Voyage – Chili part6

Etudier à Santiago

Il est temps pour moi aujourd’hui de vous parler de la première raison pour laquelle je suis venue ici, à Santiago, à savoir: étudier. Cela fait maintenant deux mois que je fais officiellement parti de mon institut (ARCOS) et il y a un certain nombre de points qui continuent, chaque jour, à me compliquer la tache, je vous explique…

Tout d’abord, il faut savoir que les chiliens n’ont pas la même vision du travail que nous, français. C’est une chose bien normale, évidemment et c’est d’ailleurs pourquoi il est intéressant de partir étudier/travailler dans un autre pays, pour se confronter à une nouvelle vision. Néanmoins, lorsqu’il s’agit de devoir travailler en groupe avec des chiliens, cela rend les choses, comment dire… compliquées.

IMG_1286

 

C’est ainsi que là ou nous avons l’habitude de se voir donner une date de rendu de travaux, une échéance claire et de se répartir RAPIDEMENT le travail pour une meilleure avancé du projet, les chiliens voir eux les choses avec beaucoup plus, de chill … Une date de rendu n’est pas définitive et l’échéance varie, chacun est donc plus ou moins libre de rendre le devoir quand il veut. Ce qui rend donc les choses très compliqués quand, dans un groupe, certain de tes camarades n’avaient pas placé ce projet dans leur priorité et ne l’ont donc même pas commencé, alors que toi, tu l’a fini depuis longtemps… Quant à se mettre d’accord, c’est une réelle bataille de nerfs qui se met en place. Les chiliens n’aimant pas trancher et décider clairement les choses, ils peuvent ainsi passer jusqu’à 3h à échanger pour trouver: le nom d’un projet. Voyons le bon côté des choses, j’ai appris plus que jamais la patience et le non-jugement des autres, ou du moins j’essaye…

 

Néanmoins, il faut avouer que cette vision beaucoup plus chill de la vie en générale à des avantages dans le cadre des études. Ainsi les profs sont beaucoup plus accessibles et disponibles, tutoiement obligatoire et échange par Whatsap sans problème. Les oraux n’étant pas du tout la norme ici, des cours d’expression orale sont mis en place spécifiquement pour aider les élèves, quelques soit leur carrière (cursus) à appréhender leur présence, articulation, voix, gestion du stresse lors de présentations orales. Ainsi ce qui pour nous peut-être vue comme de la perte de temps est ici, au Chili, considéré comme un gain de temps pour les futures carrières professionnels des étudiants (et ils ont tout à fait raison).

Maintenant en terme d’anecdotes, il faut savoir que l’avortement est interdit au Chili. Quel rapport avec les études me direz-vous? Il est pourtant très facilement établie: Une femme qui veut faire des études supérieures au Chili se retrouve souvent confronté au problème de la garde de ces enfants (la norme donne 1 à 2 enfants par femme à 25ans). Le prix des crèches étant exorbitants, elle se retrouve souvent à cumuler étude et petits boulot, allant certaine fois jusqu’à amener leurs enfants en cours avec elle, malgré les aménagement d’horaires mise en places (cours du soir, emploi du temps personnalisés…). C’est ainsi que je me suis retrouvée à jouer à la console avec le fils d’une de mes camarades pendant mon cours d’anthropologie, une expérience que je ne risque pas d’oublier et qui m’a ouvert les yeux sur les combats qui restent à mener en matière de droit des femmes dans le monde !

 

Je vous passe les salles mal aérées dus à l’ancienneté de mon bâtiment (mon institut déménage en juillet) et les cours artistiques passionnants que j’ai pu découvrir ici et j’espère seulement vous avoir donné l’envie de sauter le pas. Pour partir découvrir, à votre tour, une nouvelle vision du monde et du travail.

IMG_20180322_104825

A la semaine prochain, besos, Ella.

 

 

Voyage – Chili part5

Isla negra, un maison dans la mer

Pour ce nouvel article je suis très heureuse vous présenter la découverte qui reste, pour le moment, mon coup de cœur chilien. Petit village entre pins et océan, dernier lieu de résidence du poète Pablo Neruda, direction Isla negra ou l’île noire.

Lorsque l’on arrive dans un pays pour cinq mois comme je le fais actuellement avec le Chili, il est difficile de réussir à faire la part des choses entre les études (parce que oui je suis là pour ça), les voyages sur plusieurs jours qui demande de l’argent et de l’organisation et les petites découverts aux alentours de chez soi.

C’est d’ailleurs pour cela que j’avais au début beaucoup hésité à partir faire une excursion sur la journée à Isla Negra pour visiter la troisième maison de Pablo Neruda. Valait-elle réellement le coup? Ou du moins plus que la Sebastiana que j’ai pu visiter à Valparaiso? La réponse aujourd’hui sans ménagement est oui et encore oui !

 

Considérée comme la plus belle des trois résidences du poète, (la première se trouvant à Santiago) la Isla Negra (nom de la maison et du village qui l’abrite) est la dernière demeure de Pablo Neruda, dans laquelle il vécut avec sa troisième épouse, Mathilde. Il est d’ailleurs possible de se rendre gratuitement sur leur sépulture située face à la mer, sur la terrasse à l’avant de la maison.

