rend accessible le monde entrepreneurial à des gens qui ne pourraient pas se l’offrir autrement.

Concernant de potentielles évolutions, les projets au sein des Pépites sont vraiment très différents donc Danicha pense que se réorganiser par thématique pour faciliter l’échange entre les porteur.se.s de projet d’un même secteur pourrait être vraiment intéressant. De même, réunir les projets en fonction de leur niveau d’avancement pourrait leur permettre d’avancer en même temps et se donner des tips concrets.

Danicha n’a pas eu de mentor au sein du Pépite parce qu’elle avait déjà un mentor au sein de l’incubateur E-engage donc elle ne peut pas parler de ce côté-là, de l’accompagnement personnalisé.

En parallèle du système Pépite, Danicha a donc été incubée au sein de E-engage à Nanterre, tout en étant à School lab afin d’être accompagnée dans son choix d’outils, de supports.

E-Engage est un incubateur porté par la région Hauts-de-Seine, qui l’a accompagnée par du mentoring, des ateliers, tout en lui permettant de découvrir et de rencontrer d’autres acteur.trice.s de terrain au sein de son secteur d’activité.

Au sein de School Lab, Danicha a construit le prototype de son projet, afin de définir le parcours des utilisateur.trice.s – familles, écoles, enfants – tout en simplifiant au maximum l’appréhension des interfaces par type d’acteur.trice.s.

Ta perspective d’évolution

Dans les prochains mois, Danicha souhaite développer son prototype et se rapprocher de potentiels partenaires, associatifs et scolaires notamment afin d’échanger avec eux sur les besoins terrain liés au harcèlement scolaire.

Et toi, qu’attend-tu pour te lancer ?

Il faut essayer. On apprend de tout, même de ce qui ne fonctionne pas. Chaque expérience, chaque aventure est à prendre, pour apprendre sur soi-même, sur les autres. L’entrepreneuriat apporte des compétences, des skills, des savoirs-être qui nous sont gagnés pour toute notre vie.

C’est ainsi que se termine ce portrait n°11 de la série Le Grand Saut sur Regardsleblog.fr. Je remercie une nouvelle fois Danicha d’avoir pris le temps de répondre à mes questions et de m’avoir partagé son parcours et son projet, inspirants et passionants. Ceux et celles qui me suivent depuis longtemps le savent, le sujet du harcèlement scolaire est au cœur de mes engagements depuis des années et je suis toujours très heureuse et émue de voir des gens s’investir dans la lutte contre ce fléau …

Et vous, quel est ce sujet de société qui vous anime, pour lequel vous vous investissez ?

J’attends avec fébrilité de lire vos réponses et partages d’expériences en commentaires ou sur la page Instagram de Regardsleblog ! En attendant, comme toujours, je compte sur vous pour réagir à cet article, le commenter et me donner votre avis …

Belle semaine et belle bronzette en terrasse (que dame nature soit avec nous) !

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 19 «La quête de l’associé.e»

Seul.e on va plus vite, ensemble on va plus loin

Si il y a bien une chose que j’ai apprise ces derniers mois, c’est que l’entrepreneuriat n’est pas une aventure en solitaire. Malgrés la distance, les réunions par ZOOM ou TEAMS, les alléas liés à une crise sanitaire mondiale, plus que jamais nous avons besoin les uns des autres pour avancer. C’est également l’avis général qui est ressorti de la Table ronde organisée par le Pépite 3EF le 4 mai dernier [Voir article SERIAL ENTREPRENEUSE – BONUS «Table ronde Pépite 3EF: OBSERVATOIRE des représentations entrepreneuriales liées au genre » – Regards le blog]. Trouver l’Associé.e parfait.e c’est donner un nouveau dynamisme à son projet, en en partageant les responsabilités, mais également en lui offrant un nouveau Regard. C’est également diviser les tâches, pour être libre de réaliser les plus épanouissantes pour nous.

Mais comment trouver l’associé.e, celui ou celle qu’il nous faut et qu’il faut à notre projet ?

