Le grand saut – Thomas Bénéteau

PORTRAIT N°7


Après plusieurs semaines d’absence, ce mercredi marque le retour de la série Le Grand Saut sur Regardsleblog.fr ! Pendant les prochaines semaines, chaque mercredi vous allez ainsi pouvoir découvrir des parcours et des projets de jeunes étudiant.e.s-entrepreneur.se.s inspirant.e.s et inspiré.e.s.

Nous commençons aujourd’hui avec Thomas Bénéteau, co-fondateur de SpotiD, votre nouvelle APP préférée de bons plans pour vos soirées dans les bars parisiens. Thomas revient avec moi sur son parcours, de comédien à entrepreneur, au gré des opportunités et du courant. Thomas a su faire des choix au bon moment, avec les bonnes personnes, quitte à devoir reprendre ses études pour avoir les clés et réussir son projet. Des choix qui nous poussent à réfléchir à l’importance de la théorie dans le monde très pratico-pratique de l’entrepreneuriat.

Thomas

Regardsleblog.fr continue son bout de chemin au gré des rencontres et des lignes rédigées. Restez connecté.e.s car les prochaines semaines, les prochains mois vont être riches, en sujets passionnants et en parcours inspirants … 

Qui es-tu ?

Thomas, est un passionné de théâtre, cinéphile, il est également féru d’histoire. Sinon, Thomas sort beaucoup, ce qui explique sans doute son projet … Mais au-delà des sorties nocturnes, Thomas aime également les activités culturelles, des musées aux expositions mais également les activités sportives.

Quel est ton parcours ?

Thomas a été comédien pendant 10 ans, la culture, il l’a donc dans la peau.

Côté scolaire, Thomas a un bac S, qu’il a enchainé  avec une école d’ingénieurs. La voie semblait donc toute tracée, mais comme c’est souvent le cas avec les (futur.e.s) entrepreneur.se.s, Thomas a finalement décidé un virage à 360° vers … une licence de Psychologie.

Après celle-ci, souhaitant toujours poursuivre ses études, Thomas se tourne vers un Master d’ergonomie et ingénierie facteurs humains. C’est à la suite de celui-ci qu’il découvre le D2E qui lui met un premier pas dans l’entrepreneuriat. Un choix loin d’être anodin, vous allez le voir, puisque guidé par une rencontre et une opportunité, qui va faire toute la différence …

Après avoir terminé son D2E, Thomas ressent un manque de connaissances théoriques, nécessaire d’après lui à son épanouissement entant qu’entrepreneur, il fait alors le choix de reprendre le chemin de la fac à travers un second Master, spécialisé en entrepreneuriat cette fois [voir partie Ton accompagnement]. 

Ton Regard sur l’entreprenariat

Thomas a toujours pensé à l’entrepreneuriat. Il voyait ainsi cette voie comme le bon moyen pour réussir « de ses propres mains », de lui-même. L’entrepreneuriat semblait correspondre à son côté touche-à-tout.

C’était donc une vision assez fantasmée qui l’a poussé à entreprendre et s’est finalement en rencontrant Faed, le co-fondateur de SpotiD, qu’une opportunité s’est présentée à lui.

L’entrepreneuriat lui semblait simple et fluide et c’est finalement le temps nécessaire et laborieux en termes d’administration qui lui a fait prendre conscience de l’ampleur de la tâche.  Néanmoins, rien ne vaut, pour Thomas, le côté stimulant et passionnant qui lui ont plu dans ce milieu et qui font qu’il s’y épanouit aujourd’hui. 

Ton Grand Saut

En se lançant avec Faed dans le projet SpotiD, celui-ci lui présente le D2E lui permettant d’avoir accès à des formations spécifiques sur l’entrepreneuriat. SpotiD à l’époque était une simple carte étudiante universelle, loin du projet d’envergure que représente l’APP aujourd’hui.

C’est en effet en rentrant dans le projet, que Thomas pense à faire évoluer SpotiD vers une APP pour répondre à une des préoccupations majeure des étudiant.e.s : trouver des lieux de sorties (bars) et gagner des bonus, pour pouvoir s’amuser à moindre coût ! [Est-ce utile de le préciser ? Nous sommes, à ce moment là, dans un monde maintenant ancien, où la COVID ne ramenait pas les étudiant.e.s à de simples machines asociales devant leurs ordinateurs H24…].

Evolution de ton projet

Aujourd’hui, SpotiD est donc une application sous forme d’un outil marketing pour les bars parisiens. Chaque consommation permet à l’utilisateur.trice de gagner des points pour accéder en fin de mois à des soirées privées (anniversaires, apéros animés …) , organisées par l’équipe de SpotiD.

Quatre personnes sont aujourd’hui sur le projet : Faed, pour les aspects commerciaux et financiers Thomas, en marketing et communication, ainsi que deux développeurs. L’équipe a beaucoup évolué depuis le début du projet. En effet, l’aventure a commencé avec Faed, un développeur ainsi qu’une autre personne, deux personnes sont parties entre temps et deux nouvelles sont arrivées (dont Thomas). Ces changements sont la preuve qu’un projet peut se maintenir malgré les changements et les accidents de vies …

Pour Thomas, rassembler des compétences multiples est le point très positif d’un projet plusieurs. A l’inverse, la prise de décision est vraiment le point le plus difficile, au même titre que la dépendance des uns envers les autres. Se mettre d’accord sur un logo, un programme d’événement, ce n’est pas la même chose à deux ou à quatre … L’organisation, surtout lorsque certains ont des jobs en plus ou encore des études, est un point difficile également, une difficulté d’autant plus ressentie au moment de programmer des réunions d’équipe ! Maintenant, Thomas relève la créativité, quatre fois plus importante dans l’équipe, ce qui apporte donc beaucoup d’idées et de dynamisme.

Le respect des Deadlines a été une difficulté centrale pour l’équipe tout au long du projet et jusqu’à aujourd’hui, notamment à cause des compétences différenciées ; ainsi, une tâche à effectuer semble simple pour quelqu’un qui n’a pas les compétences associées. Une problématique que je connais bien en tant qu’auto-entrepreneuse dans la communication, parce qu’après tout, designer un logo et créer une charte graphique c’est hyper simple et rapide, non ?  [Non !].

Lorsqu’il échange avec des personnes de sa tranche d’âge, le projet et son parcours sont très bien accueillis, que ce soit dans son parcours ou en dehors. En revanche, lorsqu’il échange avec des personnes plus âgées, Thomas ressent un certain scepticisme, qui a un impact énorme sur son démarchage. Il y a un manque de reconnaissance du temps et de l’envie investie, au profit d’une mise en avant de son manque d’expérience et de son « immaturité professionnelle ». Au niveau des potentiels partenaires de bar, c’est surtout lorsqu’il y a les questions financières qui rentrent en compte que certains doutes apparaissent : Le projet est-il viable ? L’équipe est-elle suffisamment stable ? Le projet a-t-il été réfléchi sur le long terme ? Des doutes une fois de plus exacerbés lorsque les patron.ne.s sont plus âgé.e.s

Ton accompagnement

Le statut a apporté à Thomas l’accès à des formations, à des webinars, un apport nécessaire, pour lui qui n’avait aucune connaissance dans le domaine. Un premier pied à l’étrier qui a fait la différence, tout en lui permettant de conserver son statut étudiant.