IMG_20180407_141041

 

Oeuvre d’art dans son ensemble, cette édifice est, au delà du simple lieu d’habitation,  une réelle galerie d’art dans laquelle Pablo Neruda c’est amusé à entreposer des centaine d’objets tous aussi singuliers les uns que les autres. Issus des innombrables collections du poète, ces objets ont tous une place bien spécifique dans cette maison ou chacune des pièces porte une ambiance, un souvenir. Grand collectionneur, Pablo Neruda pouvait passer des heures dans les boutiques d’antiquaire ou ventes aux enchères et des jours entiers à négocier aux meilleurs prix ces trésors remplis d’histoire. La plupart de ces amis, venus d’Amérique Latine ou d’Europe, aimaient d’ailleurs participer à ce grand projet artistique en lui ramenant de leurs excursions des souvenirs uniques et plein de sens.

 

Divisée en deux bâtiments, cette maison vous entraine des calles d’un bateau (Neruda était un amoureux de la mer sans pour autant aimer partir au large) aux wagons d’un train (son père était cheminot), toujours avec une vue imprenable sur le pacifique. De quoi réveiller en chacun de nous une âme de poète.

  • Pour vous y rendre: Ligne de métro 1 jusqu’à la station Univerdad de Santiago puis bus direct depuis la station centrale (placée juste au dessus du métro), direction Isla Negra. N’hésitez pas à demander au personnel présent pour ne pas vous perdre entre les compagnies de bus très nombreuses. Comptez en moyenne 8 000 pesos A/R pour le bus (en fonction des horaires et de la compagnie).
  • La maison est située à 10min de l’arrêt de bus et très bien indiquée, comptez 7 000 pesos l’entrée en tarif général et 2500 pour le tarif étudiant (pensez à apporter un justificatif: RUT, mail de l’université, VISA INSUFISSANT).
  •  Site de la maison: https://fundacionneruda.org/museos/casa-museo-isla-negra/

IMG_20180407_141034

 

Vous avez maintenant l’eau à la bouche, il ne reste plus qu’à, comme on dit ! Sur ce, je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel article. N’hésitez pas à partager et commenter ce contenu, cela fait toujours plaisir!

Ella

 

Voyage – Chili part4

Les 5 choses que je ne comprends pas à Santiago …

Un peu plus d’un mois après mon arrivé sur les terres Mapuches, il est temps pour moi de vous dresser la liste des 5 choses que non, définitivement, je n’arrive toujours pas à comprendre. Entre rythme déglingué et nourriture super calorique, on est partis sur les traces d’un choque culturel annoncé.

1* La nourriture & le rythme de repas chilien

Pour commencer, il faut savoir que les chiliens ont une définition bien spécifique de ce qui est bon, voir très bon en matière de nourriture. Ici, un hot dog avec du guacamole, est une des meilleurs chose du monde et un plat de frites avec du poulet, du fromage et des œufs, est une spécialité culinaire. Oui vous avez bien lu. Après, on ne va pas se mentir c’est vrai que c’est bon, mais c’est aussi gras, sucré et le pire cauchemar de notre cellulite ! Mais encore si il n’y avait que ça, or le problème au Chili (ou du moins à Santiago) c’est que en plus de manger ce que nous considérons comme de la mal bouffe, ils mangent n’importe quand… Il n’est ainsi pas rare de croiser des Chili avec un Completo ou un Italiano (les fameux hot dog avec de la guacamole) à n’importe quelle heure de la journée, de 8h à 2h du mat’. C’est sur qu’en prenant en compte ces éléments, on comprend pourquoi il est connu que les étudiants en échange au Chili prennent en moyenne 5 kl en 6 mois… Mais ne vous inquiétez pas pour moi, je suis en coloc’ avec trois végétariennes et deux sportives acharnées, autant vous dire que je risque plus de fondre que de gonfler…

 

2* Les fenêtre qui donnent… sur l’intérieur !

C’est une des originalités des maisons chilienne, ici ne vous attendez pas à respirer de l’air frais en ouvrant votre fenêtre, mais plutôt à respirer des odeurs de cuisine, au mieux de salle de bain. En effet, là ou pour moi il semblait logique que les fenêtres servent à aérer, au Chili elle sont là avant tout pour faire entrer la lumière, mais si celle-ci doit traverser une autre pièce pour vous parvenir. Après, pourquoi pas, je veux dire, je ne suis pas là pour juger, seulement pour constater. En plus ça permet de rapprocher les gens, ben oui même en étant dans une pièce différente, vous pouvez quand même continuer une discussion commencée dans la salle d’à côté, pratique !