Dans cet article, je souhaite vous donner les bases pour vous permettre de débuter votre prospection, votre quête, à la recherche de l’associé.e parfait.e, en toute sérenité. Pour cela, je vous donne les trois clés pour passer d’un projet solo à un projet en duo; différents outils qui peuvent vous aider à accélerer votre quête de manière significative et enfin, les erreurs à éviter pour que cette union rêvée ne se transforme pas en guerre des idées …

Les trois règles d’or

Cohérence

Si vous me suivez depuis le début de cette série Serial entrepreneuse, vous savez que la cohérence est au coeur de la vie entrepreneuriale. De votre Image de marque, au choix de vos Réseaux en passant par la création de votre Communauté, la cohérence est le ciment qui va permettre à votre projet de perdurer.

Parce qu’au delà de vos envies et de vos projections, votre projet va impliquer de nouvelles personnes, qui vont elles même apporter leurs expériences, leurs idées, leurs ambitions. Si vous n’êtes pas en mesure de décrire clairement l’origine de votre projet et les projections que vous ambitionnez sur le long terme, vous ne serez pas en mesure d’accueillir une nouvelle personne dans le projet.

C’est là toute la difficulté lorsque vous recherche un.e associé.e; ce projet que vous avez tant couvé, qui berce votre vie depuis des mois, des années, va également devenir celui de quelqu’un d’autre. Pour que cette co-habitation, cette union, se passe bien il va falloir définir en amont les bases du projet, les I N T O U C H A B L E S:

  • Valeurs
  • Storytelling
  • Projections

Lorsque je dis Intouchables, cela ne veut pas dire que ces éléments ne vont pas évoluer dans le temps, au contraire, ces éléments vont être vos gardes fous, vos limites, pour vous éviter de vous perdre aux grès des projets et opportunités … Ils vont être aussi le trait d’union entre vous et votre associé.e.s, pour bâtir ensemble ce projet qui vous tient tant à coeur.

Communication

Avec votre associé.e vous allez former un couple. Au delà du relationnel, nous parlons d’une équipe, qui se doit, comme dans toute relation, de communiquer.

Un quiproquo est vite arrivé et peut entrainer une déferlante d’incompréhensions, d’erreurs, d’émotions, or, face au reste de votre équipe, face à vos concurrent.e.s, face à vos collaborateur.trice.s, face à votre public cible, vous DEVEZ faire front commun.

Anecdote BAFA

Pour l’anecdode, c’est le premier élément que j’ai appris en passant mon BAFA [Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur]. Des collègues qui se contredisent devant les enfants, c’est la porte ouverte au grand chambardement … Parce qu’en tant que représentant.e.s de l' »autorité » les animateur.trice.s forment une équipe servant de référence aux enfants; en terme de règles, de rythmes, d’attitudes… Si ce front commun se retrouve brisé, c’est tout le système de référence qui est remis en question !

La communication se place ainsi comme le premier outil qui va vous permettre d’éviter les conflits entre cofondateur.trice.s, principales causes d’échec des nouvelles entreprises:

  • Communiquer sur les rôles et les compétences de chaque associé.e.s
  • Communiquer sur les objectifs sur le court et long terme
  • Communiquer sur les problématiques quotidiennes et problèmes occasionnels
  • Communiquer sur les doutes, les incompréhensions, les angoisses
  • Communiquer sur les inspirations

Bref, communiquer, dès le début de la collaboration peut permettre d’instaurer un climat de confience absolument nécessaire à l' »association » qui vous unie, pour le meilleur et pour le pire.

Transparence

La communication va de pair avec la notion de transparence.

Au début de nos projets entrepreneuriaux, nous avons tendance à vouloir absolument cacher, garder secret notre projet. Par peur des copies, des voles, mais surtout pas manque de confiance. Or, lorsque vous entamez une démarche pour chercher votre associé.e, vous devez avoir en tête la nécessité absolue de partager avec cette personne votre projet dans la totalité.

Si vous faites les choses bien, vous allez vous appuyer sur le premier point de cet article et jouer la cohérence; la personne que vous allez rechercher n’a pas vos compétences, elle ne peut donc pas vous voler votre projet qui nécessite logiquement ces mêmes compétences. Une fois cette évidence posée, vous devez comprendre que dans une un tandem directionnel, si les différentes parties ne sont pas à égalité, le projet ne peux avancer en étant équilibré.

