Le cyber harcèlement
Nouvel article sur le thème du harcèlement, numérique cette fois!
Dans cet article, je vous explique comment se présente le cyber harcèlement et ses différentes formes. Pour rendre cet article plus intéractif j’ai pris des exemples réels ou tirés de fictions (livres, films…).
Pour finir, je vous donne les démarches à suivre pour sortir, ou aider une personne à sortir, d’une situation de cyber harcèlement.
N’hésitez pas à partager cet article et à réagir en commentaires, bonne lecture !
Les cyber Harcèlement est souvent un prolongement du harcèlement à l’école.
Il faut tout savoir que le cyber harcèlement est défini comme « un acte agressif, intentionnel perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électroniques, de façon répétée à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seule ».
En effet, le cyber harcèlement se pratique principalement via:
- les messageries instantanées
- forums
- chats
- jeux en ligne
- courriers électroniques
- site de partage de photographies
- réseaux sociaux (Ask, Facebook, Twitter…)
- téléphones portable (sms et appel à répétition).
La capacité de nuisance très importante du cyber harcèlement vient principalement de l’anonymat des harceleurs et du nombres très important de messages envoyés.
Avant l’augmentation fulgurante de ce type de harcèlement, la victime de harcèlement scolaire avait malgré tout un endroit de paix: son domicile. Or, avec le cyber harcèlement, la victime est aujourd’hui harcelée 24h/24h.
Si avant, la fin des cours et le soir étaient des temps permettant d’apaiser les conflits de la journée, maintenant avec le développement des réseaux sociaux et des portables , plus aucun temps de repos du conflit n’est permis. Caché derrière ses écrans, chacun peut avoir le pouvoir d’insulter, de discriminer.
D’après une enquête publiée dernièrement 40% des jeunes de 13 à 16 ans se disent avoir été un jour victime de harcèlement sur la toile.
Entre autres, la distance physique ne fait que créer une démultiplication du nombre de harceleurs. Comme vue précédemment le choix entre devenir victime ou bourreau est plus simple en anonymat via le net. De plus, le harceleur ne pouvant pas voir les réactions de la victime, cela empêche toute forme d’empathie et de compassion. La dépersonnalisation atteint alors la victime comme ses persécuteurs. Cela permet à ces jeunes bourreaux de se déresponsabiliser de leur actes »virtuels ». » Ce n’est qu’un jeu ».
Cette dépersonnalisation engendre une forme de paranoïa chez la victime, qui ne sait pas et ne peut savoir qui conspire dans l’anonymat des voies numériques. Un renfermement est le plus souvent engendré, du principalement à la remise en question de la victime. « Peut-être ont-il raison », »Je ne suis vraiment pas normal ». Cette remise en question plonge au fur et à mesure la victime dans un cercle vicieux très dangereux.
La perte de confiance en soit, entrainant comme vu précédemment troubles de comportement, alimentaire, chute des résultats scolaires, renfermement, pensées sombres.
Il existe plusieurs types de cyber harcèlement:
- Tout d’abord, les insultes et commentaires déplacés sur les réseaux sociaux; cette forme de cyber harcèlement peut se poursuivre par des appels répétés et insultant ou par sms.
Pour vous parler de cette forme de cyber harcèlement, très rependu car très facilement utilisable, je vais prendre l’exemple tragique de Hannah Smith, décésée en Aout 2013. Cette jeune Anglaise de 14 ans originaire du Leceistershire, s’était inscrite sur le réseau social Ask.fm pour parler de ses problèmes , comme de nombreux ados avant elle. Mais le jour où elle a posé une question anodine sur ses problèmes d’eczéma, elle s’est retrouvée face à des dizaines de réponses haineuses et insultantes provenant d’anonymes. «T’es moche, va crever, tout le monde sera content», «Va te suicider», «Fais-nous une faveur, suicide-toi», «Avale de l’eau de Javel»… D’autres messages allaient même jusqu’à menacer de s’en prendre à ses proches. C’est ainsi que cette jeune fille de 14ans parmi temps d’autres s’est retrouvée seule et démunie face à son écran, alors que sa seule erreur avait été de poser une question anodine sur ses problèmes de peau.
- Nous allons continuer en parlant d’une autre forme de harcèlement dont la vitesse de développement est aujourd’hui très inquiétante: le sexting (=contraction de « sex » et « texting ». On peut le définir comme « Des images produites par les jeunes (17 ans et moins) qui représentant d’autres jeunes et qui pourraient être utilisées dans le cadre de la pornographie infantile » Avec comme seul outil des caméras, les jeunes se prennent en photo ou en vidéo puis envoient leur dossier à des connaissances ou même à des personnes inconnues.
Nous pouvons prendre l’exemple de Cédric, un jeune français de 17ans. Décédé le 7 Janvier 2012. Croyant dialoguer avec une jeune fille, il avait eu l’imprudence d’accepter de se dénuder quelques instants. S’il ne payait pas, la vidéo serait diffusée sur YouTube et Facebook. Il n’a pas supporté la menace, et un après-midi d’hiver, à Marseille, il s’est pendu dans sa chambre.
- D’autres formes existes, pas moins dangereuses et dégradantes, comme la propagation de rumeurs (souvent en lien avec l’établissement scolaire), ou encore le piratage de compte souvent suivi d’une usurpation d’identité digitale. Avec un âge moyen de 9ans pour les premières actions sur le net, les jeunes d’aujourd’hui sont des cibles très faciles de la cybercriminalité. En effet, les parents étant très peu au courant de la vie »connectée » de leur enfant, ils se retrouve très démuni face à ce problème du cyber harcèlement. De plus, pour échapper au contrôle parental, les enfants vont certaine fois jusqu’à se créer des doubles compte, comme cela a été le cas de Marion Fraisse.