Le networking, les rencontres donc avec d’autres entrepreneur.se.s, lui ont permis de débuter son réseautage, des formidables moments rythmés par des partages d’expériences et de connaissances passionnants et nécessaires.

Thomas ajouterait malgré tout à l’accompagnement EE, des cours intensifs de 4 jours / 1 semaine pour, par exemple, monter un business plan, élaborer une stratégie marketing ou créer une charte graphique / logo. En petit groupe, cela permettrait à l’animateur.trice.s de faire du cas par cas et aux étudiant.e.s d’avancer concrètement sur leurs projets. 

Avec le statut, Thomas apprenait des choses mais il avait l’impression que ça restait dans les généralités sans rentrer directement dans son projet, dans sa cible. C’est pourquoi il a décidé de finalement reprendre ses études après sa première année de D2E, avec le Master Innovations et Créations d’entreprises (M2I) de l’UPEC. 

Celui-ci lui permet d’avancer jour après jour sur son projet concrètement à travers les cours, pratiques et théoriques, qui lui sont apportés. De plus, des tips lui sont transmis, concrets, au plus près de sa réalité professionnelle, par des personnes du milieu, vivant eux.elles-mêmes cette réalité tous les jours. Ainsi, le Master lui offre un effet calque, apport/mise en pratique dans son projet, au-delà des « cas pratiques » présentés dans les webinars Pépite.

Ta perspective d’évolution

Les étapes à venir pour Thomas et ses collaborateur concernent la phase de test de l’APP grâce à leurs Bétas testeur.trice.s [Sujet du STEP 18 «PHASES TEST»] dès la réouverture des bars. En parallèle, ils souhaiteraient lancer des campagnes marketings pour toucher leur cible au plus près. Plusieurs idées de nouvelles fonctionnalités sont en projets et seront sans doute ajoutées si l’APP fonctionne, dans les mois suivants le lancement du projet. Au niveau du système d’affiliation des bars, pour l’instant SpotiD passe par un code d’accès individuel, pour rentrer les nouvelles consommations, permettant d’accumuler des points, mais le but dans l’avenir est d’affilier les bars partenaires à des codes QR.

Et toi, qu’attends-tu pour te lancer ?

Organise ton emploi du temps, schématise tout ça, même tes moments de pauses et parles-en le plus possible pour tâter la réaction des autres sur ton ou tes projets. Pause-toi pour observer ce que tu aimes, comme tâche à effectuer, dans un premier temps pour ensuite chercher d’autres personnes pour effectuer les tâches que tu aimes le moins.
 
Si tu aimes réussir par toi-même et être indépendant dans ton travail, l’entrepreneuriat est fait pour toi !
Vous pouvez Thomas sur Instagram @asotrope & SpotiD sur Facebook et Instagram également @spotid.app 

Nous voilà à la fin d’un nouveau portrait au cœur d’un secteur passionnant et vivant à travers le projet SpotiD, malgré le standby global dont il souffre depuis plusieurs mois. Je trouve le parcours de Thomas et son projet très intéressant car inscrit dans une démarche continue de recherche de savoirs et de nouvelles compétences pour les mettre en pratique. Je remercie chaleureusement Thomas pour m’avoir consacré un peu de son temps !

Comme toujours, n’oubliez pas d’aimer, commenter et partager cet article et les posts associés sur LinkedIn et Instagram.

Je vous dis à la semaine prochaine pour un nouveau portrait, toujours dans le secteur des sorties et de la fête, en attendant de pouvoir enfin y retourner, en vrai … Belle semaine !

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 18 «Phases test»

Il est temps de confronter votre projet à votre secteur d’activité

Une fois votre projet, mis en forme, adapté, présenté, après des mois, des années de doutes et de remises en question, la seule façon de lui donner vie, est de le tester. En gardant en tête qu’un projet parfait est un projet déjà oublié, il ne faut pas avoir peur de se lancer même en ayant l’impression de n’être qu’à l’état de travaux, bien au contraire. C’est sur votre terrain de prédilection, auprès de votre public cible que votre projet va se réveler dans sa forme la plus aboutit. Mais comment tester son projet ? A distance ou sur le terrain, plusieurs outils existent; tour d’horizon …

Afin de vous proposer une palette d’outils pouvant s’adapter autant à des projets de services qu’à des projets de vente de produits et pouvant être mis à place aussi à bien distance [En cas de crise sanitaire mondiale par exemple…], que sur le terrain directement, j’ai divisé cet article en deux temps:

  • Tests à distance: Pouvant être réalisés via les réseaux sociaux ou par mails, pour les questionnaires, ou encore, grâce aux plateformes de réunions en ligne pour les entretiens individuels et groupes focalisés.
  • Tests sur le terrain: Pour les bétats-testeur.se.s je me tourne particulièrement vers les entreprises développant des produits, au contraire, les partenaires tests concernent principalement les entreprises de services, afin de leur permettre de trouver des institutions au sein desquelles tester leur offre de services. Il en va de même pour les déroulés en temps réel, permettant aux entreprises de service d’améliorer leur organisation et leurs limites d’offres et forfaits en fonction des besoins réels sur le terrain.

Mais dans ces Phase tests c’est également la question des coûts qui préoccupent les jeunes entrepreneur.se.s. Jusqu’ou les bétas-testeur.se.s le restent-iels ? Quelle est la limite d’une offre teste gratuite ? Jusqu’à quand une période de test est-elle rentable ? Nous répondrons à ces questions dans un dernier encart dédié à la fin de l’article …

Tests à distance

Avec la crise sanitaire, nous avons du réapprendre à travailler à distance et surtout, adapter les étapes clées de la création d’entreprise afin de pouvoir poursuivre nos projets, coûte que coûte. Il en va de même pour ces Phases test, nécessaires à la réussite de nos projets, c’est pourquoi je vous propose aujourd’hui trois outils, inspirés des techniques marketings et de recherches universitaires [SWOT, Echantillonage, Etudes qualitatives et quantitatives …].

Questionnaires

Dans l’entrepreneuriat nous avons tendance à projeter les questionnaires avant tout comme un outil à utiliser à la fin d’un projet afin de relever la satisfation client. Pourtant, en amont de notre projet, les questionnaires peuvent-être un très bon moyen de tester votre idée, votre démarche, vos valeurs auprès de votre public cible.