Garder des secrets ne va faire que rentrer la suspicion dans vos équipes, une aubaine pour vos concurrent.e.s, un fléau pour vous … Il faudra apprendre à lâcher prise [Je sais plus facile à dire qu’à faire]. Cela va non seulement vous permettre d’avancer plus vite, mais surtout de pouvoir vous appuyer sur quelqu’un d’autre, un soutien non négligeable, surtout lorsque vous avez mené les premiers mois de votre projet seul.e !

Les outils de prospection

Pour trouver l’associé.e parfait.e, il faut savoir ou chercher. Je vous liste dans cette seconde partie quelques outils pratiques qui peuvent vous permettre de chercher au bon endroits, d’assurer une veille professionnelle, jusqu’à tomber sur la perle rare …

Les sites de rencontre spécialisés

  • PartnPro : plateforme d’annonces et de profils permettant la mise en relation de personnes à la recherche d’associés ou de projets auxquels s’associer avec différents services. 
  • Biznessfull : conseils et service de mise en relation de porteurs de projet avec des candidats à projet
  • Tigcre : Tandem interGénérationnel pour la création et la reprise d’entreprise dont l’objectif et de favoriser les projets de création et de reprise d’entreprises associant des personnes de générations différentes.
  • Meetpro : service de recherche d’associés ou d’investisseurs.
  • ShareK : la plateforme de rencontre de l’équipe Linksium pour les projets innovants.
  • M’associer : plateforme de mise en relation entre porteurs de projets et associés potentiels. 

Les outils de veille professionnels

  • LinkedIn: en s’abonnant aux pages des organismes / institutions / entreprises de notre secteur d’activité et en suivant des personnes aux intérêts communs
  • Meltwater: alertes intelligentes qui permettent de suivre les tendances ou des influenceurs, gestion des médias sociaux avec mesure de la performance ou encore analyse de données et reporting
  • Visibrain: newsletter qui recense les 10 articles de presse les plus partagés sur les réseaux sociaux par thématique/secteur

Les clubs et évènements par secteurs d’activités

Les erreurs à éviter

La guerre des égos

« Moi je ». « Je pense que ». « Je ne suis pas d’accord ». Ou; « Tu as tord ». « Tu es incompétent ». « Tu ne fais pas bien » …

Si je vous parlez au préalable de l’importance de communiquer, notamment sur les rôles spécifiques de chaque associé.e.s c’est pour éviter cela. Si vous ne travaillez pas sur les mêmes secteurs de l’entreprise que votre associé.e, que vous n’avez pas les mêmes compétences, alors vous n’êtes pas en mesure de critiquer son travail, ses choix. D’ou l’importance de la confiance et de la cohérence.

Chacun à sa place. Chaque égo dans son enclos et le projet sera bien gardé !

Les parts mal imparties

Il en va de même pour les parts dans l’entreprise.

Parce que la question financière peut facilement devenir sensible, épineuse, il faut avoir défini les droits, devoirs, apports et gains de chacun.e. On évite ainsi les mauvaises surprises au moment du départ d’un.e associé.e et les incohérences au niveau des comptes !

Pour cela, le mieux est de se faire accompagner par un.e ou plusieurs professionnel.le.s dont c’est le métier et qui auront la distance nécessaire pour vous accompagner avec neutralité : avocat.e.s spécialisé, comptables, expert.e.s …

Favoriser la compatibilité personnelle à la cohérence professionnelle

Lorsque l’on fait passer les premiers entretiens pour trouver son associé.e parfait.e, on peut tomber facilement dans la recherche de « l’âme soeur »: un caractère qui nous correspond, une personnalité inspirante, des hobbies en commun, une histoire qui nous touche …

Mais attention ! Vous n’êtes pas là pour rencontrer votre meilleur.e ami.e mais pour trouver l’associé.e qui correspond à votre projet ! Pensez donc compétences plutôt que caractère, skills plutôt que hobbies. Cela ne vous empêche pas de chercher une personne avec qui le feeling passe bien, mais cela n’est pas l’argument central. Vous allez former une équipe avant de former un duo.


