Une activité numérique est AUSSI une activité polluante
Je reviens aujourd’hui vers vous avec un STEP 11 un peu spécial et nécessaire. Alors que la crise sanitaire due à la COVID-19 pousse les entreprises à se digitaliser pour continuer à produire à la même échelle qu’avant , je me questionne entant que jeune entrepreneuse; Voulons nous vraiment du même modèle mais en digitale ? Quelles conséquences environnementales ? Comment s’inscrire dans un nouveau modèle aussi écologique que social ? Il est temps de faire un point.

Dans cet article un peu particulier, je vais d’abord poser différents constats que j’ai pu faire ces dernières semaines dans différents webinars, à travers différentes Newsletter ou encore sites officiels dédié à l’entreprenariat et aux entreprise en général.
Dans un second temps, il est temps d’analyser le réel impact des outils numériques sur l’environnement, parce qu’une fois au courant, nous ne pouvons ignorer ces conséquences.
Finalement, je veux partager avec vous différentes solutions et outils pour intégrer l’impact environnemental du numérique dans votre démarche entrepreneurial, à base de différents indicateurs d’éco conception qui peuvent faire la différence dans votre projet.
Parce que se positionner comme startup/ entreprise à impact c’est aussi calculer son propre impact sur la planète !
Pour vous partager avec le plus de transparence les sources de cet article, je vous complète chaque partie par des barres d'informations comme celle-ci avec les liens vers les articles, webinars et Newsletters en question, bonne prise de conscience !
Constat
Transformation numérique: à quel prix?
Des Webinar et Newsletters pour « Comment survire en temps de crise? », on en a vu des centaines ces dernières semaines, il faut dire que le constat est sans appel; pour les TPE et PME françaises la baisse de chiffre d’affaire est de 84% à cause du COVID-19 et ses conséquences économiques. Le numérique est alors apparu comme la meilleure solution, pérenne, peu chère et facile à mettre en place. 32% des TPE et PME ont ainsi eu recourt aux visiosconférences et 25% ont mis en place une page Facebook pendant la crise, des initiatives que ces mêmes entreprises pensent pérenniser; 80% des entreprises considèrent ainsi que la relance économique passera par une accélérations de leur digitalisation.
https://www.chefdentreprise.com/Thematique/actualites-1056/Infographies/transformation-numerique-face-crise-economique-353285.htm#
Du côté du Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance à Bercy, même constat. La révolution numérique est en marche. Ainsi, selon Michael Aim, responsable de la transformation digitale des entreprises à CCI France, « la DATA [doit être considérée] comme la nouvelle richesse à exploiter, c’est le pétrole du XXI ème Siècle ». Les flux sont ainsi considérés comme des « leviers de croissance majeur de compétitivité », il faut que les entreprises s’équipent pour aborder ce nouvel air numérique et que les salariés soient formé.e.s pour être prêt à suivre la nouvelle vague.
https://www.economie.gouv.fr/entreprises/transformation-numerique-TPE-PME
Bien sur, entant que jeune entrepreneuse je ne peux nier ce qui est: nous sommes au cœur d’une révolution numérique. La digitalisation de notre économie est en cours, certainement, maintenant, nous sommes en mesure de choisir de quelle manière nous voulons utiliser ces outils et ces nouvelle opportunités.
De la même manière que je ne peux m’insérer dans un secteur économique entant qu’entrepreneuse sans réfléchir à m’inscrire dans une dynamique engagée, inclusive et cohérente avec les réalités sociales de notre époque, je refuse de nier l’impact écologique de mon activité.
Avant toute chose, il est donc temps de regarder la vérité en face et de poser un certain nombre de faits.
Faits
DATA centers, réseaux et matériaux POLLUANTS
Commençons par une petite définition, dans un article du Huffington post datant du 12 novembre 2020, Julien Marcaut, VP Digital Communication chez ENGIE défini la pollution numérique numérique comme tel; « L’ensemble de l’impact numérique – en termes d’émissions de gaz à effet de serre notamment – généré par les activités du monde digital. Elle intègre les sujets d’infrastructure, autour des data centers ou des réseaux. Elle prend également en compte la fabrication d’un ordinateur ou d’un smartphone. Enfin, elle intègre une dimension usages: passer du temps sur internet, consomme des vidéos ou envoyer des emails consomme de l’énergie« .
https://www.huffingtonpost.fr/entry/le-numerique-genere-autant-de-gaz-a-effet-de-serre-que-le-secteur-aerien_fr_5facfd2dc5b6ed84597e5945
Pour parler chiffres, ceux-ci sont parlants, très parlants, bien trop pour que nous puissions les nier; ainsi, en 2016, l’émission de gaz à effet de serre de notre activité numérique était aussi importante que celle de l’aviation civile ! Cela représente 2% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, oui rien que ça …
Selon Greenpeace, le secteur informatique consomme ainsi 10% de la production électrique mondiale et une seule recherche Google équivaut à 7 grammes de CO2, soit l’équivalent de ce qu’un arbre peut absorber en une seule journée.
Concrètement entant qu’entreprise, trois sources de consommation d’énergie liées au numérique nous concernent principalement:
- Les équipements [ordinateurs, tablettes, téléphones]: Leur fabrication nécessite l’extraction de ressources minérales très coûteuses en énergie, jetés en fin de vie … ou pas, ils continuent de polluer car très peu d’entre eux sont recyclés (30% seulement).