Ainsi, en passant par les outils de communication numériques spécialisés, vous avez accès à votre public cible, voici quelques idées de relais à ne pas négliger:

  • Les groupes Facebook spécialisés: école inclusive, peaux fragiles mode d’emploi, les paumé.e.s …
  • Les relais Discord: en passant notamment par les associations et syndicats de votre secteur
  • Les groupes d’anciens étudiant.e.s universitaires: souvent aux secteurs professionnels très larges, ces groupes peuvent-être un bon moyen de reprendre contact avec des personnes croisées pendant vos études et ayant toute leur place dans votre réseau !
  • Votre réseau LinkedIn: un réseau LinkedIn se travaille avec cohérence, entre les sujets qui vous passionnent, votre secteur d’activité et les compétences que vous recherchez chez d’autres, un bon moyen de relier votre questionnaire par la suite
  • Les blog et forums spécialisés: souvent considérés comme has-been ceux-ci continuent pourtant d’être très actifs dans certains domaines et sont un bon moyen de cibler votre public cible directement, comme pour les groupes spécialisés.

Une fois votre relais sélectionné, vous devez créer un questionnaire cohérent, vous permettant de trier les réponses reçues en fonction des publics pertinents, tout en réussisant à poser les bonnes questions pour aller à l’essentiel et faire avancer votre projet.

Il faut s'avoir que LA longueur optimale d’un questionnaire est entre 5 et 10 minutes, 
soit 15 à 20 questions environ

Entretiens individuels

Dans un type d’outil plus spécifique, les entretiens individuels vous permettent de creuser les attentes, besoins et envies de votre persona à travers un échange personnel encadré. En recherche universitaire nous parlons d’entretiens semi-directifs, dans l’idée de garder la main sur l’entretien grâce à un fil de questions, tout en restant flexible sur l’évolution de l’entretien en fonction des informations données par la personne interviewée et des digressions pouvant-être intéressantes.

Ces entretiens sont l’occasion de démultiplier les points de vue pour croiser vos personas:

  • Parties prenantes: Celles-ci sont votre interlocuteur.trice.s privililégié.e.s en terme de contrats administratifs, de lien, direct ou indirect, avec vos utilisateur.trice.s. Réaliser des entretiens avec ce type d’acteur.trice.s peut vous permettre de mieux comprendre le fonctionnement global de votre secteur d’activité, tout en confrontant vos projections organisationnelles avec la réalité du terrain.
  • Utilisateur.trice.s: Vos utilisateur.trice.s sont au coeur de votre Persona et donc de vos Phases tests. Lors de leurs entretiens vous allez devoir favoriser le côté pratique, entre réponse à leurs besoins, à leurs envies et à leurs budgets. Si vous ressentez un problème de compréhension au niveau de ce type d’acteur.trice.s, il est nécessaire pour vous de reformuler et réadapter votre solution avant d’en poursuivre le développement …
  • Utilisateur.trice.s extrêmes: Ces interlocuteur.trice.s doivent-être votre priorité n°1. Ceux sont eux.elles que vous allez favoriser en entretien car iels vont vous permettre d’avoir une vision spécifique de votre Persona type.

Contrairement aux questionnaires, les entretiens vous positionnent dans une démarche d’enquête qualitative, ceux-ci doivent donc être adaptés à chaque personne. Les thématiques globales abordées restent les mêmes, mais les questions s’adaptent au profil de la personne interviewée, de son type de persona, de vos besoins.

Chaques entretiens doivent ainsi se compléter pour répondre à ces 7 questions centrales à l’avancement de votre projet:

1- Quels besoins ?

2- Quelles envies ?

3- Quelles habitudes ?

4- Quels budgets ?

5- Quelles limites ?

6- Quelles appréhensions ?

7- Quelles plus-values [Attendue] ?

Chaque entretien, vous permet de connaître votre public cible un peu mieux et de tester votre solution par rapports aux attentes de vos client.e.s potentiel.le.s.

Groupes focalisés

Les groupes focalisés sont parmis les outils les moins utilisés chez les entrepreneur.se.s car peu connus. Issus de la recherche collaborative [Une fois de plus, il ne faut jamais négliger les apports universitaires dans ce type de Phases tests…], ceux-ci permettrent une flexibilité en vous permettant d’observer plusieurs types de personas et de réalités sociales en parrallèle.

Il s’agit ainsi de vous inviter au sein d’une réunion, d’une classe, d’une conférence de votre secteur d’activité pour observer, écouter, relever les éléments qui peuvent vous service dans l’amélioration de votre solution. Avec ce type d’outil, tout l’enjeux consiste à être présent discètement, pour ne pas gêner le bon déroulé de la rencontre, tout en sachant intervenir pour diriger la session dans notre sens.

Concrètement, la méthode du groupe focalisé, est à considérer à travers trois caractéristiquent fondamentales:

1) La facilitation d’échanges spontanés, mais focalisés: par des interventions minimes mais dirigées

2) La mise en place d’un contexte d’intersubjectivité: par une présence discrète, presque absente

3) L’activation de processus de groupe favorisant l’émancipation individuelle ou collective: par la focalisation sur deux, trois personnes représentant vos personas centraux

Cet outil peut vous semblait être complexe et difficile à préparer et à réaliser, néanmoins, il reste un outil formidable pour entrer au coeur de votre secteur d’activité et apprendre à connaitre précisemment vos publics cibles à travers leurs échanges interpersonnels. Une pépite d’or donc à ne pas négliger, qui peut se réaliser autant à distance, qu’en présentiel et qui peut vous permettre dans un même temps d’agrandir votre réseau professionnel !

Grâce aux plateformes de réunions en ligne - proposant généralement une version gratuite et une version payante - vous pouvez réaliser sans problème ces entretiens et groupes focalisés à distance. Le tout est de bien choisir sa plateforme en fonction de sa politique de confidentialité [RGPD] et de votre utilisation: TEAM, ZOOM, Googlemeet ...

Tests sur le terrain

Malgré la crise sanitaire qui limite nos déplacements et empêche la majorité des interactions « physiques », il est nécessaire d’essayer de maintenir le lien avec votre secteur d’activité « In real life ». Pour cela, je vous propose dans cette seconde partie, trois outils spécifiques pouvant faire la différence dans vos Phases de test.

Bétas-testeur.se.s

Le système des bétas-testeur.se.s est de plus en plus valorisé dans un objectif de co-construction des marques, notamment auprès des marques de produits cosmétiques et de Prêt-à-porter.

Nous pouvons notamment prendre l'exemple de la marque française, éco-responsable et féministe MEUF Paris qui a démultiplié, depuis sa création, ce système auprès de sa communauté [Très active sur Instagram notamment]. 