3* Les expressions chiliennes

La légende dit que lorsque l’on comprend un chilien , on peut comprendre n’importe qui parlant espagnol et croyez moi, je veux bien le croire. Il y a plusieurs raisons à cette difficulté de compréhension: tout d’abord, la vitesse avec laquelle les chiliens vous vomissent leur pensées. Ce qui entraine des moments coquasses pendant lesquels vous êtes encore entrain de comprendre le début de leur première phrase alors qu’ils en sont déjà à la fin de la troisième. Il ne faut donc pas s’étonner d’avoir des migraines… La seconde difficulté de compréhension qui se pose et elle n’est pas des moindres: les expressions. Ici, on ne dit pas Vaya pour dire mince mais bien Pucha, un petit ami se dit Pololo et non pas un Novio, Cachai s’utilise à toute les sauces (sa première traduction étant tu pige?) et la conjugaison de la deuxième personne du singulier se termine pas ai et non plus pas as ou es. Pour s’en sortir il faut donc s’armer de patience et de zénitude. Comme on dit ici, Tranquila!.

4* L’arrosage en continu des parcs (et des trottoirs…)

Soyons clair, je suis arrivée au Chili à la fin de l’été, période de l’année pendant laquelle il fait donc le plus chaud. Alors que le réchauffement climatique et la lutte contre le gaspillage sont au centre de tout les débats, on se dit que logiquement, ici aussi, au Chili (second pays ayant le plus souffert de la crise économique de 2009 après les US), on prend ce sujet très au sérieux et pourtant… Les Chiliens ont une angoisse bien spécifique: la peur des parcs cramés. Alors pour éviter que leur cauchemar devienne réalité il emploient les grands moyens. C’est ainsi que chaque jour de 8h à 19h (même entre 13h et 16h, heures auxquelles il fait le plus chaud) les parcs sont arrosés en continu par des équipe de jardiniers SPECIALISES dans… l’arrosage! On pourrait croire à une blague mais croyez moi c’est très loin d’en être une. Si encore cela s’arrêté là mais non, sur le continent de la démesure il faut toujours pousser les choses encore plus loin. C’est ainsi que pendant les heures de pause ces fameux jardiniers laissent leurs tuyaux allumés, transformant ainsi les parcs en marres et allant jusqu’à arroser… les trottoirs et donc nous par la même occasion. A cela je n’ai qu’une chose à dire: merci mais non merci, je prends ma douche tous les jours et non, les trottoirs ne poussent pas !

 

5* Les feux piétons qui ne servent, à rien !

Pour finir, il faut savoir qu’au Chili lorsque tu traverse la route suivant ainsi le petit bonhomme  vert, tu risque ta vie. Je m’explique, à une intersection, lorsque les piétons du côté passent au vert, il le font en même temps que les voitures venant du même côté, ainsi, si une voiture venant du même côté que toi veut tourner vers la route que tu est entrain de traverser elle a le droit de le faire. Officiellement, les piétons restent prioritaires, mais c’est sans compter sur la non-patience des automobilistes qui préfère passer à tout prix. Autrement dit, traverse si tu veut mais ce sera au péril de ta vie, donc que le sort te soit favorable…

IMG_20180325_121018

Voilà, maintenant vous en savez un peu plus sur les aléas de la vie chilienne et sur ces anecdotes bizarres auxquelles on fini finalement à s’habituer. Sur ce, je vous dis bonne semaine et à vendredi prochain, hasta luego !

Ella

 

Découverte/ Art

Black Panther

Je vous reviens aujourd’hui avec un petit article découverte, toujours en direct du Chili mais avec un coup de cœur bien américain. Les marvels honnêtement, d’habitude ce n’est trop mon truc, tu es méchant, je suis gentil et vive les clichés machistes ! Et pourtant …

Tout d’abord, il faut avouer que l’apparition du premier super héros noir sur grand écran cela se fête. De plus je suis partie sur un raisonnement simple: peut-être es le début du changement? Après une de leur sortie précédente, Wonder Woman, marvel avait déjà jouer un grand coup mais qui s’était vite transformé en désillusion. Peu de temps de paroles féminines, masculinisation des personnage, bref un C+ grand maximum.

 

Dans Black Panther pourtant il semble s’être passé quelque chose. Dès la première scène, nous ne sommes ni à New-York ni à LA mais bien dans une banlieue noir d‘une Amérique en perte de vitesse. Fini les paillettes et le fantastique qui plombe une réalité calcinée, les héros se battent ici aussi pour vivre et exister dans une réalité loin d’être rose.

 

Même au delà de cette partie sociétale très intéressante, la part belle aux traditions font de ce long métrage un condensé de couleurs et de motifs qui réchauffent les cœurs et animent les âmes. Ainsi, Marvel à su saisir ces perles qui font des sociétés africaines un si beau collier et lui  redonner toute sa grandeur en la présentant, non plus comme un continent qui rame mais comme un continent qui avance. La technologie fonde ainsi ces terres fantastiques au cœur de l’Afrique noire.

 

La musique, à faire danser une statue, qui donne le rythme aux panthères noires (parce qu’il est loin d’y en avoir qu’une), finit de nous convaincre totalement. Ainsi les fans de combats brutaux seront surement déçus, il en sera de même pour les spectateurs de femmes soumises car ici chaque femme à sa place, son rang et sa force mais croyez moi c’est bien loin de me déplaire.

Sur ce je vous dis à vendredi pour un nouveau voyage au cœur du Chili, prenez soin de vous !

Ella