Nobody
D’arpès les textes de Falk Richter
Mise en scène de Cyril Teste du collectif MXM
Avec les comédiens du collectif la Carte blanche
Je reviens vers vous aujourd’hui pour vous présenter ma découverte théâtrale du moment: Nobody.
Nobody a vu le jour au Printemps des comédiens 2013, elle est de retour depuis 2015 avec cette nouvelle version riche en couleurs et en cruauté.
J’ai eu le chance de découvrir ce chef d’œuvre au TNBA (Théâtre National de Bordeaux Aquitaine), jeudi dernier lors de la soirée organisée spécialement pour les étudiants (11euros pour la pièce, un buffet gourmand et un after quelque peu désarmant).
Entre théâtre réaliste et cinéma impressionniste cette pièce est à découvrir de toute urgence !
Dès l’ouverture du rideau nous nous retrouvons face à une scène surréaliste représentant les bureaux d’une freelance. Une vitre coupe les spectateurs des comédiens tel un quatrième mur, nous comprenons ainsi notre place, à l’extérieure du jeu.
La mise en scène aurait pu en rester là. Des comédiens dans un décor finement astiqué et des spectateurs déboussolés, entre eux deux, une vitre. Mais ce qui rend cette mise en scène si unique, c’est le choix cinématographique choisit par le metteur en scène: tout au long du récit, deux caméramans suivent les comédiens. Ils filment leur moindre faits et gestes. A partir de là, nous ne sommes plus uniquement spectateurs extérieurs, nous devenons aussi témoins intimes de la pièce.
Au dessus de la scène un écran, notre point de vue est démultiplié. Le film se tourne devant nos yeux. Nous voyons tout, tel Big Brother dans l’œuvre de George Orwel.
Au fur et à mesure de la pièce, nous allons suivre Monsieur nobody se perdre dans un travail qui l’étouffe, dans une vie qu’il ne dirige plus, prisonnier des bénéfices. La critique est vive, presque sanglante dans cette pièce qui ne fait que nous renvoyer notre propre reflet: celui d’une société qui fait la course aux business, quitte à en oublier l’humain.
Les humains justement parlons en… Plus la fil se déroule devant nos yeux, plus nous cherchons l’humanité. Ils se regardent mais ne se voient pas, ils se brosse dans le sens du poil en face avant de se poignarder une fois de dos. Seul le sexe nous rappel que ce sont bien des hommes qui paradent devant nous, ou au moins, des bêtes. Leur pulsions les rattrapent, seul moment pendant lequel ils n’ont plus main mise sur eux même et les autres.
Nous passons la plus grande partie de notre temps au travail. Celui-ci nous passionne, nous ratrape puis nous dévore, sans même un bruit. Nobody actionne pour nous le mécanisme de cette déshumanisation, créée par l’homme, pour l’homme. Une machine entre la folie et la réalité, jusqu’à devenir une réalité complètement folle. Chacun est persuadé que le licenciement est la meilleur des solutions, jusqu’à que cela tombe sur eux.
Comment vit-on avec une épée de Damoclès pointé au dessus de nous en permanence?
On ne vit pas, on survit.
Vous pouvez encore vivre cette expérience: -Du 25 au 26 Janvier,Espaces Pluriels de Pau -Du 30 Janvier au 2 Février, Le Grand T de Nantes -Les 8 et 9 Février, Le grand R, scène National de La Roche sur Yon -Les 23 et 24 Février, L'apostrophe, scène National de Cergy -Les 16 et 17 Mars, Anthéa, Antibes -Du 30 au 31 Mars, La Filature, scène National de Mulhouse -25 Avril, Théâtre de Cornouaille, Quimper -Du 13 au 17 Juin, Le Célestin, Lyon Plus d'informations sur le site du collectif MXM: collectifmxm.com
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Je vous dit à très vite pour un nouvel article !
Ella.