Concrètement, votre objectif est de faire tester votre produits à un groupe de Personas en avant première, afin de recueillir leur expérience client; utilisation, packaging, odeurs, matières, couleurs, plus-values …

Aujourd’hui, avec la crise sanitaire, beaucoup de marques passent notamment via des groupes Facebook, WhatsApp, ou encore par Discord pour être en contact permanance avec leurs Bétas-testeur.se.s …

Maintenant, il est important de comprendre que ce système de client.e.s ayant accès en avant première ne peut fonctionner que si les limites compensatoires sont clairement annoncées. En effet, comme nous allons le voir dans l’encart à la fin de cette article, vos Phases de tests, ne doivent pas avoir pour conséquence une perte financière pour votre projet. Pour cela, vous devez être transparent.e.s auprès de votre communauté testeuse quant aux conditions d’accès à ce statut spécial de béta-testeur.se:

  • Comment est symbolisée leur compensation ? | Produits gratuits ? Carte cadeau ? Avant première ?
  • Combien de temps dure la période de test ? | 3 mois ? 5 mois ? 8 mois ?
  • Cette période de test est-elle régulière dans le développement de l’entreprise | A chaque nouvelle collection ? Chaque année ?

Vous devez vous même être clair au niveau de ces conditions, avant de vous lancer dans une telle démarche !

Partenaires tests

Le système des Partenaires test est exactement le même que celui des Bétas-testeur.se.s mais pour les entreprises de services. L’objectif est de trouver des institutions dans vos Parties prenantes acceptant de servir de laboratoires pour le test de votre offre de service.

Que ce soit des boutiques spécialisés, des écoles, des associations, des entreprises, en fonction de votre secteur d’activité, ces organisations acceptent de mettre à votre services leurs locaux, leurs acteur.trice.s sur un temps défini afin de vous laisser mettre en place votre offre.

Ce lieu devient alors concrètement votre laboratoire pour observer, comprendrer, tester et vous améliorer …

Déroulés en temps réel

Enfin, le dernier outil que je souhaitais vous présenter aujourd’hui est tout simplement ce que l’on pourrait appeler un Lancement 0.

Un quoi ? Concrètement il s’agit de lancer votre entreprise, vos services, vos produits « Comme si »: Comme si vous étiez prêt.e, Comme si vous aviez tout anticipé, Comme si votre produit/ vos services étaient parfait, Comme si vous étiez sur de vous …

Si cela peut vous rassurer, vous pouvez lancer ce Lancement 0, loin de chez vous ou de la ville/région ou vous pensez lancer réellement votre produit ou offre de service [C’est le choix fait par Lucas Orry et ses collaborateurs pour leur projet Explique-moi Pythagore comme vous pouvez le lire dans l’article Le Grand Saut n°5 : Le grand saut – Lucas Orry – Regards le blog].

Le but est de finir de tester votre produit ou offre de service notamment en terme de temps, temps de réalisation, temps de fabrication … Vous anticiper ainsi des détails qui peuvent-être fatales au lancement d’une entreprise !

Maintenant, comme je l’ai longuement répété tout au long de cette série Serial entrepreneuse, n’attendez pas d’être parfaitement prêt.e pour vous lancer, car vous ne le serez jamais ! Ces Phases test ne doivent donc pas être infinies mais plutôt bien limitées et vous permettant un gain de temps et d’argent, au lieu de vous en faire perdre …

Comment rendre les Phases tests rentables pour votre projet ? 

Justement, je voulais prendre le temps de revenir sur cette question de la rentabilité des Phases test. Car le temps c'est de l'argent - on nous l'a assez répété - et il est important d'anticiper ces Phases afin de les limiter, de les encadrer. Ainsi, de la même manière que les contre-parties de Bétas-testeur.se.s se doivent d'être transparentes, vos offres gratuites, auprès de vos partenaires tests doivent également être définies. Par exemple, si vous proposez un forfait d'accompagnement global en trois temps [Analyse des besoins, mise en place des outils, gestion des outils], vous pouvez proposer de rendre gratuite la première Phase [Analyse des besoins], pour l'organisation qui a accepté de vous servir de partenaire test, pour ensuite leur proposer un devis si iels sont convaincu.e.s de votre travail. 

Ainsi, le système des Partenaires tests est donnant/donnant et intéréssant pour toutes les parties ! 

Nous arrivons à la fin de ce Serial entrepreneuse STEP18, qui m’a demandé beaucoup de travail, de schématisation, de simplification pour rendre accessible tout ces outils, souvent peu utilisés par les entrepreneur.se.s. Quoi qu’il en soit, j’espère vous avoir appris quelque chose et vous avoir offert de nouvelles clées pour mettre en place, avec sérénité, vos Phases test !

Je vous souhaite une très belle semaine, prenez soin de vous, de vos idées et de vos rêves,

Ella.

SERIAL ENTREPRENEUSE – TRIBUNE «Mansplaining : ou l’art de remettre en question notre légitimité»

La quête de légitimité sera infinie tant qu’elle ne sera pas reconnue


Il y a quelques semaines, alors que je commençais à rentrer en contact avec de futur.e.s client.e.s, je me suis retrouvée pour la première fois face à un homme qui visiblement savait, ou du moins savait plus que moi. La scène m’a paru sortir tout droit d’un très mauvais film d’auteur, tant les propos étaient misogynes, paternalistes et irrespectueux. Pour me remettre de cette interaction, j’ai écrit ce texte que je vous partage aujourd’hui. C’est une expérience qui s’intègre complètement dans mon expérience entrepreneuriale, c’est pourquoi il est si important pour moi de la partager, d’autant plus que je ne suis pas la seule à avoir vécu une telle scène, à en vivre tous les jours ; et  si j’ai créé ce blog et mon podcast, c’est pour partager mon Regard, mais également pour porter vos voix …

« C’est sur un ton paternaliste qu’il débute son grand et beau discours, souhaitant avant tout « me donner des conseils « .  Lui aussi est passé par là, il a créé une entreprise et souhaite avant tout m’aider. Pourtant, je sais que j’ai raison, droite dans mes bottes et dans ma légitimité, en tout cas j’essaye. Lui qui me parle de professionnalisme n’a toujours pas signé mon devis, tout en me mettant la pression sur les premiers rendus d’une partie de celui-ci, sans l’avoir signé. Lui qui ne souhaite pas me descendre mais seulement m’aider, va pourtant prendre 10 min à me critiquer sans aucune considération. Lui qui me parle de respect, va pourtant faire la sourde oreille face à mes contre-arguments parce qu’il sait, mieux que moi qui plus est.

Je suis jeune, j’ai 22 ans, mais surtout, je suis une femme. Je suis pourtant diplômée, riche de plusieurs expériences dans le secteur, puisque j’ai même donné tes ateliers sur ce sujet. Je suis également intelligente, polie, efficace et présentable, pourtant, face à lui, je me trouve bien ridicule.

