Swagger, un film de Olivier Babinet
Je vous retrouve aujourd’hui, après deux petite semaines de vacances bien méritées, avec un magnifique condensé de vie, d’humour et d’espoir.
Swagger est un film documentaire réalisé par Olivier Babinet et sortie le 16 Novembre 2016. Pendant un peut plus d’une heure vingt nous sommes transportés dans la tête de 11 adolescents aux personnalités aussi surprenantes qu’uniques grandissants dans les cités les plus défavorisés de France.
Sacré meilleur film documentaire des César 2017, Swagger nous fait découvrir des âmes dorées au cœur des cités Françaises, pourtant généralement décrites comme bien sombres.
Découvert via le DVD, c’est au rythme du clip musical Tomorrow’s World « Life on earth », inclut dans le coffret, que je vous écrit cet article. En musique, car c’est bien un rythme que nous pouvons ressortir de ces récits croisés. Là ou l’on s’attendait, peut-être inconsciemment, à trouver des rebelles désabusés, on découvre une jeunesse pleine d’entrain qui ne demande qu’à vivre à en perdre l’haleine.
Le cadre dans lequel ils évoluent n’est pas le paradis, ils le savent, on en prend rapidement conscience, pourtant, ce n’est pas ce qui va les empêcher de tout faire pour monter, monter et trouver une place au sommet.
« Ce qui est le plus important pour moi dans la vie c’est la réussite, réussir ma vie (…) J’ai envi d’être chirurgien » _Elvis Zannou, Swagger.
Le sommet, un travail décent dans lequel ils pourront s’épanouir, une maison pourquoi pas de l’autre côté de l’atlantique, des amis toujours et encore. Mais surtout, bien sur, la famille, cette famille à laquelle ils sont tant attachés.
Et si elle était là, la définition du bonheur? Là, dans le bouche de ces gamins de cité, bourrés de talents, d’espoir et d’une rage certaine de s’en sortir.
Il est incroyable de voir à quel point ils voient dans ce bac, mythique graal Français pourtant aujourd’hui en manque de dorure, un moyen de s’en sortir. Plus qu’un diplôme, la preuve qu’une autre vie est possible. Une vie loin des trafics, des descentes de flics et des terrains vagues cachés, parfait pour les réglements de comptes.
« Il y avait une fille qui avait un morceaux de joue d’une autre fille dans la bouche (…) tout ça pour un garçon, le garçon il était moche en plus » _Régis N’kissi, Swagger.
La violence et les moqueries face à la différence? Ils vivent avec. Certains se cachent, longent les murs, d’autres assument et plus encore, cultivent leur différence, en costume ou en fourrure, une marque de leur propre identité.
« Il faut se démarquer, trouver son propre style » _ Régis N’kissi, Swagger.
Finalement, on retrouve dans ces jeunes les mêmes questions, les mêmes angoisses que dans d’autre établissements Français, sauf qu’eux viennent d’ailleurs.
« On l’envoi au blaide pour qu’il voit le malheur » _Aaron JR. N’kiambi, Swagger.
Le blaide, cet ailleurs qui se doit d’effrayer, cet ailleurs d’où ils viennent et qu’ils doivent pourtant fuir, face à sa misère, son malheur, comme ils disent. Ici, en France, ils se font une place, tout en restant entre eux, les Français ne viennent pas dans leurs cités, bout de terre étrangère pourtant si proche des grandes villes et de la capitale Française.
« Je sais pas trop pourquoi ici il y a que des noirs et des arabes » _Mariyama Diallo, Swagger.
Intégrés? Non plutôt ré-enraciné. Alors d’où vient cette distance entre eux et les Français comme ils disent? Pas dans la différence de valeurs, puisque qu’elles sont les mêmes, pas dans leur éducation, ils ont les mêmes programmes, pas dans la religion, si cher à leurs yeux, ils en ont tous des différentes.
D’où vient cette barrière? Sans doute de nos aprioris qui n’ont pas lieu d’être… Heureusement, des film comme Swagger existent, pour lever le voile, briser les frontières et nous montrer la jeunesse sous son plus beau jour, celui de l’espoir.
J’espère que ce nouveau article vous a plus. N’hésitez pas à donner votre avis en commentaire ou sur la page Facebook du blog.
A très vite pour une nouvelle découverte,
Ella.