Nous arrivons à la fin de ce STEP19 en cohérence, je crois, avec une problématique au coeur des projets des étudiant.e.s-entrepreneur.se.s en cette fin d’année universitaire. J’espère de tout coeur que ces éléments et outils vont vous servir et que vous ressortez inspiré.e.s de cette lecture !

D’ailleurs, l’avez-vous trouvé, vous, votre associé.e parfait.e ?

Comme toujours, je compte sur vous pour commenter, aimer et partager cet article et les posts associés, pour transmettre au plus grand nombre ces conseils et astuces …

Je vous souhaite une très belle semaine, on ne lâche rien !

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – BONUS «Table ronde Pépite 3EF: OBSERVATOIRE des représentations entrepreneuriales liées au genre »

#OGELiG2021

Dans le cadre de l’observatoire des représentations entrepreneuriales liées au genre chez les jeunes [#ORELIG2021], le Pépite 3EF a organisé le 4 mai 2021 une table ronde pour donner la parole aux étudiantes-entrepreneurEs et anciennes alumnas sur leur expérience personnelle de l’entrepreneuriat au féminin. J’ai eu la chance de participer à cette Table ronde, en tant qu’étudiante-entrepreneuse, mais également en tant que bloggeuse. J’ai ainsi aujourd’hui la mission de vous transmettre les résultats de l’observatoire et de vous partager nos échanges, riches en optimisme et en bons conseils.

Afin de répondre aux différentes thématiques de l’ORELIG, les Pépite de France la FNEGE et le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche ce sont associé.e.s pour mener une enquête terrain auprès des étudiantes-entrepreneur.E.s du Réseau Pépite.

L’enquête #ORELIG2021 a été réalisée autour de 4 thématiques que je vous présente plus bas. Ce sont également celles-ci qui ont servi de squelette à la Table ronde organisée par le Pépite 3EF ce 4 mai 2021. Pour vous proposer un papier le plus fluide possible, à chaque thématique, je vous propose un aperçu des résultats de l’observatoire et un résumé de nos échanges.

Présentation des participantes

  • Julie TIXIER [En haut, 2ème à droite]: Animatrice de la conférence, Julie Tixier est MCF à l’Université Gustave Eiffel, Coordinatrice pédagogique du PEPITE 3EF et animatrice de l’Observatoire des Représentations de l’Entrepreneuriat Liées au Genre (ORELiG).
  • Aurélie SEBAG [En bas, à droite]: Ancienne étudiante-entrepreneure et alumna Pépite, Aurélie est aujourd’hui à la tête de l’entreprise Glori, organisme de formation dédié au développement professionnel et personnel mais aussi à l’excellence de service en hôtellerie de luxe. 
  • Aicha Camin [En haut, 1ère à droite]: Etudiante-entrepreneuse, conférencière, auteure, coach, entrepreneuriale, experte en conduite du changement et motivation, créatrice de la plateforme Intelligence qui accompagne les jeunes africain.e.s dans leur épanouissement professionnel.
  • Abigail Agyei Boahen [En haut, à gauche]: Etudiante-entrepreneuse, fondatrice de l’entreprise TchopTime, plateforme de mise en relation de bons plats africains.
  • Ella Duval [En bas, à gauche]: Pour ceux et celles qui débarquent, c’est moi ! Je suis étudiante-[Serial]entrepreneuse, créatrice de Regardsleblog.fr et du podcast Voix d’école, je mène en parallèle un projet dans l’ingénierie pédagogique inclusive, tout en terminant mon Master en Sciences de l’éducation.

Thématiques #ORELIG2021

Thème 1: Qu’est-ce qui pousse les Etudiantes à entreprendre ?

Lors de la table ronde plusieurs idéesclés sont revenues :

  • Indépendance
  • Liberté
  • Autonomie
  • Sens
  • Décisions

En cohérence avec les résultats de l’observatoire, les différentes participantes ont partagé cette volonté de reprendre le pouvoir de leur vie professionnelle par l’entrepreneuriat, tout en nourrissant la volonté de gagner en indépendance, financière comme organisationnelle.