Suis-je légitime ? Légitime d’entreprendre. Légitime de créer mon entreprise. Légitime de donner des conseils.  Légitime de demander de l’argent pour mes services. Légitime de diriger une équipe. Cette question de la légitimité, je me la suis posée toute ma vie. Mais elle ne m’a pas empêchée d’être élue dans mes établissements scolaires, de créer le journal de mon lycée, de passer des concours, de les réussir, de créer un blog et de publier des articles, de créer un podcast et d’animer des interviews. Alors, cette question de légitimité ne m’empêchera pas d’entreprendre, de créer mon entreprise, de donner des conseils [éclairés qui plus est], de demander de l’argent pour mes services, ni de diriger une équipe.

Pourtant, cette question de la légitimité continue de me hanter. Elle pointe le bout de son nez, lorsque je sens les regards critiques, moqueurs, condescendants. Elle pointe le bout de son nez, lorsque j’entends les phrases acerbes, de « conseils » me coupant la parole généralement. Elle pointe le bout de son nez lorsque je sens les mains me taper le dos, lorsque je vois une poignée de main m’être refusée.

Je ne comprends pas comment on peut toujours en être là, aujourd’hui, en 2021.

Parce que le pire, c’est qu’à chaque fois que j’ai vécu cette situation, je n’ai fait que la repasser dans ma tête, en me répétant « Je ne comprends pas, pourtant j’ai des diplômes, de l’expérience, j’ai multiplié les projets en France et à l’étranger, je parle plusieurs langues, je sais utiliser des dizaines d’outils, alors pourquoi je ne me sens pas légitime ? »

En réalité je suis légitime, mais cette société, au mansplaining décomplexé me fait sentir illégitime. Parce que nous ne sommes pas des hommes [Blancs, cis et hétéros], nous devons démultiplier les expériences, les projets, les skills, les savoir-faire les politesses pour obtenir une considération équivalente, un respect équivalent, un poste équivalent.

Pourtant, nous gagnerions tous et toutes à faire évoluer ces mentalités, pratiques et habitudes. Nous gagnerions du temps, de l’énergie, de la sérénité, des collaborateur.trice.s et donc des contrats et donc de l’argent. S’il faut en arriver à cette conclusion pour que cette tribune ait un impact, alors voilà, nous y sommes.

Maintenant, à tous les hommes qui me lisent : je n’ai pas besoin de vos conseils, de vos remarques, de votre aide. En revanche, je suis toujours ouverte à des projets riches, intéressants et à des discussions animées, à égalité.

Enfin, à toutes les femmes qui me lisent : vous êtes la seule personne à pouvoir juger votre propre légitimitéparce que vous seule savez, les obstacles, les réussites, les combats, les échecs que vous avez dû traverser. Ceux qui croient le contraire se trompent, aussi bien rodés leur discours, leurs arguments et leurs positionnements soient-ils ».


Dans cet article, l’activiste rencontre la professionnelle. Parce qu’au-delà de l’importance de porter ce message, je me devais de l’écrire pour que dans quelques années, il reste une trace de ces épreuves traversées. En posant la question de la légitimité aux différent.e.s étudiant.e.s-entrepreneur.seu.s que j’ai rencontré, celle-ci était floue, lointaine. Ce n’est pas le cas pour moi, cette question est au cœur de ma vie, de mes projets. Et c’est parce que je dois l’affronter tous les jours, qu’elle a toute son importance : politique, sociale, philosophique.

Je vous retrouve la semaine prochaine pour un nouveau portait @Legrandsaut, en attendant gardez le cap et ayez confiance, en vous surtout.

Ella

SERIAL ENTREPRENEUSE – STEP 17 «Autoentreprise: l’entrepreneuriat pour tous.tes»

Il faut débuter petit pour viser grand

C’est le jeu de l’entrepreneuriat, une bonne dose d’organisation et une belle part de hasard, d’adaptation. C’est ainsi que 10 mois après le début de cette aventure folle dans l’entrepreneuriat étudiant, j’ai finalement décidé d’anticiper ma création de société en me lançant comme autoentrepreneuse. Pour des raisons financières d’abord, mais également pour mettre enfin un pied dans ce monde professionnel qui me tendait les bras, le statut d’autoentreprise c’est alors présenté comme la meilleure option. Pratique, rapide, sans comptabilité, accessible à tous.tes, je vous propose aujourd’hui de décortiquer ce statut français, unique.

Le statut d’Auto-entreprise

L’auto-entreprise est une entreprise individuelle qui relève du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social pour le paiement des cotisations et contributions sociales. Ce régime simplifié a été créé pour faciliter les démarches de création et de gestion de votre activité, tout en vous permettant de bénéficier d’une protection sociale dédiée.

Définition du Site URSSAF.FR.

Pour qui ?

Toute personne physique peut devenir auto-entrepreneur si elle respecte ces quelques conditions:

  • Être majeur.e (ou mineur.e émancipé par décision d’un juge des tutelles)
  • Avoir une adresse postale en France 
  • Être de nationalité française ou ressortissant.e européen (ressortissant étranger hors Union Européenne sous conditions)
  • Ne pas être sous tutelle, ni sous curatelle 
  • Ne pas être condamné.e à une interdiction de gérer ou d’exercer

Pouvant être exercée à titre principal ou complémentaire, l’activité en auto-entreprise, peut-être complémentaire en annexe d’un activité de type:

  • Etudes
  • Emploi [Avec accord de l’employeur en cas de clause d’exclusivité]
  • Retraite
  • Fonctionnaire [En fonction du statut accordé]
  • Dirigeant assimilé salarié [Président.e ou dirigeant.e de SAS ou Gérant.e minoritaire ou égalitaire SARL]

Que vous soyez artisans, commerçant.e.s ou en profession libérale [A titre principal comme Complémentaire], vous avez accès au statut d’Auto-entrepreneur. Néanmoins, vous devez avoir conscience que ce statut simplifié est bel et bien encadré, notamment en terme de chiffre d’affaire annuel, ne devant dépasser, pour une année civile les plafonds suivants:

  • 176 200 € pour une activité de vente de marchandises, d’objets, de fournitures, de denrées à emporter ou à consommer sur place, ou pour des prestations d’hébergement, y compris les meublés de tourisme classés, à l’exception de la location de locaux d’habitation meublés dont le seuil est de 70 000 €
  • 72 600 € pour les prestations de services relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou des bénéfices non commerciaux (BNC)
  • En cas d’activité mixte (vente et prestations de services), le chiffre d’affaires global ne doit pas dépasser 176 200 € incluant un chiffre d’affaires maximal de 72 600 € pour les prestations de services

Référence: Code général des impôts [Article 50-0]

Quels avantages ?

Avantages fiscaux.