- Les données: Le stockage dans les data centers et le traitement des données est également énergivore, c’est d’ailleurs l’alimentation et le refroidissement par climatisation en continu de ces mêmes serveurs qui nécessite une grande partie de l’énergie due au numérique.
- Le stockage et l’envoi de mails spécifiquement: C’est le passage dans différents centres de données et le conservation de ces messages qui augmente l’utilisation des serveurs; Selon l’ADEME, l’envoi d’un e-mail de 1 Mo équivaut à l’utilisation d’une ampoule de 25 Wh pendant une heure.
https://www.greenpeace.fr/la-pollution-numerique/
Maintenant que nous sommes tous et toutes au fait de la situation, il est temps de dresser la liste de ce que nous pouvons faire, à notre échelle, entant qu’acteur.trice de l’économie mondiale (en devenir) pour faire de la révolution numérique, une vague de développement, durable !
Solutions & outils
Electricité verte, hébergeurs adaptés, recyclage et prise de conscience
Pour que la révolution numérique ne soit pas aussi inégalitaire et polluante que celle qui l’a précédé, il est temps de s’inscrire dans des actions concrète, maintenant, à notre échelle, mais surtout dans une volonté d’avenir, vert.
Pour débuter, je vous propose ici 7 clés, 7 solutions et outils pour vous amener à revoir votre projet en fonction de ces nouvelle limites et opportunités [plus que jamais voyons le verre à moitié plein]. C’est une liste non exhaustive, bien sur, qui sera sans doute complétée par vos propositions en commentaire ou sur Instagram :
1- Outils numérique: voyons sur le long terme, voire dans le recyclage mais surtout brisons la chaine de l’obsolescence
- L’association HOP [Halte Obsolescence Programmée]
2- Electricité verte: pour aller toujours plus loin dans votre démarche il faut remonter à la source, l’électricité verte existe en France mais pour garantir son approvisionnement auprès de petites installations hydrauliques française, il faut y mettre le prix …
- L’ADEME (Agence De l’Environnement de la Maitrise de l’Energie) a ainsi identifié 4 fournisseurs d’énergie proposant des offres d’électricité cohérentes: Enercoop, ilek, Energie d’Ici et ekWateur.
- En parallèle, Greenpeace établit chaque année un classement des fournisseurs les plus verts en tenant compte de différents critères. Un des critères retenu par Greenpeace est le fait que l’énergie renouvelable constitue 100% de l’approvisionnement du fournisseur, et donc qu’il n’ait recours à aucune énergie fossile ou nucléaire.
3- Hébergeurs: des solutions existent sans climatisation artificielle et à faible impact carbone, bonus; en compensant l’intégralité de ses émissions carbones !
- L’entreprise DRI et son principal datacenter au Mans, en partenariat avec la startup Bretonne Ecotree !
4- Indicateurs d’éco-conception: comme la révolution numérique, la transformation écoresponsable se doit d’être globale, au sein de votre entreprise vos client.e.s ont donc leurs cartes à jouer; les indicateurs d’éco-conception leur permettent ainsi à leur tour de mieux gérer leurs émissions de CO2.
- La « Green Zone », l’espace d’agrégation d’éco-indicateurs, leur offre la possibilité de moins consommer et mieux éco-concevoir les sites et applications.
5- La Carte Numérique Responsable: pour inscrire votre entreprise dans une démarche éco-responsable avec des objectifs spécifiques et un accompagnement globale adapté, le mieux est de se tourner vers l’Institut Numérique Responsable [et oui il existe déjà!]; vous pourrez ainsi vous inscrire dans une dynamique sur le long terme et communiquer sur votre démarche qualité.

6- Outils d’optimisation et d’analyses technique: c’est une fois de plus l’Institut Numérique Responsable qui nous propose ce formidable annuaire d’outils, super complet et d’démontrant que des solutions EXISTENT pour s’intégrer dans la vague verte !
7- Référentiel: enfin, je souhaite terminer avec un référentiel, celui de l’INR (que voulez vous), très bonne base pour analyser ce qui est fait ailleurs et ce qui pourrait être fait pour vous [Tous les URL sont dans les titres].
Voilà pour ces premières clés, qui je l’espère vont vous donner des idées, remettre en cause votre plan global d’organisation et surtout vous faire prendre conscience du rôle essentiel de notre impact, entant qu’entrepreneur.neuse. Le début d’un projet c’est le moment ou jamais pour installer ces habitudes de consommations qui peuvent faire la différence !
Je suis très fière de cet article, un article qui vient après une prise de conscience récente lors d’une journée Webinar sur la thématique « Entreprendre responsable », organisé par les Pépite 3EF. Cette journée à donné lieu par la suite à un échange fructueux avec Mina Bernard, étudiante en Management de la RSS à l’IEA Gustave Effel, que je me devais de vous partager, c’est fait. Je compte maintenant sur vous pour passer le mot, aux étudiant.e.s entrepreneur.neuse.s de votre entourage, aux chef.e.s d’entreprise; le numérique pollue et on doit le savoir !
En attendant, je vous dis à la semaine prochaine, prenez soin de vous et de notre planète !
Ella