Au-delà d’un changement majeur dans leur façon de travailler, les entrepreneurEs ont également mis en avant l’importance de donner un sens à leurs actions et à leurs activités professionnelles. Ainsi, même si l’entrepreneuriat ne leur permet pas forcément de gagner du temps, surtout au début, il leur permet bien de mieux gérer leurs temps en les laissant libres de leur emploi du temps. Un point non négligeable, surtout avec des enfants …

Quant à la notion de liberté, qui rime souvent avec plaisir, les participantes de la Table ronde ont noté l’importance de bien s’entourer pour s’épanouir à 100%. L’importance d’un.e associé.e est notamment souvent revenue, pour partager les taches, faire uniquement (ou presque) ce en quoi on est bon.ne et avancer plus vite et mieux: Parce que seul.e on va plus vite mais ensemble, on va plus loin.

Comme mis en avant dans la publication du baromètre plus haut, l’entrepreneuriat donne également aux femmes une belle opportunité de s’inscrire dans des projets sociaux qui leur tiennent à cœur. Donner du sens par le travail et pour la communauté, tel semble être le crédo de l’entrepreneuriat au féminin.

Thème 2: Des représentations genrées de l’entrepreneuriat ?

La projection sociale accordant entrepreneuriat au masculin a créé, chez beaucoup de femmes, des perceptions genrées très marquées du monde entrepreneurial. Ainsi, dans les notions clés revenant principalement lors de nos échanges, trois ont attiré mon attention :

  • Culpabilité
  • Légitimité
  • Barrières personnelles

85% des femmes pensent qu’une femme qui entreprend doit être TENACE, COURAGEUSE, AUDACIEUSE. En revanche, dans le nuage de mots que vous pouvez voir au-dessus, le premier mot qui intervient lorsque l’on demande aux étudiantes-entrepreneuses ce qui caractérise un homme entrepreneur est l’AMBITION.

Ce décalage démontre bien la construction sociale ancrée dans notre société n’encourageant pas les femmes à entreprendre, au contraire, leur faisant comprendre qu’elles vont devoir s’armer de courage, de patience et de persévérance pour se faire une place dans ce monde … masculin.

Pour cause, aujourd’hui en France, les femmes sont sous-représentées dans le monde de l’entrepreneuriat et d’autant plus en tant que cheffes d’entreprise : aujourd’hui, 100 % des PDG du CAC 40 sont des hommes et 60,8 % des immatriculations de micro-entreprises (ME) ont été réalisées par des hommes contre 39,2 % par des femmes (chiffres fin 2018) [REF: Les Echos].

La notion de culpabilité a été également longuement débattue lors de la Table ronde organisée par le Pépite 94. Ainsi, les entrepreneuses présentes et accumulant également la casquette de maman (et celle de femme ne l’oublions pas), ont mis en avant leur difficulté à jongler entre horaires d’entrepreneuses et responsabilités de mère. Néanmoins, la plupart était également d’accord pour considérer leurs enfants plus comme des moteurs que comme des freins.

Finalement, la question de la légitimité rejoint celle des barrières personnelles. Les femmes ont ainsi plus tendance à chercher à justifier leur présence, leur projet, leurs actions par des diplômes, des équivalences et une ribambelle d’expériences … Une remise en question et beaucoup de discussions qui freinent considérablement les femmes dans leurs projets.

Thème 3: Quels sont les freins et les leviers pour entreprendre ?

Lorsque la question des freins s’est posée pendant la Table ronde, les avis ont été mitigés. Si certaines ont avancé qu’elles n’avaient pas connu de freins particuliers, d’autres ont listé les obstacles rencontrés :

  • Les enfants [Obstacle véritable ou peur projetée ? ]
  • L’entourage [Peur, remise en question, reproduction des schémas sociaux]
  • Le manque de légitimité [On y revient toujours …]
  • Les craintes financières [* voir schéma]
  • L’auto-censure [Minimisation des compétences]

Mais s’il y a bien un élément très important qui a été relevé pendant la Table ronde, c’est que la plupart de ces peurs sont projetées sans forcément être vécues. Ainsi, voir les enfants comme des obstacles à l’entrepreneuriat est surtout une peur des femmes qui hésitent à entreprendre. Deux des entrepreneuses présentes lors de la Table ronde étaient mères et n’avaient pas ressenti leur maternité comme un frein à leur épanouissement entrepreneurial, bien au contraire.