Ainsi, la franchise de base de TVA dispence l’auto-entrepreneur.se de la déclaration et du paiement de cette taxe. Attention, dans l’autre sens, vous ne pouvez ni facturer la TVA à votre client, si na récupérer sur vos achats de biens et de services. Cette franchise de la TVA est soumise à des seuils de chiffre d’affaires au-delà desquels votre auto-entreprise devient assujettie à celle-ci:

  • Pour la vente de marchandises :Sur une année civile (du 1er janvier au 31 décembre) : 94 300 € Sur deux années civiles consécutives si le chiffre d’affaires est compris entre 85 800 € et 94 300 €
  • Pour la prestation de services :Sur une année civile (du 1er janvier au 31 décembre) : 36 500 € Sur deux années fiscales consécutives si le chiffre d’affaires est compris entre 34 400 € et 36 500 €

De plus, vous avez la possibilité, avec le statut d’Auto-entreprise d’opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Cette demande s’effectue au moment de votre adhésion [Voir Paragraphe suivant: Comment ?], ou dans les 3 mois suivant votre début d’activité en adressant un courrier à votre URSSAF. En choisissant cette option votre impôt sur le revenu est payé en même temps que vos cotisations [Au mois ou au trimestre au choix], avec application d’un taux spécifique, en fonction de votre activité:

  • 1 % si l’activité est l’achat/revente, la vente à consommer sur place et la prestation d’hébergement (BIC), à l’exception de la location de locaux d’habitation meublés dont le taux est de 1,7 %
  • 1,7 % si l’activité est une activité de services relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) 
  • 2,2 % pour les autres prestations de services relevants des bénéfices non commerciaux (BNC)

Avantages sociaux.

En tant qu’auto-entrepreneur.se, vous bénéficiez d’une couverture socialeau même titre que les autres travailleur.se.s indépendant.e.s. Celle-ci couvre :

  • La santé : maladie, maternité, indemnités journalières (sauf pour les professions libérales relevant de la Cipav qui ne bénéficient pas des indemnités journalières)
  • Les allocations familiales 
  • La retraite (régime de base et complémentaire obligatoire)
  • La prévoyance (invalidité, décès)

L’ensemble des auto-entrepreneur.se.s est rattaché à la CPAM pour l’assurance maladie et à l’Urssaf pour le recouvrement de leurs cotisations sociales (CGSS pour les DOM).

Pour plus d’informations sur l’Assurance maladie sous le Statut Auto-entrepreneur: Section 3 : Règlement simplifié des cotisations et contributions des travailleurs indépendants ― Régime micro-social (Articles L613-7 à L613-10) – Légifrance (legifrance.gouv.fr)

Concernant la retraite, vous êtes en mesure de valider des trimestres de retraites sous condition de chiffre d’affaires:

Ainsi, si vous êtes salarié.e et que vous validez 4 trimestres de retraite par an, le chiffre d’affaires de votre activité d’auto-entrepreneur vous permettra d’acquérir des droits supplémentaires mais pas de trimestre supplémentaire (le maximum étant de 4 trimestres validés par année civile).

Comment ?

Pour obtenir le statut d’Auto-entrepreneur, c’est simple et rapide (oui oui en France).

Il vous suffit de:

  • Vous créer un compte sur Auto-entrepreneur de l’Urssaf ou sur www.guichet-entreprises.fr, ou encore auprès d’un Centre de formalités des entreprises (CFE)
  • Faire la déclaration en ligne
  • Une fois la validation de votre demande reçue par mail, vous recevrez dans les 3 à 5 jours votre « Certificat d’inscription au Répertoire des Entreprises des établissement » [SIRENE] avec votre numéro SIRET [Essentiel à création de vos DEVIS, FACTURES et à l’ouverture d’un compte bancaire (professionnel ou non) [Voir dernier paragraphe: Attention à la séparation des biens].
L'immatriculation d'un micro-entrepreneur est gratuite. Toutefois, des frais annexes peuvent être engagés:
- stage de préparation à l'installation (SPI)
- ouverture d'un compte bancaire
- assurance professionnelle 

Mon expérience personnelle

C’est en souhaitant anticiper la création de ma société, projet entrepreneurial au coeur de ma démarche, que j’ai finalement réalisé ma demande de statut Auto-entreprise. Pourtant, au début je répétais inlassablement que je ne passerai pas par là, que c’était une perte de temps, d’argent et d’énergie. Alors pourquoi j’ai changé d’avis ? Pourquoi ai-je finalement décider de commencer par ce premier Petit saut, avant de faire réellement Le Grand Saut ? Je vous livre dans cette seconde partie, les trois points qui me semble essentiels à prendre en compte dans votre choix de vous lancer à votre tour vers l’Auto-entreprise.

Une administration quelques clics

Avec le statut Auto-entreprise*, il est facile de se lancer, d’autant plus que la prise de risque est moindre. Vous ne devez payer vos charges que sur l’argent amassé et avec l’ACRE, entant que jeune de 18 à 25 ans encore que chômeur.se, vous êtes exonéré.e de charges pendant la première année.

Autremant dit, tout est fait pour rendre l’entrepreneuriat accessible à tous et toutes avec ce statut:

  • Vous souhaitez gagner de l’argent à côté de vos études ? Statut A.E.*
  • Vous souhaitez anticiper votre création d’entreprise et compléter vos Apports personnels ? Statut A.E.*
  • Vous souhaitez travailler en indépendant en attendant de (re)trouver du travail ? Statut A.E.*
  • Vous souhaitez tester une activité dans un secteur qui vous passionne ? Statut A.E.*
  • Vous souhaitez gagner en expérience professionnelle grâce à vos savoirs-faires? Statut A.E.*

C’est d’abord grâce à cette accessibilité que je me suis lancée, un choix que je ne regrette pas du tout aujourd’hui. La vitesse d’exécution de ce projet improvisé va dans mon sens:

. 20 février: demande de statut en ligne en 30 min

. 22 février: validation de ma demande de statut

. 2 mars: « Certificat d’inscription au Répertoire des Entreprises des établissement » reçu par la Courrier

. 7 mars: ouverture de mon compte bancaire Auto-entreprise

. 10 mars: signatures de mes premiers Devis

Ce sont les expériences qui parlent le mieux au moment de prendre ce genre de décision, comme vous pouvez le constater la mienne va dans ce sens …

Une comptabilité simplifiée pour commencer en douceur

De nature stressée, j’ai souhaité réaliser un entretien à distance avec une Experte comptable, afin de voir avec elle les dessous administratif d’un tel statut.

Cet entretien* a donc été réalisé le 13 février dernier, avant ma demande de statut Auto-entreprise. Florence Gauillard-Luziau, Experte comptable dans le Val-de-Marne m’a bien confirmé que le statut d’Auto-entreprise demandait une compatbilité simplifiée, c’est d’ailleurs l’un de ses premiers avantages. Il suffit de tenir un Cahier de recettes et de dépenses, en papier ou/et en ligne et de le conserver sur 3 ans minimum pour être prêt.e à répondre à un éventuel contrôle. Cette comptabilité simplifié est complétée par une déclaration de revenus, mensuelle ou trimestrielle réalisée directement sur l’Application Auto-entreprise de l’URSSAF.