Marion a mit fin à ses jours en Février 2013 alors qu’elle n’avait que 13ans. Depuis sa mère mène un combat acharné pour faire reconnaître le harcèlement à l’école et le cyber harcèlement comme un crime. Pour cela, elle court les plateaux de télévisons et les émission de radios depuis maintenant deux ans avec son association »Marion Fraisse, La main tendue ». Pour que l’histoire de sa fille ne se reproduise plus: « Décrite comme bonne élève, Marion a été prise pour cible , car elle était différente. Elle ne cédait pas aux codes vestimentaires. Aux sacs derniers cris, Marion qui voulait devenir architecte, préférait les maquettes qu’elle réalisait chez elle. Mais chez les jeunes, pas de quartier: «on est populaire» ou «boloss», selon leurs termes. Marion est donc devenue «la boloss», «l’autiste», le réceptacle d’injures et de menaces de mort, via Facebook, : «Tu reviens, on te crève les yeux», «tu vas en recevoir plein dans la gueule»« . Pour sa maman, comme pour beaucoup d’autres familles de victime, le harcèlement à l’école et le cyber harcèlement sont un fléau qu’il faut à tous prix combattre.
Pour combattre justement ce fléau du 21ème siècle, nous allons voir maintenant que des solutions simples existent pour la personne victime, comme pour ses parents et amis:
- Dans un premier temps, la victime peut imprimer et enregistrer (via des capture écran) les messages et commentaires publiés sur les réseaux sociaux.
- Elle peut ensuite signaler et bloquer les comptes sur lesquels les messages et commentaires ont été publiés. Pour cela, il suffit de cliquer sur l’onglet « signaler ce compte » et de se laisser guider par les instructions.
- Si le harcèlement a lieu via le téléphone portable, après avoir enregistré les messages, il est possible d’appeler l’opérateur téléphonique pour que la ligne soit clôturée et qu’un nouveau numéro soit attribué. Si la personne est mineure cette démarche devra être faite par les parents.
Il faut savoir que les filles sont les plus sujettes à du harcèlement en ligne, notamment via les réseaux sociaux. les garçons en revanche, se disent souvent plus harcelés par téléphone portable. De plus et contrairement au harcèlement à l’école, le cyber harcèlement augmente avec l’âge.
Les plus concernés sont les 13/16 ans.
- Il est aussi possible de déposer plainte au poste de police, pour cela une victime mineure doit toujours être accompagnée de ses parents. De plus, il faut absolument se munir du plus de preuves possibles imprimer ou enregistrer afin de les remettre à la police.
Le harcèlement est traumatisant lorsqu’on le subit sur une longue période, il est important pour la victime de harcèlement de se faire aider et de bénéficier d’un soutien psychologique.
Pour les parents et amis, il est primordial d’être attentifs au comportement de la victime potentielle. Autant chez la victime que chez les auteurs ou participants il est très important de les écouter. Notamment pour apporter un soutient à la personne harcelée afin d’éviter que la personne ne culpabilise. De plus, il est important de lui donner des conseils simples et directes comme celui de ne pas répondre aux insultes et menaces. Bloquer tout contact avec les harceleurs est aussi très conseillé. L’identification des auteurs est aussi une démarche très importante pour faire cesser le cyber harcèlement. Renouer le contact, permet aussi aux harceleurs de se rendre compte de leurs actes et à la personne harcelée de poser des mots sur son mal être.
Pour cela, l’équipe éducative de l’établissement (si rapport il y a) peut aider et en profiter pour faire de la prévention au sein de l’établissement.
Si vous êtes amis ou personnes extérieurs à la famille il est impératif, à ce stade de prévenir les parents, afin qu’ils engagent leur responsabilité parentale.
Il est aussi très utile de savoir que l’association e-enfance a de nombreux contacts avec les réseaux sociaux. Cela lui permet une très rapide marge de manœuvre, notamment pour faire fermer les comptes des harceleurs. Une fois ces précaution prises vous pouvez alors engager une procédure disciplinaire. Seuls les représentant légaux peuvent ainsi engager des démarches de nature judiciaires afin d’identifier le harceleur et/ou de voir engager des poursuites pénales.
Bien que le cyber harcelé ne soit pas considéré comme une infraction réprimée l’auteur des faits peut malgré tout être condamné: pour diffamation ou injure publique (puni d’une amende de 12.000€ (art. 32 de la Loi du 29 juillet 1881), pour le droit à l’image (peine maximum encourue est d’un an de prison et de 45.000 € d’amende (art. 226-1, 226-2 du Code pénal), usurpation d’identité (puni d’un an d’emprisonnement et de 15.000€ d’amende (art. 226-4-1 du Code pénal) ou encore diffusion de contenu à caractère pornographique d’un mineur (passible de 5 ans d’emprisonnement et de 75.000€ d’amende).
J’espère de tout cœur que cet article a répondu à vos questions sur ce sujet complexe, je reste disponible notamment via le Instagram de Regard le blog pour répondre à vos questions !
Je vous dis à très vite pour un prochain article.
Et n’oubliez pas, si vous êtes victime de harcèlement scolaire ou de cyber harcèlement, le plus important c’est d’en parler !
Ella.