La question de l’entourage, tout comme celle de l’auto-censure revient à l’importance de déconstruire les schémas sociaux qui tendent à reproduire toujours les mêmes modèles : les enfants d’entrepreneur.se.s seront entrepreneur.se.s, les enfants d’ouvrier.ère.s seront ouvrier.ère.s. L’essai autobiographique du sociologue et philosophe Didier Eribon, « Retour à Reims » dépeint parfaitement cette réalité des transfuges de classes en perpétuelle remise en question, condamné.e.s à errer, entre leur classe sociale d’origine et leur classe sociale d’adoption.

Néanmoins, au-delà de ces peurs et obstacles, l’enquête #ORELIG2021 ainsi que notre échange lors de la Table ronde nous a amené à mettre en avant la Résilience des femmes entrepreneuses qui « Gardent le cap », coûte que coûte, pour s’émanciper de toutes ces projections sociales et personnelles : 60% des étudiantes-entrepreneuses disent ainsi ne pas craindre les stéréotypes de genre.

Thème 4: Quels sont les besoins spécifiques des Etudiantes-Entrepreneur.E.s ?

Pour finir ce tour d’horizon, l’enquête #ORELIG2021 a questionné les étudiantes-entrepreneuses des Pépites sur leurs besoins. Pour effectuer leur Grand Saut vers l’entrepreneuriat, l’importance de soutien, moral et financier est au cœur de la démarche des femmes concernées.

Lors de la Table ronde, l’importance des rôles modèles a également été mise en avant, notamment lors d’évènements publics – conférences, séminaires, tables rondes – pour créer une dynamique de représentation. Une représentation féminine qui ferait ainsi la différence, mais attention, à une seule condition : celle d’une répartition égale entre les sujets et les secteurs, parce que le Care et l’esthétique ne sont pas les seuls secteurs à accorder au féminin …

Julie Tixier, animatrice de la Table ronde a également profité de cette thématique pour noter les conséquences dramatiques de la crise sanitaire sur les femmes et plus spécifiquement, sur les femmes entrepreneuses en citant notamment l’enquête CRÉDOC de janvier 2021. Réalisée chaque année, l’enquête du CRÉDOC Conditions de vie et Aspirations des Français montre que la crise sanitaire et notamment le confinement, qui plaçaient pourtant femmes et hommes devant les mêmes difficultés, ont abouti à des arbitrages en défaveur de la parité: La situation financière des femmes entrepreneures s’est, elle, davantage dégradée que celle des hommes, certaines ayant même cessé toute activité professionnelle pendant le premier confinement, bien plus souvent que leurs homologues masculins [La crise sanitaire provoque un retour à des rôles genrés traditionnels (credoc.fr)].


Comme nous l’avons conclu, philosophiquement, à la fin de cette belle Table ronde du mardi 5 mai, un long chemin reste à parcourir malgré des avancées déjà significatives à mettre en avant. Parce qu’au-delà des constructions sociales et des obstacles pratiques, c’est surtout leur propre censure et leurs aprioris tenaces que les femmes doivent affronter pour se lancer dans le vaste monde de l’entrepreneuriat. Une épreuve supplémentaire loin d’être de tout repos, mais qui vaut la chandelle à en voir les entrepreneuses épanouies et passionnées avec lesquelles j’ai eu la chance d’échanger mardi.

Autrement dit, vous êtes les seules à pouvoir faire Votre Grand Saut vers l’entrepreneuriat alors, prenez de l’élan, croyez en vous et vous vous sentirez pousser des ailes …

Je remercie une nouvelle fois, le Pépite 3EF et Julie Tixier pour l’organisation de cette Table ronde passionnante, ainsi que Aurélie, Aicha et Abigail pour leurs partages d’expériences et conseils pratiques ! Quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvelle épisode de ma série Serial entrepreneuse, parce qu’il est temps de parler :

A S S O C I E. E. S.

Prenez soin de vous, de vos proches et de vos rêves.

Ella