Rien de plus simple donc, nous sommes loin des démarches complètes nécessaire à la gestion d’une Société… Mais cette démarche simplifiée est également l’occasion de « se faire la main » entant que jeune entrepreneur.se débutant dans le monde professionnelle !

Attention à la séparation des biens

Lors de ce même entretien* Florence Gauillard-Luziau m’a également conseillé d’ouvrir un compte bancaire dédié à mes activités entant qu’Auto-entreprise. Même si cette démarche n’est pas obligatoire [Vous pouvez tout à fait avoir vos Recettes et Dépenses d’Auto-entreprise sur votre compte personnelle], il est malgré tout conseiller de la suivre pour des questions d’organisation financière et de visibilité fiscale. Ainsi, il sera plus simple pour vous de gérer vos Entrées et Sorties Autoentreprise en les séparant de vos Entrées et Sorties personnelles.


Nous arrivons à la fin de ce STEP17 dédié au statut Auto-entreprise. C’est un sujet important qui montre à quel point nous sommes chanceux.ses en France en terme d’entrepreneuriat et à quel point « Il ne faut jamais dire jamais! » [Note personnelle…]. Je vous retrouve la semaine prochaine pour un nouveau portrait Le Grand Saut, entre ambitions personnelles et projections familiales …

Belle semaine, n’oubliez pas d’improviser [C’est bon pour le moral…] !

Ella

Le grand saut – Chahrazad Merimi

Portrait n°6

Retour des portraits Le Grand Saut aujourd’hui ! Avec cette série, je souhaite vous proposer à découvrir des parcours inspirants de jeunes étudiant.e.s-entrepreneur.se.s ayant osé l’entreprenariat, malgré les doutes, les risques. Chahrazad est de ceux-là. Femme engagée dans la vie de son quartier, élève passionnée au parcours personnel aussi unique qu’atypique, Chahrazad a osé effectuer non pas un mais deux Grands sauts, en créant une première association à 20 ans et en montant un second projet, entrepreneurial cette fois, 6 ans après. Deux projets qui répondent à des problématiques sociales, actuelles et nous concernant tous.tes, bonne découverte

Chahrazad

Comme vous avez pu le constater, le rythme des articles s’effectue finalement en alternant entre mes deux séries : Serial entrepreneuse et Le grand saut. Mis en place pour des raisons techniques et d’organisation, ce rythme me permet surtout aujourd’hui de vous offrir un article par semaine, sans me mettre la pression pour trouver quelqu’un à interviewer chaque semaine. J’espère que ce tempo vous va, comme toujours votre Regard compte pour moi !

Qui es-tu ?

Chahrazad Merini, a 26 ans, femme engagée, elle a toujours porté un fort intérêt à l’épanouissement des jeunes en banlieue, environnement dans lequel elle a grandi. Il y a 6ans, souhaitant réaliser son rêve d’ancienne enfant malade, elle créé avec sa maman ANIM’HOPY, association qui intervient auprès des enfants hospitalisés. Le monde associatif, Chahrazad le connait bien, puisque, en tant que militante à Villenave Saint George et en dehors, elle a toujours été impliquée pour porter et accompagner les rêves de ceux et celles qui, comme elles, ont longtemps cru que réussir c’était pour les autres.

Quel est ton parcours ?

Le parcours de Chahrazad s’inscrit dans une démarche en cohérence avec ses engagements

En débutant avec un Bac STSS, elle a d’abord voulu devenir infirmière, un métier pour prendre soin des autres. Mais c’est finalement en observant les éducateur.trice.s qui l’ont accompagnée tout en long de son enfance et de son adolescence, qu’elle décide de s’orienter vers un DUT Carrière sociale en 2 ans, option animation socioculturelle et coordination de projet. A côté de ses études, Chahrazad est stagiaire, puis bénévole, au sein de l’Association S.O.W Smiles for the Orphans in the World, pour accompagner des jeunes, de tous les âges dans un premier temps, puis pour préparer leur brevet, avec pour objectif la réussite de leur diplôme et l’amélioration de leur confiance en eux.elles.

A la fin de ces 2 ans universitaires, Chahrazad lance son association ANIM’HOPY en impliquant les jeunes et les habitants de son quartier. La plupart travaille d’ailleurs encore avec elle aujourd’hui ; sa maman, son petit frère mais également un groupe d’adolescent.e.s et d’animateur.trice.s de son quartier.

A la suite de son DUT Chahrazad décide de poursuivre avec une Licence en ESS [Economie Sociale et Solidaire]. Pour valider celle-ci, elle réalise un stage au sein de l’asso Yes we can Production, qui forme les jeunes à l’Empowerment. Elle a ainsi été chargée de monter la première formation regroupant des avocats, des politiques et des jeunes pour les former au droit et aux recours dans la réalisation de leurs projets. C’est cette expérience qui lui a démontré qu’il existait des associations qui contribuaient, sur le terrain, à des causes telles que l’amélioration de la confiance en soi chez les jeunes ou encore la valorisation de projets des jeunes de quartiers. C’est à la suite de cette expérience qu’elle fonde, Winners Programme’s, aujourd’hui IWIN’Z, qui propose des Ateliers et des programmes d’accompagnement et de motivation inspirés d’outils d’excellence comme la neuro-éducation, le développement personnel, les pédagogies positives. Aujourd’hui, en auto-entreprise, Chahrazad souhaite par la suite développer son projet sous le statut de SCOP ou d’association, pour une approche ESS [Economie Sociale et Solidaire] en adéquation avec ses valeurs.

Finalement, Chahrazad a terminé son parcours universitaire en 2019 avec un Master en Sciences de l’éducation, parcours Animation et Education populaire à l’UPEC. En parallèle de celui-ci elle substitue son stage obligatoire pour mettre en place ses programmes : accompagnement de deux groupes de jeunes passant leur brevet et leur bac. Une expérience qui lui a permis de mettre en pratique ses connaissances et ses savoirs tout en testant son projet.


En effet, le Statut d’état Etudiant Entrepreneur, vous permet de remplacer votre stage obligatoire de L3 ou de M2 en temps dédié à votre projet entrepreneurial. Une opportunité unique qui vous donne le temps pour développer votre projet tout en validant votre semestre. Vous pouvez trouver plus d’informations sur le Statut sur Le statut national étudiant-entrepreneur | Gouvernement.f

Ton Regard sur l’entreprenariat

Ayant un papa entrepreneur, Chahrazad s’est occupée très jeune de l’aspect administratif et communicationnel d’une entreprise. Sa vision principale de ce secteur concernait l’importance de la détermination tout en ayant conscience que c’était possible, pour tous.tes. Pour elle, avec beaucoup d‘énergie et de motivation, l’entreprenariat pouvait permettre de réaliser des rêves, comme elle l’a fait avec son association. Etant de nature persévérante, elle a rapidement pris conscience que ce statut était exactement ce qu’il lui fallait.

Ton Grand Saut

Autonome depuis longtemps grâce à son projet associatif, c’est en tombant sur une annonce du Pépite que Chahrazad fait le choix du statut EE. En effet, celui-ci allait lui permettre de réaliser son projet tout en étant protégée par le statut étudiant, lui donnant notamment le droit aux bourses et à des tarifications intéressantes. Rentrée au sein du Pépite en dernière année de Master, Chahrazad a par la suite renouvelé deux fois son statut afin d’en garder les avantages.

Evolution de ton projet

Au moment de se lancer, Chahrazad est en phase de test : programme, besoins, public … Elle analyse sur le terrain en réalisant des premiers ateliers test. En septembre de cette même année, elle demande son statut d’auto-entrepreneuse afin de pouvoir s’organiser financièrement. Ayant un public spécifique n’ayant pas de moyens financiers très importants afin de suivre ses ateliers, elle propose des ateliers gratuits pour les jeunes directement. C’est ensuite en travaillant auprès d’autres associations et municipalités qu’elle fait facturer ses services afin de rentrer dans son plan financier. A chaque fois, Chahrazad essaye donc d’adapter ses devis en fonction des budgets de ses clients, qu’ils soient particuliers, associatifs ou institutionnels. C’est en diversifiant ses ressources que Chahrazad a réussi à créer son Plan financier : le programme Emergence de France Active qu’elle a suivi en seconde année de Statut EE l’a beaucoup aidée à s’organiser de ce côté-là.

Chahrazad s’est lancée toute seule car elle avait sa propre vision de son projet. A ses côtés, elle a beaucoup été encouragée par plusieurs professionnel.le.s croisé.e.s pendant son parcours : Sa tutrice de Yes we can Production notamment, ou encore une éducatrice l’ayant  suivi plus jeune.

Aujourd’hui créée, l’entreprise de Chahrazad travaille avec deux municipalités ainsi que des associations (Maisons de quartier) et particuliers. Toute seule pour cette première année, Chahrazad propose de l’accompagnement scolaire et des Master Class pour transmettre aux jeunes des outils et de la méthodologie pour leur redonner confiance en eux.lles et en leurs capacités à apprendre.

Dans les quartiers, il y a de nombreuses barrières mentales qui font croire aux jeunes qu’ils ne peuvent pas réussir. Venant en complémentarité des associations, Chahrazad est en collaboration directe avec les organismes institutionnels, pour apprendre aux jeunes à réagir face à la difficulté – aspect psychologique. Son intitulé de poste : Facilitatrice de parcours. 

La COVID a été la première grande difficulté dans le projet de Chahrazad. La crise sanitaire a ainsi tout bloqué dans son projet au moment exactoù son entreprise prenait forme (obtention de son statut juridique). Les contrats qui venaient d’être signés ont ainsi été repoussés. Encore aujourd’hui, remobiliser les partenaires est quelque chose de très difficile, l’envie est toujours là mais les organismes derrière ont du mal à suivre, notamment à cause de l’instabilité de la situation globale.

Ton accompagnement

En bénéficiant de certains droits étudiants, en termes de bourse, de carte Navigo, le Statut EE fait, pour Chahrazad, déjà la différence. De plus, ayant des problèmes de santé, le statut a permis à Chahrazad d’être à 100% dans son projet sans avoir à travailler à côté. Le Pépite lui a également permis de créer des liens avec d’autres entrepreneur.se.s, malgré les projets différents, et à la démarche de chacun.e, plutôt individuelle. En temps de COVID c’est un lien qui fait grandement la différence. La situation actuelle a beaucoup bloqué les échanges entre les étudiants-entrepreneurs et c’est vraiment le côté réseau qui manque aujourd’hui.

A côté de son Statut EE, Chahrazad a suivi le programme Emergence de France Active, sur 6 mois. Rejoint grâce à son tuteur, c’est un programme qui lui a permis de réaliser un Business Plan adapté au secteur de l’associatif. Notamment au niveau de l’accompagnement des jeunes, elle savait que son tarif serait amené à évoluer et elle ressentait le besoin d’un accompagnement spécifique en ESS pour placer son Business Plan en cohérence avec ses valeurs. Grâce à des professionnels de l’ESS et des ateliers liés, Chahrazad a pu échanger également avec d’autres porteurs de projets engagé.e.s, lui donnant le moyen de faire des passerelles entre les projets. Il faut savoir que le Programme Emergence permet également, d’avoir des aides financières pour les projets spécifiques à l’ESS.

A chaque fois qu’elle propose son projet, Chahrazad sent que ça touche les gens et que ça leur parle, elle n’a donc jamais ressenti un quelconque manque de légitimité. Néanmoins, elle note tout de même, que n’ayant pas eu besoin de récolter des fonds, elle n’a pas eu besoin de prospecter auprès d’éventuels partenaires financiers, souvent plus friands des jeunes entrepreneur.se.s sans expérience.

Ta perspective d’évolution

Continuer à intervenir auprès de nouvelles associations et municipalités est le premier objectif de Chahrazad dans les mois à venir. Elle aimerait également former d’autres personnes pour intervenir dans d’autres départements que le Val-de-Marne, par une approche Neurodéveloppementale et des outils de confiance en soi. Se connaitre est une clé dans la réussite des jeunes. Pour Chahrazad, c’est évident et c’est pourquoi passer par la Neuro-éducation est central pour enseigner aux jeunes le fonctionnement de leur cerveau et leur faire comprendre que rien ne leur empêche de réussir à part leurs doutes, aprioris et peurs. Plus que jamais, Chahrazad veut enseigner cette idée qu’elle applique sur elle-même : Y croire et persévérer sont les clés, quoi qu’il arrive.

Et toi, qu’attend-tu pour te lancer ?


Ose, crois en toi et brille ! Tant que l’on n’est pas lancé on ne peut pas savoir. Pendant une année, j’ai fait des budgets prévisionnels mais en réalité la tarification est subjective, une personne qui croit en ton projet peut te donner beaucoup, là ou une personne qui ne croit pas en ton projet, remettra en cause ton tarif. En croyant toi-même en ton projet, tu convaincras mais pour cela, il faut aller sur le terrain et trouver la validation auprès des différent.e.s acteur.trice.s de ton terrain d’actio
n.

Nous voilà à la fin d’un nouveau portrait. J’ai beaucoup aimé échanger avec Chahrazad sur son parcours inspirant et ses valeurs d’inclusion, de partage et de persévérance que nous avons en commun. Je te remercie Chahrazad, une nouvelle fois chaleureusement ! J’espère que ma retranscription est à la hauteur de notre échange.

Comme toujours, n’oubliez pas d’aimer, commenter et partager cet article et les posts associés sur LinkedIn et Instagram.

A très vite pour un nouvel article, portrait ou revue, d’un monde entrepreneurial en plein bouleversement !

Ella